Les plus anciennes cartes de Chausey mentionnent l’existence au centre de l’île d’une fontaine « dont l’eau est bonne à boire et qui ne tarit jamais ». Le ruissellement de l’eau de pluie est à l’origine de cette nappe d’eau douce, accessible par deux puits, dont l’un est encastré dans l’épais mur de pierre bordant les terrains de la ferme. Ils ont servi pendant longtemps au ravitaillement de la population de l’île et de son bétail.
Cette réserve d’eau douce explique la présence de ce minuscule bocage digne de la campagne normande, traversé par ce chemin qui vous mènera sur « Bretagne », la lande du sud-ouest de l’île. Nous sommes ici au cœur historique de l’île.
C’est là que, dès la fin du XIVe siècle, furent édifiés une chapelle et un petit prieuré occupé par des bénédictins venant de l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Des franciscains cordeliers leur succèderont en 1435. Ils fuiront devant les incursions anglaises en 1543.
Subsiste aujourd’hui ce bocage, développé au fil des siècles, abritant une dizaine d’hectares de champs autrefois exploités par la ferme.
Les ormes malades
Les premiers arbres n’ont été importés à Chausey qu’au XVIIe siècle. Il y a cent ans, l’orme était largement dominant. Dans les années 1980, victimes d’un champignon (graphiose), 600 gros ormes ont dû être abattus. Une vaste opération de reboisement portant sur plus de 3000 plants a redonné aux haies leur volume d’autrefois.
Des murs pluricentenaires fatigués
Les imposants murs en pierre sèche bordant le chemin de la fontaine seraient en partie issus de l’ancienne clôture du couvent des Cordeliers. Fragilisés par la végétation, ils font l’objet à la fin des années 1990 d’une importante restauration et nécessitent toujours des soins réguliers.