Novembre 2013
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Avec la participation de Catherine PALLARD
Sommaire
- Introduction
- Méthodologie
- Résultats
- Carré permanent n°1
- Carré permanent n°2
- Carré permanent n°3
- Carré permanent n°4
- Carré permanent n°5
- Carré permanent n°6
- Carré permanent n°7
- Carré permanent n°8
- Carré permanent n°9
- Observations diverses
- Synthèses générale
- Préconisations de gestion
- Bibliographie
- Annexes
Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey
1. Introduction
La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la SCI de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.
2. Méthodologie
Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire, sur la Grande Ile. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum) dont le développement était concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.
Ils sont destinés à expérimenter notamment, l’impact du fauchage et/ou du débroussaillage sur ces espèces patrimoniales et sur les espèces à plus forte dynamique. La végétation de ces carré permanents et d’une bande périphérique attenante a été fauchée/débroussaillée et exportée en septembre/octobre 2011.
Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre
2012 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante.
Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la troisième fois en 2013.
Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), et de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) qui n’est connue en Basse-Normandie qu’à Chausey.
Les deux carrés permanents à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où son développement était concurrencé par d’autres espèces végétales. Ces carrés sont destinés à expérimenter notamment, l’impact du fauchage/débroussaillage sur la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et sur les espèces à plus forte dynamique. Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Ile et l’autre sur Grand Romont. La végétation de ces deux carrés et d’une bande périphérique attenante a été coupée et exportée fin octobre 2012 pour le premier carré et début février 2013 pour le second.
Un carré permanent a été implanté au sein d’une population de trèfle raide (Trifolium strictum) située en bordure d’un chemin arrière dunaire. La végétation de ce carré et d’une bande périphérique été coupée fin octobre 2012.
Deux autres carrés permanents ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006. Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) comportant aussi un peu de trèfle raide (Trifolium strictum). L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation plus dense et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. En juin 2012, il ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei). Ce carré à vocation expérimentale a été décapé fin septembre 2012, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables, notamment, au développement du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).
Ces cinq carrés permanents ont été étudiés pour la seconde fois en 2013.
Toutes les interventions de gestion concernant les carrés permanents (débroussaillage, fauchage, exportation, décapage) ont été réalisées par Arnaud ANTOINE.
Chaque carré permanent a fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.
Échelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :
Coefficient | |
5 | Recouvrement compris entre 75 et 100 % |
4 | Recouvrement compris entre 50 et 75 % |
3 | Recouvrement compris entre 25 et 50 % |
2 | Recouvrement compris entre 5 et 25 % |
1 | Recouvrement inférieur à 5 % |
Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.
Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %), la hauteur moyenne et la hauteur maximale de la végétation.
Les carrés permanents sont étudiés tous les ans à la même époque.
La détermination des taxons est essentiellement faite sur le terrain, à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.
Précisions concernant les dénombrements effectués au sein des carrés permanents : lorsque c’est concrètement réalisable, un comptage du nombre de pieds présents dans les carrés permanents est réalisé pour les espèces patrimoniales. Dans la mesure du possible, le dénombrement concerne le nombre de pieds. Toutefois, lorsque la végétation est très dense et/ou lorsque l’architecture de la plante n’est pas favorable, le comptage concerne alors le nombre de tiges.
3. Résultats
3.1. Carré permanent n° 1
Ce carré permanent a été implanté en juin 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum). L’oyat avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.
La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site.
Le suivi diachronique de cette placette est destiné à étudier notamment l’impact de ces interventions sur la dynamique de la végétation et, plus particulièrement sur celle de l’œillet de France (Dianthus gallicus) et de l’oyat (Ammophila arenaria).
Date de réalisation du relevé | 09/06/2011 | 08/06/2012 | 03/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | |||
Recouvrement total | 100% | 80% | 90% |
Hauteur moyenne | 45 cm | 20 cm | 25 cm |
Hauteur maximum | 1,07 m | 71 cm | 73 cm |
Ammophila arenaria | 4 | 2 | 2 |
Pteridium aquilinum (1) | 3 | 3 | 3/3 (2) |
Dianthus gallicus | 2 | 1 | 1 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 1 | 1 | 1 |
Rubia peregrina | 1 | 1 | 2 |
Vicia hirsuta | + | + | + |
Vicia sativa | 1 | 1 | + |
Silene nutans | 1 | 1 | 1 |
Rumex acetosella | i | 1 | + |
Lonicera periclymenum | 1 | + | 1 |
Sanguisorba minor | 1 | 1 | 1 |
Brachypodium pinnatum | 1 | 2 | 2 |
Geranium purpureum | + | 1 | 1 |
Rosa pimpinellifolia | + | + | 1 |
Rubus sp | + | + | + |
Dactylis glomerata | 1 | 1 | 1 |
Festuca gr. rubra | 1 | + | 1 |
Hedera helix | 1 | + | + |
Euphorbia portlandica | i | i | 1 |
Lotus corniculatus | 1 | 2 | 2 |
Hypochoeris radicata | i | 1 | 2 |
Senecio jacobaea | i | + | 1 |
Avenula pubescens | i | + | 1 |
Scilla autumnalis | + | + | |
Vicia tetrasperma | + | + | |
Poa pratensis | + | + | |
Hyacinthoides non-scripta | i | i | |
Cuscuta epithymum | + | ||
Hieracium pilosella | i | 1 | |
Ligustrum vulgare | + | 1 | |
Anthoxanthum odoratum | + | 1 | |
Luzula campestris | i | ||
Senecio sylvaticus | i | ||
Sonchus oleraceus | + | + | |
Jasione montana s. l. | i | ||
Holcus lanatus | 1 | ||
Crepis capillaris | 1 | ||
Aira caryophyllea | + |
(1) 37 frondes en 2011 (hauteur maximale : 90 cm), 76 frondes en 2012 (hauteur maximale : 56 cm), 61 frondes en 2013 (hauteur maximale : 60 cm).
(2) Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
En juin 2013, la végétation de ce carré permanent est un peu plus dense que l’année dernière, comme le montre l’augmentation du recouvrement total de la végétation.
La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm en un an et la hauteur maximale de 2 cm. Cette dernière valeur est due au dactyle aggloméré (Dactylis glomerata).
Evolution du nombre total de taxons
Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°1 est passé de 34 en 2012 à 33 en 2013. Rappelons que ce nombre était de 25 en 2011, avant que la végétation de ce carré permanent ne soit coupée et exportée.
Apparition de taxons
Quatre espèces nouvelles pour le carré permanent n°1 ont été observées en 2013. Il s’agit de la houlque laineuse (Holcus lanatus), du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea) et de la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.). Les deux premières espèces ont été observées en faible quantité et la troisième en très faible quantité. Un seul pied de jasione des montagnes (Jasione montana s.l.) a été observé ici.
L’ouverture du milieu résultant du débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011 a encore permis le développement de nouvelles espèces.
Disparition de taxons
Cinq espèces observées dans ce carré permanent en 2012 n’ont pas été revues en 2013 : la scille d’automne (Scilla autumnalis), la vesce à quatre graines (Vicia tetrasperma), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), la luzule des champs (Luzula campestris) et le séneçon des bois (Senecio sylvaticus).
En 2012, les trois premières espèces avaient été observées en très faible quantité et les deux dernières n’étaient représentées que par un pied chacune. De plus, les trois dernières espèces étaient nouvelles en 2012.
Taxons ayant progressé
La comparaison des données recueillies en 2012 et 2013 montre la progression des onze taxons suivants : la garance voyageuse (Rubia peregrina), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la fétuque rouge (Festuca gr. rubra), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), l’avoine pubescente (Avenula pubescens), le troène commun (Ligustrum vulgare), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica) et l’épervière piloselle (Hieracium pilosella).
Les neuf premiers taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et les deux derniers de deux coefficients.
En 2013, on note donc la progression d’une espèce protégée, la garance voyageuse (Rubia peregrina) qui est plus abondante ici qu’elle ne l’était initialement avant le fauchage.
Taxons ayant régressé
Par rapport aux observations réalisées l’année dernière, deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la vesce cultivée (Vicia sativa) et la petite oseille (Rumex acetosella).
Remarques
Dans le carré permanent n°3, en 2013, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2012.
En 2013, comme en 2012, l’oyat (Ammophila arenaria) est de taille plus faible dans le carré permanent et sa bande périphérique que dans les zones voisines qui n’ont pas été coupées en 2011.
Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance de 2011 à 2013, le nombre de frondes a cependant évolué. Rappelons que le coefficient 3 est attribué pour un recouvrement variant de 25 à 50 %.
En 2013 le nombre de frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) est plus faible qu’en 2012 mais il est plus élevé qu’en 2011. D’autre part, les frondes sont plus hautes qu’en 2012 mais plus petites qu’en 2011.
Lors de la réalisation des relevés, en juin 2013 et 2012, il a été constaté aussi que les frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) étaient de taille plus faible dans la zone fauchée (carré et bande périphérique de 5 mètres) que dans la zone non fauchée située à proximité.
Synthèse
La végétation de ce carré permanent s’est un peu refermée, cependant, elle est encore moins haute et moins dense qu’avant le fauchage avec exportation réalisé en septembre 2011.
Presque deux ans après cette intervention, le recouvrement de l’oyat (Ammophila arenaria) est encore modéré dans ce carré permanent.
L’œillet de France (Dianthus gallicus) demeure encore, pour le moment, moins abondant qu’avant le fauchage avec exportation.
De nouvelles espèces ont été observées dans ce carré permanent en 2013.
Ce carré permanent conserve une richesse floristique nettement plus élevée qu’avant le fauchage.
3.2. Carré permanent n° 2
Le carré permanent n°2 a été installé en juin 2011, dans un fourré de troène (Ligustrum vul- gare) et ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de gé- ranium sanguin (Geranium sanguineum), espèce protégée en région Basse-Normandie, plus ou moins étouffée par les fourrés. Rappelons que selon Zambettakis et Provost (2009), la population de Chausey constitue la seule localité du littoral nord de la France, à l’exception d’une station dans le Nord-Pas-de-Calais.
Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011 ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a été ramassé et évacué du site.
Le suivi de ce carré au cours du temps est notamment destiné à évaluer l’impact de la ges- tion mise en œuvre sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).
Date de réalisation du relevé | 09/06/2011 | 06/06/2012 | 07/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | |||
Recouvrement total | 100% | 75% | 95% |
Hauteur moyenne | 60 cm | 20 cm | 25 cm |
Hauteur maximum | 1,20 m | 60 cm | 76 cm |
Ligustrum vulgare | 5 | 3 | 3 |
Rubus sp | 2 | 1 | 2 |
Geranium sanguineum | 2 | 2 | 3 |
Ammophila arenaria | 2 | 1 | 1 |
Rubia peregrina | 2 | 1 | 2 |
Avenula pubescens | + | + | + |
Brachypodium pinnatum | + | 1 | 1 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 1 | 1 | 1 |
Hedera helix | 2 | 2 | 2 |
Festuca gr rubra | 1 | 1 | 1 |
Lonicera periclymenum | + | ||
Dactylis glomerata | + | 1 | 1 |
Carex arenaria | + | + | + |
Pteridium aquilinum (1) | + | 1 | 1/1 (2) |
Sanguisorba minor | + | 1 | 1 |
Elytrigia cf atherica | + | + | + |
Geranium purpureum | 1 | 1 | |
Silene nutans | 1 | 2 | |
Poa pratensis | + | + | |
Vicia sativa | + | + | |
Papaver dubium | i | ||
Anthriscus sylvestris | i | ||
Scilla autumnalis | + | + | |
Ulex sp (très jeunes pieds) | 1 | ||
Lotus corniculatus | + | ||
Luzula campestris | 1 | ||
Anthoxanthum odoratum | 1 | ||
Hyacinthoides non-scripta | + | ||
Achillea millefolium | + | ||
Valerianella locusta | i | ||
Ranunculus bulbosus | i | ||
Jasione montana s.l. | + |
(1) 1 fronde en 2011 (hauteur maximale non relevée car inaccessible en raison de la densité du fourré), 2 frondes en 2012 (hauteur maximale : 42 cm), 6 frondes en 2013 (hauteur maximale : 55 cm).
(2) Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la très forte densité du fourré.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Comme en témoigne le recouvrement total de la végétation, dans le carré permanent n°2, la végétation est plus dense en juin 2013 que l’année précédente à la même époque. Il ne subsiste plus que quelques zones dénudées. La végétation reste cependant moins haute et nettement moins dense qu’avant le débroussaillage.
La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm et la hauteur maximale de 16 cm. En 2013, cette dernière valeur est due à l’oyat (Ammophila arenaria).
Evolution du nombre total de taxons
Une nette augmentation de la diversité floristique est encore constatée ici en 2013. Le nombre total de taxons est passé de 22 en 2012 à 29 en 2013. Le nombre initial observé ici en 2011 avant le débroussaillage était de 16.
L’augmentation de la diversité floristique de ce carré permanent est liée à l’ouverture du milieu résultant du débroussaillage effectué en septembre 2011.
Apparition de taxons
Neuf taxons nouveaux ont été observés en 2013 dans le carré permanent n°2 : l’ajonc (très jeunes pieds d’Ulex sp), la luzule des champs (Luzula campestris), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.), la mâche potagère (Valerianella locusta) et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus).
Les trois premiers taxons ont été observés en faible quantité, les quatre suivants en très faible quantité. Quant aux deux derniers taxons, un pied de chacun d’entre eux a été recensé.
L’ouverture du milieu, résultant du débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011, a encore permis le développement de nouveaux taxons.
Disparition de taxons
Deux espèces qui étaient nouvelles en 2012 n’ont pas été revues en 2013 au sein de ce carré permanent. Il s’agit du pavot douteux (Papaver dubium) et de l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris). Ils étaient représentés chacun par un pied unique.
Taxons ayant progressé
Quatre taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : les ronces (Rubus sp), le géranium sanguin (Geranium sanguineum), la garance voyageuse (Rubia peregrina) et le silène penché (Silene nutans).
En 2013, on note donc ici la progression de deux espèces protégées : le géranium sanguin (Geranium sanguineum) et la garance voyageuse (Rubia peregrina).
Dans ce carré permanent, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’il ne l’était avant le débroussaillage. La garance voyageuse (Rubia peregrina) a atteint de nouveau le recouvrement qu’elle avait initialement.
Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) ait été dotée du même coefficient en 2012 et 2013, il convient de remarquer que le nombre de frondes a augmenté au sein du carré permanent n°2. Ce nombre est passé de 2 en 2012 à 6 en 2013. Parallèlement, la hauteur maximale de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) s’est accrue, elle est passée de 42 cm en 2012 à 55 cm en 2013.
Taxons ayant régressé
La comparaison des informations collectées ces deux dernières années ne montre aucune régression d’espèce au sein du carré permanent n°2.
Synthèse
La végétation s’est refermée, cependant, elle est encore moins haute et beaucoup moins dense qu’avant le débroussaillage.
L’ouverture du milieu consécutive au débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011 a encore permis le développement de nouveaux taxons. La richesse floristique de ce carré permanent a de nouveau nettement augmenté.
Le nombre de frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) a augmenté dans ce carré permanent. Il est possible que cette évolution soit liée à l’ouverture du milieu due au débroussaillage.
L’oyat (Ammophila arenaria) demeure moins abondant qu’il ne l’était avant le débroussaillage.
Le débroussaillage avec exportation, réalisé ici en 2011, a été favorable au développement du géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, il est plus abondant qu’initialement dans ce carré permanent.
3.3. Carré permanent n° 3
Ce carré permanent a été implanté en juin 2011 dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel où l’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) semblait concurrencé, ici, par ces deux espèces.
La végétation du carré n°3 et d’une bande périphérique de cinq mètres a été coupée, puis exportée, en septembre 2011. L’étude de ce carré au fil des ans est destinée à mesurer l’incidence du fauchage, notamment sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) et l’oyat (Ammophila arenaria).
Date de réalisation du relevé | 09/06/2011 | 08/06/2012 | 07/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | |||
Recouvrement total | 100% | 85% | 100% |
Hauteur moyenne | 60 cm | 30 cm | 40 cm |
Hauteur maximum | 1,35 m | 85 cm | 111 cm |
Ammophila arenaria | 3 | 2 | 3 |
Geranium sanguineum | 3 | 3 | 4 |
Pteridium aquilinum (1) | 3 | 3 | 3/2 (2) |
Vicia hirsuta | 1 | + | 1 |
Vicia sativa | 1 | 1 | + |
Hedera helix | 1 | 1 | 1 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 1 | 1 | 2 |
Dactylis glomerata | 2 | 2 | 2 |
Rubia peregrina | 1 | 1 | 1 |
Sanguisorba minor | 1 | 1 | 1 |
Silene nutans | 1 | 1 | 2 |
Carex arenaria | 1 | 1 | 1 |
Anthoxanthum odoratum | 1 | 1 | 1 |
Festuca gr rubra | 1 | 1 | 1 |
Rosa pimpinellifolia | + | + | 1 |
Poa pratensis | i | + | + |
Elytrigia cf atherica | + | + | + |
Prunus spinosa | + | 1 | 1 |
Brachypodium pinnatum | + | 1 | 1 |
Geranium purpureum | 2 | + | |
Trifolium scabrum | + | ||
Scilla autumnalis | + | + | |
Hypochoeris radicata | + | 1 | |
Crepis capillaris | + | 1 | |
Senecio jacobaea | + | 1 | |
Hypericum perforatum | + | 1 | |
Agrostis cf stolonifera | 1 | 1 | |
Euphorbia portlandica | + | 1 | |
Sonchus asper | i | ||
Luzula campestris | 1 | 1 | |
Aira caryophyllea | + | ||
Carex caryophyllea | + | ||
Ranunculus bulbosus | i | ||
Jasione montana s.l. | i | ||
Trifolium campestre | + |
(1) 26 frondes en 2011 (hauteur maximale : 94 cm), 59 frondes en 2012 (hauteur maximale : 65 cm), 47 frondes en 2013 (hauteur maximale : 72 cm).
(2) Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Dans le carré permanent n°3, la végétation est plus dense que l’année dernière comme en témoigne l’augmentation du recouvrement total de la végétation qui a de nouveau atteint sa valeur maximale en juin 2013.
La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 10 cm et la hauteur maximale de 26 cm en une année. La hausse de cette dernière valeur est due à la présence dans le carré permanent de pieds de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de taille plus élevée en juin 2013 qu’en juin 2012.
Evolution du nombre total de taxons
Dans le carré permanent n°3, le nombre total de taxons est passé de 31 en 2012 à 32 en 2013. Rappelons que ce nombre était de 19 en 2011 avant le fauchage.
Apparition de taxons
Quatre nouveaux taxons ont été observés ici en juin 2013 : la laîche printanière (Carex caryophyllea), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) et la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.). Les deux premiers taxons ont été observés en très faible quantité. Un seul pied de chacun des deux derniers taxons a été noté ici.
Disparition de taxons
Trois espèces qui étaient nouvelles ici en 2012 n’ont pas été revues en 2013. Il s’agit du trèfle scabre (Trifolium scabrum), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea) et du laiteron rude (Sonchus asper).
En 2012, les deux premières espèces avaient été observées en très faible quantité et la dernière n’était représentée que par un seul pied. Le laiteron rude (Sonchus asper) est une espèce nitrophile.
Les deux premières espèces sont annuelles alors que le laiteron rude (Sonchus asper) est considéré par certains auteurs comme annuel à bisannuel.
Taxons ayant progressé
Onze espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°3 : l’oyat (Ammophila arenaria), le géranium sanguin (Geranium sanguineum), la vesce hérissée (Vicia hirsuta), le gaillet vrai (Galium cf verum), le silène penché (Silene nutans), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) et l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica).
En juin 2013, dans le carré permanent n°3, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’il ne l’était avant le fauchage avec exportation. Rappelons qu’il s’agit d’une espèce protégée.
L’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant cette intervention.
Taxons ayant régressé
La comparaison des informations collectées en 2012 et 2013 montre que deux espèces ont régressé dans ce carré permanent : la vesce cultivée (Vicia sativa) et le géranium pourpre (Geranium purpureum). La première espèce a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance et la seconde de deux coefficients.
Remarques
En 2013, comme en 2012, l’oyat (Ammophila arenaria) est de taille plus faible dans le carré permanent et sa bande périphérique que dans les zones voisines qui n’ont pas été coupées en 2011.
Pour l’évolution de la fougère aigle (Pteridium aquilinum), nous formulons les mêmes remarques que pour le carré permanent n°1.
Synthèse
Dans le carré permanent n°3, la végétation s’est refermée mais reste moins haute qu’en juin 2011 avant le fauchage avec exportation.
Ce carré permanent conserve une richesse floristique beaucoup plus élevée qu’avant cette intervention.
L’oyat (Ammophila arenaria) a progressé. En 2013, il est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant le fauchage.
Le fauchage avec exportation réalisé ici en septembre 2011 a été favorable au développement du géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, cette espèce patrimoniale est plus abondante qu’auparavant dans ce carré permanent.
3.4. Carré permanent n° 4
Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré situé dans le secteur sud- ouest de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp) étaient ici dominantes et une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum) était en voie d’étouffement par le fourré.
Ce carré et une bande périphérique attenante de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011, le produit issu de cette intervention a été exporté.
Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre 2012 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante de 2 mètres.
L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre l’impact du débroussaillage sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).
Date de réalisation du relevé | 10/06/2011 | 08/06/2012 | 05/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | |||
Recouvrement total | 100% | 98% | 95% |
Hauteur moyenne | 80 cm | 30 cm | 25 cm |
Hauteur maximum | 1,50 m | 95 cm | 80 cm |
Rubus sp | 4 | 3 | 2 |
Geranium sanguineum | 3 | 3 | 4 |
Pteridium aquilinum (1) | 3 | 3 | 2 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 1 | 1 | 1 |
Rubia peregrina | 3 | 1 | 1 |
Sanguisorba minor | + | + | + |
Hedera helix | 2 | 1 | 1 |
Ligustrum vulgare | + | i | + |
Cytisus scoparius | 2 | i | |
Festuca gr rubra | + | 1 | 1 |
Brachypodium pinnatum | + | 1 | 1 |
Ranunculus acris | i | ||
Dactylis glomerata | + | 3 | 3 |
Carex arenaria | + | + | + |
Poa pratensis | + | + | |
Euphorbia portlandica | 1 | ||
Stellaria media | 1 | + | |
Luzula campestris | + | + | |
Crepis capillaris | + | + | |
Senecio jacobaea | 1 | 1 | |
Cardamine hirsuta | 1 | + | |
Anagallis arvensis | 1 | ||
Sonchus oleraceus | 1 | + | |
Fumaria capreolata | + | ||
Sonchus asper | 1 | + | |
Anthoxanthum odoratum | + | 1 | |
Senecio sylvaticus | + | + | |
Geranium purpureum | + | ||
Silene nutans | + | 1 | |
Geranium molle | i | ||
Elytrigia sp | 1 | 1 | |
Poa annua | 1 | ||
Lolium perenne | + | ||
Arenaria serpyllifolia s.l. | + | i | |
Urtica dioica | + | ||
Vicia sativa | + | + | |
Anthriscus sylvestris | 1 | 1 | |
Agrostis cf stolonifera | + | ||
Hypochoeris radicata | + | ||
Hyacinthoides non-scripta | i | ||
Holcus lanatus | i | ||
Scilla autumnalis | + | ||
Cerastium fontanum | + | ||
Aphanes inexspectata | + | ||
Bromus gr hordeaceus | i | ||
Rumex acetosella | i | ||
Plantago coronopus | i | ||
Plantago lanceolata | + |
(1) 33 frondes en 2011 (hauteur maximale : 1,50 m), 58 frondes en 2012 (hauteur maximale : 62 cm), 36 frondes en 2013 (hauteur maximale : 62 cm).
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Malgré un second débroussaillage réalisé en automne 2012, le recouvrement total de la végétation n’a que très peu diminué au sein de ce carré permanent.
La hauteur moyenne de la végétation a diminué de 5 cm en un an et la hauteur maximale de 15 cm. La baisse de cette dernière valeur est due à la présence de pieds de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de taille moins élevée en juin 2013 qu’en 2012 à la même époque.
Le renouvellement du débroussaillage en 2012 a permis de conserver ici une végétation nettement moins haute et moins dense qu’en juin 2011, bien que l’évolution du recouvrement total de la végétation ne le reflète pas.
Evolution du nombre total de taxons
Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°4 est passé de 36 en 2012 à 38 en 2013. Rappelons que le nombre initial observé en 2011 était seulement de 14.
Un nombre relativement élevé d’espèces nouvelles (10 nouveaux taxons) a été observé ici mais parallèlement presque autant d’espèces n’ont pas été revues en juin 2013 (9 taxons ont disparu).
Apparition de taxons
Dix nouveaux taxons sont apparus dans le carré permanent n°4 : la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), la scille d’automne (Scilla autumnalis), le céraiste commun (Cerastium fontanum), l’alchémille à petits fruits (Aphanes inexspectata), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus), la petite oseille (Rumex acetosella) et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus).
Les cinq premiers taxons ont été observés en très faible quantité et un pied seulement de chacun des cinq autres taxons a été recensé ici.
Un très jeune pied de genêt à balai (Cytisus scoparius) a été observé en juin 2013 dans ce carré permanent. Un gros pied avait été arraché en octobre 2011. Cette espèce n’avait pas été revue ici en juin 2012.
L’ouverture du milieu résultant de ce second débroussaillage avec exportation a dû être favorable au développement de ces nouveaux taxons.
Disparition de taxons
Neuf espèces qui étaient nouvelles en juin 2012 n’ont pas été revues en juin 2013 dans le carré permanent n°4. Il s’agit de l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), du mouron des champs (Anagallis arvensis), du pâturin annuel (Poa annua), de la fumeterre grimpante (Fumaria capreolata), du géranium pourpre (Geranium purpureum), du ray-grass anglais (Lolium perenne), de l’ortie dioïque (Urtica dioica), de l’agrostide stolonifère (Agrostis cf stolonifera), du géranium mou (Geranium molle). Les trois premières espèces avaient été observées en faible quantité, les cinq suivantes en très faible quantité et un seul pied de géranium mou (Geranium molle) avait été noté ici.
Parmi ces neuf espèces, certaines sont plutôt nitrophiles (taxons en gras dans le texte ci-dessus). L’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica) est exclusivement liée au littoral.
L’intervention réalisée ici en octobre 2012 doit probablement être à l’origine de la disparition de certaines de ces espèces.
Taxons ayant progressé
La comparaison des informations recueillies en 2012 et 2013 montre que quatre espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : le géranium sanguin (Geranium sanguineum), le troène commun (Ligustrum vulgare), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et le silène penché (Silene nutans).
Les débroussaillages avec exportation réalisés ici en 2011 et 2012 ont été favorables au développement d’une espèce protégée, le géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, il est plus abondant qu’auparavant.
Taxons ayant régressé
Sept taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°4 : la fougère aigle (Pteridium aquilinum), les ronces (Rubus sp), le mouron des oiseaux (Stellaria media), la cardamine hirsute (Cardamine hirsuta), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le laiteron rude (Sonchus asper) et la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s.l.).
Le renouvellement du débroussaillage a encore permis de faire régresser les ronces (Rubus sp).
La régression de la fougère aigle ici (Pteridium aquilinum) est surprenante. Etant donné que le débroussaillage a été réalisé fin octobre, il a donc en principe du être sans effet voire quasiment sans effet direct sur cette espèce.
Synthèse
Le renouvellement du débroussaillage avec exportation en 2012 a permis de conserver une végétation nettement moins haute et moins dense qu’en juin 2011. Il a permis de faire régresser les ronces.
La diversité floristique de ce carré permanent a légèrement augmenté en 2013. L’apparition de 10 nouveaux taxons est contrebalancée par la disparition de 9 taxons. Le nombre total de taxons est 2,7 fois plus élevé qu’en 2011.
En 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’auparavant. Les débroussaillages avec exportation réalisés ici en 2011 et 2012 ont donc été favorables au développement de cette espèce patrimoniale.
3.5. Carré permanent n° 5
Le carré permanent n°5 a été implanté en juin 2012 au sein d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum) située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en région Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Ile de Chausey serait la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009).
Ce carré et une bande périphérique de 2 x 10 mètres ont été fauchés fin octobre 2012. L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée à suivre l’impact de la gestion mise en œuvre sur le trèfle raide (Trifolium strictum).
Date de réalisation du relevé | 06/06/2012 | 06/06/2013 |
Surface : 4m x 2m | ||
Recouvrement total | 99% | 100% |
Hauteur moyenne | 7 cm | 15 cm |
Hauteur maximum | 55 cm | 98 cm |
Trifolium strictum (1) | 2 | 1 |
Dactylis glomerata | 2 | 2 |
Plantago lanceolata | 2 | 2 |
Sanguisorba minor | 2 | 2 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 2 | 2 |
Trifolium striatum | 2 | 1 |
Trisetum flavescens | 1 | 1 |
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif) | 2 | 2 |
Lolium perenne | 1 | 1 |
Lotus corniculatus | 1 | 1 |
Rumex acetosella | 1 | 1 |
Hypochoeris radicata | 1 | 1 |
Senecio jacobaea | 1 | 1 |
Trifolium dubium | + | + |
Convolvulus arvensis | 1 | 1 |
Vicia sativa | 1 | + |
Rosa pimpinellifolia | 1 | 1 |
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus | 1 | 1 |
Poa pratensis | + | + |
Geranium molle | + | + |
Scilla autumnalis | 1 | 1 |
Trifolium scabrum | + | |
Crepis capillaris | 1 | 2 |
Anthoxanthum odoratum | 1 | 2 |
Brachypodium pinnatum | 2 | 2 |
Festuca gr rubra | 1 | 1 |
Luzula campestris | + | 1 |
Ranunculus bulbosus | + | + |
Veronica chamaedrys | 1 | 1 |
Vicia hirsuta | + | + |
Cuscuta epithymum | + | |
Trifolium campestre | + | |
Trifolium glomeratum | i | |
Veronica arvensis | + | |
Medicago minima | 1 | |
Geranium purpureum | i | |
Bromus gr hordeaceus | i | |
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados | + | |
Aphanes inexspectata | + | |
Plantago coronopus | i |
(1) 71 tiges en 2013. En 2012, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas pu être compté car ce trèfle formait alors une population abondante et dense. Le comptage, par ailleurs trop long, aurait risqué d’endommager les trèfles qui étaient imbriqués les uns dans les autres.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Malgré le fauchage réalisé en octobre 2012, le recouvrement total de la végétation a très légèrement augmenté, il a atteint sa valeur maximale en juin 2013.
La hauteur moyenne de la végétation a progressé de 8 cm en un an et la hauteur maximale de 43 cm. La hausse de cette dernière valeur est liée à la présence d’un pied de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus) de plus grande taille en juin 2013 qu’en juin 2012.
Evolution du nombre total de taxons
La diversité floristique de ce carré permanent a diminué, le nombre total de taxons est passé de 40 en 2012 à 29 en 2013. Malgré cette baisse importante, le carré permanent n°5 conserve encore une diversité floristique élevée.
Apparition de taxons
Aucune espèce nouvelle n’a été recensée dans ce carré permanent en 2013.
Disparition de taxons
Onze taxons observés ici en 2012 n’ont pas été revus en 2013 : la luzerne naine (Medicago minima), le trèfle scabre (Trifolium scabrum), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la véronique des champs (Veronica arvensis), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s.l.), l’alchémille à petits fruits (Aphanes inexspectata), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le géranium pourpre (Geranium purpureum), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus) et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus).
Le premier taxon avait été observé en faible quantité, les six suivants en très faible quantité et les quatre derniers n’étaient représentés que par un individu chacun.
La végétation étant nettement plus haute en juin 2013 qu’en juin 2012, il est possible que le milieu soit moins favorable à ces espèces qui se développent habituellement, pour la plupart d’entre elles, dans des milieux ras.
Le géranium pourpre (Geranium purpureum) est considéré comme annuel à bisannuel par certains auteurs et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus) comme annuel, bisannuel, ou vivace. Les neuf autres taxons sont annuels.
Taxons ayant progressé
La comparaison des données recueillies en juin 2012 et 2013 montre que trois espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent. Il s’agit du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et de la luzule des champs (Luzula campestris).
Taxons ayant régressé
Trois espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°5 : le trèfle raide (Trifolium strictum), le trèfle strié (Trifolium striatum) et la vesce cultivée (Vicia sativa).
Synthèse
Dans ce carré permanent, malgré le fauchage réalisé en octobre 2012, le trèfle raide est moins abondant et un certain nombre d’annuelles observées en juin 2012 n’ont pas été revues.
La végétation étant nettement plus haute en juin 2013 qu’en juin 2012, il est possible que le milieu soit devenu moins favorable à un certain nombre d’espèces.
Malgré une baisse importante du nombre total de taxons, la diversité floristique reste élevée dans ce carré permanent.
Le suivi ultérieur de ce carré permanent nous renseignera sur la dynamique du trèfle raide (Trifolium strictum) et sur la gestion la plus favorable à mettre en œuvre ici en vue de sa conservation.
3.6. Carré permanent n°6
Ce carré permanent a été installé en juin 2012 au sein de la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 lors de la création du lagunage. Ce carré comporte deux espèces protégées en Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).
Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces en mélange. L’étude de ce carré au fil des années est destinée au suivi de la dynamique des ces deux espèces protégées.
Date de réalisation du relevé | 05/06/2012 | 05/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | ||
Recouvrement total | 95% | 98% |
Hauteur moyenne | 13 cm | 10 cm |
Hauteur maximum | 82 cm | 57 cm |
Trifolium bocconei (1) | 1 | 1 |
Trifolium strictum (2) | 1 | 1 |
Anthoxanthum odoratum | 2 | 3 |
Vulpia bromoides | 2 | 2 |
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif) | 2 | 2 |
Trifolium arvense | 3 | 2 |
Anagallis arvensis | 2 | |
Ornithopus perpusillus | 2 | 2 |
Plantago coronopus | 3 | 2 |
Bryophytes | 4 | 3 |
Trifolium campestre | 1 | 1 |
Hypochoeris radicata | 1 | 1 |
Trifolium glomeratum | 2 | 2 |
Bromus gr hordeaceus | 1 | + |
Rumex acetosella | 1 | 1 |
Plantago lanceolata | 1 | 1 |
Lotus cf subbiflorus (3) | 1 | + |
Dactylis glomerata | 1 | 1 |
Trifolium striatum | 1 | + |
Vicia sativa | + | |
Trifolium dubium | 1 | 1 |
Erodium cicutarium | + | |
Aira caryophyllea | + | + |
Trifolium scabrum | + | + |
Geranium molle | i | |
Crepis capillaris | + | 1 |
Poa pratensis | i | + |
Centaurium sp (rosettes) | + | 1 |
Lotus angustissimus (4) | i | ? |
Vicia lathyroides | + | + |
Trifolium subterraneum | 1 | |
Trifolium micranthum | + | |
Holcus lanatus | + | |
Trifolium repens | + |
(1) Trifolium bocconei : 86 pieds en 2012, 126 en 2013.
(2) Trifolium strictum : 11 pieds en 2012, 10 en 2013.
(3) Absence de fruits formés en 2013.
(4) Lors de la réalisation du relevé en 2012, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus subbiflorus de Lotus angustissimus. Il est possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée. Absence de fruits formés en 2013.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Le recouvrement total de la végétation a légèrement augmenté, il n’a pas encore tout à fait atteint sa valeur maximale.
La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 3 cm et la hauteur maximale de 27 cm. En 2013, cette dernière valeur est liée à la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum).
Evolution du nombre total de taxons
Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°6 est de 30 en 2012 comme en 2013.
Cette stabilité n’est qu’apparente car en 2013, quatre nouveaux taxons ont été recensés ici alors que quatre autres n’ont pas été revus.
Apparition de taxons
En 2013, quatre nouvelles espèces ont été observées dans le carré permanent n°6 : le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), le trèfle filiforme (Trifolium micranthum), le trèfle rampant (Trifolium repens) et la houlque laineuse (Holcus lanatus).
Le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum) a été observé en faible quantité et les trois autres espèces en très faible quantité.
Disparition de taxons
Quatre annuelles observées ici en 2012 n’ont pas été revues : la vesce cultivée (Vicia sativa), l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium), le mouron des champs (Anagallis tenella) et le géranium mou (Geranium molle).
Les deux premières espèces étaient présentes en très faible quantité et la dernière espèce n’était représentée que par un seul pied.
Quant au mouron des champs (Anagallis tenella), il était pourtant assez bien implanté dans ce carré permanent en 2012 puisqu’il il était doté du coefficient 2 (recouvrement compris entre 5 et 25 %)
Taxons ayant progressé
Quatre espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le pâturin des prés (Poa pratensis) et l’érythrée (Centaurium sp.).
Bien que cela ne se traduise pas au niveau du coefficient d’abondance-dominance, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a cependant progressé dans le carré permanent n°6, puisqu’il est passé de 86 pieds en 2012 à 126 pieds en 2013.
Taxons ayant régressé
La comparaison des données recueillies en 2012 et 2013 montre que six taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le trèfle des champs (Trifolium arvense), le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), les Bryophytes, le brome mou (Bromus gr hordeaceus), le lotier hispide (Lotus subbiflorus) et le trèfle strié (Trifolium striatum).
Remarque
Le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) n’avaient pas été revus dans cette prairie en juin 2010 et 2011, en raison de la sécheresse alors que des individus chétifs mais fertiles de trèfle raide (Trifolium strictum) avaient été observés dans le secteur du carré n°5.
Synthèse
La richesse floristique de ce carré permanent est élevée.
Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a progressé dans ce carré permanent, il est passé de 86 pieds en 2012 à 126 pieds en 2013.
Le nombre de pieds de trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 11 pieds en 2012 à 10 pieds en 2013.
Le trèfle raide (Trifolium strictum) était globalement plus abondant dans cette prairie (zone décapée en 2006) en 2009 qu’en 2012 et 2013.
En 2009, la végétation de cette zone décapée en 2006 était plus rase et beaucoup plus clairsemée et comportait de nombreuses zones dénudées.
Un fauchage de cette prairie avec exportation du produit de la fauche est donc souhaitable (voir les préconisations de gestion formulées page 38).
En 2012, dans cette prairie, nous avions constaté qu’un certain nombre d’infrutescences de trèfle raide (Trifolium strictum) avaient été coupées par les faisans, ce qui a dû diminuer la quantité de graines produites. Il convient toutefois de remarquer que l’importance de la consommation de cette espèce par les faisans n’est pas connue actuellement.
3.7. Carré permanent n° 7
Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté dans la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation était un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum).
En juin 2012, ce carré ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ainsi que quelques pieds de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) également protégé en Basse-Normandie mais cependant bien implanté à Chausey.
La mise à nu du sol de ce carré permanent avait pour but de favoriser notamment, le développement de ces deux annuelles protégées inféodées aux milieux ouverts.
Dans ce carré et une bande périphérique de 10 cm, nous avions donc préconisé la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre car elle contenait le stock de graines. Nous avions conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines.
Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.
Le relevé réalisé en juin 2012 constitue l’état initial avant intervention. Le suivi diachronique de ce carré permanent est destiné à évaluer notamment l’impact de ce décapage sur le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.).
Date de réalisation du relevé | 07/06/2012 | 04/06/2013 |
Surface : 3m x 3m | ||
Recouvrement total | 98% | 70% |
Hauteur moyenne | 20 cm | 5 cm |
Hauteur maximum | 60 cm | 35 cm |
Agrostis cf stolonifera | 4 | 1 |
Anthoxanthum odoratum | 2 | 1 |
Trifolium arvense | 2 | 2 |
Bromus gr hordeaceus | 1 | 1 |
Vulpia bromoides | 2 | 2 |
Plantago coronopus | 2 | 1 |
Hypochoeris radicata | 1 | + |
Erodium cicutarium | 1 | 1 |
Lotus cf subbiflorus (1) | 1 | 2 |
Rumex acetosella | 1 | 1 |
Plantago lanceolata | 1 | 1 |
Trifolium campestre | 1 | 1 |
Silene latifolia subsp alba | + | |
Anagallis arvensis | 1 | 2 |
Bryophytes | 4 | |
Ornithopus perpusillus | 1 | 2 |
Trifolium dubium | + | + |
Aira caryophyllea | + | 1 |
Dactylis glomerata | + | |
Trifolium striatum | 1 | 1 |
Trifolium glomeratum | 1 | 3 |
Vicia lathyroides | i | + |
Trifolium subterraneum | 1 | 1 |
Arenaria serpyllifolia s.l. | + | + |
Centaurium sp (rosettes) | + | |
Bromus diandrus subsp diandrus | i | |
Trifolium bocconei (2) | + | 1 |
Polycarpon tetraphyllum s.l. (3) | + | 1 |
Geranium molle | i | |
Trifolium scabrum | + | + |
Trifolium micranthum | + | |
Sagina apetala | + | |
Juncus bufonius s.l. | + |
(1) Absence de fruits formés en 2013.
(2) Trifolium bocconei : 4 pieds en 2012, 11 en 2013.
(3) Polycarpon tetraphyllum s.l. : 7 pieds en 2012, 47 en 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
La végétation a déjà fortement recolonisé le carré permanent n°7, comme le montre la valeur relativement élevée du recouvrement total de la végétation en juin 2013.
La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 15 cm et la hauteur maximale de 25 cm. La végétation qui a recolonisé le carré permanent n°7 est clairsemée et plus basse.
Evolution du nombre total de taxons
Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°7 a légèrement diminué après le décapage, il est passé de 30 taxons en juin 2012 à 27 taxons en juin 2013.
Apparition de taxons
Après le décapage, trois espèces nouvelles ont été observées en très faible quantité dans ce carré permanent : le trèfle filiforme (Trifolium cf micranthum), la sagine apétale (Sagina apetala) et le jonc des crapauds (Juncus bufonius s.l.). Ces trois espèces sont annuelles.
Disparition de taxons
Six taxons présents ici en juin 2012 n’ont pas recolonisé ce carré permanent décapé : les Bryophytes, le compagnon blanc (Silene alba), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), l’érythrée (Centaurium sp), le brome à deux étamines (Bromus diandrus subsp diandrus) et le géranium mou (Geranium molle). Ces deux derniers taxons sont nitrophiles.
Les Bryophytes étaient très abondantes dans le carré permanent n°7 avant le décapage, les trois taxons suivants avaient été observés en très faible quantité et les deux derniers n’étaient représentés que par un pied chacun.
Taxons ayant progressé
Huit taxons ont été favorisés par le décapage. En 2013, ils sont plus abondants qu’auparavant. Ces huit taxons sont annuels. Il s’agit du trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), du lotier hispide (Lotus cf subbiflorus), du mouron des champs (Anagallis arvensis), du pied d’oiseau délicat (Ornithopus perpusillus), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), du polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) et de la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides).
Le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum) a progressé de deux coefficients d’abondance dominance et les six autres taxons d’un coefficient.
Le décapage a été favorable au développement de deux taxons protégés : le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). Ce dernier est passé de 7 pieds en 2012 à 47 pieds en 2013 et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), de 4 pieds en 2012 à 11 pieds en 2013.
Taxons ayant régressé
Quatre espèces ayant recolonisé le carré permanent n°7 sont moins abondantes qu’avant. Il s’agit de l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), de la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) et du plantain corne de cerf (Plantago coronopus).
Les trois premières espèces sont vivaces. Le plantain corne de cerf (Plantago coronopus) est considéré par certains auteurs comme annuel, bisannuel ou vivace.
L’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) a régressé de trois coefficients d’abondance dominance et les autres espèces d’un seul coefficient.
Synthèse
Le carré permanent n°7, au sol mis à nu en septembre 2012, a été déjà fortement recolonisé par la végétation. Cette dernière est cependant clairsemée et moins haute qu’avant le décapage.
La recolonisation a été faite par les espèces végétales qui étaient déjà présentes ici avant le décapage. Toutefois, quelques espèces n’ont pas recolonisé ce carré permanent. Très peu d’espèces nouvelles sont apparues ici, ce qui est relativement surprenant.
La mise à nu du sol a été favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) dont les effectifs sont plus élevés en 2013.
Le trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas été observé ici après le décapage alors qu’on pouvait s’attendre à son éventuelle apparition.
3.8. Carré permanent n° 8
Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) était dense.
L’archipel de Chausey constitue la seule localité de Basse-Normandie où la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est connue.
La végétation de ce carré et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.
Le suivi de ce carré au fil du temps a pour but de nous renseigner, notamment sur l’impact de la gestion pratiquée sur la dynamique de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).
Date de réalisation du relevé | 06/06/2012 | 04/06/2013 |
Surface : 2m x 4m | ||
Recouvrement total | 100% | 60% |
Hauteur moyenne | 30 cm | 7 cm |
Hauteur maximum | 70 cm | 60 cm |
Ammophila arenaria | 3 | 2 |
Rosa pimpinellifolia | 4 | 3 |
Lotus corniculatus | 1 | 1 |
Lathyrus sphaericus | 1 | + |
Hypochoeris radicata | 3 | 2 |
Silene nutans | 2 | 1 |
Jasione montana s.l. | + | |
Plantago lanceolata | + | + |
Koeleria albescens | 1 | 1 |
Vicia sativa | + | + |
Festuca gr rubra | 1 | 1 |
Brachypodium pinnatum | 1 | 1 |
Anthoxanthum odoratum | 1 | 1 |
Galium cf verum (à l’état végétatif) | 1 | 2 |
Polypodium interjectum | 1 | + |
Petroselinum crispum | 1 | 1 |
Sanguisorba minor | 1 | 1 |
Geranium purpureum | + | |
Crepis capillaris | + | + |
Iris foetidissima | + | + |
Carex arenaria | + | + |
Avenula pubescens | 1 | 2 |
Rubia peregrina | + | 1 |
Vicia hirsuta | + | |
Elytrigia sp | + | 1 |
Aira caryophyllea | i | + |
Luzula campestris | + | 1 |
Leontodon saxatilis | 1 | |
Taraxacum sp | + | |
Dactylis glomerata | + | |
Calystegia soldanella | + | |
Poa pratensis | + | |
Trifolium campestre | + |
(1) Lathyrus sphaericus : 91 tiges en 2012, 25 tiges en 2013.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Le recouvrement total de la végétation a baissé de 40 % suite au fauchage du carré permanent, en raison notamment de l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des ans.
La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 23 cm et la hauteur maximale de 10 cm. Il s’agit là aussi de la conséquence directe du fauchage réalisé en octobre 2012.
Grâce au fauchage avec exportation réalisé en octobre 2012, la végétation de ce carré permanent est clairsemée et basse, des zones de sol nu sont présentes.
Evolution du nombre total de taxons
La diversité floristique de ce carré permanent a augmenté grâce à l’intervention réalisée ici en octobre 2012. Le nombre total de taxons est passé de 27 en juin 2012 à 30 en juin 2013
Apparition de taxons
Six nouveaux taxons ont été observés en 2013 dans le carré permanent n°8 : le liondent faux pissenlit (Leontodon saxatilis), le pissenlit (Taraxacum sp), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le liseron soldanelle (Calystegia soldanella), le pâturin des prés (Poa pratensis) et le trèfle champêtre (Trifolium campestre).
Le liondent faux pissenlit (Leontodon saxatilis) a été observé en faible quantité et les cinq autres taxons en très faible quantité. Le liseron soldanelle (Calystegia soldanella) est une espèce habituellement inféodée à la dune mobile.
L’ouverture du milieu résultant du fauchage avec exportation a permis l’apparition de ces taxons.
Disparition de taxons
Trois taxons observés en très faible quantité en juin 2012 n’ont pas été revus ici en juin 2013 : la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.), le géranium pourpre (Geranium purpureum) et la vesce hérissée (Vicia hirsuta).
Taxons ayant progressé
Dans le carré permanent n°8, six taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le gaillet vrai (Galium cf verum), l’avoine pubescente (Avenula pubescens), la garance voyageuse (Rubia peregrina), le chiendent (Elytrigia sp), la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), la luzule des champs (Luzula campestris).
La canche caryophyllée (Aira caryophyllea) est annuelle alors que les cinq autres taxons sont vivaces.
L’espace libéré par le fauchage avec exportation a probablement favorisé le développement de ces vivaces. Elles ont été coupées dans un premier temps mais, ensuite, elles ont dû profiter de l’ouverture du milieu et repousser davantage.
La présence de secteurs dénudés a dû favoriser, notamment, la germination des graines de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea).
Taxons ayant régressé
Six espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : l’oyat (Ammophila arenaria), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le silène penché (Silene nutans), le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum), la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).
La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est passée de 91 tiges en juin 2012 à 25 tiges en juin 2013. Cette dernière espèce est annuelle alors que les cinq autres sont vivaces.
La régression des ces six espèces semble liée à l’intervention réalisée ici en octobre 2012.
Il convient de remarquer que la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est présente dans d’autres secteurs de la dune où la végétation est dense, ce qui est vraiment très surprenant pour une espèce annuelle.
Synthèse
En raison notamment de l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des ans, le fauchage avec exportation réalisé en octobre 2012 a permis une très nette ouverture du milieu.
La végétation de ce carré permanent est clairsemée et beaucoup plus basse. Des secteurs de sol nu sont présents.
La diversité floristique de ce carré permanent a augmenté. L’ouverture du milieu due à l’intervention de l’automne 2012 a permis l’apparition de nouvelles espèces.
La gesse sphérique a régressé ici, on peut cependant s’attendre à sa progression ultérieure du fait que le milieu est plus ouvert et donc potentiellement davantage favorable à la germination de ses graines.
3.9. Carré permanent n° 9
Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud du Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus). Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudé, probablement par les oiseaux.
Etant donné que le milieu était en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré, la végétation du carré a été coupée puis exportée début février 2013.
L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée notamment à l’évaluation de l’impact de la gestion mise en œuvre sur la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).
Date de réalisation du relevé | 07/06/2012 | 04/06/2013 |
Surface : 3m x 5m | ||
Recouvrement total | 60% | 40% |
Hauteur moyenne | 30 cm | 20 cm |
Hauteur maximum | 102 cm | 87 cm |
Dactylis glomerata | 3 | 2 |
Rubus sp | 2 | 2 |
Hedera helix | 2 | 2 |
Elytrigia cf atherica | 2 | 1 |
Plantago coronopus | 1 | 1 |
Umbilicus rupestris | 1 | 1 |
Trifolium arvense | 1 | 1 |
Lathyrus sphaericus | 1 | 1 |
Galium mollugo | 1 | 1 |
Geranium rotundifolium | 1 | 1 |
Orobanche hederae | + | |
Geranium purpureum | + | 1 |
Bromus gr hordeaceus | + | 1 |
Scilla autumnalis | + | 1 |
Agrostis cf stolonifera | 1 | 1 |
Vicia hirsuta | + | 1 |
Cerastium diffusum | + | 1 |
Sonchus oleraceus | i | 1 |
Hyacinthoides non-scripta | + | 1 |
Vicia sativa | + | 1 |
Stellaria media | + | + |
Allium vineale | + | 1 |
Beta vulgaris subsp. maritima | i | + |
Anthriscus sylvestris | i |
(1) Lathyrus sphaericus : 22 tiges en 2012, 61 tiges en 2013.
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation
Les interventions du mois de février ont permis une réouverture du milieu comme en témoigne la baisse sensible du recouvrement total de la végétation.
La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 10 cm et la hauteur maximale de 15 cm. Grâce au fauchage/débroussaillage avec exportation, la végétation de ce carré permanent est moins dense et moins haute.
Evolution du nombre total de taxons
En juin 2012 et 2013, le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent est de 23.
Apparition de taxons
Une seule espèce est apparue ici suite aux interventions du mois de février. Il s’agit de l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris) représenté par un seul pied de faible taille.
Disparition de taxons
L’orobanche du lierre (Orobanche hederae), qui avait été observée en très faible quantité en juin 2012 dans le carré permanent n°9, n’a pas été revue en juin 2013.
Taxons ayant progressé
Dix espèces ont progressé au sein de ce carré permanent : le géranium pourpre (Geranium purpureum), le brome mou (Bromus gr hordeaceus), la scille d’automne (Scilla autumnalis), la vesce hérissée (Vicia hirsuta), le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la vesce cultivée (Vicia sativa), l’ail des vignes (Allium vineale), la betterave maritime (Beta vulgaris subsp. maritima) et le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus).
La dernière espèce a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les neuf autres d’un seul coefficient.
Bien que cela ne se traduise pas au niveau du coefficient d’abondance-dominance, la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a progressé au sein du carré permanent n°9 puisqu’elle est passée de 22 tiges en 2012 à 61 tiges en 2013.
En 2013, comme en 2012, la gesse sphérique est cantonnée dans le même secteur du carré permanent. On aurait pu s’attendre à ce qu’elle se répande dans d’autres zones du carré, mais cela n’a pas été le cas.
L’ouverture du milieu résultant du fauchage/débroussaillage avec exportation a dû être favorable au développement d’un certain nombre de ces espèces.
Taxons ayant régressé
Deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans ce carré permanent : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et le chiendent du littoral (Elytrigia cf atherica).
Ici, la régression de ces deux espèces est la conséquence directe du fauchage réalisé en février.
Synthèse
Grâce au fauchage/débroussaillage avec exportation, la végétation est ici moins dense et un peu moins haute qu’avant.
Une seule espèce nouvelle est apparue dans ce carré permanent après l’intervention de février 2013.
La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a progressé au sein de ce carré permanent. L’ouverture du milieu résultant du fauchage/débroussaillage avec évacuation a dû lui être favorable ici. Toutefois, elle reste cantonnée dans le même secteur du carré permanent.
3.10. Observations diverses
Des petites populations de trèfle raide (Trifolium strictum), situées en bordure d’affleurements rocheux, vers l’Anse aux Chevaux et la Pointe de Bretagne, avaient été cartographiées en 2009. Elles ont été revues en 2012 et 2013 mais le trèfle raide (Trifolium strictum) y était cependant moins abondant en 2013.
Un nombre de pieds de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) estimé à environ 200 a été observé en 2013 sur le Grand Romont, dans un secteur de l’île situé au nord du carré permanent n°9, alors que deux pieds seulement avaient été observés en 2010. Dans cette zone, la végétation est pourtant dense mais pas très haute. Cette espèce semble donc pouvoir aussi se développer dans une végétation dense, ce qui est très surprenant pour une espèce annuelle.
Onze pieds d’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) ont été observés sur la dune de Port Marie. Un seul pied avait été observé en 2009.
Une petite population de jonc piquant (Juncus acutus) est présente sur le Grand Romont, au sud-ouest de l’île.
3.11. Synthèse générale
Dans les carrés permanents 1 et 2 fauchés/débroussaillés en septembre 2011, l’oyat (Ammophila arenaria) demeure moins dense qu’il ne l’était initialement en raison, notamment, de l’élimination des vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des années. Dans le carré permanent n°3, l’oyat (Ammophila arenaria) a déjà atteint le même recouvrement qu’en 2011 avant les interventions.
Dans les carrés permanents n°1, 2 et 3 la végétation s’est refermée mais demeure cependant moins haute qu’en juin 2011 avant le fauchage/débroussaillage avec exportation. Ces carrés permanents conservent une richesse floristique plus élevée qu’avant les interventions.
Aucune intervention ciblée sur la fougère aigle (Pteridium aquilinum) n’est envisagée pour le moment. Il est préférable de continuer à observer son évolution par l’intermédiaire d’une nouvelle étude des carrés permanents.
Dans le carré permanent n°1, l’œillet de France (Dianthus gallicus) est encore, pour le moment, moins abondant qu’avant le fauchage avec exportation.
Dans les carrés permanents 2, 3 et 4, l’impact des interventions sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est très satisfaisant puisqu’il est plus abondant qu’initialement.
Dans le carré permanent n°6, le trèfle raide (Trifolium strictum) est presque aussi abondant qu’en 2012. Dans le carré permanent n°5, il est nettement moins présent qu’en 2012, malgré le fauchage.
Dans la prairie située au nord de Château Renault, le trèfle raide (Trifolium strictum) était globalement plus abondant en 2009 qu’en 2012 et 2013. Rappelons qu’il n’avait pas été revu dans cette prairie en juin 2010 et 2011, en raison de la sécheresse. Dans cette prairie, il a été constaté qu’il pouvait être consommé par les faisans. L’importance de la consommation du trèfle raide (Trifolium strictum) par ces gallinacés est toutefois inconnue.
Dans le carré permanent n°7 décapé en septembre 2012, les pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). sont plus nombreux en 2013. Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a progressé aussi dans le carré permanent n°6.
Après le fauchage/débroussaillage avec exportation, les effectifs de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont diminué dans le carré permanent n°8 alors qu’ils ont augmenté dans le carré permanent n°9.
Actuellement, il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions sur la dynamique d’un certain nombre d’espèces, un suivi ultérieur des carrés permanents s’avère nécessaire.
3.12. Préconisations de gestion
Nous intégrons ici les préconisations de gestion qui ont été formulées en juin 2013, quelques précisions ont toutefois été rajoutées. Les préconisations concernant l’ail triquètre (Allium triquetrum) ont été modifiées.
Interventions à réaliser en 2013 concernant les carrés permanents et certaines espèces patrimoniales
Carrés permanents n°1, 2, 3 et 8
Pas d’intervention en 2013 car l’impact du fauchage/débroussaillage avec exportation est satisfaisant pour le moment.
Carré permanent n°4 et fourré attenant
Etant donné que les ronces (Rubus sp) risquent de se développer de nouveau assez vite, il est souhaitable d’effectuer la même intervention qu’en 2011 et 2012, c’est-à-dire un fauchage/débroussaillage du carré permanent et d’une bande de trois mètres autour du carré avec exportation du produit issu de cette intervention. Il est préférable d’installer un fil afin que cette zone ne soit pas utilisée comme WC par les touristes.
D’autre part, étant donné que le fourré contigu au carré permanent n°4 contient du géranium sanguin (Geranium sanguineum) en train de se faire étouffer, il est souhaitable de rogner ce fourré sur une largeur de deux mètres.
Période d’intervention : septembre à décembre 2013.
Carré permanent n°5
Le carré permanent n°5 et une bande de 2 m x 10 m située dans le prolongement du carré sont à faucher durant la deuxième quinzaine de juillet.
Période de réalisation du fauchage : deuxième quinzaine de juillet.
Carrés permanents n° 6 et 7 et partie sèche de la prairie sous le château
Dans la partie sèche de la prairie située au nord de Château Renault (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), la végétation est relativement dense cette année. Il est souhaitable de réaliser un fauchage avec exportation du produit issu de ce fauchage dans toute la partie sèche de la prairie (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), carrés permanents inclus.
Pas d’intervention spécifique dans les carrés permanents mais le fauchage des carrés doit être effectué en même temps que toute la partie sèche de la prairie.
Période de réalisation du fauchage avec exportation : deuxième quinzaine de juillet.
Carré permanent n°9
En raison notamment de la présence de ronces, il est souhaitable de procéder à un nouveau fauchage/débroussaillage du carré permanent n°9 et d’une bande de trois mètres autour du carré avec exportation du produit issu de cette intervention qui pourra être déposé sur un fourré de ronces.
Période d’intervention : septembre 2013 à janvier 2014.
Interventions concernant la cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale)
Un pied de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), espèce de la liste rouge du massif Armoricain, a été revu en 2013, en bordure de la barrière délimitant la propriété de la SCI, en face du presbytère (même localisation qu’en 2009, voir la cartographie du rapport de 2009). Prévoir un fauchage sur un rayon de trois mètres autour de la plante afin qu’elle puisse se ressemer plus facilement.
Période d’intervention : un fauchage en juin, en juillet et en septembre.
Préconisations concernant la jusquiame noire (Hyosciamus niger)
Le décapage de la base de la digue des Blainvillais ouest, réalisé cet hiver par Arnaud ANTOINE, a permis la germination de graines de jusquiame noire (Hyosciamus niger). Une quinzaine de pieds (plantules et très jeunes rosettes) ont été observés début juin 2013 à la base de cette digue.
Il conviendra de veiller à ne pas couper cette espèce. Il est souhaitable de préserver également le très jeune pied de chardon marie (Silybum marianum) (feuillage marbré de blanc) qui a poussé également dans la zone décapée. Ne pas semer de ray-grass ou de gazon dans ce secteur car les plantes issues de ces semis entreraient en compétition avec ces espèces à préserver.
Interventions concernant des espèces potentiellement envahissantes
Le sporobole tenace (Sporobolus indicus)
Cette espèce américaine considérée actuellement comme une invasive potentielle en Basse-Normandie, est bien implantée notamment en bordure du chemin entre la ferme et la plaine. Certaines touffes ne sont pas coupées là où la machine ne peut passer. En complément, il convient de prévoir de les couper à la débroussailleuse, ceci afin d’empêcher, notamment, la production de graines.
L’ail triquètre (Allium triquetrum)
Cette espèce est actuellement considérée comme invasive avérée en Bretagne. Une petite population se situe en bordure de sous-bois, près du départ du chemin conduisant à Château Renault.
Etant donné que l’ail triquètre n’occupe qu’une faible surface, il serait souhaitable de l’éliminer par bâchage. Il s’agit de recouvrir toute la population, dont les feuilles auront été préalablement coupées au ras du sol, par deux solides bâches (en tissé) superposées, en veillant à ce que toutes les feuilles d’ail triquètre soient recouvertes. Il convient donc de bien vérifier qu’aucune feuille ne reste en dehors de la surface bâchée. Pour éviter qu’en réaction la plante ne produise des pousses en dehors de la double bâche, il convient de prévoir une marge de sécurité en bâchant une surface d’au moins 30 cm tout autour de la population d’ail triquètre. Il est souhaitable d’enterrer ou de fixer les bords des bâches pour qu’elles ne se soulèvent pas avec le vent. La double bâche devra rester en place plusieurs années.
A défaut de bâcher, chaque année, il conviendra de couper toute la population d’ail triquètre au ras du sol, dès la sortie des feuilles et de couper toutes les repousses régulièrement (tous les mois) pour l’affaiblir peu à peu. Il est très important de l’empêcher de fleurir et de produire des graines.
Le Solanum ornemental
Un Solanum ornemental planté à la ferme sous le pigeonnier a tendance à se ressemer. Arnaud ANTOINE a observé plusieurs jeunes pieds çà et là sur la Grande Ile : un pied sous Château Renault, un pied à côté de la mare vers le tombolo et plusieurs pieds sur la partie publique de l’île. Il est possible que la dissémination des graines s’effectue par l’intermédiaire des oiseaux.
Pour éviter tout risque d’invasion de l’île par cette espèce exotique, il est souhaitable de procéder rapidement à son élimination dans tous les secteurs où elle a été plantée et aussi de veiller à arracher tous les nouveaux pieds qui apparaissent çà et là.
La ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus)
Contrairement aux trois espèces citées ci-dessus, la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus) est indigène mais elle semble prendre de l’ampleur chaque année sur la Grande Ile.
Il pourrait être tenté d’essayer de la contenir dans certains secteurs, par exemple sur le tombolo. Les rosettes pourraient être tranchées sous le collet à l’aide d’un outil constitué d’un manche équipé d’une lame tranchante. Ces interventions peuvent être réalisées toute l’année y compris en hiver. En complément, il pourrait aussi être envisagé de faucher ces plantes avant la fructification pour les empêcher de produire des graines.
4. Bibliographie
ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.
COSTE H. – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Librairie scientifique et technique Albert Blanchard.
CHICOUENE D. Communications personnelles.
FOURNIER P., 1936 – Les quatre Flores de la France. Editions Le Chevalier.
FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2009 – Espèces végétales patrimoniales de la Grande Ile de Chausey.
FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2010 – Les espèces végétales patrimoniales de quelques îlots de l’archipel de Chausey.
FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2011 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.
FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2012 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.
LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Editions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.
MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.
PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tomes 1 et 2.
PROVOST M., 1993 – Atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.
QUERE E., RAGOT R., GESLIN J., MAGNANON S. et coll., 2011 – Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne. www.cbnbrest.fr/site/pdf/Liste_invasive_bzh.pdf
STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.
TUTIN T G et coll. – Flora Europaea, volumes 1 à 5. Cambridge University Press.
ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006, Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.
ZAMBETTAKIS C., – Les plantes invasives en Basse-Normandie. www.cbnbrest.fr/site/pdf/fichebn_intro.pdf
ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.
5. Annexes
Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :
Nom scientifique | Nom français | Famille |
Achillea millefolium | Achillée millefeuille | Asteracée |
Aira caryophyllea | Canche caryophyllée | Poacée |
Agrostis stolonifera | Agrostide stolonifère | Poacée |
Allium vineale | Ail des vignes | Liliacées |
Ammophila arenaria | Oyat | Poacée |
Anagallis arvensis | Mouron des champs | Primulacée |
Anthoxanthum odoratum | Flouve odorante | Poacée |
Anthriscus sylvestris | Anthrisque des bois | Apiacée |
Aphanes inexspectata | Alchémille à petits fruits | Rosacée |
Arenaria serpyllifolia s.l. | Sabline à feuilles de serpolet | Caryophyllacée |
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados | Sabline à rameaux fins | Caryophyllacée |
Avenula pubescens | Avoine pubescente | Poacée |
Beta vulgaris subsp. maritima | Betterave maritime | Chénopodiacée |
Bromus diandrus subsp. diandrus | Brome à deux étamines | Poacée |
Bromus gr hordeaceus | Brome mou | Poacée |
Brachypodium pinnatum | Brachypode penné | Poacée |
Calystegia soldanella | Liseron soldanelle | Convolvulacée |
Cardamine hirsuta | Cardamine hirsute | Brassicacée |
Carex arenaria | Laîche des sables | Cyperacée |
Carex caryophyllea | Laîche printanière | Cyperacée |
Cerastium diffusum | Céraiste à quatre étamines | Caryophyllacée |
Cerastium fontanum | Céraiste commun | Caryophyllacée |
Convolvulus arvensis | Liseron des champs | Convolvulacée |
Crepis capillaris | Crépis verdâtre | Asteracée |
Cuscuta epithymum | Cuscute du thym | Cuscutacée |
Cytisus scoparius | Genêt à balai | Fabacée |
Dactylis glomerata | Dactyle aggloméré | Poacée |
Dianthus gallicus | Œillet de France | Caryophyllacée |
Erodium cicutarium | Erodium à feuilles de cigüe | Géraniacée |
Elytrigia cf atherica | Chiendent du littoral | Poacée |
Euphorbia portlandica | Euphorbe de Portland | Euphorbiacée |
Festuca gr rubra | Fétuque rouge | Poacée |
Fumaria capreolata | Fumeterre grimpante | Fumariacée |
Galium mollugo | Gaillet mou | Rubiacée |
Galium verum | Gaillet vrai | Rubiacée |
Geranium molle | Géranium mou | Géraniacée |
Geranium purpureum | Géranium pourpre | Géraniacée |
Geranium robertianum | Géranium herbe à Robert | Géraniacée |
Geranium rotundifolium | Géranium à feuilles rondes | Géraniacée |
Geranium sanguineum | Géranium sanguin | Géraniacée |
Hedera helix | Lierre | Araliacée |
Hieracium pilosella | Epervière piloselle | Asteracée |
Holcus lanatus | Houlque laineuse | Poacée |
Hyacinthoides non-scripta | Jacinthe des bois | Liliacée |
Hypericum perforatum | Millepertuis perforé | Hypericacée |
Hypochoeris radicata | Porcelle enracinée | Asteracée |
Iris foetidissima | Iris fétide | Iridacée |
Jasione montana s. l. | Jasione des montagnes | Campanulacée |
Juncus bufonius | Jonc des crapauds | Joncacée |
Koeleria albescens | Koelérie blanchâtre | Poacée |
Lathyrus sphaericus | Gesse sphérique | Fabacée |
Leontodon saxatilis | Liondent faux pissenlit | Asteracée |
Ligustrum vulgare | Troène commun | Oléacée |
Lolium perenne | Ray-grass anglais | Poacée |
Lonicera periclymenum | Chèvrefeuille des bois | Fabacée |
Lotus angustissimus | Lotier à fruits très étroits | Fabacée |
Lotus corniculatus | Lotier corniculé | Fabacée |
Lotus subbiflorus | Lotier hispide | Fabacée |
Luzula campestris | Luzule des champs | Joncacée |
Medicago minima | Luzerne naine | Fabacée |
Ornithopus perpusillus | Pied d’oiseau délicat | Fabacée |
Orobanche hederae | Orobanche du lierre | Orobanchacée |
Papaver dubium | Pavot douteux | Papavéracée |
Plantago coronopus | Plantain corne de cerf | Plantaginacée |
Plantago lanceolata | Plantain lancéolé | Plantaginacée |
Poa annua | Pâturin annuel | Poacée |
Poa pratensis | Pâturin des prés | Poacée |
Polycarpon tetraphyllum s. l. | Polycarpon à quatre feuilles | Caryophyllacée |
Prunus spinosa | Prunellier | Rosacée |
Petroselinum crispum | Persil cultivé | Apiacée |
Polypodium interjectum | Polypode intermédiaire | Polypodiacée |
Pteridium aquilinum | Fougère aigle | Dennstaedtiacée |
Ranunculus acris | Renoncule âcre | Renonculacée |
Ranunculus bulbosus | Renoncule bulbeuse | Renonculacée |
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus | Ravenelle maritime | Brassicacée |
Rosa pimpinellifolia | Rosier pimprenelle | Rosacée |
Rubia peregrina | Garance voyageuse | Rubiacée |
Rubus sp | Ronce | Rosacée |
Rumex acetosella | Petite oseille | Polygonacée |
Sagina apetala | Sagine apétale | Caryophyllacée |
Sanguisorba minor | Petite pimprenelle | Rosacée |
Scilla autumnalis | Scille d’automne | Liliacée |
Senecio jacobaea | Séneçon jacobée | Asteracée |
Senecio sylvaticus | Séneçon des bois | Asteracée |
Silene latifolia subsp. alba | Compagnon blanc | Caryophyllacée |
Silene nutans | Silène penché | Caryophyllacée |
Sonchus asper | Laiteron rude | Asteracée |
Sonchus oleraceus | Laiteron maraîcher | Asteracée |
Stellaria media | Mouron des oiseaux | Caryophyllacée |
Taraxacum sp | Pissenlit | Asteracée |
Trifolium arvense | Trèfle des champs | Fabacée |
Trifolium bocconei | Trèfle de Boccone | Fabacée |
Trifolium campestre | Trèfle champêtre | Fabacée |
Trifolium dubium | Trèfle douteux | Fabacée |
Trifolium glomeratum | Trèfle aggloméré | Fabacée |
Trifolium micranthum | Trèfle filiforme | Fabacée |
Trifolium repens | Trèfle rampant | Fabacée |
Trifolium scabrum | Trèfle scabre | Fabacée |
Trifolium striatum | Trèfle strié | Fabacée |
Trifolium strictum | Trèfle raide | Fabacée |
Trifolium subterraneum | Trèfle souterrain | Fabacée |
Trisetum flavescens | Avoine dorée | Poacée |
Ulex europaeus | Ajonc d’Europe | Fabacée |
Umbilicus rupestris | Nombril de vénus | Crassulacée |
Valerianella locusta | Mâche potagère | Valérianacée |
Urtica dioica | Ortie dioïque | Urticacée |
Veronica arvensis | Véronique des champs | Scrofulariacée |
Veronica chamaedrys | Véronique petit chêne | Scrofulariacée |
Vicia hirsuta | Vesce hérissée | Fabacée |
Vicia lathyroides | Vesce fausse gesse | Fabacée |
Vicia sativa | Vesce cultivée | Fabacée |
Vicia tetrasperma | Vesce à quatre graines | Fabacée |
Vulpia bromoides | Vulpie faux brome | Poacée |
Les espèces protégées sont figurées en gras dans le tableau.