Etudes botaniques

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales (novembre 2013)

Novembre 2013
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Avec la participation de Catherine PALLARD

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Carré permanent n°1
    2. Carré permanent n°2
    3. Carré permanent n°3
    4. Carré permanent n°4
    5. Carré permanent n°5
    6. Carré permanent n°6
    7. Carré permanent n°7
    8. Carré permanent n°8
    9. Carré permanent n°9
    10. Observations diverses
    11. Synthèses générale
    12. Préconisations de gestion
  4. Bibliographie
  5. Annexes

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey

1. Introduction

La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la SCI de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.

2. Méthodologie

Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire, sur la Grande Ile. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum) dont le développement était concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.

Ils sont destinés à expérimenter notamment, l’impact du fauchage et/ou du débroussaillage sur ces espèces patrimoniales et sur les espèces à plus forte dynamique. La végétation de ces carré permanents et d’une bande périphérique attenante a été fauchée/débroussaillée et exportée en septembre/octobre 2011.

Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre
2012 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante.

Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la troisième fois en 2013.

Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), et de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) qui n’est connue en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Les deux carrés permanents à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où son développement était concurrencé par d’autres espèces végétales. Ces carrés sont destinés à expérimenter notamment, l’impact du fauchage/débroussaillage sur la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et sur les espèces à plus forte dynamique. Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Ile et l’autre sur Grand Romont. La végétation de ces deux carrés et d’une bande périphérique attenante a été coupée et exportée fin octobre 2012 pour le premier carré et début février 2013 pour le second.

Un carré permanent a été implanté au sein d’une population de trèfle raide (Trifolium strictum) située en bordure d’un chemin arrière dunaire. La végétation de ce carré et d’une bande périphérique été coupée fin octobre 2012.

Deux autres carrés permanents ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006. Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) comportant aussi un peu de trèfle raide (Trifolium strictum). L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation plus dense et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. En juin 2012, il ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei). Ce carré à vocation expérimentale a été décapé fin septembre 2012, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables, notamment, au développement du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Ces cinq carrés permanents ont été étudiés pour la seconde fois en 2013.

Toutes les interventions de gestion concernant les carrés permanents (débroussaillage, fauchage, exportation, décapage) ont été réalisées par Arnaud ANTOINE.

Chaque carré permanent a fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.

Échelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :

Coefficient 
5Recouvrement compris entre 75 et 100 %
4Recouvrement compris entre 50 et 75 %
3Recouvrement compris entre 25 et 50 %
2Recouvrement compris entre 5 et 25 %
1Recouvrement inférieur à 5 %

Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.

Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %), la hauteur moyenne et la hauteur maximale de la végétation.

Les carrés permanents sont étudiés tous les ans à la même époque.

La détermination des taxons est essentiellement faite sur le terrain, à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.

Précisions concernant les dénombrements effectués au sein des carrés permanents : lorsque c’est concrètement réalisable, un comptage du nombre de pieds présents dans les carrés permanents est réalisé pour les espèces patrimoniales. Dans la mesure du possible, le dénombrement concerne le nombre de pieds. Toutefois, lorsque la végétation est très dense et/ou lorsque l’architecture de la plante n’est pas favorable, le comptage concerne alors le nombre de tiges.

3. Résultats

3.1. Carré permanent n° 1

Ce carré permanent a été implanté en juin 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum). L’oyat avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.

La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site.

Le suivi diachronique de cette placette est destiné à étudier notamment l’impact de ces interventions sur la dynamique de la végétation et, plus particulièrement sur celle de l’œillet de France (Dianthus gallicus) et de l’oyat (Ammophila arenaria).

Date de réalisation du relevé09/06/201108/06/201203/06/2013
Surface : 3m x 3m   
Recouvrement total100%80%90%
Hauteur moyenne45 cm20 cm25 cm
Hauteur maximum1,07 m71 cm73 cm
    
Ammophila arenaria422
Pteridium aquilinum (1)333/3 (2)
Dianthus gallicus211
Galium cf verum (à l’état végétatif)111
Rubia peregrina112
Vicia hirsuta+++
Vicia sativa11+
Silene nutans111
Rumex acetosellai1+
Lonicera periclymenum1+1
Sanguisorba minor111
Brachypodium pinnatum122
Geranium purpureum+11
Rosa pimpinellifolia++1
Rubus sp+++
Dactylis glomerata111
Festuca gr. rubra1+1
Hedera helix1++
Euphorbia portlandicaii1
Lotus corniculatus122
Hypochoeris radicatai12
Senecio jacobaeai+1
Avenula pubescensi+1
Scilla autumnalis++ 
Vicia tetrasperma++ 
Poa pratensis ++
Hyacinthoides non-scripta ii
Cuscuta epithymum + 
Hieracium pilosella i1
Ligustrum vulgare +1
Anthoxanthum odoratum +1
Luzula campestris i 
Senecio sylvaticus i 
Sonchus oleraceus ++
Jasione montana s. l.  i
Holcus lanatus  1
Crepis capillaris  1
Aira caryophyllea  +

(1) 37 frondes en 2011 (hauteur maximale : 90 cm), 76 frondes en 2012 (hauteur maximale : 56 cm), 61 frondes en 2013 (hauteur maximale : 60 cm).

(2) Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.

Carré permanent n°1 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

En juin 2013, la végétation de ce carré permanent est un peu plus dense que l’année dernière, comme le montre l’augmentation du recouvrement total de la végétation.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm en un an et la hauteur maximale de 2 cm. Cette dernière valeur est due au dactyle aggloméré (Dactylis glomerata).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°1 est passé de 34 en 2012 à 33 en 2013. Rappelons que ce nombre était de 25 en 2011, avant que la végétation de ce carré permanent ne soit coupée et exportée.

Apparition de taxons

Quatre espèces nouvelles pour le carré permanent n°1 ont été observées en 2013. Il s’agit de la houlque laineuse (Holcus lanatus), du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea) et de la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.). Les deux premières espèces ont été observées en faible quantité et la troisième en très faible quantité. Un seul pied de jasione des montagnes (Jasione montana s.l.) a été observé ici.

L’ouverture du milieu résultant du débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011 a encore permis le développement de nouvelles espèces.

Disparition de taxons

Cinq espèces observées dans ce carré permanent en 2012 n’ont pas été revues en 2013 : la scille d’automne (Scilla autumnalis), la vesce à quatre graines (Vicia tetrasperma), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), la luzule des champs (Luzula campestris) et le séneçon des bois (Senecio sylvaticus).

En 2012, les trois premières espèces avaient été observées en très faible quantité et les deux dernières n’étaient représentées que par un pied chacune. De plus, les trois dernières espèces étaient nouvelles en 2012.

Taxons ayant progressé

La comparaison des données recueillies en 2012 et 2013 montre la progression des onze taxons suivants : la garance voyageuse (Rubia peregrina), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la fétuque rouge (Festuca gr. rubra), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), l’avoine pubescente (Avenula pubescens), le troène commun (Ligustrum vulgare), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica) et l’épervière piloselle (Hieracium pilosella).

Les neuf premiers taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et les deux derniers de deux coefficients.

En 2013, on note donc la progression d’une espèce protégée, la garance voyageuse (Rubia peregrina) qui est plus abondante ici qu’elle ne l’était initialement avant le fauchage.

Taxons ayant régressé

Par rapport aux observations réalisées l’année dernière, deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la vesce cultivée (Vicia sativa) et la petite oseille (Rumex acetosella).

Remarques

Dans le carré permanent n°3, en 2013, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2012.

En 2013, comme en 2012, l’oyat (Ammophila arenaria) est de taille plus faible dans le carré permanent et sa bande périphérique que dans les zones voisines qui n’ont pas été coupées en 2011.

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance de 2011 à 2013, le nombre de frondes a cependant évolué. Rappelons que le coefficient 3 est attribué pour un recouvrement variant de 25 à 50 %.

En 2013 le nombre de frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) est plus faible qu’en 2012 mais il est plus élevé qu’en 2011. D’autre part, les frondes sont plus hautes qu’en 2012 mais plus petites qu’en 2011.

Lors de la réalisation des relevés, en juin 2013 et 2012, il a été constaté aussi que les frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) étaient de taille plus faible dans la zone fauchée (carré et bande périphérique de 5 mètres) que dans la zone non fauchée située à proximité.

Synthèse

La végétation de ce carré permanent s’est un peu refermée, cependant, elle est encore moins haute et moins dense qu’avant le fauchage avec exportation réalisé en septembre 2011.

Presque deux ans après cette intervention, le recouvrement de l’oyat (Ammophila arenaria) est encore modéré dans ce carré permanent.

L’œillet de France (Dianthus gallicus) demeure encore, pour le moment, moins abondant qu’avant le fauchage avec exportation.

De nouvelles espèces ont été observées dans ce carré permanent en 2013.

Ce carré permanent conserve une richesse floristique nettement plus élevée qu’avant le fauchage.

3.2. Carré permanent n° 2

Le carré permanent n°2 a été installé en juin 2011, dans un fourré de troène (Ligustrum vul- gare) et ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de gé- ranium sanguin (Geranium sanguineum), espèce protégée en région Basse-Normandie, plus ou moins étouffée par les fourrés. Rappelons que selon Zambettakis et Provost (2009), la population de Chausey constitue la seule localité du littoral nord de la France, à l’exception d’une station dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011 ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a été ramassé et évacué du site.

Le suivi de ce carré au cours du temps est notamment destiné à évaluer l’impact de la ges- tion mise en œuvre sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Date de réalisation du relevé09/06/201106/06/201207/06/2013
Surface : 3m x 3m   
Recouvrement total100%75%95%
Hauteur moyenne60 cm20 cm25 cm
Hauteur maximum1,20 m60 cm76 cm
    
Ligustrum vulgare533
Rubus sp212
Geranium sanguineum223
Ammophila arenaria211
Rubia peregrina212
Avenula pubescens+++
Brachypodium pinnatum+11
Galium cf verum (à l’état végétatif)111
Hedera helix222
Festuca gr rubra111
Lonicera periclymenum+  
Dactylis glomerata+11
Carex arenaria+++
Pteridium aquilinum (1)+11/1 (2)
Sanguisorba minor+11
Elytrigia cf atherica+++
Geranium purpureum 11
Silene nutans 12
Poa pratensis ++
Vicia sativa ++
Papaver dubium i 
Anthriscus sylvestris i 
Scilla autumnalis ++
Ulex sp (très jeunes pieds)  1
Lotus corniculatus  +
Luzula campestris  1
Anthoxanthum odoratum  1
Hyacinthoides non-scripta  +
Achillea millefolium  +
Valerianella locusta  i
Ranunculus bulbosus  i
Jasione montana s.l.  +

(1) 1 fronde en 2011 (hauteur maximale non relevée car inaccessible en raison de la densité du fourré), 2 frondes en 2012 (hauteur maximale : 42 cm), 6 frondes en 2013 (hauteur maximale : 55 cm).

(2) Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la très forte densité du fourré.

Carré permanent n°2 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Comme en témoigne le recouvrement total de la végétation, dans le carré permanent n°2, la végétation est plus dense en juin 2013 que l’année précédente à la même époque. Il ne subsiste plus que quelques zones dénudées. La végétation reste cependant moins haute et nettement moins dense qu’avant le débroussaillage.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm et la hauteur maximale de 16 cm. En 2013, cette dernière valeur est due à l’oyat (Ammophila arenaria).

Evolution du nombre total de taxons

Une nette augmentation de la diversité floristique est encore constatée ici en 2013. Le nombre total de taxons est passé de 22 en 2012 à 29 en 2013. Le nombre initial observé ici en 2011 avant le débroussaillage était de 16.

L’augmentation de la diversité floristique de ce carré permanent est liée à l’ouverture du milieu résultant du débroussaillage effectué en septembre 2011.

Apparition de taxons

Neuf taxons nouveaux ont été observés en 2013 dans le carré permanent n°2 : l’ajonc (très jeunes pieds d’Ulex sp), la luzule des champs (Luzula campestris),  la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.), la mâche potagère (Valerianella locusta) et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus).

Les trois premiers taxons ont été observés en faible quantité, les quatre suivants en très faible quantité. Quant aux deux derniers taxons, un pied de chacun d’entre eux a été recensé.

L’ouverture du milieu, résultant du débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011, a encore permis le développement de nouveaux taxons.

Disparition de taxons

Deux espèces qui étaient nouvelles en 2012 n’ont pas été revues en 2013 au sein de ce carré permanent. Il s’agit du pavot douteux (Papaver dubium) et de l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris). Ils étaient représentés chacun par un pied unique.

Taxons  ayant progressé

Quatre taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : les ronces (Rubus sp), le géranium sanguin (Geranium sanguineum), la garance voyageuse (Rubia peregrina) et le silène penché (Silene nutans).

En 2013, on note donc ici la progression de deux espèces protégées : le  géranium sanguin (Geranium sanguineum) et la garance voyageuse (Rubia peregrina).

Dans ce carré permanent, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’il ne l’était avant le débroussaillage. La garance voyageuse (Rubia peregrina) a atteint de nouveau le recouvrement qu’elle avait initialement.

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) ait été dotée du même coefficient en 2012 et 2013, il convient de remarquer que le nombre de frondes a augmenté au sein du carré permanent n°2. Ce nombre est passé de 2 en 2012 à 6 en 2013. Parallèlement, la hauteur maximale de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) s’est accrue, elle est passée de 42 cm en 2012 à 55 cm en 2013.

Taxons  ayant régressé

La comparaison des informations collectées ces deux dernières années ne montre aucune régression d’espèce au sein du carré permanent n°2.

Synthèse

La végétation s’est refermée, cependant, elle est encore moins haute et beaucoup moins dense qu’avant le débroussaillage.

L’ouverture du milieu consécutive au débroussaillage avec exportation réalisé en septembre 2011 a encore permis le développement de nouveaux taxons. La richesse floristique de ce carré permanent a de nouveau nettement augmenté.

Le nombre de frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) a augmenté dans ce carré permanent. Il est possible que cette évolution soit liée à l’ouverture du milieu due au débroussaillage.

L’oyat (Ammophila arenaria) demeure moins abondant qu’il ne l’était avant le débroussaillage.

Le débroussaillage avec exportation, réalisé ici en 2011, a été favorable au développement du géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, il est plus abondant qu’initialement dans ce carré permanent.

3.3. Carré permanent n° 3

Ce carré permanent  a été  implanté en juin 2011 dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel où l’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) semblait concurrencé, ici,  par ces deux espèces.

La végétation du carré n°3 et d’une bande périphérique de cinq mètres a été coupée, puis exportée, en septembre 2011. L’étude de ce carré au fil des ans est destinée à mesurer l’incidence du fauchage, notamment sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) et l’oyat (Ammophila arenaria).

Date  de réalisation du relevé09/06/201108/06/201207/06/2013
Surface : 3m x 3m   
Recouvrement total100%85%100%
Hauteur moyenne60 cm30 cm40 cm
Hauteur maximum1,35 m85 cm111 cm
    
Ammophila arenaria323
Geranium sanguineum334
Pteridium aquilinum (1)333/2 (2)
Vicia hirsuta1+1
Vicia sativa11+
Hedera helix111
Galium cf verum  (à l’état végétatif)112
Dactylis glomerata222
Rubia peregrina111
Sanguisorba minor111
Silene nutans112
Carex arenaria111
Anthoxanthum odoratum111
Festuca gr rubra111
Rosa pimpinellifolia++1
Poa pratensisi++
Elytrigia cf atherica+++
Prunus spinosa+11
Brachypodium pinnatum+11
Geranium purpureum 2+
Trifolium scabrum + 
Scilla autumnalis ++
Hypochoeris radicata +1
Crepis capillaris +1
Senecio jacobaea +1
Hypericum perforatum +1
Agrostis cf stolonifera 11
Euphorbia portlandica +1
Sonchus asper i 
Luzula campestris 11
Aira caryophyllea + 
Carex caryophyllea  +
Ranunculus bulbosus  i
Jasione montana s.l.  i
Trifolium campestre  +

(1)  26 frondes en 2011 (hauteur maximale : 94 cm), 59 frondes en 2012 (hauteur maximale : 65 cm), 47 frondes en 2013 (hauteur maximale : 72 cm).

(2)  Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de 2013 (vivantes) et le second aux frondes mortes de 2012 présentes dans ce carré permanent en juin 2013. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.

Carré permanent n°3 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Dans le carré permanent n°3, la végétation est plus dense que l’année dernière comme en témoigne l’augmentation du recouvrement total de la végétation qui a de nouveau atteint sa valeur maximale en juin 2013.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 10 cm et la hauteur maximale de 26 cm en une année. La hausse de cette dernière valeur est due à la présence dans le carré permanent de pieds de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de taille plus élevée en juin 2013 qu’en juin 2012.

Evolution du nombre total de taxons

Dans le carré permanent n°3, le nombre total de taxons est passé de 31 en 2012 à 32 en 2013. Rappelons que ce nombre était de 19 en 2011 avant le fauchage.

Apparition de taxons

Quatre nouveaux taxons ont été observés ici en juin 2013 : la laîche printanière (Carex caryophyllea), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) et la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.). Les deux premiers taxons ont été observés en très faible quantité. Un seul pied de chacun des deux derniers taxons a été noté ici.

Disparition de taxons

Trois espèces qui étaient nouvelles ici en 2012 n’ont pas été revues en 2013. Il s’agit du trèfle scabre (Trifolium scabrum), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea) et du laiteron rude (Sonchus asper).

En 2012, les deux premières espèces avaient été observées en très faible quantité et la dernière n’était représentée que par un seul pied. Le laiteron rude (Sonchus asper) est une espèce nitrophile.

Les deux premières espèces sont annuelles alors que le laiteron rude (Sonchus asper) est considéré par certains auteurs comme annuel à bisannuel.

Taxons  ayant progressé

Onze espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°3 : l’oyat (Ammophila arenaria), le géranium sanguin (Geranium sanguineum), la vesce hérissée (Vicia hirsuta), le gaillet vrai (Galium cf verum), le silène penché (Silene nutans), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) et l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica).

En juin 2013, dans le carré permanent n°3, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’il ne l’était avant le fauchage avec exportation. Rappelons qu’il s’agit d’une espèce protégée.

L’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant cette intervention.

Taxons  ayant régressé

La comparaison des informations collectées en 2012 et 2013 montre que deux espèces ont régressé dans ce carré permanent : la vesce cultivée (Vicia sativa) et le géranium pourpre (Geranium purpureum). La première espèce a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance et la seconde de deux coefficients.

Remarques

En 2013, comme en 2012, l’oyat (Ammophila arenaria) est de taille plus faible dans le carré permanent et sa bande périphérique que dans les zones voisines qui n’ont pas été coupées en 2011.

Pour l’évolution de la fougère aigle (Pteridium aquilinum), nous formulons les mêmes remarques que pour le carré permanent n°1.

Synthèse

Dans le carré permanent n°3, la végétation s’est refermée mais reste moins haute qu’en  juin 2011 avant le fauchage avec exportation.

Ce carré permanent conserve une richesse floristique beaucoup plus élevée qu’avant cette intervention.

L’oyat (Ammophila arenaria) a progressé. En 2013, il est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant le fauchage.

Le fauchage avec exportation réalisé ici en septembre 2011 a été favorable au développement du géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, cette espèce patrimoniale est plus abondante qu’auparavant dans ce carré permanent. 

3.4. Carré permanent n° 4

Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré situé dans le secteur sud- ouest de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp) étaient ici dominantes et une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum) était en voie d’étouffement par le fourré.

Ce carré et une bande périphérique attenante de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011, le  produit issu de cette intervention a été exporté.

Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre 2012 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante de 2 mètres.

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre l’impact du débroussaillage sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Date  de réalisation du relevé10/06/201108/06/201205/06/2013
Surface : 3m x 3m   
Recouvrement total100%98%95%
Hauteur moyenne80 cm30 cm25 cm
Hauteur maximum1,50 m95 cm80 cm
    
Rubus sp432
Geranium sanguineum334
Pteridium aquilinum (1)332
Galium cf verum  (à l’état végétatif)111
Rubia peregrina311
Sanguisorba minor+++
Hedera helix211
Ligustrum vulgare+i+
Cytisus scoparius2 i
Festuca gr rubra+11
Brachypodium pinnatum+11
Ranunculus acrisi  
Dactylis glomerata+33
Carex arenaria+++
Poa pratensis ++
Euphorbia portlandica 1 
Stellaria media 1+
Luzula campestris ++
Crepis capillaris ++
Senecio jacobaea 11
Cardamine hirsuta 1+
Anagallis arvensis 1 
Sonchus oleraceus 1+
Fumaria capreolata + 
Sonchus asper 1+
Anthoxanthum odoratum +1
Senecio sylvaticus ++
Geranium purpureum + 
Silene nutans +1
Geranium molle i 
Elytrigia sp 11
Poa annua 1 
Lolium perenne + 
Arenaria serpyllifolia s.l. +i
Urtica dioica + 
Vicia sativa ++
Anthriscus sylvestris 11
Agrostis cf stolonifera + 
Hypochoeris radicata  +
Hyacinthoides non-scripta  i
Holcus lanatus  i
Scilla autumnalis  +
Cerastium fontanum  +
Aphanes inexspectata  +
Bromus gr hordeaceus  i
Rumex acetosella  i
Plantago coronopus  i
Plantago lanceolata  +

(1)  33 frondes en 2011 (hauteur maximale : 1,50 m), 58 frondes en 2012 (hauteur maximale : 62 cm), 36 frondes en 2013 (hauteur maximale : 62 cm).

Carré permanent n°4 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Malgré un second débroussaillage réalisé en automne 2012, le recouvrement total de la végétation n’a que très peu diminué au sein de ce carré permanent.

La hauteur moyenne de la végétation a diminué de 5 cm en  un an et la hauteur maximale de 15 cm. La baisse de cette dernière valeur est due à la présence de pieds de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de taille moins élevée en juin 2013 qu’en 2012 à la même époque.

Le renouvellement du débroussaillage en 2012 a permis de conserver ici une végétation nettement moins haute et moins dense qu’en juin 2011, bien que l’évolution du recouvrement total de la végétation ne le reflète pas.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°4 est passé de 36 en 2012 à 38 en 2013. Rappelons que le nombre initial observé en 2011 était seulement de 14.

Un nombre relativement élevé d’espèces nouvelles (10 nouveaux taxons) a été observé ici mais parallèlement presque autant d’espèces n’ont pas été revues en juin 2013 (9 taxons ont disparu).

Apparition de taxons

Dix nouveaux taxons sont apparus dans le carré permanent n°4 : la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), la scille d’automne (Scilla autumnalis), le céraiste commun (Cerastium fontanum), l’alchémille à petits fruits (Aphanes inexspectata), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus), la petite oseille (Rumex acetosella) et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus).

Les cinq premiers taxons ont été observés en très faible quantité et un pied seulement de chacun des cinq autres taxons a été recensé ici.

Un très jeune pied de genêt à balai (Cytisus scoparius) a été observé en juin 2013 dans ce carré permanent. Un gros pied avait été arraché en octobre 2011. Cette espèce n’avait pas été revue ici en  juin 2012.

L’ouverture du milieu résultant de ce second débroussaillage avec exportation a dû être favorable au développement de ces nouveaux taxons.

Disparition de taxons

Neuf espèces qui étaient nouvelles en juin 2012 n’ont pas été revues en juin 2013 dans le carré permanent n°4. Il s’agit de l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), du mouron des champs (Anagallis arvensis)du pâturin annuel (Poa annua)de la fumeterre grimpante (Fumaria capreolata)du géranium pourpre (Geranium purpureum), du ray-grass anglais (Lolium perenne), de l’ortie dioïque (Urtica dioica)de l’agrostide stolonifère (Agrostis cf stolonifera), du géranium mou (Geranium molle). Les trois premières espèces avaient été observées en faible quantité, les cinq suivantes en très faible quantité et un seul pied de géranium mou (Geranium molle) avait été noté ici.

Parmi ces neuf espèces, certaines sont plutôt nitrophiles (taxons en gras dans le texte ci-dessus). L’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica) est exclusivement liée au littoral.

L’intervention réalisée ici en octobre 2012 doit probablement être à l’origine de la disparition de certaines de ces espèces.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des informations recueillies en 2012 et 2013 montre que quatre espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : le géranium sanguin (Geranium sanguineum), le troène commun (Ligustrum vulgare), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et le silène penché (Silene nutans).

Les débroussaillages avec exportation réalisés ici en 2011 et 2012 ont été favorables au développement d’une espèce protégée, le géranium sanguin (Geranium sanguineum). En 2013, il est plus abondant qu’auparavant.

Taxons  ayant régressé

Sept taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°4 : la fougère aigle (Pteridium aquilinum), les ronces (Rubus sp), le mouron des oiseaux (Stellaria media), la cardamine hirsute (Cardamine hirsuta), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le laiteron rude (Sonchus asper) et la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s.l.).

Le renouvellement du débroussaillage a encore permis de faire régresser les ronces (Rubus sp).

La régression de la fougère aigle ici (Pteridium aquilinum) est surprenante. Etant donné que le débroussaillage a été réalisé fin octobre, il a donc en principe du être sans effet voire quasiment sans effet  direct sur cette espèce.

Synthèse

Le renouvellement du débroussaillage avec exportation en 2012 a permis de conserver une végétation nettement moins haute et moins dense qu’en juin 2011. Il a permis de faire régresser les ronces.

La diversité floristique de ce carré permanent a légèrement augmenté en 2013. L’apparition de 10 nouveaux taxons est contrebalancée par la disparition de 9 taxons. Le nombre total de taxons est 2,7 fois plus élevé qu’en 2011.

En 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’auparavant. Les débroussaillages avec exportation réalisés ici en 2011 et 2012 ont donc été favorables au développement de cette espèce patrimoniale.

3.5. Carré permanent n° 5

Le carré permanent n°5 a été implanté en juin 2012 au sein d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum) située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en région Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Ile de Chausey serait la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009).

Ce carré et une bande périphérique de 2 x 10 mètres ont été fauchés fin octobre 2012. L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée à suivre l’impact de la gestion mise en œuvre sur le trèfle raide (Trifolium strictum).

Date  de réalisation du relevé06/06/201206/06/2013
Surface : 4m x 2m  
Recouvrement total99%100%
Hauteur moyenne7 cm15 cm
Hauteur maximum55 cm98 cm
   
Trifolium strictum (1)21
Dactylis glomerata22
Plantago lanceolata22
Sanguisorba minor22
Galium cf verum (à l’état végétatif)22
Trifolium striatum21
Trisetum flavescens11
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif)22
Lolium perenne11
Lotus corniculatus11
Rumex acetosella11
Hypochoeris radicata11
Senecio jacobaea11
Trifolium dubium++
Convolvulus arvensis11
Vicia sativa1+
Rosa pimpinellifolia11
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus11
Poa pratensis++
Geranium molle++
Scilla autumnalis11
Trifolium scabrum+ 
Crepis capillaris12
Anthoxanthum odoratum12
Brachypodium pinnatum22
Festuca gr rubra11
Luzula campestris+1
Ranunculus bulbosus++
Veronica chamaedrys11
Vicia hirsuta++
Cuscuta epithymum+ 
Trifolium campestre+ 
Trifolium glomeratumi 
Veronica arvensis+ 
Medicago minima1 
Geranium purpureumi 
Bromus gr hordeaceusi 
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados+ 
Aphanes inexspectata+ 
Plantago coronopusi 

(1)  71 tiges en 2013. En 2012, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas pu être compté car ce trèfle formait alors une population abondante et dense. Le comptage, par ailleurs trop long, aurait risqué d’endommager les trèfles qui étaient imbriqués les uns dans les autres.

Carré permanent n°5 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Malgré le fauchage réalisé en octobre 2012, le recouvrement total de la végétation a très légèrement augmenté, il a atteint sa valeur maximale en juin 2013.

La hauteur moyenne de la végétation a progressé de 8 cm en un an et la hauteur maximale de 43 cm. La hausse de cette dernière valeur est liée à la présence d’un pied de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus) de plus grande taille en juin 2013 qu’en juin 2012.

Evolution du nombre total de taxons

La diversité floristique de ce carré permanent a diminué, le nombre total de taxons est passé de 40 en 2012 à 29 en 2013. Malgré cette baisse importante, le carré permanent n°5 conserve encore une diversité floristique élevée.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été recensée dans ce carré permanent en 2013.

Disparition de taxons

Onze taxons observés ici en 2012 n’ont pas été revus en 2013 : la luzerne naine (Medicago minima), le trèfle scabre (Trifolium scabrum), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la véronique des champs (Veronica arvensis), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s.l.), l’alchémille à petits fruits (Aphanes inexspectata), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le géranium pourpre (Geranium purpureum), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus) et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus).

Le premier taxon avait été observé en faible quantité, les six suivants en très faible quantité et les quatre derniers n’étaient représentés que par un individu chacun.

La végétation étant nettement plus haute en juin 2013 qu’en juin 2012, il est possible que le milieu soit moins favorable à ces espèces qui se développent habituellement, pour la plupart d’entre elles, dans des milieux ras.

Le géranium pourpre (Geranium purpureum) est considéré comme annuel à bisannuel par certains auteurs et le plantain corne de cerf (Plantago coronopus) comme annuel, bisannuel, ou vivace. Les neuf autres taxons sont annuels.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des données recueillies en juin 2012 et 2013 montre que trois espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent. Il s’agit du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et de la luzule des champs (Luzula campestris).

Taxons  ayant régressé

Trois espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°5 : le trèfle raide (Trifolium strictum), le trèfle strié (Trifolium striatum) et la vesce cultivée (Vicia sativa).

Synthèse

Dans ce carré permanent, malgré le fauchage réalisé en octobre 2012, le trèfle raide est moins abondant et un certain nombre d’annuelles observées en juin 2012 n’ont pas été revues.

La végétation étant nettement plus haute en juin 2013 qu’en juin 2012, il est possible que le milieu soit devenu moins favorable à un certain nombre d’espèces.

Malgré une baisse importante du nombre total de taxons, la diversité floristique reste élevée dans ce carré permanent.

Le suivi ultérieur de ce carré permanent nous renseignera sur la dynamique du trèfle raide (Trifolium strictum) et sur la gestion la plus favorable à mettre en œuvre ici en vue de sa conservation.

3.6. Carré permanent n°6

Ce carré permanent a été installé en juin 2012 au sein de la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 lors de la création du lagunage. Ce carré comporte deux espèces protégées en Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces en mélange. L’étude de ce carré au fil des années est destinée au suivi de la dynamique des ces deux espèces protégées.

Date  de réalisation du relevé05/06/201205/06/2013
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total95%98%
Hauteur moyenne13 cm10 cm
Hauteur maximum82 cm57 cm
   
Trifolium bocconei  (1)11
Trifolium strictum  (2)11
Anthoxanthum odoratum23
Vulpia bromoides22
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif)22
Trifolium arvense32
Anagallis arvensis2 
Ornithopus perpusillus22
Plantago coronopus32
Bryophytes43
Trifolium campestre11
Hypochoeris radicata11
Trifolium glomeratum22
Bromus gr hordeaceus1+
Rumex acetosella11
Plantago lanceolata11
Lotus cf subbiflorus (3)1+
Dactylis glomerata11
Trifolium striatum1+
Vicia sativa+ 
Trifolium dubium11
Erodium cicutarium+ 
Aira caryophyllea++
Trifolium scabrum++
Geranium mollei 
Crepis capillaris+1
Poa pratensisi+
Centaurium sp (rosettes)+1
Lotus angustissimus (4)i?
Vicia lathyroides++
Trifolium subterraneum 1
Trifolium micranthum +
Holcus lanatus +
Trifolium repens +

(1)  Trifolium bocconei : 86 pieds en 2012, 126 en 2013.

(2)  Trifolium strictum : 11 pieds en 2012, 10 en 2013.

(3)  Absence de fruits formés en 2013.

(4)  Lors de la réalisation du relevé en 2012, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus subbiflorus de Lotus angustissimus. Il est possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée. Absence de fruits formés en 2013.

Carré permanent n°6 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a légèrement augmenté, il n’a pas encore tout à fait atteint sa valeur maximale.

La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 3 cm et la hauteur maximale de 27 cm. En 2013, cette dernière valeur est liée à la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°6 est de 30 en 2012 comme en 2013.

Cette stabilité n’est qu’apparente car en 2013, quatre nouveaux taxons ont été recensés ici alors que quatre autres n’ont pas été revus.

Apparition de taxons

En 2013, quatre nouvelles espèces ont été observées dans le carré permanent n°6 : le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), le trèfle filiforme (Trifolium micranthum), le trèfle rampant (Trifolium repens) et  la houlque laineuse (Holcus lanatus).

Le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum) a été observé en faible quantité et les trois autres espèces en très faible quantité.

Disparition de taxons

Quatre annuelles observées ici en 2012 n’ont pas été revues : la vesce cultivée (Vicia sativa), l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium), le mouron des champs (Anagallis tenella) et le géranium mou (Geranium molle).

Les deux premières espèces étaient présentes en très faible quantité et la dernière espèce n’était représentée que par un seul pied.

Quant au mouron des champs (Anagallis tenella), il était pourtant assez bien implanté dans ce carré permanent en 2012 puisqu’il il était doté du coefficient 2 (recouvrement compris entre 5 et 25 %)

Taxons  ayant progressé

Quatre espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le pâturin des prés (Poa pratensis) et l’érythrée (Centaurium sp.).

Bien que cela ne se traduise pas au niveau du coefficient d’abondance-dominance, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a cependant progressé dans le carré permanent n°6, puisqu’il est passé de 86 pieds  en 2012 à 126 pieds en 2013.

Taxons  ayant régressé

La comparaison des données recueillies en 2012 et 2013 montre que six taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le trèfle des champs (Trifolium arvense), le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), les Bryophytes, le brome mou (Bromus gr hordeaceus), le lotier hispide (Lotus subbiflorus) et le trèfle strié (Trifolium striatum).

Remarque

Le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) n’avaient pas été revus dans cette prairie en juin 2010 et 2011, en raison de la sécheresse alors que des individus chétifs mais fertiles de trèfle raide (Trifolium strictum)  avaient été observés dans le secteur du carré n°5.

Synthèse

La richesse floristique de ce carré permanent est élevée.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a progressé dans ce carré permanent, il est passé de 86 pieds en 2012 à 126 pieds en 2013.

Le nombre de pieds de trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 11 pieds en 2012 à 10 pieds en 2013.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) était  globalement plus abondant dans cette prairie (zone décapée en 2006) en 2009 qu’en 2012 et 2013.

En 2009, la végétation de cette zone décapée en 2006 était plus rase et beaucoup plus clairsemée et comportait de nombreuses zones dénudées.

Un fauchage de cette prairie avec exportation du produit de la fauche est donc souhaitable (voir les préconisations de gestion formulées page 38).

En 2012, dans cette prairie, nous avions constaté qu’un certain nombre d’infrutescences de trèfle raide (Trifolium strictum) avaient été coupées par les faisans, ce qui a dû diminuer la quantité de graines produites. Il convient toutefois de remarquer que l’importance de la consommation de cette espèce par les faisans n’est pas connue actuellement.

3.7. Carré permanent n° 7

Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté dans la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation était un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum).

En juin 2012, ce carré ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ainsi que quelques pieds de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) également protégé en Basse-Normandie mais cependant bien implanté à Chausey.

La mise à nu du sol de ce carré permanent avait pour but de favoriser notamment, le développement de ces deux annuelles protégées inféodées aux milieux ouverts.

Dans ce carré et une bande périphérique de 10 cm, nous avions donc préconisé la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre car elle contenait le stock de graines. Nous avions conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines.

Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.

Le relevé réalisé en juin 2012 constitue l’état initial avant intervention. Le suivi diachronique de ce carré permanent est destiné à évaluer notamment l’impact de ce décapage sur le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.).

Date  de réalisation du relevé07/06/201204/06/2013
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total98%70%
Hauteur moyenne20 cm5 cm
Hauteur maximum60 cm35 cm
   
Agrostis cf stolonifera41
Anthoxanthum odoratum21
Trifolium arvense22
Bromus gr hordeaceus11
Vulpia bromoides22
Plantago coronopus21
Hypochoeris radicata1+
Erodium cicutarium11
Lotus cf subbiflorus (1)12
Rumex acetosella11
Plantago lanceolata11
Trifolium campestre11
Silene latifolia subsp alba+ 
Anagallis arvensis12
Bryophytes4 
Ornithopus perpusillus12
Trifolium dubium++
Aira caryophyllea+1
Dactylis glomerata+ 
Trifolium striatum11
Trifolium glomeratum13
Vicia lathyroidesi+
Trifolium subterraneum11
Arenaria serpyllifolia s.l.++
Centaurium sp  (rosettes)+ 
Bromus diandrus subsp diandrusi 
Trifolium bocconei  (2)+1
Polycarpon tetraphyllum s.l.  (3)+1
Geranium mollei 
Trifolium scabrum++
Trifolium micranthum +
Sagina apetala +
Juncus bufonius s.l. +

(1)  Absence de fruits formés en 2013.
(2)  Trifolium bocconei : 4 pieds en 2012, 11 en 2013.
(3)  Polycarpon tetraphyllum s.l. : 7 pieds en 2012, 47 en 2013

Carré permanent n°7 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La végétation a déjà fortement recolonisé le carré permanent n°7, comme le montre la valeur relativement élevée du recouvrement total de la végétation en juin 2013.

La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 15 cm et la hauteur maximale de 25 cm. La végétation qui a recolonisé le carré permanent n°7 est clairsemée et plus basse. 

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°7 a légèrement diminué après le décapage, il est passé de 30 taxons en juin  2012 à 27 taxons en juin 2013.

Apparition de taxons

Après le décapage, trois espèces nouvelles ont été observées en très faible quantité dans ce carré permanent : le trèfle filiforme (Trifolium cf micranthum), la sagine apétale (Sagina apetala) et le jonc des crapauds (Juncus bufonius s.l.). Ces trois espèces sont annuelles.

Disparition de taxons

Six taxons présents ici en juin 2012 n’ont pas recolonisé ce carré permanent décapé : les Bryophytes, le compagnon blanc (Silene alba), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), l’érythrée (Centaurium sp), le brome à deux étamines (Bromus diandrus subsp diandrus) et le géranium mou (Geranium molle). Ces deux derniers taxons sont nitrophiles.

Les Bryophytes étaient très abondantes dans le carré permanent n°7 avant le décapage, les trois  taxons  suivants  avaient  été  observés  en  très faible  quantité  et  les  deux derniers n’étaient représentés que par un pied chacun.

Taxons  ayant progressé

Huit taxons ont été favorisés par le décapage. En 2013, ils sont plus abondants qu’auparavant. Ces huit taxons sont annuels. Il s’agit du trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), du lotier hispide (Lotus cf subbiflorus), du mouron des champs (Anagallis arvensis), du pied d’oiseau délicat (Ornithopus perpusillus), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), du polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) et de la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides).

Le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum) a progressé de deux coefficients d’abondance dominance et  les  six autres taxons d’un coefficient.

Le décapage a été favorable au développement de deux taxons protégés : le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). Ce dernier est passé de 7 pieds en 2012 à 47 pieds en 2013 et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), de 4 pieds en 2012 à 11 pieds en 2013.

Taxons  ayant régressé

Quatre espèces ayant recolonisé le carré permanent n°7 sont moins abondantes qu’avant. Il s’agit de l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), de la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) et du plantain corne de cerf (Plantago coronopus).

Les trois premières espèces sont vivaces. Le plantain corne de cerf (Plantago coronopus) est considéré par certains auteurs comme annuel, bisannuel ou vivace.

L’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) a régressé de trois coefficients d’abondance dominance et les autres espèces d’un seul coefficient.

Synthèse

Le carré permanent n°7, au sol mis à nu en septembre 2012, a été déjà fortement recolonisé par la végétation. Cette dernière est cependant clairsemée et moins haute qu’avant le décapage.

La recolonisation a été  faite par les espèces végétales qui étaient déjà présentes ici avant le décapage. Toutefois, quelques espèces n’ont pas recolonisé ce carré permanent. Très peu d’espèces nouvelles sont apparues ici, ce qui est relativement surprenant.

La mise à nu du sol a été favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) dont les effectifs sont plus élevés en 2013.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas été observé ici après le décapage alors qu’on pouvait s’attendre à son éventuelle apparition.

3.8. Carré permanent n° 8

Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) était dense.

L’archipel de Chausey constitue la seule localité de Basse-Normandie où la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est connue.

La végétation de ce carré et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.

Le suivi de ce carré au fil du temps a pour but de nous renseigner, notamment sur l’impact de la gestion pratiquée sur la dynamique de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

Date  de réalisation du relevé06/06/201204/06/2013
Surface : 2m x 4m  
Recouvrement total100%60%
Hauteur moyenne30 cm7 cm
Hauteur maximum70 cm60 cm
   
Ammophila arenaria32
Rosa pimpinellifolia43
Lotus corniculatus11
Lathyrus sphaericus1+
Hypochoeris radicata32
Silene nutans21
Jasione montana s.l.+ 
Plantago lanceolata++
Koeleria albescens11
Vicia sativa++
Festuca gr rubra11
Brachypodium pinnatum11
Anthoxanthum odoratum11
Galium cf verum (à l’état végétatif)12
Polypodium interjectum1+
Petroselinum crispum11
Sanguisorba minor11
Geranium purpureum+ 
Crepis capillaris++
Iris foetidissima++
Carex arenaria++
Avenula pubescens12
Rubia peregrina+1
Vicia hirsuta+ 
Elytrigia sp+1
Aira caryophylleai+
Luzula campestris+1
Leontodon saxatilis 1
Taraxacum sp +
Dactylis glomerata +
Calystegia soldanella +
Poa pratensis +
Trifolium campestre +

(1)  Lathyrus sphaericus : 91 tiges en 2012, 25 tiges en 2013.

Carré permanent n°8 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a baissé de 40 % suite au fauchage du carré permanent, en raison notamment de l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des ans.

La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 23 cm et la hauteur maximale de 10 cm. Il s’agit là aussi de la conséquence directe du fauchage réalisé en octobre 2012.

Grâce au fauchage avec exportation réalisé en octobre 2012, la végétation de ce carré permanent est clairsemée et basse, des zones de sol nu sont présentes.

Evolution du nombre total de taxons

La diversité floristique de ce carré permanent a augmenté grâce à l’intervention réalisée ici en octobre 2012. Le nombre total de taxons est passé de 27 en juin 2012 à 30 en juin 2013

Apparition de taxons

Six nouveaux taxons ont été observés en 2013 dans le carré permanent n°8 : le liondent faux pissenlit (Leontodon saxatilis), le pissenlit (Taraxacum sp), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le liseron soldanelle (Calystegia soldanella), le pâturin des prés (Poa pratensis) et le trèfle champêtre (Trifolium campestre).

Le liondent faux pissenlit (Leontodon saxatilis) a été observé en faible quantité et les cinq autres taxons en très faible quantité. Le liseron soldanelle (Calystegia soldanella) est une espèce habituellement inféodée à la dune mobile.

L’ouverture du milieu résultant du fauchage avec exportation a permis l’apparition de ces taxons.

Disparition de taxons

Trois taxons observés en très faible quantité en juin 2012 n’ont pas été revus ici en juin 2013 : la jasione des montagnes (Jasione montana s.l.), le géranium pourpre (Geranium purpureum) et la vesce hérissée (Vicia hirsuta).

Taxons ayant progressé

Dans le carré permanent n°8, six taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le gaillet vrai (Galium cf verum), l’avoine pubescente (Avenula pubescens), la garance voyageuse (Rubia peregrina), le chiendent (Elytrigia sp), la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), la luzule des champs (Luzula campestris).

La canche caryophyllée (Aira caryophyllea) est annuelle alors que les cinq autres taxons sont vivaces.

L’espace libéré par le fauchage avec exportation a probablement favorisé le développement de ces vivaces. Elles ont été coupées dans un premier temps mais, ensuite, elles ont dû profiter de l’ouverture du milieu et repousser davantage.

La présence de secteurs dénudés a dû favoriser, notamment, la germination des graines de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea).

Taxons  ayant régressé

Six espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : l’oyat (Ammophila arenaria), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le silène penché (Silene nutans), le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum), la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est passée de 91 tiges en juin 2012 à 25 tiges en juin 2013. Cette dernière espèce est annuelle alors que les cinq autres sont vivaces.

La régression des ces six espèces semble liée à l’intervention réalisée ici en octobre 2012.

Il convient de remarquer que la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est présente dans d’autres secteurs de la dune où la végétation est dense, ce qui est vraiment très surprenant pour une espèce annuelle.

Synthèse

En raison notamment de l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des ans, le fauchage avec exportation réalisé en octobre 2012 a permis une très nette ouverture du milieu.

La végétation de ce carré permanent est clairsemée et beaucoup plus basse. Des secteurs de sol nu sont présents.

La diversité floristique de ce carré permanent a augmenté. L’ouverture du milieu due à l’intervention de l’automne 2012 a permis l’apparition de nouvelles espèces.

La gesse sphérique a régressé ici, on peut cependant s’attendre à sa progression ultérieure du fait que le milieu est plus ouvert et donc potentiellement davantage favorable à la germination de ses graines.

3.9. Carré permanent n° 9

Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud du Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus). Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudé, probablement par les oiseaux.

Etant donné que le milieu était en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré, la végétation du carré a été coupée puis exportée début février 2013.

L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée notamment à l’évaluation de l’impact de la gestion mise en œuvre sur  la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

Date  de réalisation du relevé07/06/201204/06/2013
Surface : 3m x 5m  
Recouvrement total60%40%
Hauteur moyenne30 cm20 cm
Hauteur maximum102 cm87 cm
   
Dactylis glomerata32
Rubus sp22
Hedera helix22
Elytrigia cf atherica21
Plantago coronopus11
Umbilicus rupestris11
Trifolium arvense11
Lathyrus sphaericus11
Galium mollugo11
Geranium rotundifolium11
Orobanche hederae+ 
Geranium purpureum+1
Bromus gr hordeaceus+1
Scilla autumnalis+1
Agrostis cf stolonifera11
Vicia hirsuta+1
Cerastium diffusum+1
Sonchus oleraceusi1
Hyacinthoides non-scripta+1
Vicia sativa+1
Stellaria media++
Allium vineale+1
Beta vulgaris subsp. maritimai+
Anthriscus sylvestris i

(1)  Lathyrus sphaericus : 22 tiges en 2012, 61 tiges en 2013.

Carré permanent n°9 en juin 2013
Comparaison des données recueillies en 2012 et 2013
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Les interventions du mois de février ont permis une réouverture du milieu comme en témoigne la baisse sensible du recouvrement total de la végétation.

La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 10 cm et la hauteur maximale de 15 cm. Grâce au fauchage/débroussaillage avec exportation, la végétation de ce carré permanent est moins dense et moins haute.

Evolution du nombre total de taxons

En juin 2012 et 2013, le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent est de 23.

Apparition de taxons

Une seule espèce est apparue ici suite aux interventions du mois de février. Il s’agit de l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris) représenté par un seul pied de faible taille.

Disparition de taxons

L’orobanche du lierre (Orobanche hederae), qui avait été observée en très faible quantité en juin 2012 dans le carré permanent n°9, n’a pas été revue en juin 2013.

Taxons ayant progressé

Dix espèces ont progressé au sein de ce carré permanent : le géranium pourpre (Geranium purpureum), le brome mou (Bromus gr hordeaceus), la scille d’automne (Scilla autumnalis), la vesce hérissée (Vicia hirsuta), le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), la vesce cultivée (Vicia sativa), l’ail des vignes (Allium vineale), la betterave maritime (Beta vulgaris subsp. maritima) et le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus).

La dernière espèce a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les neuf autres d’un seul coefficient.

Bien que cela ne se traduise pas au niveau du coefficient d’abondance-dominance, la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a progressé au sein du carré permanent n°9 puisqu’elle est passée de 22 tiges en 2012 à 61 tiges en 2013.

En 2013, comme en 2012, la gesse sphérique est cantonnée dans le même secteur du carré permanent. On aurait pu s’attendre à ce qu’elle se répande dans d’autres zones du carré, mais cela n’a pas été le cas.

L’ouverture du milieu résultant du fauchage/débroussaillage avec exportation a dû être favorable au développement d’un certain nombre de ces espèces.

Taxons  ayant régressé

Deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans ce carré permanent : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et le chiendent du littoral (Elytrigia cf atherica).

Ici, la régression de ces deux espèces est la conséquence directe du fauchage réalisé en février.

Synthèse

Grâce  au  fauchage/débroussaillage  avec  exportation,  la  végétation  est  ici  moins dense et un peu moins haute qu’avant.

Une seule espèce nouvelle est apparue dans ce carré permanent après l’intervention de février 2013.

La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a progressé au sein de ce carré permanent. L’ouverture du milieu résultant du fauchage/débroussaillage avec évacuation a dû lui être favorable ici. Toutefois, elle reste cantonnée dans le même secteur du carré permanent.

3.10. Observations diverses

Des  petites  populations  de  trèfle  raide  (Trifolium  strictum),  situées  en  bordure d’affleurements rocheux, vers l’Anse aux Chevaux et la Pointe de Bretagne, avaient été cartographiées en 2009.  Elles ont été revues en 2012 et 2013 mais le trèfle raide (Trifolium strictum) y était cependant moins abondant en 2013.

Un nombre de pieds de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) estimé à environ 200 a été observé en 2013 sur le Grand Romont, dans un secteur de l’île situé au nord du carré permanent n°9, alors que deux pieds seulement avaient été observés en 2010. Dans cette zone, la végétation est pourtant dense mais pas très haute. Cette espèce semble donc pouvoir aussi se développer dans une végétation dense, ce qui est  très surprenant pour une espèce annuelle.

Onze pieds d’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) ont été observés sur la dune de Port Marie. Un seul pied avait été observé en 2009.

Une petite population de jonc piquant (Juncus acutus) est présente sur le Grand Romont, au sud-ouest de l’île.

3.11. Synthèse générale

Dans les carrés permanents 1 et 2 fauchés/débroussaillés en septembre 2011, l’oyat (Ammophila arenaria) demeure moins dense qu’il ne l’était initialement en raison, notamment, de l’élimination des vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des années. Dans le carré permanent n°3, l’oyat (Ammophila arenaria) a déjà atteint le même recouvrement qu’en 2011 avant les interventions.

Dans les carrés permanents n°1, 2 et 3 la végétation s’est refermée mais demeure cependant moins haute qu’en juin 2011 avant le fauchage/débroussaillage avec exportation. Ces carrés permanents conservent une richesse floristique plus élevée qu’avant les interventions.

Aucune intervention ciblée sur la fougère aigle (Pteridium aquilinum) n’est envisagée pour le moment. Il est préférable de continuer à observer son évolution par l’intermédiaire d’une nouvelle étude des carrés permanents.

Dans le carré permanent n°1, l’œillet de France (Dianthus gallicus) est encore, pour le moment, moins abondant qu’avant le fauchage avec exportation.

Dans les carrés permanents 2, 3 et 4, l’impact des interventions sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est très satisfaisant puisqu’il est plus abondant qu’initialement.

Dans le carré permanent n°6, le trèfle raide (Trifolium strictum) est presque aussi abondant qu’en 2012. Dans le carré permanent n°5, il est nettement moins présent qu’en 2012, malgré le fauchage.

Dans la prairie située au nord de Château Renault, le trèfle raide (Trifolium strictum) était globalement plus abondant en 2009 qu’en 2012 et 2013. Rappelons qu’il n’avait pas été revu dans cette prairie en juin 2010 et 2011, en raison de la sécheresse. Dans cette  prairie,  il  a  été  constaté  qu’il  pouvait  être  consommé  par  les  faisans. L’importance   de   la   consommation   du   trèfle   raide   (Trifolium strictum)   par ces gallinacés est toutefois inconnue.

Dans le carré permanent n°7 décapé en septembre 2012, les pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). sont plus nombreux en 2013. Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a progressé aussi dans le carré permanent n°6.

Après le fauchage/débroussaillage avec exportation, les effectifs de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont diminué dans le carré permanent n°8 alors qu’ils ont augmenté dans le carré permanent n°9.

Actuellement, il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions sur la dynamique d’un certain nombre d’espèces, un suivi ultérieur des carrés permanents s’avère nécessaire.

3.12. Préconisations de gestion

Nous intégrons ici les préconisations de gestion qui ont été formulées en juin 2013, quelques précisions ont toutefois été rajoutées. Les préconisations concernant l’ail triquètre (Allium triquetrum) ont  été modifiées.

Interventions à réaliser en 2013 concernant les carrés permanents et certaines espèces patrimoniales
Carrés permanents n°1, 2, 3 et 8

Pas d’intervention en 2013 car l’impact du fauchage/débroussaillage avec exportation est satisfaisant pour le moment.

Carré permanent n°4 et fourré attenant

Etant donné que les ronces (Rubus sp) risquent de se développer de nouveau assez vite, il est souhaitable d’effectuer la même intervention qu’en 2011 et 2012, c’est-à-dire un fauchage/débroussaillage du carré permanent et d’une bande de trois mètres autour du carré avec exportation du produit issu de cette intervention. Il est préférable d’installer un fil afin que cette zone ne soit pas utilisée comme WC par les touristes.

D’autre part, étant donné que le fourré contigu au carré permanent n°4 contient du géranium sanguin (Geranium sanguineum) en train de se faire étouffer, il est souhaitable de rogner ce fourré sur une largeur de deux mètres.

Période d’intervention : septembre à décembre 2013.

Carré permanent n°5

Le carré permanent n°5 et une bande de 2 m x 10 m située dans le prolongement du carré sont à faucher durant la deuxième quinzaine de juillet.

Période de réalisation du fauchage : deuxième quinzaine de juillet.

Carrés permanents n° 6 et 7 et partie sèche de la prairie sous le château

Dans la partie sèche de la prairie située au nord de Château Renault (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), la végétation est relativement dense cette année. Il est souhaitable de réaliser un fauchage avec exportation du produit issu de ce fauchage dans toute la partie sèche de la prairie (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), carrés permanents inclus.

Pas d’intervention spécifique dans les carrés permanents mais le fauchage des carrés  doit être effectué en même temps que toute la partie sèche de la prairie.

Période de réalisation du fauchage avec exportation : deuxième quinzaine de juillet.

Carré permanent n°9

En raison notamment de la présence de ronces, il est souhaitable de procéder à un nouveau fauchage/débroussaillage du carré permanent n°9 et d’une bande de trois mètres autour du carré avec exportation du produit issu de cette intervention qui pourra être déposé sur un fourré de ronces.

Période d’intervention : septembre 2013 à janvier 2014.

Interventions concernant la cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale)

Un pied de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), espèce de la liste rouge du massif Armoricain, a été revu en 2013, en bordure de la barrière délimitant la propriété de la SCI, en face du presbytère (même localisation qu’en 2009, voir la cartographie du rapport de 2009). Prévoir un fauchage sur un rayon de trois mètres autour de la plante afin qu’elle puisse se ressemer plus facilement.

Période d’intervention : un fauchage en juin, en juillet et en septembre.

Préconisations concernant la jusquiame noire (Hyosciamus niger)

Le décapage de la base de la digue des Blainvillais ouest, réalisé cet hiver par Arnaud ANTOINE, a permis la germination de graines de jusquiame noire (Hyosciamus niger). Une quinzaine de pieds (plantules et très jeunes rosettes) ont été observés début juin 2013 à la base de cette digue.

Il conviendra de veiller à ne pas couper cette espèce. Il est souhaitable de préserver également le très jeune pied de chardon marie (Silybum marianum) (feuillage marbré de blanc) qui a poussé également dans la zone décapée. Ne pas semer de ray-grass ou de gazon dans ce secteur car les plantes issues de ces semis entreraient en compétition avec ces espèces à préserver.

Interventions concernant des espèces potentiellement envahissantes
Le sporobole tenace (Sporobolus indicus)

Cette espèce américaine considérée actuellement comme une invasive potentielle en Basse-Normandie, est bien implantée notamment en bordure du chemin entre la ferme et la plaine. Certaines touffes ne sont pas coupées là où la machine ne peut passer. En complément, il convient de prévoir de les couper à la débroussailleuse, ceci afin d’empêcher, notamment, la production de graines.

L’ail triquètre (Allium triquetrum)

Cette espèce est actuellement considérée comme invasive avérée en Bretagne. Une petite population se situe en bordure de sous-bois, près du départ du chemin conduisant à Château Renault.

Etant  donné  que  l’ail  triquètre  n’occupe  qu’une  faible  surface,  il  serait  souhaitable  de l’éliminer par bâchage. Il s’agit de recouvrir toute la populationdont les feuilles auront été préalablement coupées au ras du sol, par deux solides bâches (en tissé) superposées, en veillant à ce que toutes les feuilles d’ail triquètre soient recouvertes. Il convient   donc de bien vérifier qu’aucune feuille ne reste en dehors de la surface bâchée. Pour éviter qu’en réaction la plante ne produise des pousses en dehors de la double bâche, il convient de prévoir une marge de sécurité en bâchant une surface d’au moins 30 cm tout autour de la population d’ail triquètreIl est souhaitable d’enterrer ou de fixer les bords des bâches pour qu’elles ne se soulèvent pas avec le vent. La double bâche devra rester en place plusieurs années.

A défaut de bâcher, chaque année, il conviendra de couper toute la population d’ail triquètre au ras du sol, dès la sortie des feuilles et de couper toutes les repousses régulièrement (tous les mois) pour l’affaiblir peu à peu. Il est très important de l’empêcher de fleurir et de produire des graines.

Le Solanum ornemental

Un Solanum ornemental planté à la ferme sous le pigeonnier a tendance à se ressemer. Arnaud ANTOINE a observé plusieurs jeunes pieds çà et là sur la Grande Ile : un pied sous Château Renault, un pied à côté de la mare vers le tombolo et plusieurs pieds sur la partie publique de l’île. Il est possible que la dissémination des graines s’effectue par l’intermédiaire des oiseaux.

Pour éviter tout risque d’invasion de l’île par cette espèce exotique, il est souhaitable de procéder rapidement à son élimination dans tous les secteurs où elle a été plantée et aussi de veiller à arracher tous les nouveaux pieds qui apparaissent çà et là.

La ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus)

Contrairement aux trois espèces citées ci-dessus, la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus) est indigène mais elle semble prendre de l’ampleur chaque année sur la Grande Ile.

Il pourrait être tenté d’essayer de la contenir dans certains secteurs, par exemple sur le tombolo. Les rosettes pourraient être tranchées sous le collet à l’aide d’un outil constitué d’un manche  équipé  d’une  lame  tranchante. Ces  interventions  peuvent  être  réalisées  toute l’année y compris en hiver. En complément, il pourrait aussi être envisagé de faucher ces plantes avant  la fructification pour les empêcher de produire des graines.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

COSTE H. – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Librairie scientifique et technique Albert Blanchard.

CHICOUENE D. Communications personnelles.

FOURNIER P., 1936 – Les quatre Flores de la France. Editions Le Chevalier.

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FORTUNE  C.,  avec  la  participation  de  PALLARD  C.,  2011  –  Etude  de  la  dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.

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5. Annexes

Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :

Nom scientifiqueNom françaisFamille
Achillea millefoliumAchillée millefeuilleAsteracée
Aira caryophylleaCanche caryophylléePoacée
Agrostis stoloniferaAgrostide stolonifèrePoacée
Allium vinealeAil des vignesLiliacées
Ammophila arenariaOyatPoacée
Anagallis arvensisMouron des champsPrimulacée
Anthoxanthum odoratumFlouve odorantePoacée
Anthriscus sylvestrisAnthrisque des boisApiacée
Aphanes inexspectataAlchémille à petits fruitsRosacée
Arenaria serpyllifolia s.l.Sabline à feuilles de serpoletCaryophyllacée
Arenaria serpyllifolia subsp leptocladosSabline à rameaux finsCaryophyllacée
Avenula pubescensAvoine pubescentePoacée
Beta vulgaris subsp. maritimaBetterave maritimeChénopodiacée
Bromus diandrus subsp. diandrusBrome à deux étaminesPoacée
Bromus gr hordeaceusBrome mouPoacée
Brachypodium pinnatumBrachypode pennéPoacée
Calystegia soldanellaLiseron soldanelleConvolvulacée
Cardamine hirsutaCardamine hirsuteBrassicacée
Carex arenariaLaîche des sablesCyperacée
Carex caryophylleaLaîche printanièreCyperacée
Cerastium diffusumCéraiste à quatre étaminesCaryophyllacée
Cerastium fontanumCéraiste communCaryophyllacée
Convolvulus arvensisLiseron des champsConvolvulacée
Crepis capillarisCrépis verdâtreAsteracée
Cuscuta epithymumCuscute du thymCuscutacée
Cytisus scopariusGenêt à balaiFabacée
Dactylis glomerataDactyle aggloméréPoacée
Dianthus gallicusŒillet de FranceCaryophyllacée
Erodium cicutariumErodium à feuilles de cigüeGéraniacée
Elytrigia cf athericaChiendent du littoralPoacée
Euphorbia portlandicaEuphorbe de PortlandEuphorbiacée
Festuca gr rubraFétuque rougePoacée
Fumaria capreolataFumeterre grimpanteFumariacée
Galium mollugoGaillet mouRubiacée
Galium verumGaillet vraiRubiacée
Geranium molleGéranium mouGéraniacée
Geranium purpureumGéranium pourpreGéraniacée
Geranium robertianumGéranium herbe à RobertGéraniacée
Geranium rotundifoliumGéranium à feuilles rondesGéraniacée
Geranium sanguineumGéranium sanguinGéraniacée
Hedera helixLierreAraliacée
Hieracium pilosellaEpervière piloselleAsteracée
Holcus lanatusHoulque laineusePoacée
Hyacinthoides non-scriptaJacinthe des boisLiliacée
Hypericum perforatumMillepertuis perforéHypericacée
Hypochoeris radicataPorcelle enracinéeAsteracée
Iris foetidissimaIris fétideIridacée
Jasione montana s. l.Jasione des montagnesCampanulacée
Juncus bufoniusJonc des crapaudsJoncacée
Koeleria albescensKoelérie blanchâtrePoacée
Lathyrus sphaericusGesse sphériqueFabacée
Leontodon saxatilisLiondent faux pissenlitAsteracée
Ligustrum vulgareTroène communOléacée
Lolium perenneRay-grass anglaisPoacée
Lonicera periclymenumChèvrefeuille des boisFabacée
Lotus angustissimusLotier à fruits très étroitsFabacée
Lotus corniculatusLotier corniculéFabacée
Lotus subbiflorusLotier hispideFabacée
Luzula campestrisLuzule des champsJoncacée
Medicago minimaLuzerne naineFabacée
Ornithopus perpusillusPied d’oiseau délicatFabacée
Orobanche hederaeOrobanche du lierreOrobanchacée
Papaver dubiumPavot douteuxPapavéracée
Plantago coronopusPlantain corne de cerfPlantaginacée
Plantago lanceolataPlantain lancéoléPlantaginacée
Poa annuaPâturin annuelPoacée
Poa pratensisPâturin des présPoacée
Polycarpon tetraphyllum s. l.Polycarpon à quatre feuillesCaryophyllacée
Prunus spinosaPrunellierRosacée
Petroselinum crispumPersil cultivéApiacée
Polypodium interjectumPolypode intermédiairePolypodiacée
Pteridium aquilinumFougère aigleDennstaedtiacée
Ranunculus acrisRenoncule âcreRenonculacée
Ranunculus bulbosusRenoncule bulbeuseRenonculacée
Raphanus raphanistrum subsp. maritimusRavenelle maritimeBrassicacée
Rosa pimpinellifoliaRosier pimprenelleRosacée
Rubia peregrinaGarance voyageuseRubiacée
Rubus spRonceRosacée
Rumex acetosellaPetite oseillePolygonacée
Sagina apetalaSagine apétaleCaryophyllacée
Sanguisorba minorPetite pimprenelleRosacée
Scilla autumnalisScille d’automneLiliacée
Senecio jacobaeaSéneçon jacobéeAsteracée
Senecio sylvaticusSéneçon des boisAsteracée
Silene latifolia subsp. albaCompagnon blancCaryophyllacée
Silene nutansSilène penchéCaryophyllacée
Sonchus asperLaiteron rudeAsteracée
Sonchus oleraceusLaiteron maraîcherAsteracée
Stellaria mediaMouron des oiseauxCaryophyllacée
Taraxacum spPissenlitAsteracée
Trifolium arvenseTrèfle des champsFabacée
Trifolium bocconeiTrèfle de BocconeFabacée
Trifolium campestreTrèfle champêtreFabacée
Trifolium dubiumTrèfle douteuxFabacée
Trifolium glomeratumTrèfle aggloméréFabacée
Trifolium micranthumTrèfle filiformeFabacée
Trifolium repensTrèfle rampantFabacée
Trifolium scabrumTrèfle scabreFabacée
Trifolium striatumTrèfle striéFabacée
Trifolium strictumTrèfle raideFabacée
Trifolium subterraneumTrèfle souterrainFabacée
Trisetum flavescensAvoine doréePoacée
Ulex europaeusAjonc d’EuropeFabacée
Umbilicus rupestrisNombril de vénusCrassulacée
Valerianella locustaMâche potagèreValérianacée
Urtica dioicaOrtie dioïqueUrticacée
Veronica arvensisVéronique des champsScrofulariacée
Veronica chamaedrysVéronique petit chêneScrofulariacée
Vicia hirsutaVesce hérisséeFabacée
Vicia lathyroidesVesce fausse gesseFabacée
Vicia sativaVesce cultivéeFabacée
Vicia tetraspermaVesce à quatre grainesFabacée
Vulpia bromoidesVulpie faux bromePoacée

Les espèces protégées sont figurées en gras dans le tableau.