Etudes botaniques

Espèces végétales patrimoniales de quelques îlots (novembre 2010)

Novembre 2010
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Avec la participation de Catherine PALLARD

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Cartographie des espèces patrimoniales
    2. Espèces patrimoniales non revues en 2010
    3. Autre espèce intéressante non revue en 2010
    4. Préconisations de gestion en vue de la conservation des espèces patrimoniales
    5. Compléments du rapport réalisé en 2009 sur les espèces patrimoniales de la grande île de Chausey (sur la propriété de la SCI)
  4. Bibliographie

Les espèces végétales patrimoniales de quelques ilotes des l’archipel de Chausey

1. Introduction

La présente étude concerne plusieurs îlots de l’archipel de Chausey : la Meule, les Huguenans (Huguenans Nord-Ouest et Huguenans Est), Grand Romont, la Genêtaie, Grand Epail, Petit Epail, Riche Roche. Elle porte sur les plantes vasculaires inféodées aux milieux terrestres ; les espèces marines ne sont pas prises en compte.

2. Méthodologie

Sont ici considérées comme patrimoniales :

■ Les espèces végétales protégées au niveau européen (espèces inscrites à l’annexe 2 de la directive européenne « habitats, faune, flore ») ; les espèces végétales intégralement protégées par la loi sur l’ensemble du territoire national et les espèces végétales intégralement protégées par la loi en Basse-Normandie.

■ Les espèces non protégées mais appartenant à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif armoricain.

■ Les espèces appartenant à la liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales de Basse-Normandie. Dans cette liste, le degré de menace pesant sur l’espèce est subdivisé en cinq catégories, des espèces les plus menacées à celles qui le sont un peu moins : espèce présumée disparue, espèce estimée en danger de disparition, espèce vulnérable, espèce menacée, espèce à surveiller. Certaines espèces végétales de cette liste font l’objet d’une fiche détaillée dans l’ouvrage « Flore rare et menacée de Basse-Normandie » de ZAMBETTAKIS & PROVOST (2009).

Les différents îlots ont été parcourus lors de deux passages, en mai et juin 2010. Un passage a également été réalisé en avril, au Grand Romont. Certaines espèces à développement plus précoce ou plus tardif ont donc pu passer inaperçues.

Les espèces patrimoniales ont été repérées sur le terrain et localisées sur une photo aérienne.

Lorsque c’était concrètement réalisable, une estimation de l’ordre de grandeur de la population totale a été réalisée, par comptage du nombre de pieds ou de touffes.

La sécheresse particulièrement précoce et inhabituelle du printemps 2010 a eu un impact négatif sur le développement de certaines plantes, il est donc fort possible que certaines espèces n’aient pu se développer et que d’autres, en étant déjà desséchées avant même d’avoir pu fleurir, soient passées inaperçues, lors des prospections.

La détermination des taxons a essentiellement été faite sur le terrain à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie ; cependant, certains taxons d’identification plus délicate ont fait l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire.

3. Résultats

3.1. Cartographie des espèces patrimoniales

La cartographie des espèces patrimoniales est présentée en annexe.

Sur l’ensemble des îlots étudiés, les espèces patrimoniales suivantes ont été observées en 2010 :

Trois espèces végétales intégralement protégées par la loi en région Basse-Normandie : la doradille marine, Asplenium marinum, la romulée à petites fleurs, Romulea columnae, la garance voyageuse, Rubia peregrinaCes trois espèces sont classées dans la catégorie « à surveiller » dans la liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales de Basse-Normandie.

Une espèce non protégée, classée dans la catégorie « espèce présumée disparue» dans la liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales de Basse-Normandie : la gesse sphérique, Lathyrus sphaericus.

Une espèce appartenant à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif armoricain, non protégée, mais rare sur l’ensemble du territoire armoricain (annexe 1) : l’avoine pubescente, Avenula pubescens.

Une espèce appartenant à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif armoricain, non protégée, mais rare sur une partie du territoire armoricain (annexe 2) : le panicaut de mer, Eryngium maritimum.

3.1.1. : La doradille marine, Asplenium marinum

Famille des Aspléniacées. Cette fougère est intégralement protégée par la loi en région Basse-Normandie. D’après ZAMBETTAKIS & PROVOST (2009), elle est connue dans 19 localités différentes de Basse-Normandie. Ces auteurs la classent dans la catégorie « espèce à surveiller ».

Elle a été observée dans des fissures et anfractuosités, fraîches, de rochers situés à proximité immédiate de la mer. Environ 19 touffes ont été observées à la Genêtaie, au nord-ouest de l’île et 7 touffes à Riche Roche, au sud-ouest de cet îlot. Une touffe a également été observée sur la presqu’île située à l’extrémité nord de la Pointe de l’Enfer.

La doradille marine avait été signalée en 1817 aux Huguenans par Lenormand (LIVORY, 1995), elle n’a pas été revue en 2010 sur Huguenans Est et Nord-Ouest. Elle serait à rechercher sur Huguenans Sud-Ouest.

La doradille marine, Asplenium marinum
3.1.2. La romulée à petites fleurs, Romulea columnae

Famille des Iridacées. La romulée à petites fleurs est protégée en région Basse-Normandie. Selon ZAMBETTAKIS & PROVOST (2009), elle est présente dans 13 localités de Basse-Normandie. Elle est classée dans la catégorie « espèce à surveiller » par ces auteurs.

Cette petite plante fort discrète à floraison très précoce n’a pas été cartographiée dans le cadre de la présente étude qui s’est déroulée en mai et juin. Cette espèce serait à cartographier lors de la floraison, en avril, par temps ensoleillé. En effet, par temps couvert, les fleurs sont fermées et la plante peut passer totalement inaperçue.

La romulée à petites fleurs a été observée en petite quantité, dans des secteurs de végétation rase, sur Petit Epail et Grand Epail. La sécheresse du début du printemps 2010 a dû être plutôt défavorable au développement de cette plante qui a éventuellement pu passer inaperçue sur d’autres îlots.

La romulée à petites fleurs, Romulea columnae
3.1.3. La garance voyageuse, Rubia peregrina

Famille des Rubiacées. La garance voyageuse est une plante protégée en Basse-Normandie et est classée dans la catégorie « espèce à surveiller ». Dans l’atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie, elle est présente dans 6 mailles.

La garance voyageuse est particulièrement bien implantée au Grand Romont où elle occupe de vastes secteurs ainsi qu’à Huguenans Nord-Ouest où elle est présente sur une grande partie de l’îlot. Sur Huguenans Est, elle est présente seulement localement, dans la partie nord et sud-ouest de l’îlot. Un passage rapide sur Huguenans Sud-Ouest, en mai, a permis d’observer la garance voyageuse sur cet îlot.

Sur la Meule, la garance voyageuse a été observée dans le secteur sud-ouest. Sur la Genêtaie, cette plante n’a été notée que très localement, dans la partie nord de l’île.

Il convient toutefois de remarquer que les zones de fourrés denses n’ont pu être explorées, notamment à la Genêtaie, par conséquent, la garance a pu passer inaperçue dans ces secteurs.

La garance voyageuse, Rubia peregrina
3.1.4. L’avoine pubescente, Avenula pubescens

Famille des Poacées. Cette graminée, non protégée, appartient à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif armoricain (annexe 1). L’avoine pubescente est signalée dans 7 mailles de l’atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie.

L’avoine pubescente est abondante au Grand Romont, notamment dans la partie est de l’îlot. Sur la Meule, elle est présente en petite quantité dans le secteur sud-ouest. Une population de petite taille a été observée localement, dans la partie nord de Grand Epail. Un passage rapide sur Huguenans Sud-Ouest, en mai, a permis d’observer également l’avoine pubescente sur cet îlot.

L’avoine pubescente, Avenula pubescens
3.1.5. Le panicaut de mer, Eryngium maritimum

Famille des Apiacées. Le panicaut de mer appartient à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif armoricain (annexe 2) ; il n’est pas protégé. Il est recensé dans 40 mailles de l’atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie.

La récolte ou le ramassage de toute partie aérienne ou souterraine du panicaut de mer est interdite dans le département de la Manche.

Sur les îlots étudiés, le panicaut de mer a été observé sur le Grand Epail uniquement, dans le nord et le sud de l’îlot ; au total 5 pieds ont été recensés.

Le panicaut de mer, Eryngium maritimum
3.1.6. La gesse sphérique, Lathyrus sphaericus

Famille des Fabacées. La gesse sphérique ne comporte pas de fiche dans la « Flore rare et menacée de Basse-Normandie », cependant ZAMBETTAKIS (2008) la classe dans la catégorie « espèce présumée disparue » ; elle n’est pas protégée. D’après PROVOST (1993), la seule localité de la gesse sphérique connue en Basse-Normandie, et découverte en 1982, se situe sur un des îlots de Chausey. LIVORY (1995) précise qu’il s’agit de la Genêtaie.

En 2010, la gesse sphérique n’a pas été revue sur cet îlot. Etant donné que la Genêtaie est presque entièrement envahie par des fourrés, la végétation est généralement trop fermée pour permettre le développement de la gesse sphérique, il paraît donc probable que la plante ait disparu de cet îlot en raison de la fermeture du milieu. Notons qu’il subsiste à l’intérieur de l’îlot quelques secteurs un peu plus ouverts qui n’ont cependant pu être explorés en raison de l’impossibilité d’accès à cause des fourrés. Dans les rares secteurs ouverts subsistants, qui ont été explorés, on ne peut, non plus, écarter l’hypothèse que cette espèce soit passée inaperçue en raison de la sécheresse qui a sévi au cours du printemps 2010.

Une cinquantaine de pieds de gesse sphérique ont été observés sur le Gros Romont en 2010. La principale station a été observée dans la partie sud de l’îlot, deux pieds seulement ont été observés un peu plus au nord. Cette plante a beaucoup souffert de la sécheresse printanière, seuls les deux pieds situés le plus au nord ont pu fructifier, les autres se sont desséchés sans produire de graines.

Une très belle population, d’environ 400 pieds de gesse sphérique, a été observée dans la partie sud de Huguenans Nord-Ouest.

En raison de la sécheresse printanière préjudiciable au développement de la gesse sphérique, il est possible que cette espèce soit passée inaperçue, lors des prospections, dans certains secteurs, ou sur certains îlots, notamment dans les secteurs où le sol est peu épais.

Il est possible que les populations de cette espèce soient plus importantes, d’autres années, lorsque les conditions météorologiques sont plus favorables.

La gesse sphérique, Lathyrus sphaericus

Remarque : l’oseille des rochers, Rumex rupestris, espèce protégée au niveau européen, figurant à l’annexe 2 de la Directive Habitats, ne semble pas présente sur les îlots étudiés en 2010, toutefois, un passage estival, permettant l’observation des fruits, permettrait de confirmer son absence.

Tableau 1 : les espèces patrimoniales sur les neuf îlots, en 2010

 Asplenium marinumRomulea columnaeRubia peregrinaAvenula pubescensEryngium maritimumLathyrus sphaericus
Petit Epail X    
Grand Epail X XX 
Riche RocheX     
La GenêtaieX X   
Grand Romont  XX X
La Meule  XX X
Huguenans Nord-Ouest  X  X
Huguenans Sud-Ouest  XX  
Huguenans Est  X   

Huguenans Sud-Ouest n’a pu faire l’objet que d’un passage rapide, en mai, c’est la raison pour laquelle les espèces patrimoniales n’ont pu être cartographiées sur cet îlot. La présence de la doradille marine serait à rechercher sur Huguenans Sud-Ouest.

3.2. Espèces patrimoniales non revues en 2010

Plusieurs espèces patrimoniales signalées dans le passé n’ont pas été revues sur les îlots étudiés en 2010.

3.2.1. Le chou marin, Crambe maritima

D’après LIVORY (1995), cette espèce, protégée sur l’ensemble du territoire national, aurait été observée dans le passé sur Petit Epail ; la date d’observation n’est pas précisée. Le chou marin n’a pas été revu en 2010 sur Petit Epail.

3.2.2. L’élyme des sables, Leymus arenarius

Cette espèce protégée en France aurait été observée autrefois aux Huguenans, selon LIVORY (1995) ; la date d’observation n’est pas mentionnée. L’élyme des sables n’a pas été revu aux Huguenans en 2010.

3.2.3. Le géranium sanguin, Geranium sanguineum

Cette espèce protégée en Basse-Normandie avait été signalée sur la Meule par DAVY DE VIRVILLE (LIVORY, 1995). Le géranium sanguin n’a pas été revu sur cet îlot en 2010.

3.3. Autre espèce intéressante non revue en 2010

3.3.1. L’orchis pyramidal, Anacamptis pyramidalis

Cette orchidée non protégée, bien implantée en Basse-Normandie, avait été observée au Grand Romont par LIVORY en 1990 puis par DEMONGIN en 1995, (LIVORY, 1995). Elle n’y a pas été revue en 2010. Elle a pu disparaître en raison de la fermeture du milieu ou bien passer inaperçue en raison de la sécheresse du printemps 2010.

3.4. Préconisations de gestion en vue de la conservation des espèces patrimoniales

3.4.1. La doradille marine, Asplenium marinum

En raison de sa situation « protégée », dans des fissures ou anfractuosités fraîches de rochers situées à proximité immédiate de la mer, cette petite fougère semble globalement peu menacée. Les déjections d’oiseaux marins constituent cependant une menace potentielle.

En 2010, elle a souffert de la sécheresse ; les successions d’années de grande sécheresse pourraient être défavorables à son maintien.

Aucune mesure de gestion n’est à envisager actuellement.

3.4.2. La romulée à petites fleurs, Romulea columnae

Observée dans des secteurs de végétation rase, la romulée semble cependant menacée par l’embroussaillement. Un fauchage annuel, en août ou début septembre, des secteurs où cette espèce est présente, est donc a envisager pour lui permettre de se maintenir. Il est nécessaire de prévoir le ramassage et l’évacuation du produit de la fauche.

En raison de la fréquentation des îlots par les oiseaux marins, la romulée pourrait être éliminée par leurs déjections, notamment en cas de nidification dans les secteurs où cette plante est présente.

3.4.3. La garance voyageuse, Rubia peregrina

Cette espèce, bien implantée sur certains îlots, ne semble globalement pas menacée ; elle va probablement s’étendre dans le futur. Elle peut cependant être menacée localement, dans les secteurs de nidification des oiseaux marins recevant une quantité importante de déjections.

Aucune mesure de gestion n’est à envisager actuellement.

3.4.4. L’avoine pubescente, Avenula pubescens

Cette graminée est menacée à terme par le développement des fourrés qui vont continuer à s’étendre si rien n’est fait pour enrayer leur progression. Un fauchage annuel avec ramassage de tous les secteurs dans lesquels l’avoine pubescente est présente est donc à envisager afin de permettre son maintien. Ce fauchage serait à réaliser en septembre.

L’avoine pubescente peut également être menacée par l’accumulation de fientes, notamment en cas de nidification des oiseaux marins dans les secteurs où elle est implantée.

3.4.5.Le panicaut de mer, Eryngium maritimum

Le panicaut de mer semble peu menacé, hormis peut-être par un risque de déchaussement lors des tempêtes et par une éventuelle accumulation de fientes d’oiseaux marins. Aucune mesure de gestion n’est à envisager actuellement.

3.4.6. La gesse sphérique, Lathyrus sphaericus

Cette espèce est menacée par l’embroussaillement ; un fauchage annuel, avec ramassage, en août ou début septembre, des secteurs dans lesquels la gesse sphérique est implantée est à prévoir afin de lui permettre de se maintenir.

Si, toutefois, il s’avère que ces mesures ne sont pas suffisantes pour assurer le maintien de la gesse sphérique, il pourra, dans un second temps, être envisagé de réaliser des interventions complémentaires dont le but est de permettre aux graines de germer.

Elles consisteraient en un décapage manuel du tapis végétal, réalisé en mosaïque, pour limiter les risques d’érosion, sur quelques zones n’excédant pas un mètre carré. Il convient de préciser que ces opérations de décapage seraient à réaliser en août et d’insister sur le fait qu’il ne s’agirait que d’un décapage du tapis végétal, sans exportation de sédiment, étant donné que ce dernier contient la banque de graines. Ces préconisations seraient à tester sur une station restreinte et à évaluer avant d’être éventuellement étendues à d’autres secteurs.

En raison de la fréquentation des îlots par les oiseaux marins, la gesse sphérique pourrait être éliminée par leurs déjections, notamment en cas de nidification dans les secteurs où elle est implantée.

Remarque :

Dans les secteurs de nidification des cormorans, on note la présence de secteurs de sol totalement dépourvus de végétation, en raison de l’accumulation de fientes et de la surfréquentation par les oiseaux ; il en résulte un risque d’érosion qui est encore accru dans les zones en pente.

3.5. Compléments du rapport réalisé en 2009 sur les espèces patrimoniales de la grande île de Chausey (sur la propriété de la SCI)

3.5.1.Précautions à prendre lors des tontes réalisées dans des secteurs comportant des affleurements rocheux en vue de la préservation des espèces patrimoniales

La romulée à petites fleurs, Romulea columnae, se développe souvent en bordure des affleurements rocheux sur un sol très peu épais. Il en est de même, localement, pour le trèfle raide, Trifolium strictum (voir la cartographie des espèces patrimoniales de la Grande Ile, réalisée en 2009).

Rappelons que ces espèces sont toutes les deux intégralement protégées par la loi et que le trèfle raide est extrêmement rare en Basse-Normandie, puisqu’il ne serait plus présent actuellement qu’à Chausey.

Il convient donc de prendre quelques précautions lors de la tonte des zones d’affleurement rocheux où sont présentes ces deux espèces.

Etant donné que la romulée à petites fleurs, Romulea columnae, n’a pas été cartographiée, (la période de floraison de cette espèce ne correspondant pas à la période de prospection du site), il convient d’appliquer ces précautions à l’ensemble des zones situées en bordure des affleurements rocheux puisque la plante est généralement présente dans ce type de milieu.

Ces précautions consistent à veiller après chaque coupe à ne pas laisser les résidus de tonte s’accumuler sur les affleurements rocheux et leur pourtour.

En effet, l’accumulation des résidus de tonte dans ces secteurs risque d’entraîner à brève échéance la disparition de ces deux espèces patrimoniales, pour plusieurs raisons :

En recouvrant la romulée à petites fleurs et le trèfle raide, les résidus de tonte peuvent faire dépérir ces plantes par privation de lumière.

Les résidus de tonte, s’ils sont laissés sur place, vont aussi constituer, notamment, un apport d’azote, néfaste au maintien de ces deux plantes patrimoniales.

Ils contribueront aussi à la constitution d’un sol plus épais où se développera une végétation banale entrant en concurrence avec ces espèces patrimoniales.

3.5.2. Complément de la cartographie des espèces patrimoniales réalisée, en 2009, sur la Grande Ile de Chausey

Un pied de soude ligneuse, Suaeda vera, situé près de l’embarcadère a été rajouté.

3.5.3. Complément de la liste des espèces intéressantes observées, en 2009, sur la Grande Ile de Chausey

Il convient de rajouter une autre espèce intéressante aux observations réalisées en 2009, sur la Grande Ile de Chausey, au sein de la propriété de la SCI.

La vulpie à longues arêtes, Vulpia longearistata, a été identifiée par D. CHICOUENE suite à l’étude d’un échantillon qui avait été prélevé au cours des prospections de terrain de 2009. Elle n’est pas mentionnée dans les Flores régionales telles que la Flore vasculaire de Basse-Normandie de PROVOST, ni dans la Flore vasculaire du massif Armoricain. Cette espèce semble actuellement très mal connue dans l’ouest de la France.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

ANONYME, Octobre 2009 – La liste rouge des espèces menacées de France. Orchidées de France métropolitaine. Dossier de presse. Muséum National d’Histoire Naturelle – Comité français de l’UICN.

COSTE H. – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Librairie scientifique et technique Albert Blanchard.

FOURNIER P., 1936 – Les quatre Flores de la France. Editions Le Chevalier.

LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Editions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.

LIVORY A., 1995 – La flore de Chausey : un archipel sous la loupe des botanistes. L’Argiope n°15.

LIVORY A., 1997 – Stage de Chausey du 21 au 30 juin : complément à la flore de Chausey. L’Argiope n°17.

MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.

PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tome 1.

PROVOST M., 1993 – Atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.

STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.

TUTIN T G et coll. – Flora Europaea, volumes 1 à 5. Cambridge University Press.

ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006, Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.

ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.