Etudes botaniques

Etudes de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales (novembre 2018)

Novembre 2017
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Carré permanent n°1
    2. Carré permanent n°2
    3. Carré permanent n°3
    4. Carré permanent n°4
    5. Carré permanent n°5
    6. Carré permanent n°6
    7. Carré permanent n°7
    8. Carré permanent n°8
    9. Carré permanent n°9
    10. Observations diverses
    11. Bilan générale
    12. Interventions à réaliser en 2018 et préconisations de gestion
  4. Bibliographie
  5. Annexes

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey – 2018

1. Introduction

La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la S.C.I. de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.

2. Méthodologie

Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire sur la Grande Île. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus) etle géranium sanguin (Geranium sanguineum)dont le développement était concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.

La végétation de ces carrés permanents et d’une bande périphérique attenante a été fauchée/débroussaillée et exportée en septembre/octobre 2011.

Afin de limiter le développement des ronces, cette intervention a été renouvelée fin octobre 2012 et fin septembre 2013 dans le carré permanent n°4 et une bande périphérique attenante.

L’étude diachronique de ces carrés permanents est destinée notamment au suivi de ces espèces protégées et des espèces à forte dynamique, suite à ces interventions.

Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la huitième fois en 2018.

Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) qui n’est connue en ex-Basse-Normandie qu’à Chausey.

Les deux carrés permanents à gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où son développement était concurrencé par d’autres espèces végétales.

Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Île et l’autre sur Grand Romont. La végétation de ces deux carrés et d’une bande périphérique attenante a été coupée et exportée fin octobre 2012 pour le premier carré et début février et fin novembre 2013 pour le second.

Ces deux carrés sont destinés notamment au suivi de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) et des espèces à forte dynamique, suite à ces interventions.

Un carré permanent a été implanté au sein d’une population de trèfle raide (Trifolium strictum) située en bordure d’un chemin arrière-dunaire.

Deux autres carrés permanents ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006, lors des travaux de lagunage.

Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)comportant aussi un peudetrèfle raide (Trifolium strictum).

L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation qui était plus dense, et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. Ce carré à vocation expérimentale a été décapé en surface fin septembre 2012, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables au développement de ces trèfles protégés.

Ces cinq carrés permanents ont été étudiés pour la septième fois en 2018.

Tous les ans à la même époque, chaque carré permanent fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.

Echelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :

Coefficient 
5Recouvrement compris entre 75 et 100 %
4Recouvrement compris entre 50 et 75 %
3Recouvrement compris entre 25 et 50 %
2Recouvrement compris entre 5 et 25 %
1Recouvrement inférieur à 5 %

Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.

Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %) et les hauteurs moyenne et maximale de la végétation.

La détermination des taxons est essentiellement faite sur le terrain, à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.

Un dénombrement du trèfle raide (Trifolium strictum), du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est réalisé au sein des carrés permanents où ces espèces patrimoniales sont présentes. Dans la mesure du possible, lorsque c’est concrètement réalisable, le dénombrement concerne le nombre de pieds. Toutefois, lorsque la végétation est très dense et/ou lorsque l’architecture de la plante n’est pas favorable, le comptage concerne alors le nombre de tiges.

Les interventions de gestion programmées dans les carrés permanents (débroussaillage/fauchage manuel ou à la débroussailleuse, décapage, exportation…) ont été réalisées par Arnaud Antoine.

3. Résultats

 3.1. Carré permanent n°1

Ce carré permanent a été implanté en juin 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente.

Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum).

L’oyat (Ammophila arenaria) avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.

La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site.

L’étude diachronique de ce carré permanent est notamment destinée au suivi de la dynamique de l’œillet de France (Dianthus gallicus) etdel’oyat (Ammophila arenaria) suite à cette intervention.

Date du relevé09/06201108/06201203/06201303/06201402/06201507/06201601/06201707/062018
Surface : 3 m x 3 m        
Recouvrement total100 %80 %90 %98 %99 %99 %100 %100 %
Hauteur moyenne45 cm20 cm25 cm35 cm40 cm40 cm45 cm45 cm
Hauteur maximum107 cm71 cm73 cm84 cm98 cm126 cm113 cm108 cm
         
Ammophila arenaria42223333
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm33790376563/(3)61604/(3)72684/(3)74524/(3)59794/(3)65844/(3)5886
Dianthus gallicus21122222
Galium cf. verum  (b)11111111
Rubia peregrina11222233
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)++++++ +
Vicia sativa s. l.11+11111
Silene nutans11112222
Rumex acetosellai1+1++  
Lonicera periclymenum1+111111
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)11112112
Brachypodium rupestre12222221
Geranium purpureum+111++ i
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)++1111+1
Rubus sp.++++++ 1
Dactylis glomerata11111111
Festuca gr. rubra1+111111
Hedera helix s. l.1++11111
Euphorbia segetalis subsp. portlandica(Euphorbia portlandica)ii1111+1
Lotus corniculatus12221111
Hypochoeris radicatai1222221
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)i+11ii++
Avenula pubescensi+1+++++
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)++  ++++
Ervum tetraspermum (Vicia tetrasperma)++      
Poa pratensis +++++++
Hyacinthoides non-scripta ii   ii
Cuscuta epithymum + 1   +
Hieracium officinarum (Hieracium pilosella) i111111
Ligustrum vulgare +112222
Anthoxanthum odoratum +11+1+ 
Luzula campestris i i +++
Senecio sylvaticus i      
Sonchus oleraceus +++ +  
Jasione montana s. l.  i11111
Holcus lanatus  11++++
Crepis capillaris  11+   
Aira caryophyllea s. l.  ++++  
Ranunculus bulbosus    ++i 
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)    +   
Carex arenaria    ++ii
Elytrigia sp.      ii
Nombre total de taxons2534333435353133

(a) Le premier chiffre de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012.

(b) A l’état végétatif.

(c) Très jeunes pieds.

Carré permanent n°1 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation est maximal en 2018 comme en 2017 ; tout le sol est désormais recouvert de végétation. La hauteur moyenne de la végétation est identique en 2017 et 2018 alors que la hauteur maximale a diminué de 5 cm par rapport à l’année dernière. Cette évolution est due à la présence d’un pied d’oyat (Ammophila arenaria) de plus grande taille en 2017 qu’en 2018.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°1 est passé de 31 en 2017 à 33 en 2018. Le nombre initial observé ici en 2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée était de 25 taxons. Dans ce carré permanent, le plus grand nombre de taxons  avait été observé en 2015 et 2016 avec un total de 35 taxons.

Apparition de taxons

Aucun taxon nouveau n’est apparu ici, mais quatre taxons qui n’avaient pas été revus en 2017 ont de nouveau été observés en 2018. Il s’agit de la ronce (Rubus sp.), de la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), de la vesce hérissée (Ervilia hirsuta) et du géranium pourpre (Geranium purpureum). Le premier taxon a  été observé en faible quantité, les deux suivants en très faible quantité et le dernier n’était représenté que par un seul pied.

La cuscute du thym (Cuscuta epithymum) n’avait pas été revue ici depuis 2014 et les trois autres taxons depuis 2016. Il est toutefois possible que la ronce (Rubus sp.), qui est vivace, contrairement aux trois autres taxons, soit passée inaperçue en 2017, en raison de la densité de la végétation.

Disparition de taxons

Deux espèces vivaces, recensées ici en 2017, n’ont pas été revues en 2018 : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus). En 2017, la première espèce avait été observée en très faible quantité et la seconde n’était représentée que par un seul pied.

Initialement absentes de ce carré permanent, elles étaient apparues après le fauchage avec exportation de 2011. La flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) avait été observée dès 2012 et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) à partir de 2015.

Taxons ayant progressé

La comparaison des données collectées en 2017 et 2018 montre que trois espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : la petite pimprenelle (Poterium sanguisorba), la rose pimprenelle (Rosa spinosissima) et l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica).

Taxons ayant régressé

Deux taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein du carré permanent n°1 : le brachypode rupestre (Brachypodium rupestre) et la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata).

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de frondes a diminué ici : il est passé de 65 en 2017 à 58 en 2018.

Bilan

Depuis 2017, la végétation occupe ici globalement un volume aussi important qu’avant l’intervention de 2011.

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent reste plus élevé qu’en 2011.

Presque sept ans après que la végétation a été coupée et exportée, l’oyat (Ammophila arenaria) reste ici moins dense qu’avant cette intervention. En 2018, il est encore pourvu du coefficient d’abondance-dominance immédiatement inférieur à celui qui lui avait été attribué en 2011.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est ici plus abondante qu’en 2011. Depuis 2014, elle est dotée du coefficient d’abondance-dominance immédiatement supérieur à celui qu’elle avait initialement en 2011.

La garance voyageuse (Rubia peregrina), protégée en ex-Basse-Normandie, est ici beaucoup plus abondante qu’en 2011. Elle a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à juin 2011.

L’œillet de France (Dianthus gallicus) avait régressé dans un premier temps d’un coefficient d’abondance-dominance, suite au fauchage avec exportation. Depuis 2014, il est doté ici du coefficient d’abondance-dominance qu’il avait initialement en 2011, avant cette intervention, et il le conserve encore actuellement, bien que la végétation se soit refermée.

3.2. Carré permanent n°2

Le carré permanent n°2 a été installé en juin 2011, dans un fourré très dense de troène commun (Ligustrum vulgare) et de ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)espèce protégée en ex- Basse-Normandie, plus ou moins étouffée par les fourrés.

Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011, ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a été ramassé et évacué du site.

Le suivi de ce carré au cours du temps est destiné notamment à étudier la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum) et de la végétation suite à cette intervention.

Date  du relevé09/06201106/06201207/06201304/06201403/06201507/06201601/06201707/062018
Surface : 3 m x 3 m        
Recouvrement total100 %75 %95 %98 %99 %100 %100 %100 %
Hauteur moyenne60 cm20 cm25 cm30 cm35 cm35 cm40 cm50 cm
Hauteur maximum120 cm60 cm76 cm90 cm102 cm121 cm111 cm132 cm
         
Ligustrum vulgare53344444
Rubus sp21222222
Geranium sanguineum22333344
Ammophila arenaria 21122222
Rubia peregrina21222222
Avenula pubescens+++++111
Brachypodium rupestre+1111111
Galium cf. verum  (à l’état végétatif)11111111
Hedera helix s. l.22222334
Festuca gr. rubra11112222
Lonicera periclymenum+     +1
Dactylis glomerata+111++++
Carex arenaria++++++++
Pteridium aquilinum (a)Nombre de frondesHauteur maximale en cm+1 12421/(1)6551/(1)3502/(1)4621/(1)3562/(1)4722/(1)586
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)+1111111
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)++++++++
Geranium purpureum 111+i  
Silene nutans 1222111
Poa pratensis +++++++
Vicia sativa s. l. +++11 +
Papaver dubium i      
Anthriscus sylvestris i +    
Prospero autumnale (Scilla autumnalis) +++    
Ulex europaeus  112222
Lotus corniculatus  ++++++
Luzula campestris  1+ i  
Anthoxanthum odoratum  111111
Hyacinthoides non-scripta  +  +ii
Achillea millefolium  ++111+
Valerianella locusta  i     
Ranunculus bulbosus  i1++i1
Jasione montana s. l.  +11+  
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)   111i+
Hypochoeris radicata   i    
Aira praecox   +    
Crepis capillaris    11 i
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)       +
Nombre total de taxons1622293127292528

(a)   Le premier chiffre de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent en juin. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012. En juin 2011, elles n’avaient pas pu être relevées en raison de la très forte densité du fourré ; il en est de même pour la hauteur maximale.

Carré permanent n°2 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La végétation recouvre désormais entièrement le sol, comme en témoigne la valeur du recouvrement total de la végétation qui est maximal depuis 2016.

Par rapport à l’année dernière, la hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 10 cm et la hauteur maximale de 21 cm. En 2018, cette dernière valeur est due à une inflorescence d’avoine pubescente (Avenula pubescens), alors qu’en 2017 elle était due à une feuille d’oyat (Ammophila arenaria).

Dans ce carré permanent, la végétation occupe encore globalement un volume un peu moins important qu’avant le débroussaillage.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°2 est passé de 25 en 2017 à 28 en 2018. La valeur la plus élevée avait été relevée ici en 2014 avec un total de 31 taxons. Le nombre initial observé ici en 2011 avant le débroussaillage était de 16 taxons.

Apparition de taxons

Une espèce nouvelle pour ce carré permanent a été observée en très faible quantité en 2018 : le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris).

Deux espèces qui n’avaient pas été revues ici en 2017 ont de nouveau été observées en 2018 : la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.) et le crépis verdâtre (Crepis capillaris). La première espèce a été observée en très faible quantité et un seul pied de la dernière espèce a été recensé.

Disparition de taxons

Aucun taxon n’a disparu de ce carré permanent. Tous les taxons recensés ici en 2017 ont été revus en 2018.

Taxons ayant progressé

La comparaison des données recueillies en 2017 et 2018 montre que quatre espèces ont progressé dans le carré permanent n°2 : le lierre (Hedera helix), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la vesce hérissée (Ervilia hirsuta) et la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus). Les trois premières espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et la dernière de deux coefficients.

Doté du coefficient « 4 », le lierre (Hedera helix) est désormais co-dominant ici avec le troène commun (Ligustrum vulgare) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum), mais il est présent au ras du sol, en strate inférieure, sous le reste de la végétation.

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de frondes a augmenté ici : il est passé de 4 en 2017 à 5 en 2018.

En 2017 et  2018, les frondes de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) sont de taille plus élevée que les années antérieures à la même époque. Cela est dû à un développement plus précoce de cette espèce, lié aux chaleurs des printemps 2017 et 2018.

Taxons ayant régressé

La comparaison des relevés réalisés en 2017 et 2018 montre qu’une espèce a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans ce carré permanent : l’achillée millefeuille (Achillea millefolium).

Bilan

La végétation est ici plus haute que l’année dernière, mais elle occupe encore globalement un volume un peu moins important qu’avant le débroussaillage réalisé il y a presque sept ans.

Le nombre de taxons présents dans ce carré permanent a augmenté par rapport à l’année dernière. Il est beaucoup plus élevé qu’avant l’intervention de 2011.

Depuis 2014, l’oyat (Ammophila arenaria), depuis 2013, les ronces (Rubus sp.) et la garance voyageuse (Rubia peregrina), sont ici aussi abondants qu’en 2011. Ils sont dotés du même coefficient d’abondance-dominance qu’avant le débroussaillage.

Le troène commun (Ligustrum vulgare) reste moins abondant qu’en 2011, où il était doté du coefficient d’abondance-dominance maximal. Depuis 2014, il est doté du coefficient  immédiatement inférieur à celui qu’il avait en 2011.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est plus abondante ici qu’initialement en 2011. Elle a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à cette époque.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est beaucoup plus abondant ici qu’avant le débroussaillage : il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à  2011.

3.3. Carré permanent n°3

Ce carré permanent a été  implanté en juin 2011 dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel où l’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaitconcurrencé, ici, par ces deux espèces.

La végétation du carré n°3 et d’une bande périphérique de cinq mètres a été coupée, puis exportée, en septembre 2011.

L’étude de ce carré permanent au fil des ans est destinée, notamment, à suivre la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum)etdel’oyat (Ammophila arenaria), suite à cette intervention.

Date  du relevé09/06201108/06201207/06201303/06201403/06201506/06201631/05201706/062018
Surface : 3 m x 3 m        
Recouvrement total100 %85 %100 %100 %100 %100 %100 %100 %
Hauteur moyenne60 cm30 cm40 cm50 cm55 cm60 cm65 cm65 cm
Hauteur maximum135 cm85 cm111 cm112 cm128 cm136 cm120 cm162 cm
         
Ammophila arenaria32333445
Geranium sanguineum33444444
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm32694359653/(2)47723/(2)  48874/(2)87494/(2)48824/(2)701024/(2)64104
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)1+11i+++
Vicia sativa s. l.11+111++
Hedera helix s. l.111+1+++
Galium cf. verum  (b)11212111
Dactylis glomerata22221111
Rubia peregrina11112222
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)11111111
Silene nutans11222222
Carex arenaria1111++11
Anthoxanthum odoratum111111++
Festuca gr. rubra11111111
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)++111111
Poa pratensisi+++    
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)++++++++
Prunus spinosa+1111111
Brachypodium rupestre+1111111
Geranium purpureum 2+1i+i1
Trifolium scabrum +      
Prospero autumnale (Scilla autumnalis) +++++++
Hypochoeris radicata +1     
Crepis capillaris +11    
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea) +1+  + 
Hypericum perforatum +111111
Agrostis cf. stolonifera 1111+++
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica) +111   
Sonchus asper i      
Luzula campestris 11+ +++
Aira caryophyllea s. l. +      
Carex caryophyllea  +i i  
Ranunculus bulbosus  i11+ii
Jasione montana s. l.  i  +  
Trifolium campestre  +     
Orobanche minor   i    
Daucus carota     ++1
Nombre total de taxons1931323024272625

(a)    Le premier chiffre de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes des années précédentes présentes dans ce carré permanent lors de la réalisation du relevé. Il n’y avait pas de frondes mortes ici en juin 2012.
(b)  A l’état végétatif. 

Carré permanent n°3 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation conserve sa valeur maximale atteinte depuis 2013. La hauteur moyenne de la végétation est identique à celle de l’année dernière alors que la hauteur maximale a augmenté de 42 cm. La hausse de cette dernière valeur est due ici à la présence d’une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de plus grande taille en 2018 qu’en 2017, à la même époque.

Depuis 2017, la hauteur moyenne de la végétation est ici légèrement plus élevée qu’en 2011, avant que la végétation ne soit coupée et exportée.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n° 3 est passé de 26 en 2017 à 25 en 2018. La valeur la plus forte a été relevée en 2013 avec un total de 32 taxons. Le nombre initial, recensé en 2011 avant que la végétation ne soit coupée et exportée, était de 19 taxons.

Apparition de taxons

En 2018, aucune espèce nouvelle n’a été observée dans le carré permanent n°3.

Disparition de taxons

Le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) avait été observé en très faible quantité en 2017 ; il n’a pas été revu en 2018. Initialement, il était absent du carré permanent n°3. L’ouverture du milieu due au fauchage avec exportation de l’automne 2011 avait permis son apparition ici. Sa première observation au sein de ce carré permanent date de 2012.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés réalisés en 2017 et 2018 montre que trois espèces ont progressé dans ce carré permanent : l’oyat (Ammophila arenaria), la carotte sauvage (Daucus carota) et le géranium pourpre (Geranium purpureum). Les deux premières espèces ont progressé d’un seul coefficient d’abondance-dominance et la dernière de deux coefficients.

L’oyat (Ammophila arenaria) est beaucoup plus abondant ici qu’avant le fauchage avec exportation : il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance ; il est à présent doté du coefficient maximal. Cette évolution résulte notamment de l’accumulation des vieilles feuilles des années précédentes qui se sont en partie couchées sur la végétation.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des informations collectées en 2017 et 2018, aucun taxon n’a régressé au sein du carré permanent n°3.

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de frondes a diminué ; il est passé de 70 frondes en 2017 à 64 frondes en 2018. En 2017 et 2018, les frondes sont beaucoup plus hautes que les années précédentes à la même époque, en raison d’un développement plus précoce lié aux chaleurs des printemps 2017 et 2018.

Bilan

Dans le carré permanent n°3, la végétation est aussi dense mais globalement légèrement plus haute qu’avant le fauchage avec exportation de 2011.

Le nombre de taxons présents ici reste nettement plus élevé qu’en 2011.

L’oyat (Ammophila arenaria) est ici beaucoup plus abondant qu’avant l’intervention de 2011 : il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance ; il est à présent doté du  coefficient maximal. Cette évolution résulte notamment de l’accumulation des vieilles feuilles des années précédentes.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est ici plus abondante qu’initialement en 2011 : elle a progressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Depuis 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant ici qu’avant le fauchage avec exportation et il le reste presque sept ans après cette intervention, bien que l’oyat (Ammophila arenaria) et la fougère aigle (Pteridium aquilinum) aient pris de l’ampleur. Par rapport à 2011, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a progressé ici d’un coefficient d’abondance-dominance.

3.4. Carré permanent n°4

Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré dense situé près de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp.) étaient ici dominantesetune population de géranium sanguin (Geranium sanguineum)étaiten voie d’étouffement par le fourré.

Ce carré et une bande périphérique de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011. Le produit issu de cette intervention a été exporté. Afin de limiter le développement des ronces, la végétation a de nouveau été coupée puis exportée fin octobre 2012 et fin septembre 2013, dans ce carré permanent et une bande périphérique (2 m en 2012 et 3 m en 2013).

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre la dynamique du géranium sanguin (Geranium sanguineum) et de la végétationsuite à ces interventions.

Date  du relevé10/06201108/06201205/06201304/06201404/06201509/06201601/06201706/062018
Surface : 3 m x 3 m        
Recouvrement total100 %98 %95 %99 %99 %100 %100 %100 %
Hauteur moyenne80 cm30 cm25 cm25 cm30 cm35 cm40 cm60 cm
Hauteur maximum150 cm95 cm80 cm96 cm85 cm107 cm100 cm132 cm
         
Rubus sp.43222233
Geranium sanguineum33444444
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm3331503586223662230472/(1)15462/(+)15492/(1)5651/(+)480
Galium cf. verum  (b)11111122
Rubia peregrina31111233
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)+++ ++1+
Hedera helix s. l.21111122
Ligustrum vulgare+i+ ++++
Cytisus scoparius2 i11233
Festuca gr. rubra+1111111
Brachypodium rupestre+1111111
Ranunculus acrisi       
Dactylis glomerata+3332211
Carex arenaria++++11++
Poa pratensis ++++   
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica) 1  111 
Stellaria media 1++    
Luzula campestris ++1+1++
Crepis capillaris ++111i 
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea) 11221  
Cardamine hirsuta 1+     
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis) 1 1 i  
Sonchus oleraceus 1++    
Fumaria capreolata +      
Sonchus asper 1++    
Anthoxanthum odoratum +11111+
Senecio sylvaticus ++1i   
Geranium purpureum + 11+  
Silene nutans +112222
Geranium molle i      
Elytrigia cf. acuta  (Elytrigia cf. atherica) 111++++
Poa annua 1      
Lolium perenne +  ++i 
Arenaria leptoclados +i1    
Urtica dioica +      
Vicia sativa s. l. ++111++
Anthriscus sylvestris 1111111
Agrostis cf. stolonifera + 1+1++
Hypochoeris radicata  +1211 
Hyacinthoides non-scripta  i iii 
Holcus lanatus  i+++++
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)  ++++++
Cerastium fontanum  +111 +
Aphanes australis  ++    
Bromus gr. hordeaceus  i ++  
Rumex acetosella  i1+++ 
Plantago coronopus  ii    
Plantago lanceolata  +     
Myosotis ramosissima   i    
Aira caryophyllea s. l.   +    
Ranunculus bulbosus   1 +ii
Daucus carota   +1111
Raphanus raphanistrum subsp. landra   +    
Jasione montana s. l.   i11  
Lotus corniculatus   iii  
Cerastium glomeratum   +    
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)   +    
Viola riviniana   i   +
Polygala cf. vulgaris (b)    +   
Centaurium erythraea    1   
Avenula pubescens    ++++
Teucrium scorodonia    i++ 
Veronica chamaedrys     i +
Trifolium occidentale     +  
Nombre total de taxons1436384541413228

(a) Le premier chiffre de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes de l’année précédente présentes dans ce carré permanent au mois de juin.
(b) A l’état végétatif.
(c) Très jeunes pieds.

Carré permanent n°4 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Depuis 2016, la végétation recouvre entièrement le sol dans ce carré permanent, comme le montre la valeur du recouvrement total de la végétation qui est maximale. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 20 cm en un an et la hauteur maximale de 32 cm. Cette évolution est due à la croissance du genêt à balai (Cytisus scoparius). La végétation reste toutefois moins haute qu’elle ne l’était ici en 2011 avant toute intervention.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°4 est passé de 32 en 2017 à 28 en 2018. Bien qu’il ait diminué, ce nombre est encore égal au double de celui qui avait été relevé en 2011 avant toute intervention (ce nombre était de 14 taxons en 2011). Le nombre de taxons le plus élevé a été observé ici en 2014, l’année suivant la seconde intervention, avec un record de 45 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent en 2018, mais trois espèces qui n’avaient pas été revues ici en 2017 ont été observées de nouveau en 2018 : le céraiste commun (Cerastium fontanum), la véronique petit chêne (Veronica chamaedrys) et la violette commune (Viola riviniana). Cette dernière espèce n’avait pas été revue ici depuis 2014.

Disparition de taxons

Sept espèces présentes ici en 2017 n’ont pas été revues en 2018. Il s’agit de l’euphorbe de Portland (Euphorbia segetalis subsp. portlandica), de la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), de la petite oseille (Rumex acetosella), de la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), du crépis verdâtre (Crepis capillaris), du ray-grass anglais (Lolium perenne) et de la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta).

Les deux premières espèces avaient été observées ici en faible quantité, les deux suivantes en très faible quantité et les trois dernières n’étaient représentées chacune que par un seul pied.

Initialement en 2011, ces sept espèces étaient absentes du carré permanent n°4. Elles avaient pu apparaître ici grâce à l’ouverture du milieu due aux interventions. La disparition de la plupart de ces espèces est vraisemblablement liée à la fermeture du milieu résultant notamment de la croissance du genêt à balai (Cytisus scoparius).

Taxons ayant progressé

D’après la comparaison des relevés réalisés en 2017 et 2018, aucun taxon n’a progressé dans ce carré permanent.

Taxons ayant régressé

La comparaison des informations recueillies en 2017 et 2018 montre que trois espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°4 : la petite pimprenelle (Poterium sanguisorba), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) et la  fougère aigle (Pteridium aquilinum). Dans ce carré permanent, la fougère aigle (Pteridium aquilinum) a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à 2011.

Remarque

Malgré sa croissance, le genêt à balai (Cytisus scoparius) conserve le même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière. Il convient de remarquer que le coefficient « 3 » correspond à un recouvrement compris entre 25 et 50 %.

Bilan

La végétation est ici plus haute que l’année dernière en raison de la croissance du genêt à balai (Cytisus scoparius), mais elle occupe encore un volume moins important qu’en 2011 avant toute intervention.

Le nombre de taxons présents dans ce carré permanent a encore diminué, mais il est égal au double du nombre initial relevé en 2011.

Malgré sa croissance, le genêt à balai (Cytisus scoparius) conserve ici le même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2017. Il est plus abondant qu’en 2011 : il a progressé d’un coefficient d’abondance-dominance par rapport à cette époque.

La garance voyageuse (Rubia peregrina) est ici aussi abondante qu’en 2011. 

Les ronces (Rubus sp.) restent ici moins abondantes qu’en 2011 : elles sont dotées du coefficient d’abondance-dominance immédiatement inférieur à celui qu’elles avaient en 2011.

Contrairement aux trois carrés permanents précédents, la fougère aigle (Pteridium aquilinum) est moins abondante ici qu’en 2011 : elle a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à cette époque.

Malgré la fermeture du milieu, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) reste ici plus abondant qu’initialement avant toute intervention : il a progressé d’un coefficient d’abondance-dominance par rapport à 2011.

3.5. Carré permanent n°5

Le carré permanent n°5 a été implanté en juin 2012 au sein d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum)située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en ex-Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Île de Chausey serait la seule localité d’ex-Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009).

La végétation de ce carré permanent et une bande attenante ont été coupées fin octobre 2012, fin juillet 2013 et en septembre de 2014 à 2017. L’étude de ce carré permanent chaque année est destinée à suivre la dynamique du trèfle raide (Trifolium strictum).

Aux printemps 2014 et 2016, la végétation de ce carré permanent a été accidentellement gyrobroyée peu de temps avant son étude.

Date  du relevé06/06201206/06201304/06201403/06201508/06201629/05201707/062018
Surface : 4 m x 2 m       
Recouvrement total99 %100 %100 % (a)100 %100 %(a)99 % 99 % 
Hauteur moyenne7 cm15 cm4 cm12 cm5 cm7 cm15 cm
Hauteur maximum55 cm98 cm22 cm60 cm21 cm81 cm108 cm
        
Trifolium strictumNombre de tiges2(b)17111952578 (b)11211275
Dactylis glomerata2222122
Plantago lanceolata2222222
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)2212222
Galium cf. verum (c)2212232
Trifolium striatum2112+11
Trisetum flavescens1111++1
Agrostis cf. stolonifera/capillaris (c)2221123
Lolium perenne1111+11
Lotus corniculatus1111111
Rumex acetosella1111111
Hypochoeris radicata1112122
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)1111+11
Trifolium dubium++11++ 
Convolvulus arvensis11+1112
Vicia sativa s. l.1++1i1+
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)11+1111
Raphanus raphanistrum subsp. landra1112222
Poa pratensis++++i11
Geranium molle++1+i+i
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)11+111 
Trifolium scabrum+ 11  i
Crepis capillaris1222112
Anthoxanthum odoratum1212222
Brachypodium rupestre2221121
Festuca gr. rubra1111112
Luzula campestris+1++i++
Ranunculus bulbosus++     
Veronica chamaedrys11+1111
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)++i+ + 
Cuscuta epithymum+  + 1+
Trifolium campestre+ 11   
Trifolium glomeratumi +   i
Veronica arvensis+      
Medicago minima1 1iii 
Geranium purpureumi      
Bromus gr. hordeaceusi i   +
Arenaria leptoclados+ i+  i
Aphanes australis+      
Plantago coronopusi    + 
Medicago polymorpha  ++   
Medicago lupulina    +  
Erigeron sp. (Conyza sp.) (c)    +  
Bellis perennis     1 
Lagurus ovatus     i 
Daucus carota     i+
Conopodium majus      i
Carex arenaria      +
Nombre total de taxons40293533293433

(a) Dont litière constituée de l’accumulation de végétaux coupés = 30 % en 2014 et 40 % en 2016. Elle a été enlevée afin de pouvoir étudier le carré permanent.
(b) En 2012, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a pas pu être compté car ce trèfle formait alors une population abondante et très dense. Le comptage, par ailleurs trop long, aurait risqué d’endommager les trèfles qui étaient imbriqués les uns dans les autres.En 2014, les inflorescences ont été accidentellement coupées en partie ou totalement. En 2016, aucun pied de trèfle raide (Trifolium strictum) n’a été observé dans ce carré permanent accidentellement coupé de nouveau.
(c)  A l’état végétatif. 

Carré permanent n°5 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

La valeur du recouvrement total de la végétation est identique à celle de l’année dernière ; elle est presque maximale. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 8 cm et la hauteur maximale de 27 cm. La hausse de la hauteur moyenne de la végétation résulte notamment de la présence ici en 2018 d’inflorescences de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) plus nombreuses que l’année dernière. L’augmentation de la hauteur maximale de la végétation est due à la présence d’une inflorescence de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) de plus grande taille en 2018 qu’en 2017 à la même époque. 

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons observés dans le carré permanent n°5 est passé de 34 en 2017 à 33 en 2018. Rappelons que le nombre initial relevé ici en 2012 était de 40 taxons. Il s’agit de la plus forte valeur recensée dans ce carré permanent.

Apparition de taxons

Deux espèces nouvelles pour le carré permanent n°5 ont été observées en 2018 : la laîche des sables (Carex arenaria) et le conopode dénudé (Conopodium majus). La première espèce a été observée en très faible quantité et un seul pied de la seconde a été recensé ici.

Quatre taxons qui n’avaient pas été revus ici depuis plusieurs années ont été observés de nouveau en 2018 : le brome mou (Bromus gr. hordeaceus), le trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum), le trèfle scabre (Trifolium scabrum) et la sabline à rameaux fins (Arenaria leptoclados). Le premier taxon a été observé en très faible quantité et un pied seulement de chacun des trois autres taxons a été noté ici. Les deux premiers taxons n’avaient pas été revus au sein de ce carré permanent depuis 2014 et les deux suivants depuis 2015. A l’exception du brome mou (Bromus gr. hordeaceus), qui est considéré comme annuel à bisannuel par certains auteurs, les trois autres taxons sont annuels.

Disparition de taxons

Sept espèces observées en 2017 n’ont pas été revues en 2018. Il s’agit de la scille d’automne (Prospero autumnale), de la pâquerette (Bellis perennis), du trèfle douteux (Trifolium dubium), de la vesce hérissée (Ervilia hirsuta), du plantain corne de cerf (Plantago coronopus), de la luzerne naine (Medicago minima) et de la queue de lièvre (Lagurus ovatus).

Les deux premières espèces avaient été observées en faible quantité, les trois suivantes en très faible quantité et les deux dernières n’étaient représentées que par un seul pied chacune. Alors que les deux premières espèces sont vivaces et que le plantain corne de cerf (Plantago coronopus) peut être annuel, bisannuel ou vivace (selon certains auteurs), les quatre autres espèces sont annuelles.

Taxons ayant progressé

D’après la comparaison des relevés de 2017 et 2018, six taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance au sein de ce carré permanent. Il s’agit de l’avoine dorée (Trisetum flavescens), de l’agrostide stolonifère/agrostide commune (Agrostis cf. stolonifera/Agrostis cf. capillaris) (à l’état végétatif), du liseron des champs (Convolvulus arvensis), du crépis verdâtre (Crepis capillaris), de la fétuque rouge (Festuca gr. rubra) et de la carotte sauvage (Daucus carota).

Bien que le trèfle raide (Trifolium strictum) conserve le même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de tiges a pourtant un peu plus que doublé ; ce nombre est passé de 121 en 2017 à 275 en 2018. En raison de la sécheresse, les pieds étaient de petite taille, comme l’année dernière. C’est dans ce secteur de la Grande île que le trèfle raide (Trifolium strictum) a le moins souffert de la sécheresse.

Taxons ayant régressé

La comparaison des données collectées en 2017 et 2018 montre que cinq taxons ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°5 : le gaillet vrai (Galium verum), la vesce cultivée (Vicia sativa s.l.), le géranium mou (Geranium molle), le brachypode rupestre (Brachypodium rupestre) et la cuscute du thym (Cuscuta epithymum).

Remarque

Les pieds de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) et de séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) ont été éliminés du carré permanent juste après son étude en les tranchant sous le collet.

Étant donné que les grandes rosettes de la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) risquent d’empêcher le développement du trèfle raide (Trifolium strictum), il est souhaitable d’éliminer systématiquement cette plante dans tout le secteur du tombolo où croît le trèfle raide (Trifolium strictum), en tranchant les rosettes sous le collet avec une lame coupante (voir page 44 les préconisations de gestion concernant cette espèce).

Bilan

Le nombre de taxons présents dans ce carré permanent est élevé, même s’il est plus faible qu’en 2012. Deux espèces nouvelles pour le carré n°5 ont été observées en 2018.

Le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) a un peu plus que doublé ici par rapport à l’année dernière. Ce nombre est passé de 121 en 2017 à 275 en 2018.

La ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) dont les rosettes risquent d’empêcher le trèfle raide (Trifolium strictum) de se développer est à éliminer dans le secteur du tombolo où ce dernier est présent.

3.6. Carré permanent n°6

Ce carré permanent a été installé en juin 2012 au sein d’une parcelle située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 lors de la création du lagunage. Ce carré comporte deux espèces protégées en ex-Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces en mélange. L’étude de ce carré permanent au fil des années est destinée au suivi de la dynamique de ces deux espèces à très forte valeur patrimoniale.

Fin juillet 2013 et en septembre 2016, la végétation de ce carré permanent et du secteur dans lequel il est implanté a été coupée à la tondeuse. Les végétaux ainsi coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Fin juillet 2014 et en septembre 2015 et 2017, la végétation de la partie sèche de la parcelle et du carré permanent a été coupée et exportée avec une tondeuse.

Date du relevé05/06201205/06201303/06201402/06201508/06201630/05201705/062018
        
Surface : 3 m x 3 m       
Recouvrement total95 %98 %100 %99 %99 %98 %99 %
Hauteur moyenne13 cm10 cm10 cm14 cm18 cm10 cm12 cm
Hauteur maximum82 cm57 cm51 cm60 cm63 cm49 cm93 cm
        
Trifolium bocconeiNombre de pieds18611262>10001133228027262>1000
Trifolium strictumNombre de pieds1111101119+6112141182
Anthoxanthum odoratum2322322
Vulpia bromoides2212111
Agrostis cf. stolonifera (a)2223222
Trifolium arvense3231222
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis)2 +2111
Ornithopus perpusillus2221111
Plantago coronopus3223222
Bryophytes4334445
Trifolium campestre1122212
Hypochoeris radicata1111112
Trifolium glomeratum2231222
Bromus gr. hordeaceus1++++++
Rumex acetosella1112122
Plantago lanceolata1111111
Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) (b)1+111+2
Dactylis glomerata11+++1+
Trifolium striatum1+11211
Vicia sativa s. l.+      
Trifolium dubium11111++
Erodium cicutarium+ i+   
Aira caryophyllea s. l.++11112
Trifolium scabrum++     
Geranium mollei      
Crepis capillaris+1+1 + 
Poa pratensisi+     
Centaurium erythraea+1  i  
Lotus angustissimus (b)i??????
Vicia lathyroides++1+111
Trifolium subterraneum 11+1+1
Trifolium micranthum +     
Holcus lanatus +     
Trifolium repens +     
Echium vulgare   1 +1
Anisantha cf. diandra   ++++
Nombre total de taxons30302628262726

(a)  A l’état végétatif.

(b)  Lors de la réalisation du relevé en 2012, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) de Lotus angustissimus ; il est donc possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée. Absence de fruits formés lors du relevé de  2013 à 2018.

Carré permanent n°6 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Remarques

Lors de la réalisation du relevé en 2018, la végétation de ce carré permanent et de toute  la partie décapée en 2006 – et donc de tout le secteur où le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le trèfle raide (Trifolium strictum) croissent ici – était déjà fortement desséchée en raison de la sécheresse. Un tel degré de dessèchement aussi précoce n’avait pas encore été observé ici depuis 2012.

L’étude de ce carré permanent a été particulièrement délicate en 2018, car beaucoup de plantes étaient déjà « grillées » et recroquevillées, rendant ainsi leur identification difficile. Il est possible que certaines espèces soient passées inaperçues et que d’autres aient été sous-estimées.

Recouvrement total et hauteur de la végétation

La valeur du recouvrement total de la végétation a très légèrement augmenté et presque atteint sa valeur maximale. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 2 cm et la hauteur maximale de 44 cm. En 2018, cette dernière valeur est liée à la présence d’une inflorescence de vipérine commune (Echium vulgare), alors qu’en 2017 à la même époque elle était due à une inflorescence d’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°6 est passé de 27 en 2017 à 26 en 2018. La plus forte valeur avait été observée ici en 2012 et 2013 avec un total de 30 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans ce carré permanent en 2018.

Disparition de taxons

Le crépis verdâtre (Crepis capillaris), qui est annuel à bisannuel, avait été observé en très faible quantité en 2017 ; il n’a pas été revu cette année au sein du carré permanent n°6.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés réalisés en 2017 et 2018 montre que sept taxons ont progressé dans le carré permanent n°6 : le lotier hispide (Lotus hispidus), le trèfle champêtre (Trifolium campestre), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), la canche caryophyllée (Aira caryophyllea s. l.), le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), la vipérine commune (Echium vulgare), et les bryophytes.

Le premier taxon a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les six autres d’un seul coefficient.

Bien que le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) soient dotés du même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2017, leurs effectifs ont augmenté ici.

Le nombre de pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé de 726 en 2017 à plus de 1000 en 2018.

Début juin 2018, les pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) sont nombreux ici mais de petite taille ; ils ont souffert de la sécheresse. De nombreux individus sont mal formés et portent des inflorescences avortées. Toutefois, on note aussi la présence de quelques individus vigoureux et de taille normale. Par conséquent, on peut supposer que la production de graines sera faible cette année.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 41 pieds en 2017 à 82 pieds en 2018. Début juin 2018, les pieds sont également de faible taille et certains d’entre eux sont déjà entièrement desséchés sans avoir pu produire de graines.

La pluviosité du début du printemps 2018 a dû être favorable au développement de ces deux espèces, mais les fortes chaleurs à partir de la fin avril, une faible pluviosité ici en mai, semble-t-il (d’après Arnaud Antoine, les orages qui ont arrosé le continent auraient épargné Chausey), le vent qui a souvent soufflé et l’aridité du sol dans la zone qui avait été décapée (substrat sablonneux, en pente, comportant un ancien réseau de drains), expliquent ce dessèchement précoce de la végétation.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des informations recueillies en 2017 et 2018, le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Bilan

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé ici de 41 pieds en 2017 à 82 pieds en 2018. Le nombre de pieds a doublé.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé ici de 726 pieds en 2017 à plus de 1000 pieds en 2018.

Par rapport à l’année dernière, les effectifs du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et du trèfle raide (Trifolium strictum) ont nettement augmenté ici, mais étant donné que ces deux espèces annuelles ont précocement souffert de la sécheresse, la production de graines a dû être faible cette année.

3.7. Carré permanent n°7

Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté en 2012 dans la parcelle située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation était un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum), tous deux protégés en ex-Basse-Normandie.

A titre expérimental et dans le but de favoriser ces deux espèces protégées, nous avons donc préconisé un décapage très superficiel de ce carré permanent et d’une bande périphérique de 10 cm avec la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre, celle-ci contenant le stock de graines. Nous avons également conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines. Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.

Comme pour le carré n°6, fin juillet 2013 et en septembre 2016, la végétation de ce carré permanent et du secteur dans lequel il est implanté a été coupée à la tondeuse et les végétaux ainsi coupés ont ensuite été ramassés au râteau et exportés.

Fin juillet 2014 et en septembre 2015 et 2017, la végétation de ce carré permanent et du reste de la partiesèche de la prairie a été coupée et exportée à la tondeuse.

Le suivi diachronique de ce carré permanent est surtout destiné à étudier la dynamique du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)et du trèfle raide (Trifolium strictum), suite au décapage de 2012.

Date  du relevé07/06201204/06201302/06201402/06201507/06201630/05201704/062018
Surface : 3 m x 3 m       
Recouvrement total98 %70 %97 %98 %99 %99 %100 %
Hauteur moyenne20 cm5 cm7 cm12 cm12 cm10 cm12 cm
Hauteur maximum60 cm35 cm44 cm58 cm69 cm52 cm62 cm
        
Agrostis cf. stolonifera4113221
Anthoxanthum odoratum2112222
Trifolium arvense2221111
Bromus gr. hordeaceus11+++  
Vulpia bromoides2222111
Plantago coronopus2122232
Hypochoeris radicata1+11121
Erodium cicutarium11+1   
Lotus hispidus (Lotus subbiflorus) (a)12212+1
Rumex acetosella1111111
Plantago lanceolata1111111
Trifolium campestre1122211
Silene latifolia+      
Lysimachia arvensis (Anagallis arvensis)12+1+1+
Bryophytes4 23255
Ornithopus perpusillus1211111
Trifolium dubium+++1111
Aira caryophyllea s. l.+111111
Dactylis glomerata+      
Trifolium striatum1122322
Trifolium glomeratum1342422
Vicia lathyroidesi++i+ +
Trifolium subterraneum1121212
Arenaria leptoclados+++    
Centaurium erythraea+   +i1
Anisantha diandrai    + 
Trifolium bocconeiNombre de pieds+411118917522421131172
Polycarpon tetraphyllum s. l.Nombre de pieds+7147+6    
Geranium mollei      
Trifolium scabrum++++   
Trifolium micranthum +     
Sagina apetala ++ i  
Juncus bufonius s. l. +     
Trifolium strictumNombre de pieds  +4i1i1  
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)  +    
Echium vulgare   i i 
Crepis capillaris    i+ 
Nombre total de taxons30272825252321

(a)  Absence de fruits formés lors de la réalisation du relevé de 2013 à 2018.

Carré permanent n°7 début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Remarque

Comme dans le carré permanent précédent, la végétation était ici également déjà particulièrement desséchée début juin 2018. L’étude de ce carré permanent s’est avérée ici aussi délicate, car beaucoup de plantes étaient littéralement « grillées » et recroquevillées, rendant ainsi leur identification difficile. Ainsi, certaines espèces ont pu être sous estimées tandis que d’autres ont pu passer inaperçues.

Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a très légèrement augmenté par rapport à l’année dernière ; il a atteint sa valeur maximale. La hauteur moyenne de la végétation a augmenté de 2 cm et la hauteur maximale de 10 cm. La hausse de cette dernière valeur est due à la présence d’une inflorescence de porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) de plus grande taille en 2018 qu’en 2017 à la même époque.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°7 est passé de 23 en 2017 à 21 en 2018. Le nombre initial relevé ici en 2012 avant le décapage était de 30 taxons, ce qui correspond à la plus forte valeur observée dans ce carré permanent.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée dans le carré permanent n°7 en 2018, mais une espèce annuelle, la gesse fausse gesse (Vicia lathyroides), qui n’avait pas été revue ici en 2017, a de nouveau été observée en très faible quantité en 2018.

Disparition de taxons

Trois taxons présents dans le carré permanent n°7 en 2017 n’ont pas été revus en 2018 : le brome à deux étamines (Anisantha diandra), le crépis verdâtre (Crepis capillaris) et la vipérine commune (Echium vulgare). En 2017, les deux premières espèces avaient été observées en très faible quantité et la dernière espèce n’était représentée que par un seul pied. Le brome à deux étamines (Anisantha diandra) est annuel, le crépis verdâtre (Crepis capillaris) est annuel à bisannuel et la vipérine commune (Echium vulgare) est bisannuelle.

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés de 2017 et 2018 montre que trois espèces ont progressé au sein de ce carré permanent : le lotier hispide (Lotus hispidus), le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum) et la petite centaurée (Centaurium erythraea). Les deux premières espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance et la dernière de deux coefficients.

Bien que le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) soit doté du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de pieds a fortement augmenté ici. Il est passé de 13 pieds en 2017 à 172 pieds en 2018.

Début juin 2018, comme dans le carré permanent précédent, les pieds sont de petite taille, avec des inflorescences généralement peu nombreuses et souvent avortées, ils ont manifestement souffert du manque d’eau. Par conséquent, ici aussi, la production de graines sera vraisemblablement faible cette année.

Taxons ayant régressé

La comparaison des relevés de 2017 et 2018 montre que quatre espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance dans le carré permanent n°7 : l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) et le mouron des champs (Lysimachia arvensis).

Bilan

La végétation de ce carré permanent recouvre entièrement le sol mais elle reste globalement moins haute qu’en 2012 avant le décapage.

Le nombre de pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a fortement augmenté ici par rapport à l’année dernière : ce nombre est passé de 13 en 2017 à 172 en 2018, mais à cause de la sécheresse précoce les individus sont petits et souvent mal développés ; par conséquent, la production de graines sera vraisemblablement faible cette année.

Le trèfle raide (Trifolium strictum) est apparu dans le carré 7 après l’intervention de 2012 ; il n’a été observé ici que de 2014 à 2016 et en très faible quantité.

Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a été observé chaque année dans ce carré permanent, en quantité variable, mais toujours plus grande qu’en 2012 avant le décapage.

3.8. Carré permanent n°8

Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur comportant une population de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) était dense.

L’archipel de Chausey constitue la seule localité d’ex-Basse-Normandie où la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est connue. Cette espèce n’est pas protégée mais elle figure parmi les taxons menacés de la liste rouge de la flore vasculaire d’ex-Basse-Normandie, dans la catégorie « taxons vulnérables » (liste datant de 2015).

La végétation de ce carré permanent et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.

Le suivi de ce carré au fil du temps est destiné à nous renseigner notamment sur la dynamique de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)et de la végétationsuite à cette intervention.

Date du relevé06/06201204/06201305/06201401/06201508/06201630/05201705/062018
Surface : 2 m x 4 m       
Recouvrement total100 %60 %90 %95 %97 %99 %99 %
Hauteur moyenne30 cm7 cm12 cm18 cm18 cm20 cm20 cm
Hauteur maximum70 cm60 cm65 cm76 cm84 cm77 cm91 cm
        
Ammophila arenaria3223333
Rosa spinosissima (Rosa pimpinellifolia)4334444
Lotus corniculatus1111111
Lathyrus sphaericusNombre de tiges191+2515511117116511161257
Hypochoeris radicata3222332
Silene nutans2111222
Jasione montana s. l.+ 22211
Plantago lanceolata++1+111
Koeleria glauca1111111
Vicia sativa s. l.++1++++
Festuca gr. rubra1111111
Brachypodium rupestre1111111
Anthoxanthum odoratum1111111
Galium cf. verum (b)1222222
Polypodium interjectum1+ + +1
Petroselinum crispum111 +++
Poterium sanguisorba (Sanguisorba minor)11+1111
Geranium purpureum+ 1++  
Crepis capillaris++11+++
Iris foetidissima+++++++
Carex arenaria++++111
Avenula pubescens1211111
Rubia peregrina+111112
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)+ + +i+
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)+111111
Aira caryophyllea s. l.i++++11
Luzula campestris+1+++++
Leontodon saxatilis 111111
Taraxacum sp. ++  i 
Dactylis glomerata +++++ 
Convolvulus soldanella (Calystegia soldanella) +i++ i
Poa pratensis ++++++
Trifolium campestre +21111
Lagurus ovatus  11111
Rumex acetosella  +++11
Vulpia fasciculata  +    
Cuscuta epithymum  1+++1
Cerastium diffusum  ++  +
Vicia lathyroides  +    
Aira praecox  +++++
Jacobaea vulgaris (Senecio jacobaea)  +ii 1
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (Euphorbia portlandica)  111+1
Polycarpon tetraphyllum s. l.Nombre de pieds  +5+7127 +18
Bryophytes   2222
Pteridium aquilinum (a)Nombre de  frondesHauteur maximale en cm    134213421(1)245
Hedera helix s. l.    112
Bromus gr. hordeaceus    + +
Nombre total de taxons27304239423942

(a) Le premier chiffre de cette ligne correspond aux frondes de l’année et le second, entre parenthèses, aux frondes mortes de l’année précédente présentes dans ce carré permanent lors de la réalisation du relevé.

(b) A l’état végétatif.

Carré permanent n°8  début juin 2018
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation est inchangé par rapport à l’année dernière, il a presque atteint sa valeur maximale ; les zones dénudées ont presque disparu.

Par rapport à 2017, la hauteur moyenne de la végétation est inchangée alors que la hauteur maximale a augmenté de 14 cm. En 2018, cette dernière valeur est due à une inflorescence d’avoine pubescente (Avenula pubescens) alors qu’en 2017 elle était liée à l’oyat (Ammophila arenaria).

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans ce carré permanent a augmenté par rapport à l’année dernière. Il est passé de 39 en 2017 à 42 en 2018, ce qui correspond à la plus forte valeur observée dans ce carré permanent. Cette valeur avait déjà été atteinte ici en 2014 et 2016. Le nombre initial relevé ici en 2012 avant le fauchage avec exportation était de 27 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’est apparue ici cette année, mais cinq taxons qui n’avaient pas été revus en 2017 ont de nouveau été observés ici en 2018 : le séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris), le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum), le brome mou (Bromus gr. hordeaceus), le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) et le liseron soldanelle (Convolvulus soldanella). Le premier taxon a été observé en faible quantité, les trois suivants en très faible quantité et un seul pied du dernier taxon a été recensé ici.

Parmi ces cinq taxons, deux sont annuels : le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). Le brome mou (Bromus gr. hordeaceus) peut être annuel à bisannuel selon certains auteurs.

Le liseron soldanelle (Convolvulus soldanella) est strictement littoral ; on le trouve habituellement sur la dune mobile.

Dix-huit pieds de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) ont été observés en 2018 dans le carré permanent n°8. Ce taxon annuel a besoin de zones dénudées pour pouvoir se développer. L’ouverture du milieu résultant du fauchage avec exportation de 2012 avait permis son apparition ici. Le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) est protégé en ex-Basse-Normandie. Il est bien implanté dans d’autres secteurs de la Grande Île.

Disparition de taxons

Deux taxons n’ont pas été revus dans le carré permanent n °8 en 2018 : le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) et le pissenlit (Taraxacum sp.). En 2017, le premier taxon avait été observé en très faible quantité et un seul pied du second taxon avait été recensé ici. Initialement absents en 2012, ces deux taxons avaient pu apparaître ici grâce à l’ouverture du milieu due au fauchage avec exportation de l’automne 2012.

TaxonS ayant progressé

La comparaison des relevés réalisés en 2017 et 2018 montre que six taxons ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum), la garance voyageuse (Rubia peregrina), la vesce hérissée (Ervilia hirsuta), la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), l’euphorbe de Portland (Euphorbia segetalis subsp. portlandica) et le lierre (Hedera helix).

La garance voyageuse (Rubia peregrina) est protégée en ex-Basse-Normandie, elle est toutefois abondante sur la Grande Île. Au sein de ce carré permanent, elle est beaucoup plus abondante qu’initialement en 2012 : elle a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance.

Bien que la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de tiges a un peu plus que doublé : il est passé de 116  en 2017 à 257  en 2018.

Début juin 2018, les gesses à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) sont ici globalement de belle taille avec des fruits bien formés. Contrairement à l’année dernière, elles ne semblent pas avoir souffert de la sécheresse ici.

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des données recueillies ici en 2017 et 2018, la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) a régressé d’un coefficient d’abondance-dominance.

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance que l’année dernière, le nombre de frondes a diminué : il est passé de 3 en 2017 à 2 en 2018.

Bilan

La végétation  de ce carré permanent occupe encore globalement un volume moins important qu’en 2012 avant le fauchage avec exportation.

Depuis 2015, l’oyat (Ammophila arenaria) est ici aussi abondant qu’avant l’intervention de l’automne 2012.

La garance voyageuse (Rubia peregrina) est ici beaucoup plus abondante qu’initialement en 2012 : elle a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance.

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est présente ici depuis 2016 seulement.

Le nombre de taxons présents dans ce carré permanent est très élevé. L’ouverture du milieu due au fauchage avec exportation avait permis l’apparition de nombreux taxons, la majorité d’entre eux se maintient encore.

Par rapport à l’année dernière, le nombre de tiges de gesse  à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) a plus que doublé ici : il est passé de 116 en 2017 à 257 en 2018. Ce nombre est beaucoup plus élevé qu’en 2012.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est une espèce annuelle dont le développement est tributaire notamment des conditions météorologiques, ce qui explique les fluctuations des effectifs observés ici d’une année à l’autre.

3.9. Carré permanent n°9

Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud du Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudées par les oiseaux.

Étant donné que le milieu était en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré, la végétation du carré a été coupée et exportée début février et fin novembre 2013.

L’étude de ce carré permanent chaque année a pour but de suivre la dynamique de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericuset de la végétationsuite à ces interventions.

Remarque : contrairement à ce qui était prévu, la végétation de ce carré permanent n’a pas pu être coupée de nouveau en 2016 et 2017.

Date du relevé07/06201204/06201305/06201406/06201509/06201631/05201706/062018
Surface : 3 m x 5 m       
Recouvrement total60 %40 %55 %50 %65 %60 %65 %
Hauteur moyenne30 cm20 cm20 cm20 cm20 cm20 cm25 cm
Hauteur maximum102 cm87 cm82 cm73 cm107 cm87 cm91 cm
        
Dactylis glomerata3223333
Rubus sp.2222333
Hedera helix s. l.2212222
Elytrigia cf. acuta (Elytrigia cf. atherica)2111111
Plantago coronopus1111111
Umbilicus rupestris1111111
Trifolium arvense111 +i1
Lathyrus sphaericus Nombre de tiges122161149123+2+2+9
Galium mollugo s. l.1122221
Geranium rotundifolium11211i1
Orobanche hederae+     1
Geranium purpureum+11+  1
Bromus gr. hordeaceus+111111
Prospero autumnale (Scilla autumnalis)+1++++ 
Agrostis cf. stolonifera1111111
Ervilia hirsuta (Vicia hirsuta)+111++i
Cerastium diffusum+11+++1
Sonchus oleraceusi1211i1
Hyacinthoides non-scripta+111111
Vicia sativa s. l.+111+11
Stellaria media+++    
Allium vineale+111+11
Beta vulgaris subsp. maritimai++    
Anthriscus sylvestris i     
Myosotis cf. ramosissima  (a)  ++  +
Trifolium campestre  1    
Carex arenaria  ++++ 
Trifolium glomeratum  i    
Arenaria serpyllifolia s. l.  +    
Atriplex prostrata  1    
Rumex acetosa  i    
Nombre total de taxons23232921202021

(a) Desséché lors de la réalisation du relevé.

Carré permanent n°9 en juin 2016
Comparaison des données recueillies en 2017 et 2018
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Le recouvrement total de la végétation a légèrement augmenté par rapport à l’année dernière. La hauteur  moyenne de la végétation a augmenté de 5 cm et la hauteur maximale de 4 cm. La hausse de cette dernière valeur est due à la présence ici d’une inflorescence de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) de plus grande taille en 2018 qu’en 2017 à la même époque.

Remarque : étant donné que ce carré permanent est situé dans une zone en pente et sur un affleurement rocheux, la végétation a particulièrement souffert de la sécheresse. Début juin 2018, les touffes de dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) sont en partie desséchées et certaines ronces (Rubus sp.) ont des rameaux desséchés.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons présents dans le carré permanent n°9 est passé de 20 en 2017 à 21 en 2018. La valeur la plus forte a été observée ici en 2014 avec un total de 29 taxons. Rappelons que le nombre initial relevé en 2012 avant toute intervention était de 23 taxons.

Apparition de taxons

Aucune espèce nouvelle n’a été observée ici en 2018, mais trois espèces qui n’avaient pas été revues depuis plusieurs années ont été observées de nouveau : l’orobanche du lierre (Orobanche hederae), le géranium pourpre (Geranium purpureum) et le myosotis hérissé (Myosotis ramosissima). Les deux premières espèces ont été observées en faible quantité et la dernière en très faible quantité. L’orobanche du lierre (Orobanche hederae) n’avait été observée ici qu’en 2012 et les deux autres espèces n’avaient pas été revues ici depuis 2015.

Disparition de taxons

Deux espèces présentes en très faible quantité en 2017 au sein de ce carré permanent n’ont pas été revues en 2018 : la laîche des sables (Carex arenaria) et la scille d’automne (Prospero autumnale).

Taxons ayant progressé

La comparaison des relevés de 2017 et 2018 montre que quatre espèces ont progressé dans le carré permanent n°9 : le trèfle des champs (Trifolium arvense), le géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus) et le céraiste à quatre étamines (Cerastium diffusum). Les trois premières espèces ont progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et la dernière d’un seul coefficient.

Bien que la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) conserve le même coefficient d’abondance-dominance, neuf tiges ont été observées en 2018 au lieu de deux en 2017, mais elles étaient entièrement desséchées en raison de la sécheresse. Une gousse, seulement, a été observée cette année et elle contenait uniquement des graines avortées. En 2018, dans le carré permanent n°9, la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) n’a pas produit de graines.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) était beaucoup plus abondante ici antérieurement, mais le secteur où elle  croissait alors a été progressivement colonisé par le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), les ronces (Rubus sp.) et le lierre (Hedera helix). Il est donc souhaitable de couper et exporter la végétation de nouveau pour rouvrir le milieu et recréer ainsi des conditions plus favorables au développement de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) (Voir les préconisations de gestion page 45.).

Taxons ayant régressé

D’après la comparaison des données de 2017 et 2018, deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance : le gaillet mou (Galium mollugo) et la vesce hérissée (Ervilia hirsuta).

Bilan

Depuis 2016, les ronces (Rubus sp.) sont plus abondantes ici qu’en 2012 avant toute intervention.

Le nombre de tiges de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est passé ici de 2 en 2017 à 9 en 2018, mais en raison de la sécheresse la production de graines est nulle en 2018 au sein du carré permanent n°9.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) était beaucoup plus abondante ici auparavant, mais le secteur où elle croissait alors a été colonisé par une végétation concurrente.

Il est donc souhaitable de rouvrir le milieu en coupant et exportant  de nouveau la végétation, afin de recréer des conditions plus propices à cette espèce patrimoniale.

3.10. Observations diverses

Comme en 2016 et 2017, parmi les quatre petites populations de trèfle raide (Trifolium strictum) situées non loin de l’Anse aux Chevaux, qui avaient été cartographiées en 2009, seules les deux populations les plus à l’Est ont été revues en 2018 (voir la cartographie de cette espèce dans le rapport de 2009). Elles se situent dans un secteur où le sol est peu épais et la végétation rase, elles ont fortement souffert de la sécheresse cette année.

Rappelons que d’après Arnaud Antoine une des stations qui n’a pas été revue se situait sur le trajet que le tracteur empruntait dans le passé pour se rendre à  l’ancienne décharge.

Comme en 2017, parmi les trois petites stations de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) découvertes ces dernières années à proximité de l’Anse aux Chevaux, seule la station découverte en 2014 a été revue en 2018 (voir la cartographie du rapport de 2014). Elle se situe près d’un affleurement rocheux, dans une zone de passage, là où le sol est peu épais et la végétation très rase.

Quatre pieds de cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), présents en bordure de la barrière délimitant la propriété de la S.C.I., en face du presbytère, juste à côté du bac à ordures (même localisation qu’en 2009, voir la cartographie du rapport de 2009), ont été coupés au printemps 2018, par l’employé chargé du transport des ordures ménagères. Il est souhaitable d’informer cette personne, afin d’éviter que cela ne se reproduise.

La cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale) n’est pas protégée, mais elle figure parmi les taxons menacés de la liste rouge de la flore vasculaire d’ex-Basse-Normandie, dans la catégorie « quasi-menacée » et dans la liste rouge des espèces végétales menacées du Massif Armoricain (annexe 2).

3.11. Bilan général

L’oyat (Ammophila arenaria)

  • Dans le carré 1, situé sur la dune de l’Anse à Gruel, presque sept ans après que la végétation a été coupée et exportée, l’oyat (Ammophila arenaria) reste ici moins dense qu’avant cette intervention. En 2018, il est encore pourvu du coefficient d’abondance-dominance immédiatement inférieur à celui qui lui avait été attribué en 2011.
  • Dans le carré 2, implanté aussi sur la dune de l’Anse à Gruel, depuis 2014, l’oyat (Ammophila arenaria) est aussi abondant qu’en 2011, avant le débroussaillage.
  • Dans le carré 3, situé également sur la dune de l’Anse à Gruel, l’oyat (Ammophila arenaria) est beaucoup plus abondant qu’avant l’intervention de 2011 : il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance. En 2018, il est doté du coefficient maximal.
  • Dans le carré 8, situé sur la dune de Grande Grève, depuis 2015, l’oyat (Ammophila arenaria) est aussi abondant qu’avant le fauchage avec exportation de 2012.

L’œillet de France (Dianthus gallicus)

  • Dans le carré 1, l’œillet de France (Dianthus gallicus) avait régressé dans un premier temps d’un coefficient d’abondance-dominance, suite au fauchage avec exportation. Depuis 2014, il est doté ici du coefficient d’abondance-dominance qu’il avait initialement en 2011, avant cette intervention, et il le conserve encore actuellement, bien que la végétation se soit refermée.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum)

  • Dans le carré 2, presque sept ans après le débroussaillage avec exportation, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est beaucoup plus abondant qu’avant cette intervention : il a progressé de deux coefficients d’abondance-dominance par rapport à  2011.
  • Dans le carré 3, depuis 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant ici qu’avant le fauchage avec exportation et il le reste presque sept ans après cette intervention, bien que l’oyat (Ammophila arenaria) et la fougère aigle (Pteridium aquilinum) aient pris de l’ampleur. Par rapport à 2011, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a progressé ici d’un coefficient d’abondance-dominance.
  • Dans le carré 4 (situé près de la base du tombolo), depuis 2013, le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est plus abondant qu’initialement avant toute intervention et il le reste, malgré la fermeture du milieu : il a progressé d’un coefficient d’abondance-dominance par rapport à 2011.

Le Trèfle raide (Trifolium strictum) et le Trèfle de Boccone (Trifolium bocconei)

  • Dans le carré 5, situé en bordure d’un chemin arrière-dunaire, le nombre de tiges de trèfle raide (Trifolium strictum) a un peu plus que doublé par rapport à l’année dernière, il est passé de 121 tiges en 2017 à 275 tiges en 2018. C’est dans ce secteur de la Grande Île que le trèfle raide (Trifolium strictum) a le moins souffert de la sécheresse.

La ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra), dont les grandes rosettes risquent d’empêcher le trèfle raide (Trifolium strictum) de se développer, est à éliminer dans le secteur du tombolo où ce dernier est présent.

  • Dans le carré 6, au nord de Château Renault, les effectifs du trèfle raide (Trifolium strictum) et du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ont nettement augmenté : le trèfle raide (Trifolium strictum) est passé de 41 pieds en 2017 à 82 pieds en 2018 et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) est passé de 726 pieds en 2017 à plus de 1000 pieds en 2018.
  • Dans le carré 7, situé également au nord de Château Renault, le nombre de pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a fortement augmenté par rapport à l’année dernière : ce nombre est passé de 13 en 2017 à 172 en 2018. Le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) a toujours été observé chaque année dans ce carré permanent, en quantité variable, mais toujours plus grande qu’en 2012 avant le décapage.

Le trèfle raide (Trifolium strictum), apparu dans le carré 7 après le décapage de 2012, n’y a été observé que de 2014 à 2016 et en très faible quantité.

Dans toute la zone décapée en 2006 lors des travaux de lagunage, et donc dans les carrés 6 et 7, la végétation était déjà littéralement « grillée » début juin 2018. Le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ont particulièrement souffert de la sécheresse, par conséquent, la production de graines a dû être faible en 2018. Étant donné que ces deux trèfles sont annuels, leurs effectifs sont variables d’une année à l’autre. Leur développement est tributaire notamment de la pluviosité.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus)

  • Dans le carré 8, sur la dune de Grande Grève, le nombre de tiges de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) a plus que doublé par rapport à l’année dernière : il est passé de 116 en 2017 à 257 en 2018. Ce nombre est beaucoup plus élevé qu’en 2012, avant le fauchage avec exportation. 

Ici en 2018, les pieds de gesse à graines sphérique (Lathyrus sphaericus) sont globalement de taille normale et ne semblent pas avoir souffert de la sécheresse, contrairement à l’année dernière où ils étaient de faible taille.

La gesse à graines sphérique (Lathyrus sphaericus) estune espèce annuelle dont le développement est tributaire notamment des conditions météorologiques, ce qui explique les fluctuations des effectifs observées ici d’une année à l’autre.

  • Dans le carré 9, sur le Grand Romont, le nombre de tiges de gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) est passé de 2 en 2017 à 9 en 2018, mais en raison de la sécheresse, contrairement au carré précédent, elles étaient ici totalement desséchées et n’ont pas produit de graines.

La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus) était beaucoup plus abondante ici auparavant, mais le secteur où elle croissait alors a été colonisé par une végétation concurrente.

Il est souhaitable de couper et exporter de nouveau la végétation du carré 9, afin de rouvrir le milieu et de recréer ainsi des conditions plus favorables au développement de la gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus).

3.12. Interventions à réaliser en 2018 et préconisations de gestion

Nous intégrons ici les préconisations de gestion qui ont été formulées en juin 2018.

Carrés permanents n°1, 2, 3 et 8

Pas d’intervention.

Matérialisation visuelle des carrés permanents

Il est important de laisser en place en permanence les tiges de plastique rouge enfoncées dans les bornes car elles permettent de retrouver les carrés permanents facilement. Lorsque des interventions sont à effectuer dans certains carrés permanents, il suffit de les retirer temporairement et de les remettre en place une fois les interventions terminées.

Carré permanent n°4

Étant donné que les genêts (Cytisus scoparius) prennent de l’ampleur et pourraient se montrer envahissants, une nouvelle intervention est à envisager. Elle était déjà programmée l’année dernière mais, étant donné qu’elle n’a pas pu avoir lieu, elle est donc à réaliser cette année. La végétation du carré et d’une bande de 3 mètres autour du carré est à couper et exporter ainsi que tous les genêts (Cytisus scoparius) environnants situés entre le carré n°4 et le fourré.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre 2018 à février 2019.

Carré permanent n°5

Dans le carré n°5 et sa périphérie, la ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra), avec ses grandes rosettes, peut gêner ou même empêcher le développement du trèfle raide (Trifolium strictum). Il est donc souhaitable d’éliminer systématiquement toutes les rosettes de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. Landra) qui se développent dans la zone où croît le trèfle raide (Trifolium strictum), y compris dans le carré n°5. Pour cela, le plus simple semble de trancher chaque rosette sous le collet, c’est-à-dire légèrement en dessous du niveau du sol, avec un outil tranchant (lame avec manche).

L’élimination des rosettes de ravenelle maritime (Raphanus raphanistrum subsp. landra) est possible toute l’année, mais elle devra être effectuée systématiquement, en plus, en hiver pour préparer un terrain favorable au développement du trèfle raide (Trifolium strictum) qui est annuel.

Il est souhaitable d’arracher les pieds de séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris) présents dans ce secteur.

La population de trèfle raide (Trifolium strictum) du tombolo et le carré n°5 ne doivent pas être fauchés du 1er avril au 15 juillet.

Le carré permanent n°5 ainsi qu’au minimum une bande de 2 m x 2 m x 10 m située dans le prolongement du carré sont à couper en septembre 2018. La végétation coupée est à exporter.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre 2018.

Période d’élimination des rosettes de ravenelle maritime : possible toute l’année, mais à faire systématiquement, en plus, en hiver.

Carrés permanents n° 6 et 7 et partie sèche de la prairie sous le château

Il est souhaitable de réaliser une coupe avec exportation dans toute la partie sèche de la prairie (partie décapée en 2006 lors des travaux de lagunage), carrés permanents inclus.

Pas d’intervention spécifique dans les carrés permanents mais la végétation des carrés doit être coupée en même temps que toute la partie sèche de la prairie.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : septembre 2018

Carré permanent n°9 (Grand Romont)

En raison de la présence d’une végétation dense dans le secteur où se développait habituellement la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus), il convient d’envisager une intervention dans le carré permanent n°9. Elle était déjà programmée depuis deux ans mais étant donné qu’elle n’a pas pu avoir lieu, elle est donc à réaliser cette année.

La végétation de ce carré permanent et d’une bande périphérique de trois mètres autour du carré est à couper et exporter. Les végétaux ainsi coupés pourront être déposés un peu plus loin sur un fourré de ronces.

Période de réalisation de la coupe avec exportation : de septembre 2018 à février 2019.

Précautions à prendre à chaque fois que la végétation est coupée dans les zones d’affleurements rocheux :

Étant donné l’importance de cette préconisation, bien qu’elle ait été déjà mentionnée dans les rapports précédents, nous la formulons de nouveau ici car elle est toujours d’actualité.

La romulée à petites fleurs (Romulea columnae) se développe souvent en bordure des affleurements rocheux sur un sol très peu épais. Il en est de même pour le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) dans le secteur de l’Anse aux Chevaux.

Ces espèces sont toutes les trois intégralement protégées par la loi et le trèfle raide (Trifolium strictum)  ne serait plus présent actuellement en ex-Basse-Normandie qu’à Chausey.

Il convient de prendre quelques précautions à chaque fois que la végétation est coupée dans les zones d’affleurements rocheux où sont présentes ces espèces.

Ces précautions consistent à veiller après chaque coupe à ne pas laisser les résidus végétaux s’accumuler dans ces secteurs. Pour cela, au niveau des affleurements rocheux et de leur pourtour, il est recommandé d’évacuer la végétation coupée, à l’aide d’un râteau, d’une tondeuse à gazon ou de tout autre moyen. En effet, l’accumulation des résidus végétaux dans ces secteurs risquerait d’entraîner à brève échéance la disparition de ces espèces patrimoniales.

La mise en application de cette préconisation est d’une grande importance pour le maintien de ces espèces patrimoniales dans les secteurs d’affleurements rocheux concernés, en particulier dans les secteurs de l’Anse aux Chevaux et en bordure de la chapelle.

Période d’intervention : après chaque coupe, au niveau des affleurements rocheux et de leur pourtour, évacuer la végétation coupée.

Interventions concernant la dune de l’Anse à Gruel

Couper et exporter tous les ajoncs présents sur la dune de l’Anse à Gruel (dans l’enclos) car ils prennent de l’ampleur, notamment au détriment d’espèces patrimoniales comme l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Couper et exporter également les ajoncs et les ronces qui menacent la station d’œillet de France (Dianthus gallicus) située en bordure du chemin (à l’extérieur de l’enclos), sur le tombolo.

Période d’intervention : septembre 2018 à février 2019.

La gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius)

Dans la liste des plantes vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016, la gesse à larges feuilles appelée aussi pois vivace (Lathyrus latifolius) est considérée comme invasive potentielle. À titre d’information, en Bretagne, elle est  passée de la  catégorie « invasive potentielle » à celle « d’invasive avérée portant atteinte à la biodiversité ».

Un pied de gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius), avait été observé en 2017 à Port Marie, en bordure du sentier, au niveau du Rocher du Dormeur. Il avait été arraché peu de temps après par Arnaud Antoine. Des repousses ont été observées en 2018, elles ont été arrachées mais la plante risque de repousser encore ultérieurement.

Un autre pied a été observé en 2018, sur le tombolo, en bordure du chemin situé entre  l’Anse à Gruel et Grande Grève. Il est à arracher rapidement afin d’éviter qu’il ne s’étende et ne produise des graines.

Étant donné qu’il s’agit d’une plante vivace dont l’arrachage complet semble difficile, il convient de prévoir ultérieurement un arrachage des repousses dans ces deux stations.

La gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius) est une plante ornementale vivace et grimpante qui est cultivée dans les jardins à Chausey, il convient donc d’être particulièrement vigilant en l’empêchant de s’échapper des jardins.

L’ail triquètre (Allium triquetrum)

Dans la liste des plantes vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016, cette espèce est classée dans la catégorie « à surveiller ». À titre d’information, en Bretagne, cette espèce est désormais considérée comme invasive avérée portant atteinte à la biodiversité

Une petite population se situe en bordure de sous-bois, près du départ du chemin conduisant à Château Renault.

Étant donné que l’ail triquètre (Allium triquetrum) n’occupe qu’une faible surface, la solution la plus simple pour l’éliminer serait de recouvrir la station d’une bâche. La procédure à mettre en œuvre a déjà été décrite en détail dans le rapport de 2013.

À défaut de bâcher, il convient de couper la population d’ail triquètre (Allium triquetrum) et une bande périphérique d’un mètre, au ras du sol, une fois par mois, voire plus souvent selon le rythme des repousses, de fin septembre à fin juin afin de l’épuiser peu à peu.

L’ail triquètre (Allium triquetrum) passe normalement l’été sans feuilles mais la réaction d’une plante coupée peut s’avérer différente. Le cas échéant, les éventuelles repousses estivales seraient à couper.

Il est très important d’empêcher l’ail triquètre (Allium triquetrum) de fleurir et de produire des graines.

Période d’intervention : couper l’ail triquètre (Allium triquetrum) au moins une fois par mois de septembre à juin.

Le sporobole tenace (Sporobolus indicus)

Cette espèce américaine est considérée comme étant à surveiller dans la liste des espèces vasculaires invasives de Basse-Normandie de 2016.

Le sporobole tenace (Sporobolus indicus) est bien implanté notamment en bordure du chemin entre la ferme et la plaine. Il est aussi présent sur le chemin qui conduit à Château Renault.

Il est important d’empêcher la production de graines en coupant régulièrement cette plante.

Le fenouil (Foeniculum vulgare)

Étant donné que le fenouil (Foeniculum vulgare) a tendance à s’étendre à Chausey, il est souhaitable de couper ses inflorescences pour empêcher la production de graines, sur la digue des Blainvillais, sur le tombolo et çà et là, où il est présent.

A titre expérimental, selon la suggestion d’Arnaud Antoine, il serait intéressant de couper puis de couvrir (avec une plaque de bois ou un autre moyen) le pied de fenouil (Foeniculum vulgare) présent sur le tombolo, en bordure du chemin situé entre Grande Grève et l’Anse à Gruel, afin de le faire mourir.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

BOUSQUET T., MAGNANON S., BRINDEJONC O., 2015 – Liste de la flore vasculaire de Basse-Normandie comprenant la Liste rouge de la flore menacée. DREAL Basse-Normandie/Région Basse-Normandie/FEADER Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest.

CHICOUENE D. Communications personnelles.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2009 – Espèces végétales patrimoniales de la Grande Île de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2010 – Les espèces végétales patrimoniales de quelques îlots de l’archipel de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2011 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2012 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2013 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2014 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2015 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2016 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

FORTUNE C., 2017 – Étude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Îles Chausey.

LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Éditions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.

MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.

PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tomes 1 et 2.

PROVOST M., 1993 – Atlas  de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.

QUERE E., RAGOT R., GESLIN J., MAGNANON S. et coll., 2011 – Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne. www.cbnbrest.fr/site/pdf/Liste_invasive_bzh.pdf

STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.

TISON J.M., DE FOUCAULT B., 2014 – Flora Gallica. Flore de France. Biotope éditions.

WAYMEL J., BOUSQUET T., ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., 2016 ‐ Liste des plantes vasculaires invasives de Basse‐Normandie. DREAL de Normandie / Région de Normandie. Villers‐Bocage : Conservatoire botanique national de Brest.

ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006,  Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.

ZAMBETTAKIS C., – Les plantes invasives en Basse-Normandie. www.cbnbrest.fr/site/pdf /fichebn_intro.pdf

ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.

Sites internet :

http://dc.plantouz.chez-alice.fr/

http://www.cbnbrest.fr/site/html/regions/inventaire_region.html#inva

5. Annexes

Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :

Nom scientifiqueNom françaisFamille
Achillea millefolium L.Achillée millefeuilleAsteracée
Aira caryophyllea L. s. l.Canche caryophylléePoacée
Aira praecox L.Canche précocePoacée
Agrostis capillaris L.Agrostide communePoacée
Agrostis stolonifera L.Agrostide stolonifèrePoacée
Allium vineale L.Ail des vignesAmaryllidacée
Ammophila arenaria (L.) LinkOyatPoacée
Anisantha diandra (Roth) TzvelevBrome à deux étaminesPoacée
Anthoxanthum odoratum L.Flouve odorantePoacée
Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.Anthrisque des boisApiacée
Aphanes australis Rydb.Alchémille à petits fruitsRosacée
Arenaria leptoclados (Rchb.) Guss.Sabline à rameaux finsCaryophyllacée
Arenaria serpyllifolia L. s. l.Sabline à feuilles de serpoletCaryophyllacée
Atriplex prostrata DC.Arroche hastéeAmaranthacée
Avenula pubescens (Huds.) Dum.Avoine pubescentePoacée
Beta vulgaris L. subsp. maritima (L.) Arcang.Betterave maritimeAmaranthacée
Bellis perennis L.PâqueretteAsteracée
Brachypodium rupestre (Host) Roem. & Schult. (Brachypodium pinnatum (L.) P.Beauv. subsp. rupestre (Host) Schübl. & G.Martens)Brachypode rupestrePoacée
Bromus gr. hordeaceus L.Brome mouPoacée
Cardamine hirsuta L.Cardamine hirsuteBrassicacée
Carex arenaria L.Laîche des sablesCypéracée
Carex caryophyllea Lat.Laîche printanièreCypéracée
Centaurium erythraea RafnPetite centauréeGentianacée
Cerastium diffusum Pers.Céraiste à quatre étaminesCaryophyllacée
Cerastium fontanum Baumg.Céraiste communCaryophyllacée
Cerastium glomeratum Thuill.Céraiste aggloméréCaryophyllacée
Conopodium majus (Gouan) LoretConopode dénudéApiacée
Convolvulus arvensis L.Liseron des champsConvolvulacée
Convolvulus soldanella L.(Calystegia soldanella (L.) Roem & Schult.)Liseron soldanelleConvolvulacée
Crepis capillaris (L.) wallr.Crépis verdâtreAstéracée
Cuscuta epithymum (L.) L.Cuscute du thymConvolvulacée
Cytisus scoparius L. LinkGenêt à balaiFabacée
Dactylis glomerata L.Dactyle aggloméréPoacée
Daucus carota L.Carotte sauvageApiacée
Dianthus gallicus Pers.Œillet de FranceCaryophyllacée
Echium vulgare L.Vipérine communeBoraginacée
Elytrigia acuta (D.C.) Tzvelv(Elytrigia atherica (Link) Kerguélen ex Carreras Martinez)Chiendent du littoralPoacée
Erigeron sp. (Conyza sp.)Vergerette, érigéronAstéracée
Erodium cicutarium (L.) L’Hérit.Érodium à feuilles de ciguëGéraniacée
Ervilia hirsuta (L.) Opiz(Vicia hirsuta (L.) S.F. Gray)Vesce hérisséeFabacée
Ervum tetraspermum L. (Vicia tetrasperma (L.) Schreb.)Vesce à quatre grainesFabacée
Euphorbia segetalis subsp. portlandica (L.) Litard. (Euphorbia portlandica L.)Euphorbe de PortlandEuphorbiacée
Festuca gr. rubraFétuque rougePoacée
Fumaria capreolata L.Fumeterre grimpantePapavéracée
Galium mollugo L. s. l.Gaillet mouRubiacée
Galium verum L.Gaillet vraiRubiacée
Geranium molle L.Géranium mouGéraniacée
Geranium purpureum Vill.Géranium pourpreGéraniacée
Geranium robertianum L.Géranium herbe à RobertGéraniacée
Geranium rotundifolium L.Géranium à feuilles rondesGéraniacée
Geranium sanguineum L.Géranium sanguinGéraniacée
Hedera helix L. s. l.LierreAraliacée
Hieracium officinarum Vaill.(Hieracium pilosella L.)Épervière piloselleAstéracée
Holcus lanatus L.Houlque laineusePoacée
Hyacinthoides non-scripta (L.) Chouard ex Rothm.Jacinthe des boisAsparagacée
Hypericum perforatum L.Millepertuis perforéHypericacée
Hypochoeris radicata L.Porcelle enracinéeAstéracée
Iris foetidissima L.Iris fétideIridacée
Jacobaea vulgaris Gaertn. (Senecio jacobaea L.)Séneçon jacobéeAstéracée
Jasione montana L. s. l.Jasione des montagnesCampanulacée
Juncus bufonius L.Jonc des crapaudsJoncacée
Koeleria glauca (Spreng.) DC.Koelérie blanchâtrePoacée
Lagurus ovatus L.Queue de lièvrePoacée
Lathyrus sphaericus Retz.Gesse à graines sphériquesFabacée
Leontodon saxatilis Lam.Liondent faux pissenlitAstéracée
Ligustrum vulgare L.Troène commun Oléacée
Lolium perenne L.Ray-grass anglaisPoacée
Lonicera periclymenum L.Chèvrefeuille des boisCaprifoliacée
Lotus angustissimus L.Lotier à fruits très étroitsFabacée
Lotus corniculatus L.Lotier corniculéFabacée
Lotus hispidus DC. (Lotus subbiflorus Lag.)Lotier hispideFabacée
Luzula campestris (L.) DC.Luzule des champsJoncacée
Lysimachia arvensis (L.) U. Manns Anderb. (Anagallis arvensis L.)Mouron des champsPrimulacée
Medicago lupulina L.Luzerne lupulineFabacée
Medicago minima (L.) L.Luzerne naineFabacée
Medicago polymorpha L.Luzerne polymorpheFabacée
Myosotis ramosissima RochelMyosotis hérisséBorraginacée
Ornithopus perpusillus L.Pied d’oiseau délicatFabacée
Orobanche hederae DubyOrobanche du lierreOrobanchacée
Orobanche minor SmithPetite orobancheOrobanchacée
Papaver dubium L.Pavot douteuxPapavéracée
Petroselinum crispum (Mill.) A.W. HillPersil cultivéApiacée
Plantago coronopus L.Plantain corne de cerfPlantaginacée
Plantago lanceolata L.Plantain lancéoléPlantaginacée
Poa annua L.Pâturin annuelPoacée
Poa pratensis L.Pâturin des présPoacée
Polycarpon tetraphyllum L.s. l.Polycarpon à quatre feuillesCaryophyllacée
Polygala vulgaris L.Polygale communPolygalacée
Polypodium interjectum ShivasPolypode intermédiairePolypodiacée
Poterium sanguisorba L. (Sanguisorb­a minor Scop.)Petite pimprenelleRosacée
Prospero autumnale (L.) Speta(Scilla autumnalis L.)Scille d’automneAsparagacée
Prunus spinosa L.PrunellierRosacée
Pteridium aquilinum (L.) KuhnFougère aigleDennstaedtiacée
Ranunculus acris L.Renoncule âcreRenonculacée
Ranunculus bulbosus L.Renoncule bulbeuseRenonculacée
Raphanus raphanistrum L.subsp. landra (DC.) Bonnier & layensRavenelle maritimeBrassicacée
Rosa spinosissima L. (Rosa pimpinellifolia L.)Rosier pimprenelleRosacée
Rubia peregrina L.Garance voyageuseRubiacée
Rubus sp.RonceRosacée
Rumex acetosa L.Oseille sauvagePolygonacée
Rumex acetosella L.                          Petite oseillePolygonacée
Sagina apetala Ard.Sagine apétaleCaryophyllacée
Senecio sylvaticus L.Séneçon des boisAsteracée
Silene latifolia Poir.Compagnon blancCaryophyllacée
Silene nutans L.Silène penchéCaryophyllacée
Sonchus asper (L.) HillLaiteron rudeAstéracée
Sonchus oleraceus L.Laiteron maraîcherAsteracée
Stellaria media (L.) Vill.Mouron des oiseauxCaryophyllacée
Taraxacum sp.PissenlitAstéracée
Teucrium scorodonia L.Germandrée scorodoineLamiacée
Trifolium arvense L.Trèfle des champsFabacée
Trifolium bocconei SaviTrèfle de BocconeFabacée
Trifolium campestre Schreb.Trèfle champêtreFabacée
Trifolium dubium Sibth.Trèfle douteuxFabacée
Trifolium glomeratum L.Trèfle aggloméréFabacée
Trifolium micranthum Viv.Trèfle filiformeFabacée
Trifolium occidentale D.E. CoombeTrèfle occidentalFabacée
Trifolium repens L.Trèfle rampantFabacée
Trifolium scabrum L.Trèfle scabreFabacée
Trifolium striatum L.Trèfle striéFabacée
Trifolium strictum L.Trèfle raideFabacée
Trifolium subterraneum L.Trèfle souterrainFabacée
Trisetum flavescens (L.) Beauv.Avoine doréePoacée
Ulex europaeus L.Ajonc d’EuropeFabacée
Umbilicus rupestris (Salisb.) DandyNombril de VénusCrassulacée
Valerianella locusta L. Laterr.Mâche potagèreCaprifoliacée
Urtica dioica L.Ortie dioïqueUrticacée
Veronica arvensis L.Véronique des champsPlantaginacée
Veronica chamaedrys L.Véronique petit chênePlantaginacée
Vicia lathyroides L.Vesce fausse gesseFabacée
Vicia sativa L. s. l.Vesce cultivéeFabacée
Viola riviniana Reichenb.Violette communeViolacée
Vulpia bromoides (L.) S.F. GrayVulpie faux bromePoacée
Vulpia fasciculata (Forskal) FritschVulpie à une glumePoacée

Remarque : les taxons protégés sont figurés en gras.