Etudes botaniques

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales (novembre 2014)

Novembre 2014
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Relecture de Catherine PALLARD et Hervé FORTUNE

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Carré permanent n°1
    2. Carré permanent n°2
    3. Carré permanent n°3
    4. Carré permanent n°4
    5. Carré permanent n°5
    6. Carré permanent n°6
    7. Carré permanent n°7
    8. Carré permanent n°8
    9. Carré permanent n°9
    10. Observations diverses
    11. Synthèses générale
    12. Interventions à réaliser en 2014 et préconisations de gestion
  4. Bibliographie
  5. Annexes

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey

1. Introduction

La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la SCI de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.

2. Méthodologie

Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire, sur la Grande Ile. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus)etle géranium sanguin (Geranium sanguineum)dont le développement était concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.

Ils sont destinés à expérimenter notamment l’impact du fauchage et/ou du débroussaillage sur ces espèces patrimoniales et sur les espèces à plus forte dynamique. La végétation de ces carré permanents et d’une bande périphérique attenante a été fauchée/débroussaillée et exportée en septembre/octobre 2011. 

Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre 2012 et fin septembre 2013 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante.

Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la quatrième fois en 2014.

Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus)qui n’est connue en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Les deux carrés permanentsàgesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où son développement était concurrencé par d’autres espèces végétales. Ces carrés sont destinés à expérimenter notamment l’impact du fauchage/débroussaillage sur la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et sur les espèces à plus forte dynamique. Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Ile et l’autre sur Grand Romont. La végétation de ces deux carrés et d’une bande périphérique attenante a été coupée et exportée fin octobre 2012  pour le premier carré et début février et fin novembre 2013 pour le second.

Un carré permanent a été implanté au sein d’une population de trèfle raide (Trifolium strictum)situéeen bordure d’un chemin arrière-dunaire. La végétation de ce carré et d’une bande périphérique a été coupée fin octobre 2012 et fin juillet 2013.

Deux autres carrés permanents ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006, lors des travaux de lagunage. Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)comportant aussi un peudetrèfle raide (Trifolium strictum). L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation plus dense et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. En juin 2012, il ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei). Ce carré à vocation expérimentale a été décapé fin septembre 2012, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables au développement de ces trèfles protégés.

Ces cinq carrés permanents ont été étudiés pour la troisième fois en 2014.

Chaque carré permanent a fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.

Echelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :

Coefficient 
       5Recouvrement compris entre 75 et 100 %
       4Recouvrement compris entre 50 et 75 %
       3Recouvrement compris entre 25 et 50 %
       2Recouvrement compris entre 5 et 25 %
       1Recouvrement inférieur à 5 %

Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.

Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %), la hauteur moyenne et la hauteur maximale de la végétation.

Les carrés permanents sont étudiés tous les ans à la même époque.

La détermination des taxons est essentiellement faite sur le terrain, à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.

Précisions concernant les dénombrements effectués au sein des carrés permanents : lorsque c’est concrètement réalisable, un comptage du nombre de pieds présents dans les carrés permanents est réalisé pour les espèces patrimoniales. Dans la mesure du possible, le dénombrement concerne le nombre de pieds. Toutefois, lorsque la végétation est très dense et/ou lorsque l’architecture de la plante n’est pas favorable, le comptage concerne alors le nombre de tiges.

Les interventions de gestion programmées dans les carrés permanents (débroussaillage/  fauchage manuel ou à la débroussailleuse, décapage, exportation) ont été réalisées par Arnaud Antoine. 

3. Résultats

3.1. Carré permanent n° 1

Ce carré permanent a été implanté en  juin 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum). L’oyat avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.

La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site.

Le suivi diachronique de cette placette est destiné à étudier notamment l’impact de cette intervention sur la dynamique de la végétation et, plus particulièrement sur celle de l’œillet de France (Dianthus gallicus) etde l’oyat (Ammophila arenaria).

Date  de  réalisation du relevé09/06/201108/06/201203/06/201303/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total100%80%90%98%
Hauteur moyenne45 cm20 cm25 cm35 cm
Hauteur maximum1,07 m71 cm73 cm84 cm
     
Ammophila arenaria4222
Pteridium aquilinum (1)333/(3)   4/(3)
Dianthus gallicus2112
Galium cf verum  (à l’état végétatif)1111
Rubia peregrina1122
Vicia hirsuta++++
Vicia sativa11+1
Silene nutans1111
Rumex acetosellai1+1
Lonicera periclymenum1+11
Sanguisorba minor1111
Brachypodium pinnatum1222
Geranium purpureum+111
Rosa pimpinellifolia++11
Rubus sp++++
Dactylis glomerata1111
Festuca gr. rubra1+11
Hedera helix1++1
Euphorbia portlandicaii11
Lotus corniculatus1222
Hypochoeris radicatai122
Senecio jacobaeai+11
Avenula pubescensi+1+
Scilla autumnalis++  
Vicia tetrasperma++  
Poa pratensis +++
Hyacinthoides non-scripta ii 
Cuscuta epithymum + 1
Hieracium pilosella i11
Ligustrum vulgare +11
Anthoxanthum odoratum +11
Luzula campestris i i
Senecio sylvaticus i  
Sonchus oleraceus +++
Jasione montana s. l.  i1
Holcus lanatus  11
Crepis capillaris  11
Aira caryophyllea  ++

(1)   37 frondes en 2011 (hauteur maximale : 90 cm), 76 frondes en 2012 (hauteur maximale : 56 cm), 61 frondes en 2013 (hauteur maximale : 60 cm), 72 frondes en 2014 (hauteur maximale : 68 cm).

Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent, en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en  juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.

Carré permanent n°1 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

En 2014, dans le carré permanent n°1, la végétation est encore un peu plus dense qu’en 2013 comme le révèle la hausse du recouvrement total de la végétation.

La hauteur moyenne de la végétation a progressé de 10 cm en une année et la hauteur maximale de 11 cm. En juin 2014, cette dernière valeur est due à l’oyat (Ammophila arenaria).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent est passé de 33 en 2013 à 34 en 2014. Rappelons que le nombre initial observé en 2011, avant que la végétation ne soit coupée et exportée, était de 25.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans le carré permanent n°1 en 2014. Deux espèces notées ici en 2012, mais non revues l’année suivante, ont été observées de nouveau en 2014. Il s’agit de la cuscute du thym (Cuscuta epithymum) et de la luzule des champs (Luzula campestris). Cette dernière espèce, représentée ici par un seul pied, a pu passer inaperçue en 2013. La cuscute du thym (Cuscuta epithymum) a été observée en faible quantité en 2014.

Disparition de taxons

Le seul pied de jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) du carré permanent n’a pas été revu en 2014.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des observations réalisées en 2013 et 2014 montre que six taxons ont progressé au sein du carré permanent n°1 : l’œillet de France (Dianthus gallicus), la fougère aigle (Pteridium aquilinum), la vesce cultivée (Vicia sativa), la petite oseille (Rumex acetosella), le lierre (Hedera helix), la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.). Les cinq premiers taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et le dernier de deux coefficients.

En 2014, l’œillet de France (Dianthus gallicus) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2011 avant le fauchage.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est dotée d’un coefficient d’abondance-dominance supérieur à celui qui lui avait été attribué en 2011 avant le fauchage.

Taxons ayant régressé

Par rapport à l’année dernière, l’avoine pubescente (Avenula pubescens) a régressé ici d’un coefficient d’abondance-dominance. Notons que cette espèce est abondante dans d’autres secteurs de la Grande Ile.

Remarques

Dans ce carré permanent, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière. Il est nettement moins abondant qu’avant l’intervention de 2011.

Synthèse

La végétation du carré permanent n°1 a continué à se refermer, cependant, elle est encore moins haute et moins dense qu’avant le fauchage avec exportation réalisé en septembre 2011.

Presque trois ans après cette intervention, l’oyat (Ammophila arenaria) reste ici moins abondant qu’en 2011.

L’œillet de France (Dianthus gallicus) est doté du même coefficient d’abondance-dominance que celui qu’il avait avant le fauchage avec exportation.

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent qui conserve cependant une diversité floristique nettement plus élevée qu’avant le fauchage.

3.1. Carré permanent n°2

Le carré permanent n°2 a été installé en juin 2011, dans un fourré de troène (Ligustrum vulgare) et ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)espèce protégée en région Basse-Normandie, plus ou moins étouffée par les fourrés. Rappelons que selon Zambettakis et Provost (2009), la population de Chausey constitue la seule localité du littoral nord de la France, à l’exception d’une station dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011 ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a été ramassé et évacué du site.

Le suivi de ce carré au cours du temps est notamment destiné à étudier la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum) et de la végétation, suite à cette intervention.

Date  de  réalisation du relevé09/06/201106/06/201207/06/201304/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total100%75%95%98%
Hauteur moyenne60 cm20 cm25 cm30 cm
Hauteur maximum1,20 m60 cm76 cm90 cm
     
Ligustrum vulgare5334
Rubus sp2122
Geranium sanguineum2233
Ammophila arenaria 2112
Rubia peregrina2122
Avenula pubescens++++
Brachypodium pinnatum+111
Galium cf. verum  (à l’état végétatif)1111
Hedera helix2222
Festuca gr. rubra1111
Lonicera periclymenum+   
Dactylis glomerata+111
Carex arenaria++++
Pteridium aquilinum (1)+11/(1)1/(1) 
Sanguisorba minor+111
Elytrigia cf. atherica++++
Geranium purpureum 111
Silene nutans 122
Poa pratensis +++
Vicia sativa +++
Papaver dubium i  
Anthriscus sylvestris i +
Scilla autumnalis +++
Ulex sp (très jeunes pieds)  11
Lotus corniculatus  ++
Luzula campestris  1+
Anthoxanthum odoratum  11
Hyacinthoides non-scripta  + 
Achillea millefolium  ++
Valerianella locusta  i 
Ranunculus bulbosus  i1
Jasione montana s. l.  +1
Vicia hirsuta   1
Hypochoeris radicata   i
Aira praecox   +

(1)   1 fronde en 2011 (hauteur maximale non relevée car inaccessible en raison de la densité du fourré),  2 frondes en 2012 (hauteur maximale : 42 cm), 6 frondes en 2013 (hauteur maximale : 55 cm), 3 frondes en 2014 (hauteur maximale : 50 cm).

Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En  juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la très forte densité du fourré.

Carré permanent n°2 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Comme le reflète l’évolution du recouvrement total de la végétation, dans le carré permanent n°2, le milieu a continué à se refermer.

La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm en un an et la hauteur maximale de 14 cm. Cette dernière valeur est liée à la présence de chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) de plus grande taille en juin 2014 qu’en 2013 à la même époque.

La végétation est plus dense et plus haute que l’année dernière, les fourrés ont repris une certaine ampleur, les zones dénudées ont pratiquement disparu. La végétation reste cependant moins haute et moins dense qu’avant le débroussaillage même si le recouvrement total de la végétation ne le reflète pas vraiment.

Evolution du nombre total de taxons

Une hausse de la diversité floristique a encore été constatée ici en 2014. Le nombre total de taxons est passé de 29 en 2013 à 31 en 2014. Le nombre initial observé ici en 2011 avant le débroussaillage était de 16.

La diversité floristique a augmenté tous les ans dans ce carré permanent depuis le débroussaillage de 2011.

Apparition de taxons

Trois nouvelles espèces ont été observés en 2014 dans le carré permanent n°2 : la vesce hérissée (Vicia hirsuta), la canche précoce (Aira praecox), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata). La première espèce a été observée en faible quantité et le seconde en très faible quantité, toutes les deux sont annuelles. Quant à la dernière espèce, une seule rosette a été recensée.

L’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris) a été observé de nouveau en très faible quantité. Un pied avait déjà été noté en 2012 mais n’avait pas été revu l’année suivante.

Disparition de taxons

Deux espèces qui étaient nouvelles ici en 2013 n’ont pas été revues en 2014 dans le carré permanent n°2. Il s’agit de la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) et de la mâche potagère (Valerianella locusta). La première espèce avait été observée en très faible quantité et la seconde n’était représentée que par un seul pied.

Taxons  ayant progressé

La comparaison des données collectées en 2013 et 2014 montre que quatre taxons ont progressé au sein de ce carré permanent : le troène commun (Ligustrum vulgare), l’oyat (Ammophila arenaria), la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.) et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus). Les trois premiers taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et le dernier de deux coefficients.

Le développement du troène commun (Ligustrum vulgare) et de l’oyat (Ammophila arenaria), a contribué à la fermeture du milieu. Ce dernier taxon a de nouveau atteint le coefficient d’abondance-dominance qu’il avait en 2011 avant le débroussaillage, ce qui n’est pas encore le cas du troène commun (Ligustrum vulgare).

Taxons  ayant régressé

La luzule des champs (Luzula campestris) a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Remarque

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) ait été dotée d’un coefficient d’abondance-dominance identique en 2013 et 2014, le nombre de frondes a cependant diminué dans le  carré permanent n°2. Ce nombre est passé de 6 en 2013 à 3 en 2014 et la hauteur maximale est passée de 55 cm en 2013 à 50 cm en 2014.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) conserve le même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière. Il est plus abondant qu’avant le débroussaillage.

Synthèse

Les fourrés ont repris une certaine ampleur, cependant, la végétation reste moins dense et moins haute qu’avant le débroussaillage.

L’oyat a de nouveau atteint le coefficient d’abondance-dominance qu’il avait avant cette intervention, ce qui n’est pas le cas du troène commun (Ligustrum vulgare).

De nouvelles espèces ont été observées dans ce carré permanent en 2014. La diversité floristique n’a pas cessé d’augmenter ici depuis le débroussaillage.

Presque trois ans après le débroussaillage, malgré la progression du troène commun (Ligustrum vulgare) et de l’oyat (Ammophila arenaria), le géranium sanguin (Geranium sanguineum) demeure ici plus abondant qu’il ne l’était en 2011 avant cette intervention.

3.1. Carré permanent n° 1

Ce carré permanent  a été  implanté en juin 2011 dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel où l’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaitconcurrencé, ici,  par ces deux espèces.

La végétation du carré n°3 et d’une bande périphérique de cinq mètres a été coupée, puis exportée, en septembre 2011.

L’étude de ce carré au fil des ans est destinée, notamment, à suivre la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum)etdel’oyat (Ammophila arenaria) suite à cette intervention.

Date  de  réalisation du relevé09/06/201108/06/201207/06/201303/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total100%85%100%100%
Hauteur moyenne60 cm30 cm40 cm50 cm
Hauteur maximum1,35 m85 cm111 cm112 cm
     
Ammophila arenaria3233
Geranium sanguineum3344
Pteridium aquilinum (1)333/(2)3/(2) 
Vicia hirsuta1+11
Vicia sativa11+1
Hedera helix111+
Galium cf. verum  (à l’état végétatif)1121
Dactylis glomerata2222
Rubia peregrina1111
Sanguisorba minor1111
Silene nutans1122
Carex arenaria1111
Anthoxanthum odoratum1111
Festuca gr. rubra1111
Rosa pimpinellifolia++11
Poa pratensisi+++
Elytrigia cf. atherica++++
Prunus spinosa+111
Brachypodium pinnatum+111
Geranium purpureum 2+1
Trifolium scabrum +  
Scilla autumnalis +++
Hypochoeris radicata +1 
Crepis capillaris +11
Senecio jacobaea +1+
Hypericum perforatum +11
Agrostis cf. stolonifera 111
Euphorbia portlandica +11
Sonchus asper i  
Luzula campestris 11+
Aira caryophyllea +  
Carex caryophyllea  +i
Ranunculus bulbosus  i1
Jasione montana s. l.  i 
Trifolium campestre  + 
Orobanche minor   i

(1)   26 frondes en 2011 (hauteur maximale : 94 cm), 59 frondes en 2012 (hauteur maximale : 65 cm), 47 frondes en 2013 (hauteur maximale : 72 cm), 48 frondes en 2014 (hauteur maximale : 87 cm).

Le premier chiffre du tableau correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici  en juin 2012. En juin 2011, elles étaient difficilement quantifiables en raison de la forte densité de la végétation.

Carré permanent n°3 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation conserve sa valeur maximale atteinte en 2013. Il était également doté de cette valeur en 2011, avant le fauchage avec exportation.

La hauteur moyenne de la végétation a progressé de 10 cm en un an et la hauteur maximale de 1 cm. Cette dernière valeur est liée au dactyle aggloméré (Dactylis glomerata).

Evolution du nombre total de taxons

Dans le carré permanent°3, le nombre total de taxons est passé de 32 en 2013 à 30 en 2014. Rappelons que ce nombre était de 19 en 2011 avant le fauchage.

Apparition de taxons

Un pied de petite orobanche (Orobanche minor) a été observé ici en juin 2014, ce qui constitue une nouveauté pour ce carré permanent.

Disparition de taxons

Trois taxons n’ont pas été revus ici en 2014 : la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.).

En 2013, le premier taxon avait été observé en faible quantité, le second en très faible quantité et le dernier n’était représenté que par un seul pied.

Alors que la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) avait déjà été observée les deux années précédentes, les deux autres taxons étaient nouveaux ici l’année dernière.

Taxons  ayant progressé

Trois espèces ont progressé au sein du carré permanent n°3 : la vesce cultivée (Vicia sativa), le géranium pourpre (Geranium purpureum), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus). Les deux premières espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et la dernière de deux coefficients.

Taxons  ayant régressé

Cinq espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le lierre (Hedera helix), le gaillet vrai (Galium verum), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), la luzule des champs (Luzula campestris), la laîche printanière (Carex caryophyllea).

Remarques

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) conserve le même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2013, il est plus abondant qu’avant le fauchage.

Depuis 2013, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant cette intervention.

Synthèse

Dans le carré permanent n°3, la végétation s’est refermée mais reste cependant moins haute qu’en  juin 2011 avant le fauchage avec exportation.

Malgré la légère baisse du nombre de taxons présents ici en 2014, ce carré permanent conserve une richesse floristique beaucoup plus élevée qu’avant cette intervention.

Presque trois ans après le fauchage avec exportation, bien que le milieu se soit refermé, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’il ne l’était initialement, avant cette intervention.

3.1. Carré permanent n° 1

Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré situé près de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp) étaient ici dominantesetune population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaiten voie d’étouffement par le fourré.

Ce carré et une bande périphérique de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011, le produit issu de cette intervention a été exporté. Afin de limiter le développement des ronces, la végétation a de nouveau été coupée puis exportée fin octobre 2012 et fin septembre 2013 dans ce carré permanent et une bande périphérique (de 2 m en 2012 et de 3 m en 2013).

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre l’impact de ces interventions sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Date  de  réalisation du relevé10/06/201108/06/201205/06/201304/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total100%98%95%99%
Hauteur moyenne80 cm30 cm25 cm25 cm
Hauteur maximum1,50 m95 cm80 cm96 cm
 
Rubus sp4322
Geranium sanguineum3344
Pteridium aquilinum (1)3322
Galium cf. verum  (à l’état végétatif)1111
Rubia peregrina3111
Sanguisorba minor+++ 
Hedera helix2111
Ligustrum vulgare+i+ 
Cytisus scoparius2 i1
Festuca gr. rubra+111
Brachypodium pinnatum+111
Ranunculus acrisi   
Dactylis glomerata+333
Carex arenaria++++
Poa pratensis +++
Euphorbia portlandica 1  
Stellaria media 1++
Luzula campestris ++1
Crepis capillaris ++1
Senecio jacobaea 112
Cardamine hirsuta 1+ 
Anagallis arvensis 1 1
Sonchus oleraceus 1++
Fumaria capreolata +  
Sonchus asper 1++
Anthoxanthum odoratum +11
Senecio sylvaticus ++1
Geranium purpureum + 1
Silene nutans +11
Geranium molle i  
Elytrigia sp 111
Poa annua 1  
Lolium perenne +  
Arenaria serpyllifolia s. l. +i1
Urtica dioica +  
Vicia sativa ++1
Anthriscus sylvestris 111
Agrostis cf. stolonifera + 1
Hypochoeris radicata  +1
Hyacinthoides non-scripta  i 
Holcus lanatus  i+
Scilla autumnalis  ++
Cerastium fontanum  +1
Aphanes inexspectata  ++
Bromus gr. hordeaceus  i 
Rumex acetosella  i1
Plantago coronopus  ii
Plantago lanceolata  + 
Myosostis ramosissima   i
Aira caryophyllea   +
Ranunculus bulbosus   1
Daucus carota   +
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus   +
Jasione montana s. l.   i
Lotus corniculatus   i
Cerastium glomeratum   +
Conyza sp (très jeunes pieds)   +
Viola riviniana   i

(1)   33 frondes en 2011 (hauteur maximale : 1,50 m),  58 frondes en 2012 (hauteur maximale : 62 cm), 36 frondes en 2013 (hauteur maximale : 62 cm), 30 frondes en 2014 (hauteur maximale : 47 cm).

Carré permanent n°4 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Bien que la végétation de ce carré permanent ait été coupée pour la troisième fois en septembre 2013, le recouvrement total de la végétation a augmenté.

La hauteur moyenne de la végétation est identique à celle qui a été notée l’année dernière. La hauteur maximale de la végétation a augmenté de 16 cm. Cette valeur est due à l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris).

Cette troisième intervention a permis de conserver ici une végétation moins dense et nettement moins haute qu’en juin 2011, même si le recouvrement total de la végétation ne le reflète pas.

Evolution du nombre total de taxons

La richesse floristique de ce carré permanent a encore augmenté. Le nombre total de taxons est passé de 38 en 2013 à 45 en 2014. Il a un peu plus que triplé par rapport au nombre initial observé en 2011 qui était seulement de 14.

Apparition de taxons

Dix nouveaux taxons sont apparus dans le carré permanent n°4 : la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), la carotte sauvage (Daucus carota), la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus),le céraiste aggloméré (Cerastium glomeratum)une vergerette (Conyza sp.)le myosotis hérissé (Myosotis ramosissima), la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), la violette commune (Viola riviniana).

Le premier taxon a été observé en faible quantité, les cinq suivants en très faible quantité et les quatre derniers n’étaient représentés que par un pied chacun.

Trois espèces déjà notées ici en 2012 mais non revues en 2013 ont été observées de nouveau en 2014, en faible quantité : le mouron des champs (Anagallis arvensis), le géranium pourpre (Geranium purpureum), l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera).

Parmi ces treize taxons certains sont nitrophiles ou nitroclines (taxons figurant en gras dans le texte ci-dessus), (Provost, 1998).

Cette troisième intervention a permis de maintenir une certaine ouverture du milieu qui a été favorable à l’apparition de nouvelles espèces.

Disparition de taxons

Six taxons présents en 2013 n’ont pas été revus en juin 2014 au sein du carré permanent n°4 : la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), le troène commun (Ligustrum vulgare), la cardamine hirsute (Cardamine hirsuta), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus).

Les trois derniers taxons constituaient une nouveauté pour ce carré permanent en 2013. Les  quatre premiers taxons avaient été observés en très faible quantité en 2013 et les deux derniers n’étaient représentés que par un seul pied chacun.

La troisième intervention réalisée ici en septembre 2013 est probablement à l’origine de la disparition de certains de ces taxons.

Taxons ayant progressé

Onze taxons ont progressé au sein du carré permanent n°4 : le genêt à balai (Cytisus scoparius), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s. l.), la petite oseille (Rumex acetosella), la luzule des champs (Luzula campestris), le crépis verdâtre (Crepis capillaris), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), le séneçon des bois (Senecio sylvaticus), la vesce cultivée (Vicia sativa), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le céraiste commun (Cerastium fontanum).

Les trois premiers taxons ont progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les huit autres d’un seul coefficient.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des coefficients d’abondance-dominance attribués en 2013 et 2014, aucun taxon n’a régressé au sein du carré permanent n°4.

Remarque

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) ait été dotée d’un coefficient d’abondance-dominance identique en 2013 et 2014, le nombre de frondes a pourtant diminué. Ce nombre est passé de 36 en 2013 à 30 en 2014. La hauteur maximale des frondes était de 62 cm en 2013 et de 47 cm en 2014.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) conserve le même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2013, il est plus abondant qu’en 2011 avant le débroussaillage. Il a très bien supporté d’être coupé chaque année pendant trois ans.

Synthèse

Pour la troisième fois ici, la végétation a été coupée et exportée, ce qui a permis de conserver une végétation moins haute et moins dense qu’en 2011 avant le débroussaillage et aussi de limiter le développement des ronces.

Cette troisième intervention a permis de maintenir une certaine ouverture du milieu qui a été favorable à l’apparition de nouvelles espèces

La diversité floristique n’a cessé d’augmenter chaque année dans ce carré permanent. Le nombre total de taxons a plus que triplé par rapport à 2011.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a très bien supporté d’être coupé une fois par an durant trois années puisqu’il est plus abondant qu’en 2011 avant le débroussaillage. La gestion pratiquée ici a été favorable à cette espèce protégée.

3.1. Carré permanent n°5

Le carré permanent n°5 a été implanté en juin 2012 au sein d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum)située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en région Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Ile de Chausey serait la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009).

Ce carré et une bande attenante ont été fauchés fin octobre 2012 et fin juillet 2013. L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée à suivre l’impact de la gestion mise en œuvre sur le trèfle raide (Trifolium strictum).

Date  de  réalisation du relevé06/06/201206/06/201304/06/2014
Surface : 4m x 2m
Recouvrement total99%100%100% (2)
Hauteur moyenne7 cm15 cm4 cm
Hauteur maximum55 cm98 cm22 cm
   
Trifolium strictum (1)211
Dactylis glomerata222
Plantago lanceolata222
Sanguisorba minor221
Galium cf. verum (à l’état végétatif)221
Trifolium striatum211
Trisetum flavescens111
Agrostis cf. stolonifera (à l’état végétatif)222
Lolium perenne111
Lotus corniculatus111
Rumex acetosella111
Hypochoeris radicata111
Senecio jacobaea111
Trifolium dubium++1
Convolvulus arvensis11+
Vicia sativa1++
Rosa pimpinellifolia11+
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus111
Poa pratensis+++
Geranium molle++1
Scilla autumnalis11+
Trifolium scabrum+ 1
Crepis capillaris122
Anthoxanthum odoratum121
Brachypodium pinnatum222
Festuca gr. rubra111
Luzula campestris+1+
Ranunculus bulbosus++ 
Veronica chamaedrys11+
Vicia hirsuta++i
Cuscuta epithymum+  
Trifolium campestre+ 1
Trifolium glomeratumi +
Veronica arvensis+  
Medicago minima1 1
Geranium purpureumi  
Bromus gr. hordeaceusi i
Arenaria serpyllifolia s. l.+ i
Aphanes inexspectata+  
Plantago coronopusi  
Medicago polymorpha  +

(1)   En 2012, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas pu être compté car ce trèfle formait alors une population abondante et dense. Le comptage, par ailleurs trop long, aurait risqué d’endommager les trèfles qui étaient imbriqués les uns dans les autres. 71 tiges en 2013, 195 tiges en 2014 (les inflorescences ont été coupées en partie ou totalement).

(2)   Dont litière : 30% constituée de l’accumulation de végétaux coupés.

Carré permanant n°5 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Remarque

En 2014, la végétation de ce carré permanent a été accidentellement coupée au tracteur peu de temps avant son étude. Un certain nombre d’espèces ont pu passer inaperçues alors que d’autres auraient été dotées d’un coefficient d’abondance-dominance plus élevé si elles n’avaient pas été coupées. La comparaison des données de 2013 et 2014 s’avère donc quelque peu délicate.

Recouvrement total et hauteur de la végétation

En juin 2014, le recouvrement total de la végétation est maximal malgré le récent fauchage accidentel, ce qui s’explique notamment par l’accumulation de végétaux coupés.

La hauteur moyenne a baissé de 11 cm et la hauteur maximale de 76 cm. Cette évolution résulte de l’incident du printemps 2014.

Evolution du nombre total de taxons

La diversité floristique a augmenté dans le carré permanent n°5. Le nombre total de taxons est passé de 29 en 2013 à 35 en 2014. Etant donné que la végétation du carré a été coupée accidentellement, il est possible que certaines espèces soient passées inaperçues. Ce nombre aurait peut-être été encore plus élevé sans cet incident. Rappelons qu’en 2012 le nombre  total de taxons observés ici était de 40.

Apparition de taxons

En 2014, la luzerne polymorphe (Medicago polymorpha) a été observée ici en très faible quantité, ce qui constitue une nouveauté pour ce carré permanent.

Six taxons déjà recensés en 2012 mais non revus l’année suivante ont de nouveau été observés ici en 2014 : le trèfle scabre (Trifolium scabrum), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la luzerne naine (Medicago minima), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s. l.), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus). Les cinq premiers taxons sont annuels.

Les trois premiers taxons ont été observés en faible quantité, le suivant en très faible quantité. Quant aux deux derniers, un seul pied de chacun d’entre eux a été recensé.

Disparition de taxons

La renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), qui avait été observée en très faible quantité l’année dernière, n’a pas été revue ici en 2014. Il est possible qu’elle soit passée inaperçue.

Taxons ayant progressé

Deux espèces annuelles ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le trèfle douteux (Trifolium dubium) et le géranium mou (Geranium molle).

Bien que le coefficient d’abondance-dominance ne le reflète pas, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) a augmenté. Ce nombre est passé de 71 tiges en 2013 à 195 tiges en 2014. En 2014, ce nombre aurait vraisemblablement été plus élevé si la végétation du carré permanent n’avait pas été coupée accidentellement.

De même, si cet incident n’avait pas eu lieu, d’autres espèces auraient probablement été dotées d’un coefficient d’abondance-dominance plus élevé.

Taxons ayant régressé

La comparaison des données recueillies en 2013 et 2014 montre que neuf espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°5 : la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), le gaillet vrai (Galium cf. verum), le liseron des champs (Convolvulus arvensis), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), la scille d’automne (Scilla autumnalis), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la luzule des champs (Luzula campestris), la véronique petit chêne (Veronica chamaedrys), la vesce hérissée (Vicia hirsuta).

Cette évolution est directement due au fait que la végétation a été accidentellement coupée peu avant l’étude du carré permanent. Si cet incident n’avait pas eu lieu, ces espèces auraient probablement été dotées d’un coefficient d’abondance-dominance différent.

Synthèse

Etant donné que la végétation de ce carré permanent a été accidentellement coupée au printemps 2014 peu de temps avant son étude, l’interprétation est délicate. Néanmoins, certaines évolutions sont à retenir :

La diversité floristique est plus élevée dans ce carré permanent en 2014 que l’année précédente.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est plus abondant que l’année dernière.

3.1. Carré permanent n°6

Ce carré permanent a été installé en juin 2012 au sein de la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 lors de la création du lagunage. Ce carré comporte deux espèces protégées en Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces patrimoniales en mélange. L’étude de ce carré au fil des années est destinée au suivi de la dynamique de ces deux espèces à forte valeur patrimoniale.

Ce carré et le secteur dans lequel il est implanté ont été fauchés à la débroussailleuse fin juillet 2013. Les végétaux coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Date  de  réalisation du relevé05/06/201205/06/201303/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total95%98%100%
Hauteur moyenne13 cm10 cm10 cm
Hauteur maximum82 cm57 cm51 cm
   
Trifolium bocconei  (1)112
Trifolium strictum  (2)111
Anthoxanthum odoratum232
Vulpia bromoides221
Agrostis cf. stolonifera (à l’état végétatif)222
Trifolium arvense323
Anagallis arvensis2 +
Ornithopus perpusillus222
Plantago coronopus322
Bryophytes433
Trifolium campestre112
Hypochoeris radicata111
Trifolium glomeratum223
Bromus gr. hordeaceus1++
Rumex acetosella111
Plantago lanceolata111
Lotus cf. subbiflorus (3)1+1
Dactylis glomerata11+
Trifolium striatum1+1
Vicia sativa+  
Trifolium dubium111
Erodium cicutarium+ i
Aira caryophyllea++1
Trifolium scabrum++ 
Geranium mollei  
Crepis capillaris+1+
Poa pratensisi+ 
Centaurium sp (rosettes)+1 
Lotus angustissimus (3)i??
Vicia lathyroides++1
Trifolium subterraneum 11
Trifolium micranthum + 
Holcus lanatus + 
Trifolium repens + 

(1)   Trifolium bocconei : 86 pieds en 2012, 126 en 2013, en 2014, le nombre de pieds a été estimé à au moins mille.
(2)   Trifolium strictum : 11 pieds en 2012, 10 en 2013, 119 en 2014.
(3)   Lors de la réalisation du relevé en 2012, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus subbiflorus de Lotus angustissimus. Il est possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée. Absence de fruits formés en 2013 et 2014.

Carré permanant n°6 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a augmenté, il a atteint sa valeur maximale.

La hauteur moyenne de la végétation est inchangée alors que la hauteur maximale a diminué de 6 cm. En 2014, cette dernière valeur est liée à la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°6 a diminué. Il est passé de 30 en 2013 à 26 en 2014. Ce nombre était de 30 en 2012.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent en 2014.

Deux annuelles déjà présentes ici en 2012 mais non revues l’année suivante ont été recensées : le mouron des champs (Anagallis arvensis) et l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium). Un seul pied de ce dernier taxon a été observé en 2014 tandis que que le mouron des champs (Anagallis arvensis) a été observé en très faible quantité. (Remarque : l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium) est parfois considéré comme annuel à bisannuel par certains auteurs.).

Disparition de taxons

Six taxons observés ici en 2013 n’ont pas été revus : l’érythrée (Centaurium sp.), le trèfle scabre (Trifolium scabrum), le pâturin des prés (Poa pratensis), le trèfle filiforme (Trifolium micranthum), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le trèfle rampant (Trifolium repens). Le premier taxon avait été observé en faible quantité et tous les autres en très faible quantité.

Taxons ayant progressé

Huit espèces, toutes annuelles, ont progressé d’un coefficient d’abondance dominance au sein de ce carré permanent : le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), le trèfle des champs (Trifolium arvense), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le lotier hispide (Lotus subbiflorus), le trèfle strié (Trifolium striatum), la canche caryophyllée (Aira caryophyllea), la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides).

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)a fortementprogressé ici. Il est passé de 126 pieds en 2013 à au moins mille pieds en 2014.

Bien que cela ne se traduise pas au niveau du coefficient d’abondance-dominance, le nombre de pieds de trèfle raide (Trifolium strictum) a également augmenté. Il est passé de 10 pieds en 2013 à 119 pieds en 2014.

Taxons ayant régressé

Quatre espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la vulpie faux brome (Vulpia bromoides), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le crépis verdâtre (Crepis capillaris).

Synthèse

On retiendra surtout ici l’augmentation des effectifs des deux trèfles protégés :

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a fortement progressé dans ce carré permanent.  Il est passé de 126 pieds en 2013 à au moins mille pieds en 2014.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 10 pieds en 2013 à 119 pieds en 2014.

Les interventions réalisées ici en 2013 dans ce carré permanent et les conditions météorologiques ont été favorables au développement de ces deux trèfles patrimoniaux.

3.1. Carré permanent n°7

Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté en 2012 dans la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation était un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum), tous deux protégés en Basse-Normandie.

En juin 2012, ce carré ne comportait que quatre pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ainsi que sept pieds depolycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) également protégé en Basse-Normandie mais cependant bien implanté sur la Grande Ile.

Dans ce carré et une bande périphérique de 10 cm, nous avions préconisé la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre car elle contenait le stock de graines. Nous avions conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines.

Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.

Comme le carré permanent n°6, ce carré et le secteur dans lequel il est implanté ont été fauchés à la débroussailleuse fin juillet 2013. Les végétaux coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Le relevé réalisé en juin 2012 constitue l’état initial avant intervention. Le suivi diachronique de ce carré permanent est surtout destiné à évaluer l’impact de la gestion mise en œuvre sur le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et le trèfle raide (Trifolium strictum).

Date  de  réalisation du relevé07/06/201204/06/201302/06/2014
Surface : 3m x 3m
Recouvrement total98%70%97%
Hauteur moyenne20 cm5 cm7 cm
Hauteur maximum60 cm35 cm44 cm
    
Agrostis cf. stolonifera411
Anthoxanthum odoratum211
Trifolium arvense222
Bromus gr. hordeaceus11+
Vulpia bromoides222
Plantago coronopus212
Hypochoeris radicata1+1
Erodium cicutarium11+
Lotus cf. subbiflorus (1)122
Rumex acetosella111
Plantago lanceolata111
Trifolium campestre112
Silene latifolia subsp alba+  
Anagallis arvensis12+
Bryophytes4 2
Ornithopus perpusillus121
Trifolium dubium+++
Aira caryophyllea+11
Dactylis glomerata+  
Trifolium striatum112
Trifolium glomeratum134
Vicia lathyroidesi++
Trifolium subterraneum112
Arenaria serpyllifolia s. l.+++
Centaurium sp  (rosettes)+  
Bromus diandrus subsp diandrusi  
Trifolium bocconei  (2)+11
Polycarpon tetraphyllum s. l.  (3)+1+
Geranium mollei  
Trifolium scabrum+++
Trifolium micranthum + 
Sagina apetala ++
Juncus bufonius s. l. + 
Trifolium strictum  +
Vicia hirsuta  +

(1) Absence de fruits formés en 2013 et 2014.
(2) Trifolium bocconei : 4 pieds en 2012, 11 en 2013, 89 en 2014.
(3) Polycarpon tetraphyllum s. l.  : 7 pieds en 2012, 47 en 2013, 6 en 2014.
(4) Trifolium strictum : 4 pieds en 2014.

Carré permanant n°7 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La végétation a continué à recoloniser le carré permanent comme en témoigne la forte hausse du recouvrement total de la végétation.

La hauteur moyenne de la végétation a progressé de 2 cm et la hauteur maximale de 9 cm. En 2014, cette dernière valeur est liée à l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera).

En 2014, la végétation de ce carré permanent est pratiquement aussi dense qu’en 2012 avant le décapage mais elle est cependant moins haute.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°7 a très légèrement augmenté, il est passé de 27 en 2013 à 28 en 2014. Le nombre de taxons présents en 2012 avant le décapage était de 30.

Un décapage s’accompagne généralement d’une augmentation de la diversité spécifique ce n’est pas le cas ici, ce qui est relativement surprenant.

Apparition de taxons

Deux annuelles nouvelles pour ce carré permanent ont été observées en très faible quantité. Il s’agit de la vesce hérissée (Vicia hirsuta) et du trèfle raide (Trifolium strictum)Quatre pieds de ce trèfle protégé ont été recensés ici.

Des bryophytes ont recolonisé le carré permanent. Eliminés par le décapage, ils n’avaient pas été revus l’année dernière.

Le décapage de 2012 a donc permis l’apparition d’une espèce protégée dans ce carré permanent.

Disparition de taxons

Deux taxons annuels qui étaient apparus ici en très faible quantité après le décapage n’ont pas été revus. Il s’agit du trèfle filiforme (Trifolium micranthum) et du jonc des crapauds  (Juncus bufonius s. l.).

Taxons ayant progressé

Six espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), le trèfle strié (Trifolium striatum), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum). Tous ces trèfles sont annuels.

Bien qu’il conserve le même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a cependant progressé ici. Il est passé de 11 pieds en 2013 à 89 pieds en 2014.

Taxons ayant régressé

La comparaison des données collectées en 2013 et 2014 montre que cinq taxons ont régressé au sein du carré permanent n°7 : le mouron des champs (Anagallis arvensis), l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium), le pied d’oiseau délicat (Ornithopus perpusillus), le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s. l.), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus).

Les quatre premiers taxons sont annuels. Remarque : l’érodium à feuilles de cigüe (Erodium cicutarium) est parfois considéré comme annuel à bisannuel par certains auteurs.

Le mouron des champs (Anagallis arvensis) a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les quatre autres taxons d’un seul coefficient.

Le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s. l.) est passé de 47 pieds en 2013 à 6 pieds en 2014. Il convient de remarquer que cette espèce est bien implantée dans d’autres secteurs de la Grande Ile.

Synthèse

La végétation de ce carré permanent est déjà pratiquement aussi dense qu’en 2012 avant le décapage mais elle est cependant moins haute.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a progressé dans ce carré permanent. Il est passé de 11 pieds en 2013 à 89 pieds en 2014.

Quatre pieds de trèfle raide (Trifolium strictum) sont apparus dans ce carré permanent.

La gestion mise en œuvre ici et les conditions météorologiques ont été favorables à ces deux espèces protégées.

3.1. Carré permanent n°8

Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) était dense.

L’archipel de Chausey constitue la seule localité de Basse-Normandie où la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est connue.

La végétation de ce carré et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.

Le suivi de ce carré au fil du temps a pour but de nous renseigner notamment sur l’impact de la gestion pratiquée sur la dynamique de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

Date  de  réalisation du relevé06/06/201204/06/201305/06/2014
Surface : 2m x 4m
Recouvrement total100%60%90%
Hauteur moyenne30 cm7 cm12 cm
Hauteur maximum70 cm60 cm65 cm
    
Ammophila arenaria322
Rosa pimpinellifolia433
Lotus corniculatus111
Lathyrus sphaericus (1)1+1
Hypochoeris radicata322
Silene nutans211
Jasione montana s. l.+ 2
Plantago lanceolata++1
Koeleria albescens111
Vicia sativa++1
Festuca gr rubra111
Brachypodium pinnatum111
Anthoxanthum odoratum111
Galium cf. verum (à l’état végétatif)122
Polypodium interjectum1+ 
Petroselinum crispum111
Sanguisorba minor11+
Geranium purpureum+ 1
Crepis capillaris++1
Iris foetidissima+++
Carex arenaria+++
Avenula pubescens121
Rubia peregrina+11
Vicia hirsuta+ +
Elytrigia cf. atherica+11
Aira caryophylleai++
Luzula campestris+1+
Leontodon saxatilis 11
Taraxacum sp. ++
Dactylis glomerata ++
Calystegia soldanella +i
Poa pratensis ++
Trifolium campestre +2
Lagurus ovatus  1
Rumex acetosella  +
Vulpia fasciculata  +
Cuscuta epithymum  1
Cerastium diffusum  +
Vicia lathyroides  +
Aira praecox  +
Senecio jacobaea  +
Euphorbia portlandica  1
Polycarpon tetraphyllum s. l.  (2)  +

(1) Lathyrus sphaericus : 91 tiges en 2012, 25 en 2013, 551 en 2014.
(2) Polycarpon tetraphyllum s. l.  :5 pieds en 2014.

Carré permanant n°8 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La végétation s’est refermée comme le montre le recouvrement total qui a fortement augmenté en un an. Cependant, il subsiste encore quelques zones dénudées.

Par rapport à l’année dernière, les hauteurs moyenne et maximale de la végétation ont augmenté de 5 cm. L’augmentation de cette dernière valeur est due à la présence, en juin 2014, de chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) de taille plus élevée que l’année précédente à la même époque.

Dans ce carré permanent, la végétation reste moins dense et moins haute qu’avant le fauchage de 2012

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons est passé de 30 en 2013 à 42 en 2014. Le nombre initial relevé en 2012 avant le fauchage avec exportation était de 27. La diversité floristique du carré permanent n°8 a très fortement augmenté en un an.

Apparition de taxons

Dix taxons, nouveaux pour le carré permanent n°8 sont apparus : la queue de lièvre (Lagurus ovatus), l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), la petite oseille (Rumex acetosella), la vulpie à une glume (Vulpia fasciculata), le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum), la vesce fausse gesse (Vicia lathyroides), la canche précoce (Aira praecox)le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s. l.).

La plupart de ces taxons sont annuels (taxons figurant en gras dans le texte ci-dessus).

Les trois premiers taxons ont été observés en faible quantité et les autres en très faible quantité. Notons que quatre pieds de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s. l.) ont été observés ici. Il s’agit d’un taxon protégé en Basse-Normandie.

En libérant des zones de sol dénudé, le fauchage avec exportation a favorisé la germination d’espèces nouvelles.

Trois taxons déjà présents ici en 2012 avant le fauchage mais non revus l’année suivante ont été observés de nouveau en 2014 : le géranium pourpre (Geranium purpureum), la vesce hérissée (Vicia hirsuta) et la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.).

Le premier taxon a été observé en faible quantité, le suivant en très faible quantité alors que la jasione des montagnes (Jasione montana s. l.) a été dotée du coefficient 2 (correspondant à un recouvrement de 5 à 25 %).

Disparition de taxons

Le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum), observé en très faible quantité en 2013, n’a pas été revu en 2014.

Taxons ayant progressé

Cinq espèces ont progressé dans le carré permanent n°8 : le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la vesce cultivée (Vicia sativa), le crépis verdâtre (Crepis capillaris).

La première espèce a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les autres d’un seul coefficient.

On retiendra ici la progression de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus). Cette espèce patrimoniale est passée de 25 tiges en 2013 à 551 tiges en 2014.

Taxons ayant régressé

Quatre espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent : la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), l’avoine pubescente (Avenula pubescens), la luzule des champs (Luzula campestris), le liseron soldanelle (Calystegia soldanella).

Il convient toutefois de remarquer que l’avoine pubescente (Avenula pubescens) est bien implantée dans d’autres secteurs de la Grande Ile.

Remarque

Comme en 2013, l’oyat (Ammophila arenaria) est doté d’un coefficient d’abondance-dominance plus faible qu’en 2012 avant le fauchage.

Synthèse

Dans ce carré permanent, la végétation reste moins dense et moins haute qu’avant le fauchage de 2012 et il subsiste encore quelques secteurs dénudés.

L’oyat (Ammophila arenaria) reste encore moins abondant qu’en 2012 avant le fauchage.

La diversité floristique de ce carré permanent a fortement augmenté.

En éliminant notamment les vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des ans, le fauchage avec exportation de 2012 a libéré de l’espace qui a permis l’apparition de nouvelles espèces et a été favorable au développement de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

Le nombre de tiges de cette espèce patrimoniale est passé ici de 25 en 2013 à 551 en 2014.

3.1. Carré permanent n°9

Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud du Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus)Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudées par les oiseaux.

Etant donné que le milieu était en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré, la végétation du carré a été coupée et exportée début février 2013. Cette intervention a été renouvelée fin novembre 2013.

L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée au suivi de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et à l’évaluation de l’impact de la gestion mise en œuvre sur cette espèce patrimoniale.

Date  de  réalisation du relevé07/06/201204/06/201305/06/2014
Surface : 3m x 5m
Recouvrement total60%40%55%
Hauteur moyenne30 cm20 cm20 cm
Hauteur maximum102 cm87 cm82 cm
Dactylis glomerata322
Rubus sp222
Hedera helix221
Elytrigia cf. atherica211
Plantago coronopus111
Umbilicus rupestris111
Trifolium arvense111
Lathyrus sphaericus 111
Galium mollugo112
Geranium rotundifolium112
Orobanche hederae+  
Geranium purpureum+11
Bromus gr. hordeaceus+11
Scilla autumnalis+1+
Agrostis cf. stolonifera111
Vicia hirsuta+11
Cerastium diffusum+11
Sonchus oleraceusi12
Hyacinthoides non-scripta+11
Vicia sativa+11
Stellaria media+++
Allium vineale+11
Beta vulgaris subsp. maritimai++
Anthriscus sylvestris i 
Myosotis cf. ramosissima  (desséché)  +
Trifolium campestre  1
Carex arenaria  +
Trifolium glomeratum  i
Arenaria serpyllifolia s. l.  +
Atriplex prostrata  1
Rumex acetosa  i

 (1) Lathyrus sphaericus : 22 tiges en 2012, 61 en 2013, 49 en 2014.

Carré permanant n°9 en juin 2014
Comparaison des données recueillies en 2013 et 2014
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Bien que la végétation ait été coupée et exportée de nouveau en novembre 2013, le recouvrement total de la végétation a augmenté. Il est possible que cette évolution soit liée au moins en partie au fait que cette intervention a eu lieu à une période différente. Le recouvrement total de la végétation reste cependant un peu plus faible qu’en 2012 avant les interventions.

La hauteur moyenne de la végétation est identique à celle qui a été relevée l’année dernière. La hauteur maximale de la végétation a diminué de 5 cm. Cette dernière valeur est liée à la présence d’inflorescences de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de taille plus faible en juin 2014 qu’un an auparavant à la même époque.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent a augmenté. Il est passé de 23 en 2013 à 29 en 2014. En 2012, ce nombre était de 23.

Remarque

Le carré permanent n°9 comporte un certain nombre d’espèces nitrophiles (*) : l’arroche hastée (Atriplex prostrata), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le mouron des oiseaux (Stellaria media), la betterave maritime (Beta vulgaris subsp. maritima) (1)le géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium).

Des espèces nitroclines (*) sont également présentes dans ce carré permanent : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le gaillet mou (Galium mollugo), le géranium pourpre (Geranium purpureum), l’oseille sauvage (Rumex acetosa). L’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris), également nitrocline, n’a pas été revu ici en 2014.

Les fientes d’oiseaux ont dû favoriser le développement de ces taxons.

(*) D’après Provost, 1998 (sauf pour Beta vulgaris subsp. maritima).

Apparition de taxons

Sept nouveaux taxons sont apparus ici : le trèfle champêtre (Trifolium campestre), l’arroche hastée (Atriplex prostrata), le myosotis hérissé (Myosotis cf. ramosissima), la laîche des sables (Carex arenaria), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia s. l.), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), l’oseille sauvage (Rumex acetosa).

Les deux premiers taxons ont été observés en faible quantité, les trois suivants en très faible quantité et les deux derniers n’étaient représentés que par un seul pied chacun.

L’arroche hastée (Atriplex prostrata) est nitrophile et l’oseille sauvage (Rumex acetosa) est nitrocline.

Disparition de taxons

Le pied d’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris) observé ici en 2013 n’a pas été revu en 2014.

Taxons ayant progressé

Trois espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium), le gaillet mou (Galium mollugo).

Les deux premières espèces sont nitrophiles et la dernière est nitrocline. Leur développement a dû être favorisé par les fientes d’oiseaux.

Taxons ayant régressé

Le lierre (Hedera helix) et la scille d’automne (Scilla autumnalis) ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Bien qu’elle soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance, la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a cependant régressé ici : elle est passée de 61 tiges en 2013 à 49 tiges en 2014.

Il est toutefois possible que ce nombre ait été un peu sous-estimé en 2014. Un certain nombre de tiges étant déjà desséchées lors du comptage, d’autres ayant peut-être déjà disparu.

En 2012 et 2013, la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) était cantonnée dans le même secteur du carré permanent alors qu’en 2014 elle est davantage éparpillée.

Malgré la fréquentation des affleurements rocheux par les oiseaux, la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) se maintient ici. Elle est toutefois présente dans le secteur situé au dessus de ces affleurements et non en dessous.

Synthèse

Bien que la végétation de ce carré permanent ait été coupée et exportée une seconde fois, elle est plus dense qu’en juin 2013. Elle est cependant moins haute et un peu moins dense qu’en 2012.

Ce carré permanent comporte un certain nombre d’espèces nitrophiles ou nitroclines. Leur présence ici doit être liée aux fientes d’oiseaux.

La diversité floristique de ce carré permanent est relativement élevée. Des espèces nouvelles sont apparues.

La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) se maintient ici, malgré la fréquentation du carré permanent par les oiseaux. Cette fréquentation semble toutefois modérée ici.

Bien que la végétation de ce carré permanent ait été coupée et exportée de nouveau en février 2014, le nombre de tiges de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) a diminué ici en 2014.

3.10. Observations diverses

Les petites populations de trèfle raide (Trifolium strictum), situées en bordure d’affleurements rocheux, vers l’Anse aux Chevaux et la Pointe de Bretagne, qui avaient été cartographiées en 2009 ont de nouveau été revues en 2014. Très peu de trèfle raide (Trifolium strictum) a cependant été observé dans les deux stations les plus à l’Ouest.

Une petite population de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a été observée pour la première fois en 2014 vers la pointe de Bretagne. (Voir la cartographie en annexe).

En 2014, 9 pieds d’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) ont été observés sur la dune de Port Marie.

Une petite population de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est apparue en bordure du sentier du tombolo.

3.11. Synthèses générale

Dans le carré permanent n°1 fauché en septembre 2011, l’oyat (Ammophila arenaria) demeure moins dense qu’il ne l’était initialement en raison, notamment, de l’élimination des vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des années.

Dans les carrés permanents n° 2 et 3, dont la végétation a également été coupée en septembre 2011, l’oyat (Ammophila arenaria) a déjà atteint le même recouvrement qu’en 2011, avant les interventions. C’était déjà le cas en 2013 pour le carré n° 2

Dans les carrés permanents n°1, 2 et 3 la végétation s’est refermée mais demeure cependant moins haute qu’en juin 2011 avant le fauchage/débroussaillage avec exportation. Ces carrés permanents conservent une richesse floristique plus élevée qu’avant les interventions.

Dans le carré permanent n°1, l’œillet de France (Dianthus gallicus) a atteint le même recouvrement qu’avant le fauchage avec exportation.

Dans les carrés permanents n° 2, 3 et 4, l’impact des interventions sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est très satisfaisant puisqu’il est plus abondant qu’initialement. Dans le carré n° 4, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a donc très bien supporté d’être coupé tous les ans pendant trois ans.

La gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) est plus abondante dans le carré n° 8 où le nombre de tiges a été multiplié par 22 alors qu’elle a régressé dans le carré n° 9 malgré le fauchage.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est apparu dans le carré n°7 qui avait été décapé en 2012 et fauché en 2013. Il est plus abondant dans les carrés n°5 et 6, fauchés en 2013. Dans le carré n°6, le nombre de pieds de trèfle raide (Trifolium strictum) a été multiplié par 11.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est plus abondant dans les carrés n° 6 et 7. Dans ce dernier carré, en 2014, le nombre de pieds a été estimé à au moins mille.

La gestion mise en œuvre ici ainsi que les conditions météorologiques ont été favorables à ces deux trèfles protégés.

3.12. Interventions à réaliser en 2014 et préconisations de gestion

Nous intégrons ici les préconisations de gestion qui ont été formulées en juin 2014.

Carrés permanents n°1, 2, 3, 4, 8 et 9

Pas d’intervention en 2014 car l’impact du fauchage/débroussaillage avec exportation est satisfaisant pour le moment.

Pour le carré n°4, comme les années précédentes, installer un fil afin que ce secteur ne serve pas de WC pour les touristes.

Matérialisation visuelle des carrés permanents

Installer des repères visuels permettant de retrouver les carrés permanents plus facilement dans les carrés qui en sont actuellement dépourvus (au moins à partir du mois de mars). Les carrés 1 à 3 sont déjà matérialisés par des tiges en plastique rouge qu’il faut laisser en place en permanence.

Carré permanent n°5

Le carré permanent n°5 et la population de trèfle raide (Trifolium strictum) du tombolo ont été accidentellement coupés par le tracteur au printemps, ce qui est préjudiciable pour la production de graines. Heureusement, une partie de la population située à proximité du carré est passée sous la barre de coupe et a donc été épargnée.

La population de trèfle raide du tombolo et le carré n°5 ne doivent pas être fauchés du 1er avril au 14 juillet.

Le carré permanent n°5 et une bande de 2 m x 2 m x 10 m située dans le prolongement du carré sont à faucher en septembre 2014. Le produit issu du fauchage est à évacuer.

Période de réalisation du fauchage avec exportation : septembre 2014.

Carrés permanents n°6 et 7 et partie sèche de la prairie sous le château

Il est souhaitable de réaliser un fauchage avec exportation du produit issu de ce fauchage dans toute la partie sèche de la prairie (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), carrés permanents inclus.

Pas d’intervention spécifique dans les carrés permanents mais le fauchage des carrés doit être effectué en même temps que toute la partie sèche de la prairie.

Période de réalisation du fauchage avec exportation : deuxième quinzaine de juillet 2014.

Intervention concernant la cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale)

Un pied de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), espèce de la liste rouge du massif Armoricain, avait été revu en 2013, en bordure de la barrière délimitant la propriété de la SCI, en face du presbytère (même localisation qu’en 2009, voir la cartographie du rapport de 2009).

Malgré le fauchage effectué en 2013, cette espèce n’a pas été revue en 2014. Afin d’éviter l’embroussaillement, Il est souhaitable de faucher la végétation présente en bordure de la barrière.

Période de réalisation du fauchage : septembre 2014.

Interventions concernant les ajoncs de la dune de l’Anse à Gruel

Couper tous les ajoncs présents sur la dune de l’Anse à Gruel (dans l’enclos) car ils prennent de l’ampleur, notamment au détriment d’espèces patrimoniales comme l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum). Exporter les ajoncs coupés.

Période d’intervention : de préférence en hiver.

L’ail triquère (Allium triquetrum)

Cette espèce est actuellement considérée comme invasive avérée en Bretagne. Une petite population se situe en bordure de sous-bois, près du départ du chemin conduisant à Château Renault.

Etant donné que l’ail triquètre n’occupe qu’une faible surface, la solution la  plus simple pour l’éliminer serait le bâchage. La procédure à mettre en œuvre a déjà été décrite en détail dans le rapport de 2013.

Si cette solution n’est pas retenue, il convient de couper la population d’ail triquètre (plus une bande périphérique d’un mètre) au ras du sol, au minimum une fois par mois, voire plus souvent selon le rythme des repousses, de fin septembre à juin afin de l’épuiser peu à peu.

L’ail triquètre passe normalement l’été sans feuilles mais la réaction d’une plante coupée peut s’avérer différente. Le cas échéant, les éventuelles repousses estivales seraient à couper.

Il est très important d’empêcher l’ail triquètre de fleurir et de produire des graines.

Période d’intervention : couper l’ail triquètre au moins une fois par mois de septembre à juin

Le sporobole tenace (Sporobolus indicus)

Cette espèce américaine considérée actuellement comme une invasive potentielle en Basse-Normandie est bien implantée notamment en bordure du chemin entre la ferme et la plaine. Il est important d’empêcher la production de graines en fauchant régulièrement cette plante.

Le séneçon jacobée (Senocio jacobaea)

Cette espèce indigène est bien présente dans certains secteurs de la base du tombolo. Il est souhaitable d’arracher le séneçon jacobée avant la floraison sur tout le tombolo afin d’éviter la production de graines de cette espèce qui peut se montrer envahissante.

Certaines précautions s’imposent si le séneçon jacobée est déjà fleuri car les graines peuvent continuer à mûrir sur les plantes arrachées. Dans ce cas, les plantes arrachées devront être mises en sac et brûlées.

Période d’intervention : avant la floraison : avril et mai et jusqu’au début du mois de juin. Les interventions peuvent toutefois se faire dès l’hiver mais l’arrachage est moins aisé.

Le fenouil (Foeniculum vulgare)

Couper les inflorescences de fenouil sur la digue des Blainvillais pour empêcher la production de graines, car il a tendance à s’étendre.

La ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. maritimus)

La ravenelle maritime estune espèceindigène qui semble prendre de l’ampleur chaque année sur la Grande Ile.

Il pourrait être tenté d’essayer de la contenir dans certains secteurs, notamment sur le tombolo. Les rosettes pourraient être tranchées sous le collet à l’aide d’un outil constitué d’un manche équipé d’une lame tranchante.

Ces interventions peuvent être réalisées toute l’année y compris en hiver. En complément, il pourrait aussi être envisagé de faucher ces plantes avant  la fructification pour les empêcher de produire des graines.

Période d’intervention : possible toute l’année 

Précautions à prendre lors de la tonte de la végétation dans les zones d’affleurement rocheux :

Etant donné l’importance de ces préconisations, bien qu’elles aient été déjà mentionnées dans les rapports de 2010 et 2011, nous les formulons de nouveau ici.

La romulée à petites fleurs (Romulea columnae) se développe souvent en bordure des affleurements rocheux sur un sol très peu épais. Il en est de même, dans certains cas, pour le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Ces espèces sont toutes les trois intégralement protégées par la loi et le trèfle raide ne serait plus présent actuellement en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Il convient donc de prendre quelques précautions lors de la tonte des zones d’affleurement rocheux où sont présentes ces espèces.

Ces précautions consistent à veiller après chaque coupe à ne pas laisser les résidus de tonte s’accumuler sur les affleurements rocheux et leur pourtour.

En effet, l’accumulation de végétaux coupés dans ces secteurs risque d’entraîner la disparition de ces espèces patrimoniales.

La mise en application de ces préconisations est d’une grande importance pour le maintien de ces espèces protégées dans les secteurs d’affleurement rocheux concernés, en particulier dans les secteurs de la Pointe de Bretagne et de l’Anse aux Chevaux et en bordure de la chapelle.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

COSTE H. – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Librairie scientifique et technique Albert Blanchard.

CHICOUENE D. Communications personnelles.

FOURNIER P., 1936 – Les quatre Flores de la France. Editions Le Chevalier.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2009 – Espèces végétales patrimoniales de la Grande Ile de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2010 – Les espèces végétales patrimoniales de quelques îlots de l’archipel de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2011 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2012 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2013 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.

LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Editions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.

MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.

PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tomes 1 et 2.

PROVOST M., 1993 – Atlas  de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.

QUERE E., RAGOT R., GESLIN J., MAGNANON S. et coll., 2011 – Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne. www.cbnbrest.fr/site/pdf/Liste_invasive_bzh.pdf

STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.

TUTIN T G et coll. – Flora Europaea, volumes 1 à 5. Cambridge University Press.

ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006,  Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.

ZAMBETTAKIS C., – Les plantes invasives en Basse-Normandie. www.cbnbrest.fr/site/pdf

/fichebn_intro.pdf

ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.

5. Annexes

Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :

Nom scientifiqueNom françaisFamille
  
Achillea millefolium L.Achillée millefeuilleAsteracée
Aira caryophyllea L.Canche caryophylléePoacée
Aira praecox L.Canche précocePoacée
Agrostis stolonifera L.Agrostide stolonifèrePoacée
Allium vineale L.Ail des vignesLiliacées
Ammophila arenaria (L.) LinkOyatPoacée
Anagallis arvensis L.Mouron des champsPrimulacée
Anthoxanthum odoratum L.Flouve odorantePoacée
Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.Anthrisque des boisApiacée
Aphanes inexspectata LippertAlchémille à petits fruitsRosacée
Arenaria serpyllifolia L. s. l.Sabline à feuilles de serpoletCaryophyllacée
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados (Reichenb.) NymanSabline à rameaux finsCaryophyllacée
Atriplex prostrata Boucher ex DC.Arroche hastéeChénopodiacée
Avenula pubescens (Huds.) Dum.Avoine pubescentePoacée
Beta vulgaris L. subsp. maritima (L.) Arcang.Betterave maritimeChénopodiacée
Bromus diandrus Roth.subsp. diandrusBrome à deux étaminesPoacée
Bromus gr. hordeaceusBrome mouPoacée
Brachypodium pinnatum (L.) Beauv.Brachypode pennéPoacée
Calystegia soldanella (L.) R. Br.Liseron soldanelleConvolvulacée
Cardamine hirsuta L.Cardamine hirsuteBrassicacée
Carex arenaria L.Laîche des sablesCyperacée
Carex caryophyllea Lat.Laîche printanièreCyperacée
Cerastium diffusum Pers.Céraiste à quatre étaminesCaryophyllacée
Cerastium fontanum Baumg.Céraiste communCaryophyllacée
Cerastium glomeratum Thuill.Céraiste aggloméréCaryophyllacée
Convolvulus arvensis L.Liseron des champsConvolvulacée
Conyza sp.VergeretteAstéracée
Crepis capillaris (L.) wallr.Crépis verdâtreAsteracée
Cuscuta epithymum (L.) L.Cuscute du thymCuscutacée
Cytisus scoparius L. LinkGenêt à balaiFabacée
Dactylis glomerata L.Dactyle aggloméréPoacée
Daucus carota L.Carotte sauvageApiacée
Dianthus gallicus Pers.Œillet de FranceCaryophyllacée
Erodium cicutarium (L.) L’Hérit.Erodium à feuilles de cigüeGéraniacée
Elytrigia atherica (Link) Kerguélen ex Carreras MartinezChiendent du littoralPoacée
Euphorbia portlandica L.Euphorbe de PortlandEuphorbiacée
Festuca gr rubraFétuque rougePoacée
Fumaria capreolata L.Fumeterre grimpanteFumariacée
Galium mollugo L.Gaillet mouRubiacée
Galium verum L.Gaillet vraiRubiacée
Geranium molle L.Géranium mouGéraniacée
Geranium purpureum Vill.Géranium pourpreGéraniacée
Geranium robertianum L.Géranium herbe à RobertGéraniacée
Geranium rotundifolium L.Géranium à feuilles rondesGéraniacée
Geranium sanguineum L.Géranium sanguinGéraniacée
Hedera helix L.LierreAraliacée
Hieracium pilosella L.Epervière piloselleAsteracée
Holcus lanatus L.Houlque laineusePoacée
Hyacinthoides non-scripta (L.) Chouard ex Rothm.Jacinthe des boisLiliacée
Hypericum perforatum L.Millepertuis perforéHypericacée
Hypochoeris radicata L.Porcelle enracinéeAsteracée
Iris foetidissima L.Iris fétideIridacée
Jasione montana L. s. l.Jasione des montagnesCampanulacée
Juncus bufonius L.Jonc des crapaudsJoncacée
Koeleria albescens D. C.Koelérie blanchâtrePoacée
Lagurus ovatus L.Queue de lièvrePoacée
Lathyrus sphaericus Retz.Gesse sphériqueFabacée
Leontodon saxatilis Lam.Liondent faux pissenlitAsteracée
Ligustrum vulgare L.Troène commun Oléacée
Lolium perenne L.Ray-grass anglaisPoacée
Lonicera periclymenum L.Chèvrefeuille des boisFabacée
Lotus angustissimus L.Lotier à fruits très étroitsFabacée
Lotus corniculatus L.Lotier corniculéFabacée
Lotus subbiflorus Lag.Lotier hispideFabacée
Luzula campestris (L.) DC.Luzule des champsJoncacée
Medicago minima (L.) L.Luzerne naineFabacée
Medicago polymorpha L.Luzerne polymorpheFabacée
Myosotis ramosissima Rochel ex SchultesMyosotis hérisséBorraginacée
Ornithopus perpusillus L.Pied d’oiseau délicatFabacée
Orobanche hederae DubyOrobanche du lierreOrobanchacée
Orobanche minor SmithPetite orobancheOrobanchacée
Papaver dubium L.Pavot douteuxPapavéracée
Petroselinum crispum (Mill.) Nyman ex A.W. HillPersil cultivéApiacée
Plantago coronopus L.Plantain corne de cerfPlantaginacée
Plantago lanceolata L.Plantain lancéoléPlantaginacée
Poa annua L.Pâturin annuelPoacée
Poa pratensis L.Pâturin des présPoacée
Polycarpon tetraphyllum L.s. l.Polycarpon à quatre feuillesCaryophyllacée
Polypodium interjectum ShivasPolypode intermédiairePolypodiacée
Prunus spinosa L.PrunellierRosacée
Pteridium aquilinum (L.) KuhnFougère aigleDennstaedtiacée
Ranunculus acris L.Renoncule âcreRenonculacée
Ranunculus bulbosus L.Renoncule bulbeuseRenonculacée
Raphanus raphanistrum L.subsp. maritimus (Smith) Thell.Ravenelle maritimeBrassicacée
Rosa pimpinellifolia L.Rosier pimprenelleRosacée
Rubia peregrina L.Garance voyageuseRubiacée
Rubus spRonceRosacée
Rumex acetosa L.Oseille sauvage 
Rumex acetosella L.Petite oseillePolygonacée
Sagina apetala Ard.Sagine apétaleCaryophyllacée
Sanguisorba minor Scop.Petite pimprenelleRosacée
Scilla autumnalis L.Scille d’automneLiliacée
Senecio jacobaea L.Séneçon jacobéeAsteracée
Senecio sylvaticus L.Séneçon des boisAsteracée
Silene latifolia Poiretsubsp. alba (Miller) Greuter et BurdetCompagnon blancCaryophyllacée
Silene nutans L.Silène penchéCaryophyllacée
Sonchus asper (L.) HillLaiteron rudeAsteracée
Sonchus oleraceus L.Laiteron maraîcherAsteracée
Stellaria media (L.) Vill.Mouron des oiseauxCaryophyllacée
Taraxacum spPissenlitAsteracée
Trifolium arvense L.Trèfle des champsFabacée
Trifolium bocconei SaviTrèfle de BocconeFabacée
Trifolium campestre Schreb.Trèfle champêtreFabacée
Trifolium dubium Sibth.Trèfle douteuxFabacée
Trifolium glomeratum L.Trèfle aggloméréFabacée
Trifolium micranthum Viv.Trèfle filiformeFabacée
Trifolium repens L.Trèfle rampantFabacée
Trifolium scabrum L.Trèfle scabreFabacée
Trifolium striatum L.Trèfle striéFabacée
Trifolium strictum L.Trèfle raideFabacée
Trifolium subterraneum L.Trèfle souterrainFabacée
Trisetum flavescens (L.) Beauv.Avoine doréePoacée
Ulex europaeus L.Ajonc d’EuropeFabacée
Umbilicus rupestris (Salisb.) DandyNombril de vénusCrassulacée
Valerianella locusta L. Laterr.Mâche potagèreValérianacée
Urtica dioica L.Ortie dioïqueUrticacée
Veronica arvensis L.Véronique des champsScrofulariacée
Veronica chamaedrys L.Véronique petit chêneScrofulariacée
Vicia hirsuta (L.) S.F. GrayVesce hérisséeFabacée
Vicia lathyroides L.Vesce fausse gesseFabacée
Vicia sativa L.Vesce cultivéeFabacée
Vicia tetrasperma (L.) Schreb.Vesce à quatre grainesFabacée
Viola riviniana Reichenb.Violette communeViolacée
Vulpia bromoides (L.) S.F. GrayVulpie faux bromePoacée
Vulpia fasciculata (Forskal) FritschVulpie à une glumePoacée

Les espèces protégées sont figurées en gras dans le tableau.