Le dernier vol du Daisy Mae Scraggs

1944, la bataille de Normandie fait rage. Mais les habitants de Chausey n’entendent qu’un murmure lointain. Depuis quatre ans, ils vivent hors du temps. Chausey est trop loin et trop petit pour intéresser les Allemands.

Tout à coup, le 8 juin, « une pluie de ferraille tombe du ciel comme de la grêle ». Un bombardier américain vient d’exploser au-dessus de l’île, neuf parachutes blancs crèvent les nuages.

Le Daisy Mae Scraggs, un Liberator B24 de l’US Air Force, est de retour d’une mission avortée sur Laval. Il vient de bombarder la gare de Granville mais se fait tailler en pièces par des chasseurs allemands. Neuf hommes ont juste le temps de sauter avant l’explosion de leur avion. Cinq seront sauvés, soignés et cachés. Ils partageront la vie des habitants jusqu’à leur arrestation par les Allemands le 8 juillet. Certains garderont un contact suivi et chaleureux avec leurs hôtes.

James Quentin Ogden, le chef pilote et dernier survivant de cet accident, est mort le 8 avril 2020, le lendemain de ses 98 ans.

Un fragment d’hélice du Daisy Mae Scraggs est conservé dans la chapelle en ex-voto.
Il a été gravé par ses co-équipiers au nom de Lewis B. Leedy, mitrailleur tué en vol.

Aucun des aviateurs ne parlant français, c’est en italien que l’équipage a pu communiquer avec les habitants !
La conversation se faisait entre Baptiste Longo, le gardien du château qui était italien, et Frank Dileva, mitrailleur, italien émigré aux Etats-Unis à l’âge de 8 ans.

Mémorial

En 1999, un rocher commémoratif fut inauguré en présence de James Quentin Ogden. L’emplacement proposé par la SCI se situe non loin de l’endroit où l’empennage de l’avion est tombé.