Evolution

Evolution du paysage et actions volontaires

Quatre-vingts ans et quatre générations après la création de la Société Civile Immobilière des Iles Chausey, en 1919 (voir le chapitre précédent), trois familles se répartissent toujours, à parts égales, le capital de la SCI, aujourd’hui dirigée de manière collégiale par trois gérants.

Chausey, site remarquable, bénéficie depuis plus de trente ans de mesures de protection successives, mises en œuvre par les propriétaires eux-mêmes. Dès 1968, le président de la SCI, Edme Crosnier, passe ainsi un accord avec le Conseil national de la chasse pour faire de l’ensemble de l’archipel une Réserve de chasse. En 1976, l’archipel devient Site classé, puis Zone spéciale de protection (ZNIEFF). Et, depuis 1999, Chausey est sélectionné pour faire partie du réseau Natura 2000.

En 150 ans, la vie économique de l’archipel a considérablement évolué. Les carriers et les barilleurs, très nombreux au XIXe siècle, ont peu à peu disparu, victimes de la concurrence et de procédés industriels nouveaux. Les pêcheurs saisonniers se sont progressivement installés et le tourisme s’est développé. Parallèlement à l’évolution de cette activité, le paysage s’est transformé. Aujourd’hui, la Grande Ile, très diversifiée, mêle champs fauchés, plantations d’arbres et paysage de bocage.

Dans ce cadre, les options d’aménagement de la SCI tournent autour d’un principe simple : l’ensemble des produits financiers, qui proviennent des loyers des maisons faisant partie de son patrimoine, sont réinvestis dans l’entretien du bâti et du non-bâti.

Concernant le bâti, les efforts prioritaires portent sur une homogénéisation des matériaux utilisés : granit et ardoise. La ferme a été rénovée en 1994 pour être transformée en gîtes et la chapelle édifiée en 1850 a été entièrement restaurée.

En matière d’environnement, les efforts les plus importants ont porté sur la restauration du paysage de bocage : relever les murs, créer de nouvelles plantations pour pallier les ravages des épidémies de l’orme et les fortes tempêtes de ces quinze dernières années. Les landes ont fait l’objet d’opérations de régénération et vu la mise en place de coupe-feux. Les secteurs les plus fragiles, tels le tombolo reliant le Gros Mont au reste de l’île, font également l’objet de mesures : enclos, plantations d’oyats… Enfin, le jardin de la ferme, vanté par les naturalistes du XIXe siècle, fait également l’objet d’une restauration progressive.