Etudes botaniques

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales (novembre 2017)

Novembre 2017
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Relecture de Catherine PALLARD

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Carré permanent n°1
    2. Carré permanent n°2
    3. Carré permanent n°3
    4. Carré permanent n°4
    5. Carré permanent n°5
    6. Carré permanent n°6
    7. Carré permanent n°7
    8. Carré permanent n°8
    9. Carré permanent n°9
    10. Observations diverses
    11. Synthèses générale
    12. Interventions à réaliser en 2017 et préconisations de gestion
  4. Bibliographie
  5. Annexes

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey – 2017

1. Introduction

La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la S.C.I. de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.

2. Méthodologie

Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire sur la Grande Île. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus)etle géranium sanguin (Geranium sanguineum)dont le développement était concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.

La végétation de ces carrés permanents et d’une bande périphérique attenante a été fauchée/débroussaillée et exportée en septembre/octobre 2011.

Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre 2012 et fin septembre 2013 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante.

L’étude diachronique de ces carrés permanents est destinée notamment au suivi de ces espèces protégées et des espèces à forte dynamique, suite à ces interventions.

Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la septième fois en 2017.

Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus)qui n’est connue en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Les deux carrés permanentsàgesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où son développement était concurrencé par d’autres espèces végétales.

Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Île et l’autre sur Grand Romont. La végétation de ces deux carrés et d’une bande périphérique attenante a été coupée et exportée fin octobre 2012  pour le premier carré et début février et fin novembre 2013 pour le second.

Ces deux carrés sont destinés notamment au suivi de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et des espèces à forte dynamique, suite à ces interventions.

Un carré permanent a été implanté au sein d’une population de trèfle raide (Trifolium strictum)situéeen bordure d’un chemin arrière-dunaire.

Deux autres carrés permanents ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006, lors des travaux de lagunage.

Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)comportant aussi un peudetrèfle raide (Trifolium strictum).

L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation qui était plus dense, et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. Ce carré à vocation expérimentale a été décapé en surface fin septembre 2012, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables au développement de ces trèfles protégés.

Ces cinq carrés permanents ont été étudiés pour la sixième fois en 2017.

Chaque carré permanent a fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.

Échelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :

Coefficient 
5Recouvrement compris entre 75 et 100 %
4Recouvrement compris entre 50 et 75 %
3Recouvrement compris entre 25 et 50 %
2Recouvrement compris entre 5 et 25 %
1Recouvrement inférieur à 5 %

Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.

Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %) et les hauteurs moyenne et maximale de la végétation.

Les carrés permanents sont étudiés tous les ans à la même époque.

La détermination des taxons est essentiellement faite sur le terrain, à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.

Précisions concernant les dénombrements effectués au sein des carrés permanents : lorsque c’est concrètement réalisable, un comptage du nombre de pieds présents dans les carrés permanents est réalisé pour les espèces patrimoniales. Dans la mesure du possible, le dénombrement concerne le nombre de pieds. Toutefois, lorsque la végétation est très dense et/ou lorsque l’architecture de la plante n’est pas favorable, le comptage concerne alors le nombre de tiges.

Les interventions de gestion programmées dans les carrés permanents (débroussaillage/  fauchage manuel ou à la débroussailleuse, décapage, exportation…) ont été réalisées par Arnaud Antoine.

3. Résultats

 3.1. Carré permanent n°1

Ce carré permanent a été implanté en juin 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente.

Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum).

L’oyat (Ammophila arenaria) avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.

La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site.

L’étude diachronique de ce carré permanent est notamment destinée au suivi de la dynamique de l’œillet de France (Dianthus gallicus) etdel’oyat (Ammophila arenaria) suite à cette intervention.

Date  du relevé09/06201108/06201203/06201303/06201402/06201507/06201601/062017
Surface : 3 m x 3 m
Recouvrement total100 %80 %90 %98 %99 %99 %100 %
Hauteur moyenne45 cm20 cm25 cm35 cm40 cm40 cm45 cm
Hauteur maximum107 cm71 cm73 cm84 cm98 cm126 cm113 cm
Ammophila arenaria4222333
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm33790376563/(3)61604/(3)72684/(3)74524/(3)59794/(3)6584
Dianthus gallicus2112222
Galium cf verum  (b)1111111
Rubia peregrina1122223
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)++++++ 
Vicia sativa s. l.11+1111
Silene nutans1111222
Rumex acetosellai1+1++ 
Lonicera periclymenum1+11111
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)1111211
Brachypodium pinnatum s. l.1222222
Geranium purpureum+111++ 
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)++1111+
Rubus sp.++++++ 
Dactylis glomerata1111111
Festuca gr. rubra1+11111
Hedera helix s. l.1++1111
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica)ii1111+
Lotus corniculatus1222111
Hypochoeris radicatai122222
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)i+11ii+
Avenula pubescensi+1++++
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)++  +++
Ervum tetraspermum (Vicia tetrasperma)++     
Poa pratensis++++++
Hyacinthoides non-scriptaii   i
Cuscuta epithymum+ 1   
Hieracium officinarum (Hieracium pilosella)i11111
Ligustrum vulgare+11222
Anthoxanthum odoratum+11+1+
Luzula campestrisi i ++
Senecio sylvaticusi     
Sonchus oleraceus+++ + 
Jasione montana s. l. i1111
Holcus lanatus 11+++
Crepis capillaris 11+  
Aira caryophyllea s. l. ++++ 
Ranunculus bulbosus   ++i
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)   +  
Carex arenaria   ++i
Elytrigia sp.     i
Nombre total de taxons25343334353531

(a) Le premier chiffre en noir de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012.
(b) A l’état végétatif.
(c) Très jeunes pieds.

Carré permanent n°1  le 1er juin 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a très légèrement augmenté. Il est désormais doté de sa valeur maximale, comme en 2011 avant le fauchage avec exportation. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm, elle a atteint la même valeur qu’avant l’intervention de 2011. La hauteur maximale de la végétation a diminué de 13 cm. En 2016, cette valeur était due à une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) alors qu’en 2017 elle est due à une feuille d’oyat (Ammophila arenaria).

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°1 est passé de 35 en 2016 à 31 en 2017. Rappelons que ce nombre était identique en 2015 et 2016 et qu’il s’agissait de la valeur la plus élevée observée dans ce carré permanent. Le nombre initial relevé en juin 2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée était de 25 taxons.

Apparition de taxons

L’apparition d’un pied de chiendent (Elytrigia sp.) constitue une nouveauté pour le carré permanent n°1. Un pied de jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) a été recensé de nouveau en 2017 alors que la dernière observation de cette espèce remonte ici à 2013.

Disparition de taxons

Six taxons observés en très faible quantité en 2016 n’ont pas été revus cette année. Il s’agit de la vesce hérissée (Ervilia hirsuta), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea s.l.), du géranium pourpre (Geranium purpureum), du laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), de la petite oseille (Rumex acetosella) et de la ronce (Rubus sp.).

Les deux premiers taxons sont annuels, les deux suivants annuels à bisannuels (selon certains auteurs) et les deux derniers sont vivaces.

La canche caryophyllée (Aira caryophyllea s.l.) et le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus) étaient apparus après le fauchage avec exportation de 2011 alors que les quatre autres taxons étaient déjà présents dans ce carré permanent avant cette intervention.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des informations recueillies en 2016 et 2017 montre que deux espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) et la garance voyageuse (Rubia peregrina). Rappelons que cette dernière espèce est protégée en Basse-Normandie. Elle a progressé ici de deux coefficients d’abondance par rapport à 2011.

Taxons ayant régressé

Cinq taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein du carré permanent n° 1 : la rose pimprenelle (Rosa spinosissima), l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), la laîche des sables (Carex arenaria)

Remarques

Depuis 2014, la fougère aigle (Pteridium aquilinum) est pourvue du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qui lui avait été attribué en 2011 et l’œillet de France (Dianthus gallicus) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2011. L’oyat (Ammophila arenaria) n’a pas encore atteint le coefficient d’abondance-dominance qu’il avait initialement avant l’intervention.

Synthèse

La végétation est un peu plus dense et globalement un peu plus haute que l’année dernière.  

Presque six ans après que la végétation a été coupée et exportée, le recouvrement total et la hauteur moyenne de la végétation ont retrouvé des valeurs identiques à celles qui avaient été relevées en 2011 avant le fauchage avec exportation.

Bien que le nombre total de taxons ait diminué dans le carré permanent n°1, il reste cependant plus élevé qu’avant l’intervention de 2011.

L’oyat (Ammophila arenaria) reste moins dense ici qu’initialement.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est plus abondante ici qu’en 2011.

La garance voyageuse (Rubia peregrina) est ici beaucoup plus abondante qu’initialement. Elle a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à juin 2011.

L’œillet de France (Dianthus gallicus) avait régressé d’un coefficient d’abondance-dominance suite au fauchage avec exportation, mais depuis 2014 il est doté du coefficient d’abondance-dominance qu’il avait initialement en 2011 avant cette intervention.

3.2. Carré permanent n°2

Le carré permanent n°2 a été installé en juin 2011, dans un fourré très dense de troène (Ligustrum vulgare) et de ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)espèce protégée en région Basse-Normandie, plus ou moins étouffée par les fourrés.

Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011, ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a été ramassé et évacué du site.

Le suivi de ce carré au cours du temps est destiné notamment à étudier la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum) et de la végétation suite à cette intervention.

Date  du relevé09/06201106/06201207/06201304/06201403/06201507/06201601/062017
Surface : 3 m x 3 m      
Recouvrement total100 %75 %95 %98 %99 %100 %100 %
Hauteur moyenne60 cm20 cm25 cm30 cm35 cm35 cm40 cm
Hauteur maximum120 cm60 cm76 cm90 cm102 cm121 cm111 cm
Ligustrum vulgare5334444
Rubus sp2122222
Geranium sanguineum2233334
Ammophila arenaria 2112222
Rubia peregrina2122222
Avenula pubescens+++++11
Brachypodium rupestre+111111
Galium cf. verum  (a)1111111
Hedera helix s. l.2222233
Festuca gr. rubra1111222
Lonicera periclymenum+     +
Dactylis glomerata+111+++
Carex arenaria+++++++
Pteridium aquilinum (b)Nombre de frondesHauteur maximale en cm+1 12421/(1)6551/(1)3502/(1)4621/(1)3562/(1)472
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)+111111
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)+++++++
Geranium purpureum111+i 
Silene nutans122211
Poa pratensis++++++
Vicia sativa s. l.+++11 
Papaver dubiumi     
Anthriscus sylvestrisi +   
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)+++   
Ulex europaeus 11222
Lotus corniculatus +++++
Luzula campestris 1+ i 
Anthoxanthum odoratum 11111
Hyacinthoides non-scripta +  +i
Achillea millefolium ++111
Valerianella locusta i    
Ranunculus bulbosus i1++i
Jasione montana s. l. +11+ 
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)  111i
Hypochoeris radicata  i   
Aira praecox  +   
Crepis capillaris   11 
Nombre total de taxons16222931272925

(a)   A l’état végétatif.

(b)   Le premier chiffre en noir de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles n’ont pas été relevées en raison de la très forte densité du fourré ; il en est de même pour la hauteur maximale.

Carré permanent n°2  le 1er juin 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation conserve sa valeur maximale déjà atteinte en 2016. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm alors que la hauteur maximale a diminué de 10 cm. En 2016, cette dernière valeur était  liée à une inflorescence d’avoine pubescente (Avenula pubescens) alors qu’en 2017 elle est due à une feuille d’oyat (Ammophila arenaria).

Dans ce carré permanent, la végétation occupe encore globalement un volume moins important qu’avant le débroussaillage.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent est passé de 29 en 2016 à 25 en 2017. Rappelons que ce nombre avait atteint sa valeur la plus élevée en 2014 avec un total de 31 taxons. Le nombre initial relevé ici en 2011 avant le débroussaillage était de 16 taxons.

Apparition de taxons

Le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), qui n’avait pas été revu ici pendant cinq ans, a été observé de nouveau en très faible quantité. Il avait déjà été recensé ici en très faible quantité en 2011 avant  que la végétation ne soit coupée et exportée, puis il avait disparu suite à cette intervention.

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent en 2017.

Disparition de taxons

Cinq taxons n’ont pas été revus dans le carré permanent n°2 en 2017. Il s’agit  de la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.), du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.), de la luzule des champs (Luzula campestris) et du géranium pourpre (Geranium purpureum).

En 2016, les deux premiers taxons avaient été observés en faible quantité et le suivant en très faible quantité. Les deux derniers taxons n’étaient représentés chacun que par un seul pied.

Ces cinq taxons étaient absents du carré permanent n°2 en juin 2011, ils n’y étaient apparus qu’après le débroussaillage.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des relevés effectués en 2016 et 2017 montre que deux taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : le géranium sanguin (Geranium sanguineum) et la fougère aigle (Pteridium aquilinum).

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est protégé en Basse-Normandie ; il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance depuis le débroussaillage. Avant l’intervention de 2011, il était doté du coefficient 2, correspondant à un recouvrement de 5 à 25 %, alors qu’en 2017, il est doté du coefficient 4, correspondant à un recouvrement de 50 à 75 %.

En juin 2017, les frondes de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) sont de taille particulièrement élevée par rapport aux années antérieures. Cela est dû à un développement plus précoce de cette espèce en 2017, qui est  à mettre en relation avec les chaleurs de ce printemps.

Taxons  ayant régressé

D’après la comparaison des informations collectées en 2016 et 2017, trois taxons ont régressé dans le carré permanent n°2 : la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) et la vesce hérissée (Ervilia hirsuta). Les deux premiers taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance et le dernier de deux coefficients.

Remarques

Depuis 2014, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté ici du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant le débroussaillage. Il en est de même pour les ronces (Rubus sp.) et la garance voyageuse (Rubia peregrina) depuis 2013.

Depuis 2014, le troène commun (Ligustrum vulgare) est doté du coefficient d’abondance-dominance immédiatement inférieur à celui qu’il avait avant le débroussaillage. Rappelons qu’en juin 2011, avant cette intervention, il était doté du coefficient d’abondance-dominance maximal.

Synthèse

La végétation est ici globalement un peu plus haute que l’année dernière, cependant elle occupe encore un volume moins important qu’avant le débroussaillage de 2011.

On note une diminution du nombre total de taxons présents dans ce carré permanent. Ce nombre reste cependant beaucoup plus élevé qu’avant l’intervention de 2011.

L’oyat (Ammophila arenaria) et les ronces (Rubus sp.), depuis 2014, et la garance voyageuse (Rubia peregrina), depuis 2013, sont aussi abondants qu’initialement en 2011.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est plus abondante ici qu’avant le débroussaillage.

Presque six ans après le débroussaillage, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est beaucoup plus abondant ici qu’il ne l’était avant cette intervention. Il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à juin 2011.

3.3. Carré permanent n°3

Ce carré permanent a été  implanté en juin 2011 dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel où l’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaitconcurrencé, ici, par ces deux espèces.

La végétation du carré n°3 et d’une bande périphérique de cinq mètres a été coupée, puis exportée, en septembre 2011.

L’étude de ce carré permanent au fil des ans est destinée, notamment, à suivre la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum)etdel’oyat (Ammophila arenaria) suite à cette intervention.

Date  du relevé09/06201108/06201207/06201303/06201403/06201506/06201631/052017
Surface : 3 m x 3 m      
Recouvrement total100 %85 %100 %100 %100 %100 %100 %
Hauteur moyenne60 cm30 cm40 cm50 cm55 cm60 cm65 cm
Hauteur maximum135 cm85 cm111 cm112 cm128 cm136 cm120 cm
        
Ammophila arenaria3233344
Geranium sanguineum3344444
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm32694359653/(2)47723/(2) 48874/(2)87494/(2)48824/(2)70102
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)1+11i++
Vicia sativa s. l.11+111+
Hedera helix s. l.111+1++
Galium cf. verum  (b)1121211
Dactylis glomerata2222111
Rubia peregrina1111222
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)1111111
Silene nutans1122222
Carex arenaria1111++1
Anthoxanthum odoratum111111+
Festuca gr. rubra1111111
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)++11111
Poa pratensisi+++   
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)+++++++
Prunus spinosa+111111
Brachypodium rupestre+111111
Geranium purpureum2+1i+i
Trifolium scabrum+     
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)++++++
Hypochoeris radicata+1    
Crepis capillaris+11   
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)+1+  +
Hypericum perforatum+11111
Agrostis cf. stolonifera1111++
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica)+111  
Sonchus asperi     
Luzula campestris11+ ++
Aira caryophyllea s. l.+     
Carex caryophyllea +i i 
Ranunculus bulbosus i11+i
Jasione montana s. l. i  + 
Trifolium campestre +    
Orobanche minor  i   
Daucus carota    ++
Nombre total de taxons19313230242726

(a) Le premier chiffre en noir de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent lors de la réalisation du relevé. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012.
(b) A l’état végétatif.

Carré permanent n°3  le 31 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Dans le carré permanent n°3, le recouvrement total de la végétation a atteint sa valeur maximale depuis 2013.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm  en un an alors que la hauteur maximale a diminué de 16 cm. La baisse de cette dernière valeur est due à la présence d’une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de plus faible taille au printemps 2017 qu’en 2016 à la même époque.

La hauteur moyenne de la végétation relevée en 2017 est plus élevée qu’en 2011, avant que la végétation ne soit coupée et exportée.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n° 3 est passé de 27 en 2016 à 26 en 2017. Ce nombre avait atteint sa valeur la plus grande en 2013 avec un total de 32 taxons. En 2011, avant que la végétation ne soit coupée et exportée, le nombre total de taxons relevé ici était de 19 taxons.

Apparition de taxons

Le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris), qui n’avait pas été revu dans le carré permanent n°3 depuis 2014, a été observé en très faible quantité ici en 2017. Il était absent de ce carré permanent en  2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée. L’ouverture du milieu due à cette intervention avait permis son apparition ici.

Aucune espèce nouvelle n’a été observée ici en 2017.

Disparition de taxons

Deux taxons observés ici en 2016 n’ont pas été revus en 2017 : la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.) et la laîche printanière (Carex caryophyllea). Ce dernier taxon n’était représenté que par un seul pied et la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.) avait été observée en très faible quantité. Ces deux taxons étaient apparus ici en 2013 grâce à l’ouverture du milieu due au fauchage avec exportation de 2011.

Taxons ayant progressé

D’après la comparaison des informations collectées ici en 2016 et 2017, la laîche des sables (Carex arenaria) a progressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Taxons ayant régressé

Quatre taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent. Il s’agit de la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.), de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), du géranium pourpre (Geranium purpureum) et de la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus).

Remarques

Depuis 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est pourvu du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qui lui avait été attribué initialement en 2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée.

C’est également le cas depuis 2016 pour l’oyat (Ammophila arenaria), et pour la fougère aigle (Pteridium aquilinum) depuis 2015. En 2017, lors du relevé, cette dernière espèce était nettement plus haute que les années précédentes à la même époque en raison d’un développement plus précoce lié aux chaleurs du printemps 2017.

Synthèse

La végétation du carré permanent n°3 est aussi dense mais cependant un peu plus haute qu’avant l’intervention de 2011.

Le nombre total de taxons observés dans ce carré permanent reste nettement plus élevé qu’avant le fauchage avec exportation.

L’oyat (Ammophila arenaria), depuis 2016, et la fougère aigle (Pteridium aquilinum), depuis 2015, sont plus abondants ici qu’avant l’intervention de 2011.

Depuis 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant ici qu’avant le fauchage avec exportation et il le reste encore presque six années après cette intervention, bien que l’oyat (Ammophila arenaria) et la fougère aigle (Pteridium aquilinum) aient progressé. 

3.4. Carré permanent n°4

Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré dense situé près de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp.) étaient ici dominantesetune population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaiten voie d’étouffement par le fourré.

Ce carré et une bande périphérique de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011 ; le produit issu de cette intervention a été exporté.

Afin de limiter le développement des ronces, la végétation a de nouveau été coupée puis exportée fin octobre 2012 et fin septembre 2013 dans ce carré permanent et une bande périphérique (2 m en 2012 et 3 m en 2013).

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum) et de la végétationsuite à ces interventions

Date  du relevé10/06201108/06201205/06201304/06201404/06201509/06201601/062017
Surface : 3 m x 3 m      
Recouvrement total100 %98 %95 %99 %99 %100 %100 %
Hauteur moyenne80 cm30 cm25 cm25 cm30 cm35 cm40 cm
Hauteur maximum150 cm95 cm80 cm96 cm85 cm107 cm100 cm
Rubus sp.4322223
Geranium sanguineum3344444
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm3331503586223662230472/(1)15462/(+)15492/(1)565
Galium cf. verum  (b)1111112
Rubia peregrina3111123
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)+++ ++1
Hedera helix s. l.2111112
Ligustrum vulgare+i+ +++
Cytisus scoparius2 i1123
Festuca gr. rubra+111111
Brachypodium rupestre+111111
Ranunculus acrisi      
Dactylis glomerata+333221
Carex arenaria++++11+
Poa pratensis++++  
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica)1  111
Stellaria media1++   
Luzula campestris++1+1+
Crepis capillaris++111i
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)11221 
Cardamine hirsuta1+    
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis)1 1 i 
Sonchus oleraceus1++   
Fumaria capreolata+     
Sonchus asper1++   
Anthoxanthum odoratum+11111
Senecio sylvaticus++1i  
Geranium purpureum+ 11+ 
Silene nutans+11222
Geranium mollei     
Elytrigia cf. acuta  (Elytrigia cf. atherica)111+++
Poa annua1     
Lolium perenne+  ++i
Arenaria leptoclados+i1   
Urtica dioica+     
Vicia sativa s. l.++111+
Anthriscus sylvestris111111
Agrostis cf. stolonifera+ 1+1+
Hypochoeris radicata +1211
Hyacinthoides non-scripta i iii
Holcus lanatus i++++
Prospero autumnale (Scilla autumnalis) +++++
Cerastium fontanum +111 
Aphanes australis ++   
Bromus hordeaceus s. l. i ++ 
Rumex acetosella i1+++
Plantago coronopus ii   
Plantago lanceolata +    
Myosotis ramosissima  i   
Aira caryophyllea s. l.  +   
Ranunculus bulbosus  1 +i
Daucus carota  +111
Raphanus raphanistrum subsp. landra  +   
Jasione montana s. l.  i11 
Lotus corniculatus  iii 
Cerastium glomeratum  +   
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)  +   
Viola riviniana  i   
Polygala cf. vulgaris (b)   +  
Centaurium erythraea   1  
Avenula pubescens   +++
Teucrium scorodonia   i++
Veronica chamaedrys    i 
Trifolium occidentale    + 
Nombre total de taxons14363845414132

(a)   Le premier chiffre en noir de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes de l’année précédente présentes dans ce carré permanent au mois de juin.
(b)   A l’état végétatif.
(c)   Très jeunes pieds.

Carré permanent n°4  le 1er juin 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Depuis l’année dernière et comme en juin 2011, la valeur du recouvrement total de la végétation est maximale.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm en un an alors que la hauteur maximale a diminué de 7 cm. En juin 2017, cette dernière valeur est due à un genêt à balai (Cytisus scoparius) alors qu’en juin 2016 elle était liée à une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata).

Même si la hauteur moyenne de la végétation a augmenté par rapport à l’année dernière, la végétation reste globalement nettement moins haute qu’en 2011 avant toute intervention.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°4 a nettement diminué en une année : il est passé de 41 taxons en 2016 à 32 taxons en 2017. Toutefois, ce nombre reste beaucoup plus élevé qu’en 2011 avant toute intervention, puisqu’il est égal à plus du double de celui qui avait été relevé à cette époque (ce nombre était de 14 en 2011). Rappelons que la valeur la plus élevée pour ce carré permanent avait été relevée en 2014 avec un total de 45 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée en 2017 dans le carré permanent n°4.

Disparition de taxons

Neuf taxons présents ici en 2016 n’ont pas été revus en 2017. il s’agit du séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris), du céraiste commun (Cerastium fontanum), de la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.), du géranium pourpre (Geranium purpureum), du brome mou (Bromus hordeaceus s.l.), du trèfle occidental (Trifolium occidentale), du lotier corniculé (Lotus corniculatus), de la véronique petit chêne (Veronica chamaedrys) et du mouron des champs (Lysimachia arvensis).

Les trois premiers taxons avaient été observés en faible quantité, les trois suivants en très faible quantité et les trois derniers n’étaient représentés chacun que par un seul pied.

La véronique petit chêne (Veronica chamaedrys) et le trèfle occidental (Trifolium occidentale) n’ont été observés ici qu’en 2016. Cette dernière espèce est strictement inféodée au littoral.

Le mouron des champs (Lysimachia arvensis) est annuel, le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.) et le géranium pourpre (Geranium purpureum) sont annuels à bisannuels (selon certains auteurs) alors que les six autres taxons sont vivaces (le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) est toutefois considéré comme bisannuel à vivace par certains auteurs).

Ces neuf taxons étaient absents du carré permanent n°4 lors du relevé initial réalisé en   2011, ils avaient pu apparaître grâce à l’ouverture du milieu due aux interventions. Leur disparition est due à la fermeture du milieu résultant notamment de la progression du genêt à balai (Cytisus scoparius), des ronces (Rubus sp.) et de la garance voyageuse (Rubia peregrina).

Taxons ayant progressé

La comparaison des informations recueillies en 2016 et 2017 montre que six taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : le genêt à balai (Cytisus scoparius), les ronces (Rubus sp.), la garance voyageuse (Rubia peregrina), le lierre (Hedera helix), le gaillet vrai (Galium verum) et la petite pimprenelle (Poterium sanguisorba).

Le lierre (Hedera helix) et la garance voyageuse (Rubia peregrina) sont à présent dotés du même coefficient d’abondance-dominance qu’en juin 2011. Cette dernière espèce a progressé deux années consécutives. Rappelons qu’elle est protégée en Basse-Normandie, elle est cependant abondante sur la Grande Île.

Les ronces (Rubus sp.) n’ont pas encore atteint le coefficient d’abondance-dominance qu’elles avaient initialement  en 2011 avant toute intervention.

Le genêt à balai (Cytisus scoparius) a progressé dans ce carré permanent deux années consécutives. Il est à présent pourvu du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qui lui avait été attribué en juin 2011. Cette espèce a également progressé dans le secteur situé en périphérie du carré permanent n°4. Étant donné que le genêt à balai (Cytisus scoparius) a pris de l’ampleur et qu’il pourrait se montrer envahissant, il est souhaitable de couper et exporter de nouveau la végétation du carré et de sa périphérie (voir à ce sujet les préconisations de gestion page 43).

Le gaillet vrai (Galium verum) et la petite pimprenelle (Poterium sanguisorba) sont également dotés du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qui leur avait été alloué initialement en 2011.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des relevés réalisés en 2016 et 2017, huit taxons ont régressé dans ce carré permanent : la luzule des champs (Luzula campestris), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), la laîche des sables (Carex arenaria), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le ray-grass anglais (Lolium perenne), la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.), l’agrostide stolonifère (Agrostis cf. stolonifera) etla renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus).

Tous ces taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance sauf le crépis verdâtre (Crepis capillaris) qui a régressé de deux coefficients.

Remarques

Étant donné que la dernière fois que la végétation a été coupée et exportée date de septembre 2013, les ronces (Rubus sp.), le genêt à balai (Cytisus scoparius), la garance voyageuse (Rubia peregrina) ont pris de l’ampleur. Pourtant, depuis juin 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) reste pourvu du coefficient-d’abondance dominance immédiatement supérieur à celui qui lui avait été attribué en juin 2011 avant toute intervention.

Depuis juin 2013, la fougère aigle (Pteridium aquilinum) reste dotée du coefficient d’abondance-dominance immédiatement inférieur à celui qui lui avait été attribué en juin 2011.

Synthèse

Même si elle est globalement un peu plus haute que l’année dernière, la végétation occupe cependant encore un volume nettement moins important qu’en juin 2011 avant toute intervention.

Le nombre total de taxons a nettement diminué ici en un an, mais il est égal à plus du double du nombre initial relevé en juin 2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée pour la première fois.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) reste moins abondante ici qu’en juin 2011.

La garance voyageuse (Rubia peregrina) a encore progressé ici, elle est à présent pourvue du même coefficient d’abondance-dominance que dans le relevé initial réalisé en 2011.

Bien qu’elles aient progressé, les ronces (Rubus sp.) restent moins abondantes qu’elles ne l’étaient initialement avant toute intervention.

Le genêt à balai (Cytisus scoparius) a encore pris de l’ampleur ici, il est à présent plus abondant qu’en 2011.

Malgré la progression de ces trois espèces, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) reste plus abondant ici qu’il ne l’était initialement avant toute intervention.

3.5. Carré permanent n°5

Le carré permanent n°5 a été implanté en juin 2012 au sein d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum)située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en région Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Île de Chausey serait la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009).

La végétation de ce carré permanent et une bande attenante ont été coupées fin octobre 2012, fin juillet 2013 et en septembre 2014, 2015 et 2016. L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée à suivre la dynamique du trèfle raide (Trifolium strictum).

Aux printemps 2014 et 2016, la végétation de ce carré permanent a été accidentellement gyrobroyée peu de temps avant son étude.

Date  du relevé06/06201206/06201304/06201403/06201508/06201629/052017
Surface : 4 m x 2 m     
Recouvrement total99 %100 %100 % (a)100 %100 % (a) 99 % 
Hauteur moyenne7 cm15 cm4 cm12 cm5 cm7 cm
Hauteur maximum55 cm98 cm22 cm60 cm21 cm81 cm
     
Trifolium strictumNombre de tiges (b)2(b)17111952578 (b)1121
Dactylis glomerata222212
Plantago lanceolata222222
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)221222
Galium cf. verum (c)221223
Trifolium striatum2112+1
Trisetum flavescens1111++
Agrostis cf. stolonifera (c)222112
Lolium perenne1111+1
Lotus corniculatus111111
Rumex acetosella111111
Hypochoeris radicata111212
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)1111+1
Trifolium dubium++11++
Convolvulus arvensis11+111
Vicia sativa s. l.1++1i1
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)11+111
Raphanus raphanistrum subsp. landra111222
Poa pratensis++++i1
Geranium molle++1+i+
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)11+111
Trifolium scabrum+ 11  
Crepis capillaris122211
Anthoxanthum odoratum121222
Brachypodium rupestre222112
Festuca gr. rubra111111
Luzula campestris+1++i+
Ranunculus bulbosus++    
Veronica chamaedrys11+111
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)++i+ +
Cuscuta epithymum+  + 1
Trifolium campestre+ 11  
Trifolium glomeratumi +   
Veronica arvensis+     
Medicago minima1 1iii
Geranium purpureumi     
Bromus hordeaceus s. l.i i   
Arenaria leptoclados+ i+  
Aphanes australis+     
Plantago coronopusi    +
Medicago polymorpha ++  
Medicago lupulina   + 
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)   + 
Bellis perennis    1
Lagurus ovatus    i
Daucus carota    i
Nombre total de taxons402935332934

(a)   Dont litière constituée de l’accumulation de végétaux coupés = 30 % en 2014 et 40 % en 2016. Elle a été enlevée afin de pouvoir étudier le carré permanent.
(b)   En 2012, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas pu être compté car ce trèfle formait alors une population abondante et très dense. Le comptage, par ailleurs trop long, aurait risqué d’endommager les trèfles qui étaient imbriqués les uns dans les autres.En 2014, les inflorescences ont été accidentellement coupées en partie ou totalement. En 2016, aucun pied de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a été observé dans ce carré permanent accidentellement coupé de nouveau.
(c)   A l’état végétatif.

Carré permanent n°5  le 29 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Remarque

Étant donné que la végétation de ce carré permanent avait été accidentellement gyrobroyée au printemps 2016, peu de temps avant la réalisation du relevé, la comparaison des données collectées en 2016 et 2017 s’avère donc délicate. En effet, en 2016, certaines espèces ont pu passer inaperçues alors que d’autres espèces auraient été dotées d’un coefficient d’abondance-dominance plus élevé si elles n’avaient pas été coupées.

Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation est très légèrement plus faible que l’année dernière, il n’a pas tout à fait atteint sa valeur maximale.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 2 cm et la hauteur maximale de 60 cm. En 2017, cette dernière valeur est due à la présence d’une inflorescence de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) alors qu’en 2016 elle était liée à la présence d’une inflorescence de ray-grass anglais (Lolium perenne). Cette évolution des hauteurs de la végétation est la conséquence directe de l’incident du printemps 2016.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°5 est passé de 29 en 2016 à 34 en 2017. Étant donné que la végétation avait été accidentellement coupée au printemps 2016, un certain nombre d’espèces avaient donc pu passer inaperçues. Rappelons que le nombre initial recensé ici en 2012 était de 40 taxons. Il s’agit de la valeur la plus élevée relevée dans ce carré permanent.

Apparition de taxons

Le trèfle raide (Trifolium strictum), qui, exceptionnellement, n’avait pas été observé ici l’année dernière parce qu’il avait dû être coupé lors du gyrobroyage, a de nouveau été observé cette année. 121 tiges ont été dénombrées au printemps 2017 dans le carré permanent n°5, malgré l’absence de production de graines ici en 2016. Ces tiges étaient de taille modeste en raison de la sécheresse du mois d’avril.

Trois espèces nouvelles pour ce carré permanent sont apparues ici : la pâquerette (Bellis perennis), la queue de lièvre (Lagurus ovatus) et la carotte sauvage (Daucus carota). La première espèce a été observée en faible quantité alors qu’un seul pied des deux autres espèces a été recensé.

Le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), qui n’avait été observé ici qu’en 2012, a de nouveau été observé en 2017, en très faible quantité.

La cuscute du thym (Cuscuta epithymum) et la vesce hérissée (Ervilia hirsuta) qui n’avaient pas été revues l’année dernière ont été notées de nouveau en 2017. La première espèce a été observée en faible quantité et la seconde en très faible quantité. Étant donné que ces deux espèces sont annuelles, il n’est pas possible de savoir si elles avaient été coupées lors de l’incident survenu l’année dernière ou si elles étaient déjà absentes avant.

Disparition de taxons

Deux taxons observés en très faible quantité en 2016 n’ont pas été revus en 2017. Il s’agit de la luzerne lupuline (Medicago lupulina) et d’une vergerette (Erigeron sp.). Ces deux taxons sont annuels à bisannuels.

Dans la liste des plantes vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016, la vergerette de Sumatra (Erigeron sumatrensis), la vergerette à fleurs nombreuses (Erigeron floribundus) et la vergerette du Canada (Erigeron canadensis) sont considérées comme étant à surveiller. Les quelques pieds de vergerette (Erigeron sp.) qui étaient présents dans ce carré permanent en 2016 appartenaient à au moins une de ces trois espèces, mais leur identité spécifique n’avait pas pu être déterminée étant donné qu’ils avaient été coupés.

Taxons dotés d’un coefficient supérieur

La  comparaison des relevés réalisés en 2016 et 2017 montre que douze taxons sont dotés d’un coefficient d’abondance-dominance plus élevé que l’année dernière : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le ray-grass anglais (Lolium perenne), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris), la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.), le géranium mou (Geranium molle), la luzule des champs (Luzula campestris), le gaillet vrai (Galium verum), le trèfle strié (Trifolium striatum), l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), le pâturin des prés (Poa pratensis), le brachypode rupestre (Brachypodium rupestre).

Si l’incident du printemps 2016 n’avait pas eu lieu, ces taxons, ou du moins la plupart d’entre eux auraient, probablement été dotés d’un coefficient d’abondance-dominance plus élevé en 2016.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des informations collectées en 2016 et 2017 aucun taxon n’a régressé au sein de ce carré permanent en 2017.

Remarque

Avec ses grandes rosettes, la ravenelle maritime (Raphanus maritimus subsp. landra) peut  gêner ou même empêcher le développement du trèfle raide (Trifolium strictum). Il est donc souhaitable d’arracher systématiquement ses rosettes dans tout le secteur où se développe le trèfle raide (Trifolium strictum).

Le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) est lui aussi susceptible de concurrencer le développement du trèfle raide (Trifolium strictum) mais de manière cependant moins forte.

L’arrachage des rosettes de ces deux espèces est possible toute l’année, mais devra être effectué systématiquement, en plus, en hiver afin de préparer un terrain favorable au développement du trèfle raide (Trifolium strictum) qui est annuel. (Voir page 44 le paragraphe concernant les préconisations de gestion).

Synthèse

Étant donné que la végétation du carré permanent n°5 avait été accidentellement coupée au printemps 2016, peu de temps avant la réalisation du relevé, la comparaison des données de 2016 et 2017 est délicate.

Le trèfle raide (Trifolium strictum), qui, exceptionnellement, n’avait pas été observé ici l’année dernière, car il avait dû être éliminé par le gyrobroyage accidentel, a de nouveau été recensé ici en 2017. 121 tiges ont été dénombrées ce printemps dans le carré permanent n°5, malgré l’absence de production de graines ici en 2016.

3.6. Carré permanent n°6

Ce carré permanent a été installé en juin 2012 au sein d’une parcelle située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 lors de la création du lagunage. Ce carré comporte deux espèces protégées en Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces en mélange. L’étude de ce carré permanent au fil des années est destinée au suivi de la dynamique de ces deux espèces à très forte valeur patrimoniale.

Fin juillet 2013 et en septembre 2016, la végétation de ce carré permanent et du secteur dans lequel il est implanté a été coupée à la tondeuse. Les végétaux ainsi coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Fin juillet 2014 et en septembre 2015, la végétation de la partie sèche de la parcelle et du carré permanent a été coupée et exportée avec une tondeuse.

Date du relevé05/06201205/06201303/06201402/06201508/06201630/052017
Surface : 3 m x 3 m
Recouvrement total95 %98 %100 %99 %99 %98 %
Hauteur moyenne13 cm10 cm10 cm14 cm18 cm10 cm
Hauteur maximum82 cm57 cm51 cm60 cm63 cm49 cm
       
Trifolium bocconeiNombre de pieds18611262>1000113322802726
Trifolium strictumNombre de pieds1111101119+6112141
Anthoxanthum odoratum232232
Vulpia bromoides221211
Agrostis cf. stolonifera (a)222322
Trifolium arvense323122
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis)2 +211
Ornithopus perpusillus222111
Plantago coronopus322322
Bryophytes433444
Trifolium campestre112221
Hypochoeris radicata111111
Trifolium glomeratum223122
Bromus hordeaceus s. l.1+++++
Rumex acetosella111212
Plantago lanceolata111111
Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) (b)1+111+
Dactylis glomerata11+++1
Trifolium striatum1+1121
Vicia sativa s. l.+     
Trifolium dubium11111+
Erodium cicutarium+ i+  
Aira caryophyllea s. l.++1111
Trifolium scabrum++    
Geranium mollei     
Crepis capillaris+1+1 +
Poa pratensisi+    
Centaurium erythraea+1  i 
Lotus angustissimus (b)i?????
Vicia lathyroides++1+11
Trifolium subterraneum11+1+
Trifolium micranthum+    
Holcus lanatus+    
Trifolium repens+    
Echium vulgare  1 +
Anisantha cf. diandra  +++
Nombre total de taxons303026282627

(a)   A l’état végétatif.
(b)   Lors de la réalisation du relevé en 2012, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) de Lotus angustissimus ; il est donc possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée. Absence de fruits formés en 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.

Carré permanent n°6 le 30 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Bien qu’il reste très proche de la valeur maximale, le recouvrement total de la végétation a très légèrement baissé par rapport à l’année dernière en raison de la présence d’une petite zone dénudée.

La valeur moyenne de la végétation a diminué de 8 cm en une année et la valeur maximale de 14 cm. Au printemps 2016, cette valeur était liée à une inflorescence de flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) alors qu’en 2017 à la même période elle est due à une inflorescence d’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera).

La végétation de ce carré permanent a souffert de la sécheresse du printemps 2017.

Remarque : d’après Arnaud Antoine, un ancien réseau de drains est présent dans la parcelle où sont implantés les carrés permanents n°6 et 7. Il avait pour but d’alimenter les réserves d’eau du château. Il accentue donc la sécheresse dans cette parcelle sablonneuse et en pente.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°6 est passé de 26 en 2016 à 27 en 2017. Rappelons que ce nombre avait atteint sa valeur la plus élevée en 2012 et 2013 avec un total de 30 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent.

Deux espèces qui n’avaient pas été revues l’année dernière ont été observées de nouveau ici en 2017, en très faible quantité : le crépis verdâtre (Crepis capillaris) et la vipérine (Echium vulgare). Cette dernière espèce est bisannuelle, elle constituait une nouveauté pour ce carré permanent en 2015. Le crépis verdâtre (Crepis capillaris) est annuel à bisannuel, selon les auteurs.

Disparition de taxons

La petite centaurée (Centaurium erythraea) a disparu du carré permanent n°6. Un seul pied de cette espèce bisannuelle avait été observé ici l’année dernière.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés de 2016 et 2017 montre que deux taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein du carré permanent n°6 : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et la petite oseille (Rumex acetosella).

Bien qu’ils soient dotés du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, les effectifs du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et du trèfle raide (Trifolium strictum) ont cependant augmenté dans ce carré permanent.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé ici de 280 pieds en 2016 à 726 pieds en 2017. Au printemps 2017, ce carré permanent comporte de nombreux pieds de ce trèfle protégé mais étant donné qu’ils ont souffert de la sécheresse, ils sont globalement de petite taille et souvent non ramifiés. De plus, des pieds minuscules sur lesquels aucune inflorescence n’a pu se former en raison du manque d’eau sont également présents.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 12 pieds en 2016 à 41 pieds en 2017. Ce trèfle a également souffert de la sécheresse, les pieds sont également de faible taille ici en 2017.

Il est vraiment surprenant de constater qu’au printemps 2017, dans le carré permanent n°6, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est particulièrement abondant et le trèfle raide (Trifolium strictum) relativement bien présent, alors que dans le reste de la parcelle décapée en 2006 ces deux trèfles sont globalement rares.

Taxons ayant régressé

Six taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans ce carré permanent : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le trèfle strié (Trifolium striatum), le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), le lotier hispide (Lotus hispidus) et le trèfle douteux (Trifolium dubium).

Le premier taxon est vivace et appartient  à la famille des poacées. Les cinq autres taxons sont annuels et appartiennent à la famille des fabacées. Parmi ces cinq taxons, quatre  sont des trèfles (Trifolium sp.).

Synthèse

Par rapport à l’année dernière, on retiendra ici l’augmentation des effectifs du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et du trèfle raide (Trifolium strictum), bien qu’ils aient souffert de la sécheresse.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé de 280 pieds en 2016 à 726 pieds en 2017. Le nombre de pieds a été multiplié par plus de 2.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 12 pieds en 2016 à 41 pieds en 2017. Le nombre de pieds a plus que triplé.

Cette évolution est surprenante, car dans le reste de la zone décapée en 2006 ces deux trèfles étaient globalement rares en 2017.

3.7. Carré permanent n°7

Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté en 2012 dans la parcelle située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation était un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum), tous deux protégés en Basse-Normandie.

A titre expérimental et dans le but de favoriser ces deux espèces protégées, nous avons donc préconisé un décapage très superficiel de ce carré permanent et d’une bande périphérique de 10 cm avec la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre, celle-ci contenant le stock de graines. Nous avons également conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines. Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.

Comme pour le carré n°6, fin juillet 2013 et en septembre 2016, la végétation de ce carré permanent et du secteur dans lequel il est implanté a été coupée à la tondeuse et les végétaux ainsi coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Fin juillet 2014 et 2015, la végétation de ce carré permanent et du reste de la partiesèche de la prairie a été coupée et exportée à la tondeuse.

Le suivi diachronique de ce carré permanent est surtout destiné à étudier la dynamique du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et du trèfle raide (Trifolium strictum), suite au décapage de 2012.

Date  du relevé07/06201204/06201302/06201402/06201507/06201630/052017
Surface : 3 m x 3 m     
Recouvrement total98 %70 %97 %98 %99 %99 %
Hauteur moyenne20 cm5 cm7 cm12 cm12 cm10 cm
Hauteur maximum60 cm35 cm44 cm58 cm69 cm52 cm
       
Agrostis cf. stolonifera411322
Anthoxanthum odoratum211222
Trifolium arvense222111
Bromus hordeaceus s. l.11+++ 
Vulpia bromoides222211
Plantago coronopus212223
Hypochoeris radicata1+1112
Erodium cicutarium11+1  
Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) (a)12212+
Rumex acetosella111111
Plantago lanceolata111111
Trifolium campestre112221
Silene latifolia subsp. alba+     
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis)12+1+1
Bryophytes4 2325
Ornithopus perpusillus121111
Trifolium dubium+++111
Aira caryophyllea s. l.+11111
Dactylis glomerata+     
Trifolium striatum112232
Trifolium glomeratum134242
Vicia lathyroidesi++i+ 
Trifolium subterraneum112121
Arenaria leptoclados+++   
Centaurium erythraea+   +i
Anisantha diandrai    +
Trifolium bocconeiNombre de pieds+41111891752242113
Polycarpon tetraphyllum s. l.Nombre de pieds+7147+6   
Geranium mollei     
Trifolium scabrum++++  
Trifolium micranthum+    
Sagina apetala++ i 
Juncus bufonius s. l.+    
Trifolium strictumNombre de pieds  +4i1i1
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta) +   
Echium vulgare  i i
Crepis capillaris   i+
Nombre total de taxons302728252523

(a)  Absence de fruits formés en 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.

Carré permanent n°7  le 30 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La valeur du recouvrement total de la végétation est inchangée par rapport à l’année dernière, elle est presque maximale.

La hauteur moyenne de la végétation a diminué de 2 cm et la valeur maximale de 17 cm. En 2016, cette dernière valeur était déterminée par une inflorescence de flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) alors qu’en 2017 elle est due à une inflorescence de porcelle enracinée (Hypochoeris radicata).

En 2017, la végétation de ce carré permanent est très légèrement plus dense qu’en 2012 avant le décapage mais elle est moins haute.

Dans ce carré permanent ainsi que dans le secteur de la prairie décapé en 2006, la végétation a souffert de la sécheresse du printemps 2017.

D’après Arnaud Antoine, un ancien réseau de drains est présent dans la parcelle où sont implantés les carrés permanents n°6 et 7. Il accentue donc la sécheresse dans ce secteur sablonneux et en pente.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons est passé de 25 en 2016 à 23 en 2017. Rappelons que le nombre initial relevé ici en 2012 avant le décapage était de 30 taxons. Il s’agit de la valeur la plus élevée relevée dans ce carré permanent.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent en 2017.

Deux espèces déjà notées ici antérieurement mais non revues l’année dernière ont de nouveau été observées en 2017 : le brome à deux étamines (Anisantha diandra) et la vipérine (Echium vulgare). La première espèce a été observée en très faible quantité alors qu’un seul pied de la dernière espèce a été recensé. Le brome à deux étamines (Anisantha diandra) n’avait été observé ici qu’en 2012 avant le décapage et la vipérine (Echium vulgare) qu’en 2015.

Disparition de taxons

Quatre taxons présents dans le carré permanent n°7 en 2016 n’ont pas été revus ici en 2017 : le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.), la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides), la sagine apétale (Sagina apetala) etle trèfle raide (Trifolium strictum).

En 2016, les deux premiers taxons avaient été observés ici en très faible quantité alors que les deux derniers n’étaient représentés chacun que par un seul pied. Les trois derniers taxons sont annuels et le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.) est considéré comme annuel à bisannuel, selon les auteurs.

La sagine apétale (Sagina apetala) était apparue ici après le décapage de 2012 alors que le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.) et la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides) étaientdéjàprésents dans le carré n°7 avant cette intervention.

On retiendra ici que le trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas été revu dans ce carré permanent en 2017 et qu’un seul pied avait été observé ici l’année dernière. Il était apparu ici suite au décapage de 2012 mais n’a cependant jamais été abondant dans ce carré permanent.

Dans le secteur de la prairie qui avait été décapé en 2006, le trèfle raide (Trifolium strictum) était globalement rare et de petite taille en 2017.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés réalisés en 2016 et 2017 montre que cinq taxons ont progressé dans le carré permanent n°5 : le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le mouron des champs (Lysimachia arvensis), le crépis verdâtre (Crepis capillaris) et les bryophytes. Les quatre premiers taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance alors que les bryophytes ont progressé de trois coefficients.

Taxons ayant régressé

La comparaison des informations collectées en 2016 et 2017 montre que sept taxons ont régressé au sein de ce carré permanent : le lotier hispide (Lotus hispidus), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), le trèfle strié (Trifolium striatum) et la petite centaurée (Centaurium erythraea).

Les deux premiers taxons ont régressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les cinq autres d’un seul coefficient.

La petite centaurée (Centaurium erythraea) est bisannuelle et appartient à la famille des gentianacées alors que les six autres taxons sont annuels et appartiennent à la famille des fabacées. Parmi ces six taxons, cinq sont des trèfles (Trifolium sp.).

Le lotier hispide (Lotus hispidus), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), le trèfle strié (Trifolium striatum) et le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum) ont également régressé dans le carré permanent n°6.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé ici de 242 pieds en 2016 à 13 pieds en 2017. Ici aussi, il a souffert de la sécheresse, les pieds sont de petite taille.

En 2017, comme dans le carré permanent n°7, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est   globalement rare et de petite taille dans la zone de la prairie qui a été décapée en 2006.

Synthèse

La végétation de ce carré permanent est très légèrement plus dense qu’en 2012 avant le décapage mais elle est moins haute.

Contrairement au carré permanent n°6, ici, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le trèfle raide (Trifolium strictum) ont régressé en 2017.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé ici de 242 pieds en 2016 à 13 pieds en 2017. Malgré cette régression, il est toutefois plus abondant ici qu’avant le décapage de 2012.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé ici d’un pied en 2016 à zéro en 2017. Rappelons que ce trèfle était apparu ici suite au décapage de 2012 mais qu’il n’a jamais été abondant au sein de ce carré permanent.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le trèfle raide (Trifolium strictum) étaient globalement rares en 2017 dans le reste de la zone décapée en 2006. Les individus étaient de faible taille car ils ont souffert de la sécheresse.

3.8. Carré permanent n°8

Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur comportant une population de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) était dense.

L’archipel de Chausey constitue la seule localité de Basse-Normandie où la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est connue. Cette espèce n’est pas protégée mais elle figure parmi les taxons menacés de la liste rouge de la flore vasculaire de Basse-Normandie, dans la catégorie « taxons vulnérables » (liste datant de 2015).

La végétation de ce carré permanent et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.

Le suivi de ce carré au fil du temps est destiné à nous renseigner notamment sur la dynamique de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)et de la végétationsuite à cette intervention.

Date du relevé06/06201204/06201305/06201401/06201508/06201630/052017
Surface : 2 m x 4 m     
Recouvrement total100 %60 %90 %95 %97 %99 %
Hauteur moyenne30 cm7 cm12 cm18 cm18 cm20 cm
Hauteur maximum70 cm60 cm65 cm76 cm84 cm77 cm
       
Ammophila arenaria322333
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)433444
Lotus corniculatus111111
Lathyrus sphaericusNombre de tiges191+251551111711651116
Hypochoeris radicata322233
Silene nutans211122
Jasione montana s. l.+ 2221
Plantago lanceolata++1+11
Koeleria glauca111111
Vicia sativa s. l.++1+++
Festuca gr. rubra111111
Brachypodium rupestre111111
Anthoxanthum odoratum111111
Galium cf. verum (a)122222
Polypodium interjectum1+ + +
Petroselinum crispum111 ++
Poterium sanguisorba (Sanguisorb­a minor)11+111
Geranium purpureum+ 1++ 
Crepis capillaris++11++
Iris foetidissima++++++
Carex arenaria++++11
Avenula pubescens121111
Rubia peregrina+11111
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)+ + +i
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)+11111
Aira caryophyllea s. l.i++++1
Luzula campestris+1++++
Leontodon saxatilis11111
Taraxacum sp.++  i
Dactylis glomerata+++++
Convolvulus soldanella (Calystegia soldanella)+i++ 
Poa pratensis+++++
Trifolium campestre+2111
Lagurus ovatus 1111
Rumex acetosella +++1
Vulpia fasciculata +   
Cuscuta epithymum 1+++
Cerastium diffusum ++  
Vicia lathyroides +   
Aira praecox ++++
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea) +ii 
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica) 111+
Polycarpon tetraphyllum s. l.Nombre de pieds  +5+7127 
Bryophytes   222
Pteridium aquilinumNombre de  frondesHauteur maximale en cm    13421342
Hedera helix s. l.   11
Bromus hordeaceus s. l.   + 
Nombre total de taxons273042394239

(a) A l’état végétatif

Carré permanent n°8  le 30 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La végétation a continué à recoloniser le carré permanent n°8, les zones dénudées ont quasiment disparu comme l’illustre le recouvrement total de la végétation qui a très légèrement augmenté et presque atteint sa valeur maximale.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 2 cm alors que la hauteur maximale a diminué de 7 cm. La baisse de cette dernière valeur est liée à la présence de feuilles d’oyat (Ammophila arenaria) de plus faible taille en 2017 qu’un an auparavant.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°8 est passé de 42 en 2016 à 39 en 2017. Ce nombre avait atteint sa valeur maximale en 2016 et 2014 avec un total de 42 taxons. Le nombre initial relevé ici en 2012 avant le fauchage avec exportation était de 27 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’est apparue ici en 2017.

Deux taxons non revus en 2016 ont été observés de nouveau en 2017. Il s’agit du polypode intermédiaire (Polypodium interjectum) et d’un pissenlit (Taraxacum sp.). Le premier taxon a été observé en très faible quantité et le dernier taxon n’était représenté que par un seul pied.

Disparition de taxons

Cinq taxons n’ont pas été revus au sein de ce carré permanent en 2017 : le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.), le liseron soldanelle (Convolvulus soldanella), le géranium pourpre (Geranium purpureum), le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.) et le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris). Le premier taxon avait été observé en faible quantité, les trois suivants en très faible quantité et le dernier taxon n’était représenté que par un seul pied.

Ces taxons étaient apparus ici après le fauchage avec exportation, sauf le géranium pourpre (Geranium purpureum) qui était déjà présent dans ce carré permanent en juin 2012. Le brome mou (Bromus hordeaceus s.l.) n’a été observé ici qu’en 2016. Le liseron soldanelle (Calystegia soldanella) est une espèce strictement littorale, habituellement inféodée à la dune mobile.

Le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) est protégé en Basse-Normandie, sa disparition au sein de ce carré permanent est probablement liée à la fermeture du milieu, car il s’agit d’un taxon annuel, pionnier, inféodé aux milieux ouverts. Il est toutefois bien implanté dans d’autres secteurs de la Grande Île de Chausey. Le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) était apparu au sein de ce carré permanent en 2014 grâce à l’ouverture du milieu créée par le fauchage avec exportation.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés de 2016 et 2017 montre que deux taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la petite oseille (Rumex acetosella) et la canche caryophyllée (Aira caryophyllea s.l.).

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des relevés réalisés ici ces deux dernières années, trois taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la jasione des montagnes (Jasione maritima s.l.), la vesce hérissée (Ervilia hirsuta) et l’euphorbe de Portland (Euphorbia segetalis subsp. portlandica).

Bien que la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) soit pourvue du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de tiges a pourtant diminué ici. Il est passé de 165 en 2016 à 116 en 2017. Au printemps 2017, les pieds de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) ont visiblement souffert de la sécheresse ici, ils sont globalement chétifs et ne portent que peu de gousses. La production de graines a donc dû être relativement faible cette année.

Remarque

Depuis 2015, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant l’intervention de 2012.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est apparue en 2016 dans le carré permanent n°8. En 2017, elle est pourvue du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière. Trois frondes ont été observées en 2017 comme en 2016.

Synthèse

La végétation est un peu plus dense et globalement un peu plus haute que l’année dernière mais elle occupe encore un volume moins important qu’en 2012 avant le fauchage avec exportation.

Depuis 2015, l’oyat (Ammophila arenaria) est aussi abondant ici qu’avant l’intervention de 2012.

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent a légèrement diminué mais il reste très élevé.

Au printemps 2017, la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) a visiblement souffert de la sécheresse. Les individus observés ici étaient chétifs et ils ont peu fructifié. Le nombre de tiges recensé ici a diminué en un an, il est passé de 165 en 2016 à 116 en 2017, mais il reste plus élevé que le nombre initial observé avant le fauchage avec exportation.

3.9. Carré permanent n°9

Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud du Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudées par les oiseaux.

Étant donné que le milieu était en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré, la végétation du carré a été coupée et exportée début février et fin novembre 2013.

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre la dynamique de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericuset de la végétationsuite à ces interventions.

Remarque : contrairement à ce qui était prévu, la végétation de ce carré permanent n’a pas pu être coupée de nouveau en 2016.

Date du relevé07/06201204/06201305/06201406/06201509/06201631/052017
Surface : 3 m x 5 m     
Recouvrement total60 %40 %55 %50 %65 %60 %
Hauteur moyenne30 cm20 cm20 cm20 cm20 cm20 cm
Hauteur maximum102 cm87 cm82 cm73 cm107 cm87 cm
Dactylis glomerata322333
Rubus sp.222233
Hedera helix s. l.221222
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)211111
Plantago coronopus111111
Umbilicus rupestris111111
Trifolium arvense111 +i
Lathyrus sphaericus Nombre de tiges122161149123+2+2
Galium mollugo s. l.112222
Geranium rotundifolium11211i
Agrostis cf. stolonifera111111
Orobanche hederae+     
Geranium purpureum+11+  
Bromus hordeaceus s. l.+11111
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)+1++++
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)+111++
Cerastium diffusum+11+++
Sonchus oleraceusi1211i
Hyacinthoides non-scripta+11111
Vicia sativa s. l.+111+1
Stellaria media+++   
Allium vineale+111+1
Beta vulgaris subsp. maritimai++   
Anthriscus sylvestrisi    
Myosotis cf. ramosissima  (a)  ++  
Trifolium campestre 1   
Carex arenaria ++++
Trifolium glomeratum i   
Arenaria serpyllifolia s. l. +   
Atriplex prostrata 1   
Rumex acetosa i   
Nombre total de taxons232329212020

(a)   Desséché lors de la réalisation du relevé.

Carré permanent n°9  le 31 mai 2017
Comparaison des données recueillies en 2016 et 2017
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a légèrement diminué par rapport à l’année dernière. Cette évolution est liée au fait que la végétation de ce carré permanent a souffert de la sécheresse du printemps 2017.

La hauteur moyenne de la végétation est inchangée par rapport à l’année dernière. La hauteur maximale de la végétation a diminué de 20 cm. La baisse de cette dernière valeur est due à la présence d’une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de plus grande taille en 2016 qu’en 2017.

Évolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°9 est identique en 2016 et 2017, il est de 20 taxons. Ce nombre avait atteint sa valeur la plus élevée en 2014 avec un total de 29 taxons. Le nombre initial relevé en 2012 avant toute intervention était de 23 taxons.

Apparition de taxons

En 2017, aucun taxon nouveau n’a été recensé ici.

Disparition de taxons

Aucun taxon n’a disparu de ce carré permanent, tous les taxons observés ici en 2016 ont été revus en 2017.

Taxons ayant progressé

La comparaison des données recueillies en 2016 et 2017 montre que deux taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.) et l’ail des vignes (Allium vineale).

Taxons ayant régressé

Trois taxons ont régressé en 2017 dans le carré permanent n°9 : le trèfle des champs (Trifolium arvense), le géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium) et le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus). Le premier taxon a régressé d’un seul coefficient d’abondance-dominance et les suivants de deux coefficients.

Remarque

La végétation de ce carré permanent a souffert de la sécheresse au printemps 2017. De nombreuses touffes de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) sont en partie desséchées et certaines ronces (Rubus sp.) ont des rameaux ou des portions de rameaux desséchés. Pourtant, ces deux taxons conservent le même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2016.

Rappelons que depuis l’année dernière, les ronces (Rubus sp.) sont dotées du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qu’elles avaient en 2012 avant toute intervention.

Deux tiges seulement de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) ont été observées au sein du carré permanent n°9 en 2016 comme en 2017. Cette espèce patrimoniale était beaucoup plus abondante ici auparavant. Sa régression semble liée à la concurrence exercée par le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et les ronces (Rubus sp.) dans le secteur où elle se développe habituellement. Il est donc souhaitable de couper et exporter la végétation de ce carré permanent une nouvelle fois. (Voir à ce sujet les préconisations de gestion page 44).

Synthèse

Depuis 2016, les ronces (Rubus sp.) sont plus abondantes ici qu’en 2012 avant toute intervention.

Seulement deux tiges de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) ont été observées ici en 2016 et 2017.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)  était beaucoup plus abondante auparavant dans ce carré permanent. Sa régression semble due à la concurrence exercée par le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et les ronces (Rubus sp.).

Il est donc souhaitable de couper et exporter une nouvelle fois la végétation de ce carré permanent afin de recréer des conditions de milieu plus favorables à la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus).

3.10. Observations diverses

Comme l’année dernière, parmi les quatre petites populations de trèfle raide (Trifolium strictum) situées à proximité de l’Anse aux Chevaux, qui avaient été cartographiées en 2009, seules les deux stations les plus à l’Est ont été revues en 2017. (Voir la cartographie de cette espèce dans le rapport de 2009, voir aussi, page 45 du rapport de 2017, les préconisations de gestion).

D’après Arnaud Antoine, une des stations qui n’a pas été revue se situait sur le trajet que le tracteur empruntait dans le passé pour se rendre à l’ancienne décharge.

Contrairement à l’année dernière, parmi les trois petites stations de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) qui ont été découvertes ces dernières années, non loin de l’Anse aux Chevaux, seule la station découverte en 2014 a été revue en 2017. Elle se situe en bordure d’un affleurement rocheux, dans une zone de passage, là où la végétation est très rase.

Deux pieds de chardon-Marie (Silybum marianum) ont été observés en 2017 sur la digue des Blainvillais. Cette espèce n’est pas protégée mais elle figure parmi les taxons menacés de la liste rouge de la flore vasculaire de Basse-Normandie, dans la catégorie « quasi-menacée » (liste datant de 2015).

Chardon-Marie (Silybum marianum)

3.11. Synthèses générale

L’oyat (Ammophila arenaria)

  • Dans le carré n°3, depuis 2016, l’oyat (Ammophila arenaria) est plus dense qu’initialement, avant que la végétation ne soit coupée et exportée.
  • Dans le carré n°2, depuis 2014, et dans le carré n°8, depuis 2015, il est aussi abondant qu’avant cette intervention.
  • Presque six ans après cette intervention, il reste moins abondant qu’initialement dans le carré n°1.

L’œillet de France (Dianthus gallicus)

Dans le carré permanent n°1, l’œillet de France (Dianthus gallicus) avait régressé d’un coefficient d’abondance-dominance suite au fauchage avec exportation mais depuis 2014 il est doté du coefficient d’abondance-dominance qu’il avait initialement en 2011 avant cette intervention.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum)

  • Dans le carré n°3, presque six ans après que la végétation a été coupée et exportée, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) reste plus abondant qu’avant cette intervention, bien que l’oyat (Ammophila arenaria) et la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soient plus denses qu’en 2011. (depuis 2016 pour cette première espèce et depuis 2015 pour la seconde).
  • Dans le carré n°4, malgré la progression du genêt à balai (Cytisus scoparius), des ronces (Rubus sp.) et de la garance voyageuse (Rubia peregrina), le géranium sanguin (Geranium sanguineum) reste plus abondant qu’il ne l’était initialement avant les différentes interventions.
  • Presque six ans après le débroussaillage avec exportation réalisé dans le carré permanent n°2, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est beaucoup plus abondant qu’il ne l’était avant cette intervention. Il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à juin 2011.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)

  • Dans le carré n°8, la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) a souffert de la sécheresse. Les individus observés ici étaient chétifs et ils ont peu fructifié. Le nombre de tiges a diminué en un an, il est passé de 165 en 2016 à 116 en 2017, mais il reste plus élevé que le nombre initial observé avant le fauchage avec exportation.
  • Dans le carré n°9, seulement deux tiges de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) ont été observées en 2016 comme en 2017. Cette espèce était beaucoup plus abondante ici auparavant. Sa régression semble due à la concurrence exercée par le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et les ronces (Rubus sp.). Depuis 2016, ces dernières sont plus abondantes qu’en 2012, avant toute intervention. 

Il est donc souhaitable de couper et exporter une nouvelle fois la végétation de ce carré permanent pour recréer des conditions de milieu plus favorables au développement de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus).

Le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)

  • Dans le carré permanent n°5, le trèfle raide (Trifolium strictum), qui, exceptionnellement, n’avait pas été observé ici l’année dernière, car il avait dû être coupé par le gyrobroyage accidentel, a de nouveau été recensé ici en 2017. 121 tiges ont été dénombrées ce printemps dans le carré permanent n°5 malgré l’absence de production de graines ici en 2016.
  • Dans le carré n°6, par rapport à l’année dernière, on retiendra ici l’augmentation des effectifs du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et du trèfle raide (Trifolium strictum), bien qu’ils aient souffert de la sécheresse. Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé de 280 pieds en 2016 à 726 pieds en 2017. Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 12 pieds en 2016 à 41 pieds en 2017. Cette évolution est surprenante, car dans le reste de la zone décapée en 2006 ces deux trèfles étaient globalement rares en 2017.
  • Dans le carré n°7, contrairement au carré permanent n°6, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le trèfle raide (Trifolium strictum) ont régressé en 2017.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé de 242 pieds en 2016 à 13 pieds en 2017. Malgré cette régression, il est toutefois plus abondant ici qu’avant le décapage de 2012.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas été revu dans ce carré permanent en 2017, un seul pied avait été observé l’année dernière. Il était apparu ici suite au décapage de 2012 mais il n’a cependant jamais été abondant dans ce carré permanent.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le trèfle raide (Trifolium strictum) étaient globalement rares en 2017 dans le reste de la zone décapée en 2006. Les individus étaient de faible taille en 2017 car ils ont souffert de la sécheresse.

Remarque

Rappelons que le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), le trèfle raide (Trifolium strictum) et la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) sont des espèces annuelles. Leur cycle s’effectue sur moins d’un an et leur reproduction se fait exclusivement par graines ; pour ces raisons, leurs effectifs sont susceptibles de varier d’une année à l’autre. Le développement de ces trois espèces est fortement tributaire des conditions météorologiques et en particulier de la pluviosité.

3.12. Interventions à réaliser en 2017 et préconisations de gestion

Nous intégrons ici les préconisations de gestion qui ont été formulées en juin 2017.

Carrés permanents n°1, 2, 3 et 8

Pas d’intervention en 2017 car l’impact du fauchage avec exportation réalisé en 2011 est  encore satisfaisant pour le moment.

Matérialisation visuelle des carrés permanents

Il est important de laisser en place en permanence les tiges de plastique rouge enfoncées dans les bornes car elles permettent de retrouver les carrés permanents facilement. Lorsque des interventions sont à effectuer dans certains carrés permanents, il suffit de les retirer temporairement et de les remettre en place une fois les interventions terminées.

Carré permanent n°4

Étant donné que les genêts (Cytisus scoparius) prennent de l’ampleur et pourraient se montrer envahissants, une nouvelle intervention est à envisager. La végétation du carré et d’une bande de 3 mètres autour du carré est à couper et exporter ainsi que tous les genêts (Cytisus scoparius) environnants situés entre le carré n°4 et le fourré.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre à décembre

Carré permanent n°5

Dans le carré n°5 et sa périphérie, la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra), avec ses grandes rosettes, peut gêner ou même empêcher le développement du trèfle raide (Trifolium strictum). Il est donc souhaitable d’effectuer un arrachage systématique de toutes les rosettes de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) qui se développent dans la zone où croît le trèfle raide (Trifolium strictum) y compris dans le carré n°5.

Il serait souhaitable d’agir de même avec le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris).

L’arrachage des rosettes de ces deux espèces est possible toute l’année, mais il devra être effectué systématiquement, en plus, en hiver pour préparer un terrain favorable au développement  du trèfle raide (Trifolium strictum) qui est annuel.

La population de trèfle raide (Trifolium strictum) du tombolo et le carré n°5 ne doivent pas être fauchés du 1er avril au 15 juillet.

Le carré permanent n°5 ainsi qu’au minimum une bande de 2 m x 2 m x 10 m située dans le prolongement du carré sont à couper en septembre 2017. La végétation coupée est à exporter.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre

Période de réalisation de l’arrachage des rosettes de ravenelle maritime et de séneçon jacobée : possible toute l’année, mais à faire systématiquement, en plus, en hiver.

Carrés permanents n° 6 et 7 et partie sèche de la parcelle située au nord du château

Il est souhaitable de réaliser une coupe avec exportation dans toute la partie sèche de la parcelle située au nord du château (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), carrés permanents inclus.

Pas d’intervention spécifique dans les carrés permanents mais la végétation des carrés doit être coupée en même temps que toute la partie sèche de la prairie.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre.

Carré permanent n°9

En raison de la présence d’une végétation dense dans le secteur ou se développe habituellement la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus), il convient d’envisager une intervention dans le carré permanent n°9. Elle était déjà programmée l’année dernière mais, étant donné qu’elle n’a pas pu avoir lieu, elle est à réaliser cette année.

La végétation de ce carré permanent et d’une bande périphérique de trois mètres autour du carré est à couper et exporter. Les végétaux ainsi coupés pourront être déposés un peu plus loin sur un fourré de ronces.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : de septembre 2017 à janvier 2018.

Précautions à prendre à chaque fois que la végétation est coupée dans les zones d’affleurement rocheux :

Étant donné l’importance de cette préconisation, bien qu’elle ait été déjà mentionnée dans les rapports précédents, nous la formulons de nouveau ici car elle est toujours d’actualité.

La romulée à petites fleurs (Romulea columnae) se développe souvent en bordure des affleurements rocheux sur un sol très peu épais. Il en est de même, dans certains cas, pour le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Ces espèces sont toutes les trois intégralement protégées par la loi et le trèfle raide (Trifolium strictum)  ne serait plus présent actuellement en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Il convient de prendre quelques précautions à chaque fois que la végétation est coupée dans les zones d’affleurement rocheux où sont présentes ces espèces. Ces précautions consistent à veiller après chaque coupe à ne pas laisser les résidus végétaux s’accumuler dans ces secteurs. Pour cela, au niveau des affleurements rocheux et de leur pourtour, il est recommandé d’évacuer la végétation coupée, à l’aide d’un râteau, d’une tondeuse à gazon ou de tout autre moyen. En effet, l’accumulation des résidus végétaux dans ces secteurs risquerait d’entraîner à brève échéance la disparition de ces espèces patrimoniales.

La mise en application de cette préconisation est d’une grande importance pour le maintien de ces espèces patrimoniales dans les secteurs d’affleurement rocheux concernés, en particulier dans les secteurs de l’Anse aux Chevaux et en bordure de la chapelle.

Deux petites stations de trèfle raide (Trifolium strictum) du secteur de l’Anse aux Chevaux ont été revues en 2017. Il s’agit des deux stations situées le plus à l’Est sur la cartographie qui avait été réalisée en 2009 (voir le rapport de 2009). La végétation de ces deux secteurs est à couper et exporter en septembre.

Période d’intervention : après chaque coupe, au niveau des affleurements rocheux et de leur pourtour, évacuer la végétation coupée.

Période d’intervention pour les deux petites stations de trèfle raide du secteur de l’Anse aux Chevaux : couper et exporter la végétation en septembre.

Interventions concernant la dune de l’Anse à Gruel

Couper et exporter tous les ajoncs présents sur la dune de l’Anse à Gruel (dans l’enclos) car ils prennent de l’ampleur, notamment au détriment d’espèces patrimoniales comme l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum). Couper et exporter également les genêts présents dans ce secteur.

Couper et exporter également les ajoncs et les ronces qui menacent la station d’œillet de France (Dianthus gallicus) située en bordure du chemin (à l’extérieur de l’enclos), sur le tombolo.

Période d’intervention : de préférence en automne ou hiver.

Interventions concernant la cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale)

Quatre pieds de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), ont été revus en 2017, en bordure de la barrière délimitant la propriété de la S.C.I., en face du presbytère (même localisation qu’en 2009, voir la cartographie du rapport de 2009).

La cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale) n’est pas protégée, mais elle figure parmi les taxons menacés de la liste rouge de la flore vasculaire de Basse-Normandie, dans la catégorie « quasi-menacée » et elle appartient à la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif Armoricain (annexe 2). 

Dégager les pieds de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale) en arrachant notamment les pieds de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) qui poussent juste à côté. Il est important de maintenir des zones de sol dénudé dans ce secteur afin que les graines de cette espèce bisannuelle puissent germer.

La gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius)

Dans la liste des plantes vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016, cette espèce est considérée comme invasive potentielle. A titre d’information, en Bretagne, elle est passée de la catégorie « invasive potentielle » à celle « d’invasive avérée portant atteinte à la biodiversité ».

Un pied de gesse à larges feuilles, appelée aussi pois vivace (Lathyrus latifolius), a été observé à Port Marie, en bordure du sentier, au niveau du Rocher du Dormeur. Il est à arracher rapidement afin d’éviter qu’il ne s’étende et ne produise des graines.

Il s’agit d’une plante ornementale vivace et grimpante qui est cultivée dans les jardins à Chausey. Il convient d’être vigilant en l’empêchant de s’échapper des jardins.

Gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius)

L’ail triquètre (Allium triquetrum)

Dans la liste des plantes vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016, cette espèce est classée dans la catégorie « à surveiller ». En Bretagne, cette espèce est désormais considérée comme « invasive avérée portant atteinte à la biodiversité ».

Une petite population se situe en bordure de sous-bois, près du départ du chemin conduisant à Château Renault.

Étant donné que l’ail triquètre (Allium triquetrum) n’occupe qu’une faible surface, la solution la  plus simple pour l’éliminer serait le bâchage. La procédure à mettre en œuvre a déjà été décrite en détail dans le rapport de 2013.

Si cette solution n’est pas retenue, il convient de couper la population d’ail triquètre (Allium triquetrum) et une bande périphérique d’un mètre, au ras du sol, au minimum une fois par mois, voire plus souvent selon le rythme des repousses, de fin septembre à juin afin de l’épuiser peu à peu.

L’ail triquètre (Allium triquetrum) passe normalement l’été sans feuilles mais la réaction d’une plante coupée peut s’avérer différente. Le cas échéant, les éventuelles repousses estivales seraient à couper.

Il est très important d’empêcher l’ail triquètre (Allium triquetrum) de fleurir et de produire des graines.

Période d’intervention : couper l’ail triquètre (Allium triquetrum) au moins une fois par mois de septembre à juin.

Le sporobole tenace (Sporobolus indicus)

Cette espèce américaine est considérée actuellement comme étant à surveiller dans la liste des espèces vasculaires invasives de Basse-Normandie.

Le sporobole tenace (Sporobolus indicus) est bien implanté notamment en bordure du chemin entre la ferme et la plaine. Il est important d’empêcher la production de graines en fauchant régulièrement cette plante.

Le fenouil (Foeniculum vulgare)

Étant donné que le fenouil (Foeniculum vulgare) a tendance à s’étendre, couper ses inflorescences pour empêcher la production de graines, sur la digue des Blainvillais, sur le tombolo et çà et là, où il est présent.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

BOUSQUET T., MAGNANON S., BRINDEJONC O., 2015 – Liste de la flore vasculaire de Basse-Normandie comprenant la Liste rouge de la flore menacée. DREAL Basse-Normandie/Région Basse-Normandie/FEADER Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest.

CHICOUENE D. Communications personnelles.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2009 – Espèces végétales patrimoniales de la Grande Île de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2010 – Les espèces végétales patrimoniales de quelques îlots de l’archipel de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2011 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2012 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2013 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2014 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2015 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

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LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Editions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.

MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.

PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tomes 1 et 2.

PROVOST M., 1993 – Atlas  de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.

QUERE E., RAGOT R., GESLIN J., MAGNANON S. et coll., 2011 – Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne. www.cbnbrest.fr/site/pdf/Liste_invasive_bzh.pdf

STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.

TISON J.M., DE FOUCAULT B., 2014 – Flora Gallica. Flore de France. Biotope éditions.

WAYMEL J., BOUSQUET T., ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., 2016 ‐ Liste des plantes vasculaires invasives de Basse‐Normandie. DREAL de Normandie / Région de Normandie. Villers‐Bocage : Conservatoire botanique national de Brest.

ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006,  Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.

ZAMBETTAKIS C., – Les plantes invasives en Basse-Normandie. www.cbnbrest.fr/site/pdf

/fichebn_intro.pdf

ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.

Sites internet :

http://dc.plantouz.chez-alice.fr/

http://www.cbnbrest.fr/site/html/regions/inventaire_region.html#inva

5. Annexes

Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :

Nom scientifiqueNom françaisFamille
Achillea millefolium L.Achillée millefeuilleAsteracée
Aira caryophyllea L. s. l.Canche caryophylléePoacée
Aira praecox L.Canche précocePoacée
Agrostis stolonifera L.Agrostide stolonifèrePoacée
Allium vineale L.Ail des vignesAmaryllidacée
Ammophila arenaria (L.) LinkOyatPoacée
Anisantha diandra (Roth) TzvelevBrome à deux étaminesPoacée
Anthoxanthum odoratum L.Flouve odorantePoacée
Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.Anthrisque des boisApiacée
Aphanes australis Rydb.Alchémille à petits fruitsRosacée
Arenaria leptoclados (Rchb.) Guss.Sabline à rameaux finsCaryophyllacée
Arenaria serpyllifolia L. s. l.Sabline à feuilles de serpoletCaryophyllacée
Atriplex prostrata DC.Arroche hastéeAmaranthacée
Avenula pubescens (Huds.) Dum.Avoine pubescentePoacée
Beta vulgaris L. subsp. maritima (L.) Arcang.Betterave maritimeAmaranthacée
Bellis perennis L.PâqueretteAsteracée
Brachypodium rupestre (Host) Roem. & Schult. (Brachypodium pinnatum (L.) P.Beauv. subsp. rupestre (Host) Schübl. & G.Martens)Brachypode rupestrePoacée
Bromus hordeaceus L. s. l.Brome mouPoacée
Cardamine hirsuta L.Cardamine hirsuteBrassicacée
Carex arenaria L.Laîche des sablesCyperacée
Carex caryophyllea Lat.Laîche printanièreCyperacée
Centaurium erythraea RafnPetite centauréeGentianacée
Cerastium diffusum Pers.Céraiste à quatre étaminesCaryophyllacée
Cerastium fontanum Baumg.Céraiste communCaryophyllacée
Cerastium glomeratum Thuill.Céraiste aggloméréCaryophyllacée
Convolvulus arvensis L.Liseron des champsConvolvulacée
Convolvulus soldanella L.(Calystegia soldanella (L.) Roem & Schult.)Liseron soldanelleConvolvulacée
Crepis capillaris (L.) wallr.Crépis verdâtreAstéracée
Cuscuta epithymum (L.) L.Cuscute du thymConvolvulacée
Cytisus scoparius L. LinkGenêt à balaiFabacée
Dactylis glomerata L.Dactyle aggloméréPoacée
Daucus carota L.Carotte sauvageApiacée
Dianthus gallicus Pers.Œillet de FranceCaryophyllacée
Echium vulgare L.Vipérine communeBoraginacée
Elytrigia acuta (D.C.) Tzvelv(Elytrigia atherica (Link) Kerguélen ex Carreras Martinez)Chiendent du littoralPoacée
Erigeron sp. (Conyza sp.)Vergerette, érigéronAstéracée
Erodium cicutarium (L.) L’Hérit.Erodium à feuilles de cigüeGéraniacée
Ervilia hirsuta (L.) Opiz(Vicia hirsuta (L.) S.F. Gray)Vesce hérisséeFabacée
Ervum tetraspermum L. (Vicia tetrasperma (L.) Schreb.)Vesce à quatre grainesFabacée
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (L.) Litard. (Euphorbia portlandica L.)Euphorbe de PortlandEuphorbiacée
Festuca gr. rubraFétuque rougePoacée
Fumaria capreolata L.Fumeterre grimpantePapavéracée
Galium mollugo L. s. l.Gaillet mouRubiacée
Galium verum L.Gaillet vraiRubiacée
Geranium molle L.Géranium mouGéraniacée
Geranium purpureum Vill.Géranium pourpreGéraniacée
Geranium robertianum L.Géranium herbe à RobertGéraniacée
Geranium rotundifolium L.Géranium à feuilles rondesGéraniacée
Geranium sanguineum L.Géranium sanguinGéraniacée
Hedera helix L. s. l.LierreAraliacée
Hieracium officinarum Vaill.(Hieracium pilosella L.)Épervière piloselleAstéracée
Holcus lanatus L.Houlque laineusePoacée
Hyacinthoides non-scripta (L.) Chouard ex Rothm.Jacinthe des boisAsparagacée
Hypericum perforatum L.Millepertuis perforéHypericacée
Hypochoeris radicata L.Porcelle enracinéeAstéracée
Iris foetidissima L.Iris fétideIridacée
Jacobaea vulgaris Gaertn. (Senecio jacobaea L.)Séneçon jacobéeAstéracée
Jasione montana L. s. l.Jasione des montagnesCampanulacée
Juncus bufonius L.Jonc des crapaudsJoncacée
Koeleria glauca (Spreng.) DC.Koelérie blanchâtrePoacée
Lagurus ovatus L.Queue de lièvrePoacée
Lathyrus sphaericus Retz.Gesse à graines sphériquesFabacée
Leontodon saxatilis Lam.Liondent faux pissenlitAstéracée
Ligustrum vulgare L.Troène commun Oléacée
Lolium perenne L.Ray-grass anglaisPoacée
Lonicera periclymenum L.Chèvrefeuille des boisCaprifoliacée
Lotus angustissimus L.Lotier à fruits très étroitsFabacée
Lotus corniculatus L.Lotier corniculéFabacée
Lotus hispidus DC. (Lotus subbiflorus Lag.)Lotier hispideFabacée
Luzula campestris (L.) DC.Luzule des champsJoncacée
Lysimachia arvensis (L.) U. Manns Anderb. (Anagallis arvensis L.)Mouron des champsPrimulacée
Medicago lupulina L.Luzerne lupulineFabacée
Medicago minima (L.) L.Luzerne naineFabacée
Medicago polymorpha L.Luzerne polymorpheFabacée
Myosotis ramosissima RochelMyosotis hérisséBorraginacée
Ornithopus perpusillus L.Pied d’oiseau délicatFabacée
Orobanche hederae DubyOrobanche du lierreOrobanchacée
Orobanche minor SmithPetite orobancheOrobanchacée
Papaver dubium L.Pavot douteuxPapavéracée
Petroselinum crispum (Mill.) A.W. HillPersil cultivéApiacée
Plantago coronopus L.Plantain corne de cerfPlantaginacée
Plantago lanceolata L.Plantain lancéoléPlantaginacée
Poa annua L.Pâturin annuelPoacée
Poa pratensis L.Pâturin des présPoacée
Polycarpon tetraphyllum L.s. l.Polycarpon à quatre feuillesCaryophyllacée
Polygala vulgaris L.Polygale communPolygalacée
Polypodium interjectum ShivasPolypode intermédiairePolypodiacée
Poterium sanguisorba L. (Sanguisorb­a minor Scop.)Petite pimprenelleRosacée
Prospero autumnale (L.) Speta(Scilla autumnalis L.)Scille d’automneAsparagacée
Prunus spinosa L.PrunellierRosacée
Pteridium aquilinum (L.) KuhnFougère aigleDennstaedtiacée
Ranunculus acris L.Renoncule âcreRenonculacée
Ranunculus bulbosus L.Renoncule bulbeuseRenonculacée
Raphanus raphanistrum L.subsp. landra (DC.) Bonnier & layensRavenelle maritimeBrassicacée
Rosa spinosissima L. (Rosa pimpinellifolia L.)Rosier pimprenelleRosacée
Rubia peregrina L.Garance voyageuseRubiacée
Rubus sp.RonceRosacée
Rumex acetosa L.Oseille sauvagePolygonacée
Rumex acetosella L.                          Petite oseillePolygonacée
Sagina apetala Ard.Sagine apétaleCaryophyllacée
Senecio sylvaticus L.Séneçon des boisAsteracée
Silene latifolia Poir.Compagnon blancCaryophyllacée
Silene nutans L.Silène penchéCaryophyllacée
Sonchus asper (L.) HillLaiteron rudeAstéracée
Sonchus oleraceus L.Laiteron maraîcherAsteracée
Stellaria media (L.) Vill.Mouron des oiseauxCaryophyllacée
Taraxacum sp.PissenlitAstéracée
Teucrium scorodonia L.Germandrée scorodoineLamiacée
Trifolium arvense L.Trèfle des champsFabacée
Trifolium bocconei SaviTrèfle de BocconeFabacée
Trifolium campestre Schreb.Trèfle champêtreFabacée
Trifolium dubium Sibth.Trèfle douteuxFabacée
Trifolium glomeratum L.Trèfle aggloméréFabacée
Trifolium micranthum Viv.Trèfle filiformeFabacée
Trifolium occidentale D.E. CoombeTrèfle occidentalFabacée
Trifolium repens L.Trèfle rampantFabacée
Trifolium scabrum L.Trèfle scabreFabacée
Trifolium striatum L.Trèfle striéFabacée
Trifolium strictum L.Trèfle raideFabacée
Trifolium subterraneum L.Trèfle souterrainFabacée
Trisetum flavescens (L.) Beauv.Avoine doréePoacée
Ulex europaeus L.Ajonc d’EuropeFabacée
Umbilicus rupestris (Salisb.) DandyNombril de vénusCrassulacée
Valerianella locusta L. Laterr.Mâche potagèreCaprifoliacée
Urtica dioica L.Ortie dioïqueUrticacée
Veronica arvensis L.Véronique des champsPlantaginacée
Veronica chamaedrys L.Véronique petit chênePlantaginacée
Vicia lathyroides L.Vesce fausse gesseFabacée
Vicia sativa L. s. l.Vesce cultivéeFabacée
Viola riviniana Reichenb.Violette communeViolacée
Vulpia bromoides (L.) S.F. GrayVulpie faux bromePoacée
Vulpia fasciculata (Forskal) FritschVulpie à une glumePoacée