Etudes botaniques

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales (novembre 2012)

Novembre 2012
Réalisation : Claudine FORTUNE
Botaniste
Avec la participation de Catherine PALLARD

Sommaire

  1. Introduction
  2. Méthodologie
  3. Résultats
    1. Carré permanent n°1
    2. Carré permanent n°2
    3. Carré permanent n°3
    4. Carré permanent n°4
    5. Carré permanent n°5
    6. Carré permanent n°6
    7. Carré permanent n°7
    8. Carré permanent n°8
    9. Carré permanent n°9
    10. Conclusion
  4. Bibliographie
  5. Annexes

Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales – Iles Chausey

1. Introduction

La présente étude concerne le suivi de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales sur la propriété de la SCI de Chausey par l’intermédiaire de carrés permanents.

2. Méthodologie

Quatre carrés permanents à vocation expérimentale, matérialisés par des repères durables, ont été installés en juin 2011 en milieu dunaire, sur la Grande Ile. Ils comportent des espèces protégées : l’œillet de France (Dianthus gallicus) et le géranium sanguin (Geranium sanguineum) dont le développement est concurrencé par d’autres espèces végétales à plus forte dynamique.

Il s’agit ici d’expérimenter, notamment, l’impact du fauchage et/ou du débroussaillage sur ces espèces patrimoniales et sur les espèces à plus forte dynamique.

En raison de la densité de la végétation et du volume à évacuer, il a été convenu de limiter la zone d’intervention au carré et à une bande périphérique de 5 mètres autour de chaque carré.

Ces carrés et leur bande périphérique attenante ont été fauchés et/ou débroussaillés en septembre/octobre 2011 à la machette et la débroussailleuse à fil. Le produit issu de ces interventions a été ramassé au râteau et exporté. Ce travail a été réalisé par Arnaud Antoine.

Ces quatre carrés permanents ont été étudiés pour la seconde fois en 2012.

Cinq autres carrés permanents également matérialisés par des repères durables ont été installés en juin 2012. Ils sont destinés au suivi de deux trèfles protégés : le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei), et de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) qui n’est connue en Basse-Normandie qu’à Chausey.

Les deux carrés permanents à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) ont été implantés dans des secteurs où le développement de cette espèce est concurrencé par d’autres espèces végétales. Il s’agit donc ici aussi d’expérimenter, notamment, l’impact du fauchage/débroussaillage sur la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) et sur les espèces à plus forte dynamique. Un de ces carrés a été installé sur le tombolo de la Grande Ile et l’autre sur Grand Romont.

Un carré permanent a été implanté au sein d’une belle population de trèfle raide (Trifolium strictum) en bordure d’un chemin arrière dunaire. La végétation de ce carré a été coupée fin octobre 2012 par Arnaud Antoine.

Deux autres carrés ont été installés au sein d’une prairie superficiellement décapée en 2006. Un de ces carrés a été implanté dans un secteur de végétation à trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) comportant aussi un peu de trèfle raide (Trifolium strictum). L’autre carré a été installé dans un secteur de végétation plus dense et donc moins favorable au développement des deux trèfles protégés. Il ne comportait en juin 2012 que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei). Ce carré à vocation expérimentale a été décapé fin septembre 2012 par Arnaud ANTOINE, afin de créer des conditions de milieu potentiellement favorables, notamment, au développement du trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Chaque carré permanent a fait l’objet d’un relevé de type phytosociologique où chaque espèce est affectée d’un coefficient d’abondance-dominance selon l’échelle de Braun-Blanquet.

Echelle d’abondance-dominance de Braun-Blanquet, 1932 :

Coefficient 
5Recouvrement compris entre 75 et 100 %
4Recouvrement compris entre 50 et 75 %
3Recouvrement compris entre 25 et 50 %
2Recouvrement compris entre 5 et 25 %
1Recouvrement inférieur à 5 %

Le coefficient « + » est rajouté par certains phytosociologues pour les recouvrements très faibles et le coefficient « i » pour désigner un seul individu.

Pour chaque relevé, sont également notés le recouvrement total de la végétation (en %), la hauteur moyenne et la hauteur maximale de la végétation.

Les carrés permanents sont étudiés tous les ans à la même époque.

Lorsque c’est concrètement réalisable, un dénombrement du nombre de pieds présents dans les carrés permanents a été réalisé pour les espèces patrimoniales.

La détermination des taxons se fait essentiellement sur le terrain à l’aide de différentes flores mentionnées dans la bibliographie. Cependant, certains taxons d’identification plus délicate peuvent faire l’objet d’une étude au laboratoire, à la loupe binoculaire et/ou au microscope.

3. Résultats

3.1. Carré permanent n° 1

Ce carré permanent a été implanté en 2011, dans un secteur de dune de l’Anse à Gruel dominé par l’oyat (Ammophila arenaria) où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) est bien présente. Il comporte une population d’œillet de France (Dianthus gallicus), espèce protégée au niveau national, dont le développement était gêné par l’oyat (Ammophila arenaria) et par la fougère aigle (Pteridium aquilinum). L’oyat avait été introduit à Chausey dans le but de fixer les dunes.

La végétation de ce carré permanent ainsi que celle d’une bande de cinq mètres autour du carré ont été coupées en septembre 2011. Les produits végétaux coupés ont été ramassés et évacués du site. Le suivi diachronique de cette placette permettra d’étudier notamment l’impact de ces interventions sur la dynamique de la végétation et plus particulièrement sur celle de l’œillet de France (Dianthus gallicus) et de l’oyat (Ammophila arenaria).

Date de réalisation du relevé09/06/201108/06/2012
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total100%80%
Hauteur moyenne45 cm20 cm
Hauteur maximum1,07 m71 cm
   
Ammophila arenaria42
Pteridium aquilinum (1)33
Dianthus gallicus21
Galium cf verum (à l’état végétatif)11
Rubia peregrina11
Vicia hirsuta++
Vicia sativa11
Silene nutans11
Rumex acetosellai1
Lonicera periclymenum1+
Sanguisorba minor11
Brachypodium pinnatum12
Geranium purpureum+1
Rosa pimpinellifolia++
Rubus sp++
Dactylis glomerata11
Festuca gr rubra1+
Hedera helix1+
Euphorbia portlandicaii
Lotus corniculatus12
Hypochoeris radicatai1
Senecio jacobaeai+
Avenula pubescensi+
Scilla autumnalis++
Vicia tetrasperma++
Poa pratensis +
Hyacinthoides non-scripta i
Cuscuta epithymum +
Hieracium pilosella i
Ligustrum vulgare +
Anthoxanthum odoratum +
Luzula campestris i
Senecio sylvaticus i
Sonchus oleraceus +

(1) 37 frondes en 2011 (hauteur maximale : 90 cm), 76 frondes en 2012 (hauteur maximale : 56 cm).

Carré permanent n°1 en juin 2012
Comparaison des données recueillies en 2011 et 2012
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Dans ce carré permanent, le recouvrement total de la végétation a baissé de 20%, la hauteur moyenne a diminué de 25 cm et la hauteur maximale de 36 cm. C’est la conséquence directe des interventions réalisées en septembre 2011.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons est passé de 25 en 2011 à 34 en 2012. Dans ce carré permanent, Les interventions réalisées en 2011 ont permis un net accroissement de la richesse floristique.

Apparition de taxons

Neuf espèces nouvelles pour le carré n°1 ont été ob servées en 2012. Il s’agit du pâturin des prés (Poa pratensis), de la cuscute du thym (Cuscuta epithymum), du troène commun (Ligustrum vulgare), de la flouve odorante, (Anthoxanthum odoratum), du laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), de la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), de l’épervière piloselle (Hieracium pilosella), de la luzule des champs (Luzula campestris), du séneçon des bois (Senecio sylvaticus). Les cinq premières espèces ont été observées en très faible quantité alors que les quatre autres n’étaient représentées que par un individu chacune.

L’ouverture du milieu, résultant des interventions effectuées en 2011, a favorisé le développement de ces espèces.

Disparition de taxons

Aucun des taxons observés ici en 2011 n’a disparu en 2012.

Taxons ayant progressé

La comparaison des informations collectées en 2011 et 2012 montre la progression des sept espèces suivantes : la petite oseille (Rumex acetosella), la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), le brachypode penné (Brachypodium pinnatum), le géranium pourpre (Geranium purpureum), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), l’avoine pubescente (Avenula pubescens). Les deux premières espèces ont progressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les suivantes d’un coefficient d’abondance-dominance, par rapport à l’année précédente.

L’ouverture du milieu, liée aux interventions effectuées en 2011, a dû être favorable au développement de ces espèces. Il est possible aussi que les conditions météorologiques, nettement plus propices au développement de la végétation en 2012 qu’en 2011, expliquent au moins en partie cette évolution.

Remarque

Bien que la fougère aigle (Pteridium aquilinum) soit dotée du même coefficient d’abondance-dominance en 2011 et 2012 (le coefficient 3 étant attribué pour un recouvrement variant de 25 à 50%), on constate une augmentation du nombre de frondes qui est passé de 37 frondes en juin 2011 à 76 frondes en juin 2012. La hauteur maximale des frondes était plus élevée en 2011 qu’en 2012 à la même époque, elle est passée de 90 cm à 56 cm. Il est possible que cette évolution soit liée à l’ouverture du milieu résultant des interventions réalisées en 2011 ou bien aux conditions météorologiques qui, au printemps 2012, étaient nettement plus favorables à la croissance de fougère aigle (Pteridium aquilinum) qu’au printemps 2011, à moins qu’il n’y ait un effet combiné de ces deux facteurs.

Lors de la réalisation du relevé en juin 2012, il a été constaté aussi que les frondes de fougère aigle (Pteridium aquilinum) étaient de taille nettement plus faible dans la zone fauchée (carré et bande périphérique de 5 mètres) que dans la zone non fauchée située à proximité.

Taxons ayant régressé

Par rapport aux observations réalisées en 2011, on constate la régression des cinq espèces suivantes : l’oyat (Ammophila arenaria), l’œillet de France (Dianthus gallicus), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la fétuque rouge (Festuca gr rubra), le lierre (Hedera helix). L’oyat (Ammophila arenaria) a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les autres espèces d’un coefficient d’abondance-dominance.

Cette évolution est la conséquence directe du fauchage qui a eu un impact relativement marqué sur l’oyat (Ammophila arenaria) en raison de l’élimination des vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des années.

Synthèse

Les interventions réalisées en septembre 2011 dans le carré permanent n°1 se traduisent par une certaine ouverture du milieu, la végétation est moins dense et moins haute, en raison notamment de l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui s’accumulaient au fil des années.

On note aussi une régression de l’œillet de France (Dianthus gallicus) dans ce carré fauché, ce qui est normal dans un premier temps. On peut cependant, en principe, s’attendre à sa progression ultérieure du fait que la végétation est désormais moins haute et moins dense et donc potentiellement plus favorable à son développement.

La diversité floristique de ce carré permanent a augmenté. Cette évolution est due à l’ouverture du milieu résultant des interventions réalisées en septembre 2011, qui a permis l’apparition d’un certain nombre d’espèces végétales.

3.2. Carré permanent n° 2

Le carré permanent n°2 a été installé en 2011, dans un fourré à troène (Ligustrum vulgare) et ronces (Rubus sp) de la dune de l’Anse à Gruel. Il comportait une population de géranium sanguin (Geranium sanguineum), espèce protégée en région Basse-Normandie, ici plus ou moins étouffée par les fourrés. Rappelons que selon Zambettakis et Provost (2009) la population de Chausey constitue la seule localité du littoral nord de la France, à l’exception d’une station dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ce carré a été débroussaillé en septembre 2011 ainsi qu’une bande périphérique de cinq mètres. Le produit issu de cette intervention a également été ramassé et évacué du site. Le suivi de ce carré au cours du temps permettra d’évaluer l’impact de la gestion mise en œuvre sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Date de réalisation du relevé09/06/201106/06/2012
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total100%75%
Hauteur moyenne60 cm20 cm
Hauteur maximum1,20 m60 cm
   
Ligustrum vulgare53
Rubus sp21
Geranium sanguineum22
Ammophila arenaria21
Rubia peregrina21
Avenula pubescens++
Brachypodium pinnatum+1
Galium cf verum (à l’état végétatif)11
Hedera helix22
Festuca gr rubra11
Lonicera periclymenum+ 
Dactylis glomerata+1
Carex arenaria++
Pteridium aquilinum (1)+1
Sanguisorba minor+1
Elytrigia cf atherica++
Geranium purpureum 1
Silene nutans 1
Poa pratensis +
Vicia sativa +
Papaver dubium i
Anthriscus sylvestris i
Scilla autumnalis +

(1) 1 fronde en 2011 (hauteur maximale non relevée car inaccessible en raison de la densité du fourré), 2 frondes en 2012 (hauteur maximale : 42 cm)

Carré permanent n°2 en juin 2012
Comparaison des données recueillies en 2011 et 2012
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Dans le carré permanent n°2, le recouvrement total de la végétation a baissé de 25%, la hauteur moyenne de 40 cm et la hauteur maximale de 60 cm. Il s’agit là de la conséquence directe du débroussaillage effectué en septembre 2011, qui a permis de passer d’un fourré dense à une végétation relativement clairsemée.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons est passé de 16 en 2011 à 22 en 2012. Cette augmentation de la diversité floristique de ce carré est liée à l’ouverture du milieu résultant du débroussaillage.

Apparition de taxons

Sept espèces nouvelles ont été observées en 2012 dans le carré permanent n°2 : le géranium pourpre (Geranium purpureum), le silène penché (Silene nutans), le pâturin des prés (Poa pratensis), la vesce cultivée, (Vicia sativa), la scille d’automne (Scilla autumnalis), le pavot douteux (Papaver dubium), l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris). Les deux premières espèces ont été observées en faible quantité, les trois suivantes, en très faible quantité alors que les deux dernières n’étaient représentées que par un pied chacune.

L’ouverture du milieu résultant du débroussaillage a permis le développement de ces nouveaux taxons.

Disparition de taxons

Le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), observé ici en très faible quantité en 2011, n’a pas été revu en 2012, il a dû être éliminé au cours du débroussaillage.

Taxons ayant progressé

En 2012, quatre espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance. Il s’agit du brachypode penné (Brachypodium pinnatum), du dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), de la fougère aigle (Pteridium aquilinum), de la petite pimprenelle (Sanguisorba minor).

Cette évolution peut être mise en relation avec l’ouverture du milieu due au débroussaillage mais peut-être également avec les conditions météorologiques qui étaient nettement plus favorable à la croissance de la végétation au printemps 2012 qu’au printemps 2011. Rappelons qu’en 2012 le printemps a été bien arrosé alors qu’en 2011 il avait été particulièrement sec.

Taxons ayant régressé

La comparaison des informations recueillies en 2011 et 2012 montre que quatre taxons ont régressé. Il s’agit du troène commun (Ligustrum vulgare), des ronces (Rubus sp), de l’oyat (Ammophila arenaria), de la garance voyageuse (Rubia peregrina). Le troène commun (Ligustrum vulgare) a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les trois autres taxons d’un seul coefficient.

Cette évolution est directement liée au fait que ces espèces ont été coupées lors du débroussaillage.

Bien que protégée, la garance voyageuse (Rubia peregrina) est particulièrement abondante et nullement menacée à Chausey.

Synthèse

Le débroussaillage réalisé ici en 2011 a permis de passer d’un fourré dense à une végétation relativement clairsemée et plus basse, ce qui a favorisé l’apparition de nouvelles espèces. La richesse floristique de ce carré permanent a augmenté.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a bien supporté le débroussaillage puisqu’il conserve le même coefficient d’abondance-dominance qu’en 2011. On peut s’attendre à sa progression dans le futur du fait que la végétation est ici moins dense et moins haute et donc potentiellement plus favorable à son développement.

3.3. Carré permanent n° 3

Ce carré permanent a été implanté en 2011, dans un secteur dunaire de l’Anse à Gruel oùl’oyat (Ammophila arenaria) était globalement très dense et où la fougère aigle (Pteridium aquilinum) était bien présente. Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) semblait concurrencé, ici, par ces deux espèces.

La végétation du carré n°3 et d’une bande périphéri que de cinq mètres a été coupée, avec évacuation, en septembre 2011. L’étude de ce carré, au fil des ans, nous permettra d’évaluer l’incidence du fauchage, notamment sur le géranium sanguin (Geranium sanguineum) et l’oyat (Ammophila arenaria).

Date de réalisation du relevé09/06/201108/06/2012
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total100%85%
Hauteur moyenne60 cm30 cm
Hauteur maximum1,35 m85 cm
   
Ammophila arenaria32
Geranium sanguineum33
Pteridium aquilinum (1)33
Vicia hirsuta1+
Vicia sativa11
Hedera helix11
Galium cf verum (à l’état végétatif)11
Dactylis glomerata22
Rubia peregrina11
Sanguisorba minor11
Silene nutans11
Carex arenaria11
Anthoxanthum odoratum11
Festuca gr rubra11
Rosa pimpinellifolia++
Poa pratensisi+
Elytrigia cf atherica++
Prunus spinosa+1
Brachypodium pinnatum+1
Geranium purpureum 2
Trifolium scabrum +
Scilla autumnalis +
Hypochoeris radicata +
Crepis capillaris +
Senecio jacobaea +
Hypericum perforatum +
Agrostis cf stolonifera 1
Euphorbia portlandica +
Sonchus asper i
Luzula campestris 1
Aira caryophyllea +

(1) 26 frondes en 2011 (hauteur maximale : 94 cm), 59 frondes en 2012 (hauteur maximale : 65 cm)

Carré permanent n°3 en juin 2012
Comparaison des données recueillies en 2011 et 2012
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Au sein de ce carré permanent, le recouvrement total de la végétation a diminué de 15%, la hauteur moyenne de 30 cm et la hauteur maximale de 50 cm. En 2012, la végétation est plus clairsemée et moins haute qu’en 2011 ; cette évolution résulte des interventions réalisées ici en septembre 2011.

Evolution du nombre total de taxons

Le nombre total de taxons, dans le carré permanent n°3, est passé de 19 en 2011 à 31 en

2012. L’ouverture du milieu due aux interventions réalisées en septembre 2011 a permis le développement de nouvelles espèces.

Apparition de taxons

Douze espèces nouvelles sont apparues au sein de ce carré permanent. Il s’agit de la luzule des champs (Luzula campestris), de l’agrostide stolonifère (Agrostis cf stolonifera), du trèfle scabre (Trifolium scabrum)de la scille d’automne (Scilla autumnalis), de la porcelle enracinée (Hypochoeris radicata), du crépis verdâtre (Crepis capillaris)du séneçon jacobée (Senecio jacobaea), du millepertuis perforé (Hypericum perforatum), de l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), de la canche caryophyllée (Aira caryophyllea)du laiteron rude (Sonchus asper)du géranium pourpre (Geranium purpureum). Les deux premières espèces ont été observées en faible quantité, les huit suivantes, en très faible quantité alors que le géranium pourpre (Geranium purpureum) était doté du coefficient 2 et que le laiteron rude (Sonchus asper) n’était représenté que par un seul pied.

Parmi ces douze espèces nouvelles, cinq d’entre elles sont annuelles à bisannuelles (taxons en gras dans le texte ci-dessus). Elles ont pu se développer grâce à l’ouverture du milieu due aux interventions réalisées ici en 2011.

Disparition de taxons

Tous les taxons observés ici en 2011 ont été revus en 2012, aucun taxon n’a donc disparu du carré n°3.

Taxons ayant progressé

La comparaison des informations recueillies en 2011 et 2012 montre que trois espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance. Il s’agit du pâturin des prés (Poa pratensis), du brachypode penné (Brachypodium pinnatum), du prunellier épineux (Prunus spinosa). Malgré le fauchage, l’espèce ligneuse qu’est le prunellier épineux (Prunus spinosa) a progressé, alors que l’évolution inverse aurait semblé plus logique. Cette espèce n’a toutefois été observée ici qu’en faible quantité.

Pour l’évolution de la fougère aigle (Pteridium aquilinum), nous formulons les mêmes remarques que pour le carré permanent n°1 (voir pag e 7).

Taxons ayant régressé

Par rapport à 2011, deux espèces ont régressé d’un coefficient d’abondance-dominance. Il s’agit de la vesce hérissée (Vicia hirsuta) et de l’oyat (Ammophila arenaria). La régression de l’oyat (Ammophila arenaria) est due notamment au fait que les vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des ans ont été coupés et exportés. La vesce hérissée (Vicia hirsuta) est une espèce annuelle, sa régression n’est donc a priori pas liée au fauchage.

Synthèse

En permettant notamment l’élimination des vieux chaumes d’oyat (Ammophila arenaria) qui occupaient un volume relativement important, les interventions réalisées en 2011 dans le carré permanent n°3 ont été bénéfiques sur le plan de la diversité floristique. La végétation étant moins haute et plus clairsemée, de nouvelles espèces ont pu se développer.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a bien résisté à ces interventions puisqu’il conserve le même coefficient d’abondance-dominance. On peut normalement s’attendre à ce qu’il prenne de l’ampleur dans le futur étant donné que le milieu est ici plus ouvert et donc potentiellement plus favorable à son développement.

3.4. Carré permanent n° 4

Le carré permanent n°4 a été installé en 2011 au sein d’un fourré situé dans le secteur sud-ouest de la base du tombolo. Les ronces (Rubus sp) étaient ici dominantes etune population de géranium sanguin (Geranium sanguineum) était en voie d’étouffement par le fourré.

Ce carré et une bande périphérique attenante de 5 mètres ont été débroussaillés début octobre 2011, le produit issu de cette intervention a été exporté. L’étude annuelle de ce carré permanent permettra de suivre l’impact du débroussaillage sur la dynamique de la végétation et du géranium sanguin (Geranium sanguineum).

Date de réalisation du relevé10/06/201108/06/2012
Surface : 3m x 3m  
Recouvrement total100%98%
Hauteur moyenne80 cm30 cm
Hauteur maximum1,50 m95 cm
   
Rubus sp43
Geranium sanguineum33
Pteridium aquilinum (1)33
Galium cf verum (à l’état végétatif)11
Rubia peregrina31
Sanguisorba minor++
Hedera helix21
Ligustrum vulgare+i
Cytisus scoparius2 
Festuca gr rubra+1
Brachypodium pinnatum+1
Ranunculus acrisi 
Dactylis glomerata+3
Carex arenaria++
Poa pratensis +
Euphorbia portlandica 1
Stellaria media 1
Luzula campestris +
Crepis capillaris +
Senecio jacobaea 1
Cardamine hirsuta 1
Anagallis arvensis 1
Sonchus oleraceus 1
Fumaria capreolata +
Sonchus asper 1
Anthoxanthum odoratum +
Senecio sylvaticus +
Geranium purpureum +
Silene nutans +
Geranium molle i
Elytrigia sp 1
Poa annua 1
Lolium perenne +
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados +
Urtica dioica +
Vicia sativa +
Anthriscus sylvestris 1
Agrostis cf stolonifera +

(1) 33 frondes en 2011 (hauteur maximale : 1,50 m), 58 frondes en 2012 (hauteur maximale : 62 cm)

Carré permanent n°4 en juin 2012
Comparaison des données recueillies en 2011 et 2012
Recouvrement total et hauteur de la végétation

Dans le carré permanent n°4, malgré le débroussaill age réalisé en 2011, le recouvrement total de la végétation n’a diminué que de 2%. La hauteur moyenne de la végétation a baissé de 50 cm et la hauteur maximale de 55 cm. Les interventions effectuées en octobre 2011 ont permis de passer d’un fourré dense à une végétation moins haute et moins dense même si la valeur du recouvrement total relevée en 2012 ne traduit pas cette évolution.

Evolution du nombre total de taxons

On constate une forte augmentation de la diversité floristique de ce carré permanent. Le nombre total de taxons est passé de 14 en 2011 à 36 en 2012. Il a plus que doublé grâce au débroussaillage qui, en ouvrant le milieu, a permis à ces taxons de se développer.

Apparition de taxons

Vingt-quatre nouveaux taxons sont apparus au sein de ce carré permanent. Il s’agit du mouron des oiseaux (Stellaria media)de l’euphorbe de Portland (Euphorbia portlandica), du séneçon jacobée (Senecio jacobaea), de la cardamine hirsute (Cardamine hirsuta) (1),du mouron des champs (Anagallis arvensis)du laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus) (1), du laiteron rude (Sonchus asper) (1)du chiendent (Elytrigia sp), du pâturin annuel (Poa annua), de l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris), du pâturin des prés (Poa pratensis), de la luzule des champs (Luzula campestris), du crépis verdâtre (Crepis capillaris) (1)de la fumeterre grimpante (Fumaria capreolata)de la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), du séneçon des bois (Senecio sylvaticus)du géranium pourpre (Geranium purpureum) (1)du silène penché (Silene nutans), du ray-grass anglais (Lolium perenne), de la sabline à rameaux fins (Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados) (1)de l’ortie dioïque (Urtica dioica), de la vesce cultivée (Vicia sativa)de l’agrostide stolonifère (Agrostis cf stolonifera), du géranium mou (Geranium molle).

(1) Certains auteurs considèrent ces taxons comme annuels à bisannuels.

Les neuf premiers taxons ont été observés en faible quantité, les treize suivants en très faible quantité et le dernier n’était représenté que par un seul individu.

Parmi ces vingt-quatre nouveaux taxons certains sont plutôt nitrophiles, comme l’ortie dioïque (Urtica dioica), le mouron des champs (Anagallis arvensis), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le laiteron rude (Sonchus asper) le géranium mou (Geranium molle), le mouron des oiseaux (Stellaria media), la fumeterre grimpante (Fumaria capreolata). Leur développement ici est peut-être lié au fait que le carré permanent a éventuellement pu être utilisé comme toilettes par les touristes du fait de sa situation en retrait et en bordure de fourré.

La moitié des vingt-quatre nouveaux taxons apparus dans le carré permanent n°4 sont annuels à bisannuels (taxons en gras dans le texte ci-dessus). Ils ont pu se développer dans des secteurs de sol mis à nu par le débroussaillage,

En ouvrant le milieu, les interventions réalisées ici en 2011 ont été favorables au développement de ces espèces.

Disparition de taxons

Le genêt à balai (Cytisus scoparius) et la renoncule âcre (Ranunculus acris) ont disparu du carré permanent. Cette dernière espèce n’était représentée que par un seul individu. Quant au genêt à balai (Cytisus scoparius), un gros pied a été arraché lors du débroussaillage.

Taxons ayant progressé

Par rapport au relevé effectué en 2011, on constate que trois espèces ont progressé dans ce carré permanent. Il s’agit de la fétuque rouge (Festuca gr rubra), du brachypode penné

(Brachypodium pinnatum), du dactyle aggloméré (Dactylis glomerata). Les deux premières espèces ont progressé d’un coefficient d’abondance-dominance alors que le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) a progressé de trois coefficients. Le débroussaillage semble donc avoir fortement favorisé le développement de cette espèce.

L’ouverture du milieu due au débroussaillage a dû être favorable au développement de ces espèces. Il est possible aussi que les conditions météorologiques, nettement plus propices au développement de la végétation en 2012 qu’en 2011, expliquent au moins en partie cette évolution.

Pour l’évolution de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) dans ce carré permanent, nous formulons les mêmes remarques que pour le carré n°1 (voir page 7).

Taxons ayant régressé

On constate que quatre taxons ont régressé dans le carré permanent n°4. Il s’agit de la garance voyageuse (Rubia peregrina), des ronces (Rubus sp), du lierre (Hedera helix), du troène commun (Ligustrum vulgare). Le premier taxon a régressé de deux coefficients d’abondance-dominance et les trois autres d’un seul coefficient. Le débroussaillage a provoqué ici la régression des ces quatre taxons.

Il convient de remarquer que la garance voyageuse (Rubia peregrina) est particulièrement abondante à Chausey et nullement menacée.

Synthèse

Le débroussaillage a permis de passer d’un fourré dense à une végétation moins haute et moins dense.

En ouvrant le milieu, il a permis à certain nombre d’espèces de se développer. La diversité floristique a très fortement augmenté dans ce carré permanent, le nombre total de taxons a plus que doublé.

Le débroussaillage a eu un impact relativement limité sur les ronces (Rubus sp) qui ont vite repoussé. Il semble avoir été favorable au dactyle aggloméré (Dactylis glomerata)qui a fortement progressé ici.

Le géranium sanguin (Geranium sanguineum) a bien supporté le débroussaillage dans la mesure où il conserve le même coefficient d’abondance-dominance. Le maintien d’un milieu relativement ouvert devrait en principe permettre sa progression.

Etant donné que les ronces ont repoussé, un nouveau débroussaillage a été réalisé fin octobre 2012.

3.5. Carré permanent n° 5

Le carré permanent n°5 a été implanté en 2012 au se in d’une très belle population de trèfle raide (Trifolium strictum), située en bordure d’un chemin arrière-dunaire. Il est destiné au suivi de cette espèce protégée en région Basse-Normandie. Actuellement, la Grande Ile de Chausey serait la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce subsisterait encore (C. ZAMBETTAKIS et M. PROVOST, 2009). Ce carré a été fauché fin octobre 2012. La végétation étant rase dans ce secteur, le produit du fauchage a été laissé sur place afin d’éviter l’évacuation de graines de trèfle raide. L’étude de ce carré permanent chaque année permettra de suivre l’impact de la gestion mise en œuvre sur le trèfle raide (Trifolium strictum).

Date de réalisation du relevé06/06/2012
Surface : 4m x 2m 
Recouvrement total99%
Hauteur moyenne7 cm
Hauteur maximum55 cm
  
Trifolium strictum2
Dactylis glomerata2
Plantago lanceolata2
Sanguisorba minor2
Galium cf verum (à l’état végétatif)2
Trifolium striatum2
Trisetum flavescens1
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif)2
Lolium perenne1
Lotus corniculatus1
Rumex acetosella1
Hypochoeris radicata1
Senecio jacobaea1
Trifolium dubium+
Convolvulus arvensis1
Vicia sativa1
Rosa pimpinellifolia1
Raphanus raphanistrum subsp. maritimus1
Poa pratensis+
Geranium molle+
Scilla autumnalis1
Trifolium scabrum+
Crepis capillaris1
Anthoxanthum odoratum1
Brachypodium pinnatum2
Festuca gr rubra1
Luzula campestris+
Ranunculus bulbosus+
Veronica chamaedrys1
Vicia hirsuta+
Cuscuta epithymum+
Trifolium campestre+
Trifolium glomeratumi
Veronica arvensis+
Medicago minima1
Geranium purpureumi
Bromus gr hordeaceusi
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados+
Aphanes inexspectata+
Plantago coronopusi
Carré permanent n°5 en juin 2012

3.6. Carré permanent n° 6

Ce carré permanent a été installé en 2012 au sein de la prairie située au nord de ChâteauRenault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement lors de la création du lagunage, en 2006. Ce carré comporte deux espèces protégées en Basse-Normandie, le trèfle raide (Trifolium strictum) et le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei).

Il convient de remarquer qu’il est exceptionnel de trouver ces deux espèces en mélange. L’étude de ce carré au fil des années nous permettra de suivre la dynamique des ces deux espèces protégées.

Date de réalisation du relevé05/06/2012
Surface : 3m x 3m 
Recouvrement total95%
Hauteur moyenne13 cm
Hauteur maximum82 cm
  
Trifolium bocconei (86 pieds)1
Trifolium strictum (11 pieds)1
Anthoxanthum odoratum2
Vulpia bromoides2
Agrostis cf stolonifera (à l’état végétatif)2
Trifolium arvense3
Anagallis arvensis2
Ornithopus perpusillus2
Plantago coronopus3
Bryophytes4
Trifolium campestre1
Hypochoeris radicata1
Trifolium glomeratum2
Bromus gr hordeaceus1
Rumex acetosella1
Plantago lanceolata1
Lotus subbiflorus1
Dactylis glomerata1
Trifolium striatum1
Vicia sativa+
Trifolium dubium1
Erodium cicutarium+
Aira caryophyllea+
Trifolium scabrum+
Geranium mollei
Crepis capillaris+
Poa pratensisi
Centaurium sp (à l’état végétatif)+
Lotus angustissimus (1)i
Vicia lathyroides+

(1) Lors de la réalisation du relevé, seuls quelques fruits étaient suffisamment formés pour bien distinguer Lotus subbiflorus de Lotus angustissimus. Il est possible que cette dernière espèce ait été quelque peu sous-estimée.

Carré permanent n°6 en juin 2012

3.7. Carré permanent n° 7

Comme le carré précédent, le carré permanent n°7 a été implanté dans la prairie située au nord de Château Renault, dans un secteur qui avait été décapé superficiellement en 2006 mais où la végétation est un peu plus dense et donc moins favorable au trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et au trèfle raide (Trifolium strictum).

En juin 2012, ce carré ne comportait que quelques pieds de trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) ainsi que quelques pieds de polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.) également protégé en Basse-Normandie mais cependant bien implanté à Chausey.

La mise à nu du sol de ce carré permanent devrait favoriser le développement de ces deux annuelles protégées.

Dans ce carré et une bande périphérique de 10 cm, nous avons donc préconisé la mise à nu du sol en arrachant la végétation (racines et parties souterraines comprises) et en évitant d’enlever de la terre car celle-ci contient le stock de graines. Lors de l’arrachage, nous avons conseillé de secouer sur place les plantes arrachées afin de ne pas évacuer de sol et donc de graines. Il a été convenu de stocker le matériel arraché tout en bas de la prairie, dans un secteur ne présentant pas d’intérêt floristique.

Le décapage de ce carré permanent a été effectué fin septembre 2012.

Le relevé réalisé en juin 2012 constitue l’état initial avant intervention. Le suivi diachronique de ce carré permanent nous permettra d’évaluer notamment l’impact de ce décapage sur le trèfle de Boccone (Trifolium bocconei) et le polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum s.l.). La mise à nu du sol devrait être favorable au développement de ces espèces protégées inféodées aux milieux ouverts.

Date de réalisation du relevé07/06/2012
Surface : 3m x 3m 
Recouvrement total98%
Hauteur moyenne20 cm
Hauteur maximum60 cm
  
Agrostis cf stolonifera4
Anthoxanthum odoratum2
Trifolium arvense2
Bromus gr hordeaceus1
Vulpia bromoides2
Plantago coronopus2
Hypochoeris radicata1
Erodium cicutarium1
Lotus subbiflorus1
Rumex acetosella1
Plantago lanceolata1
Trifolium campestre1
Silene latifolia subsp alba+
Anagallis arvensis1
Bryophytes4
Ornithopus perpusillus1
Trifolium dubium+
Aira caryophyllea+
Dactylis glomerata+
Trifolium striatum1
Trifolium glomeratum1
Vicia lathyroidesi
Trifolium subterraneum1
Arenaria serpyllifolia subsp leptoclados+
Centaurium sp (à l’état végétatif)+
Bromus diandrus subsp diandrusi
Trifolium bocconei (4 pieds)+
Polycarpon tetraphyllum s.l. (7 pieds)+
Geranium mollei
Trifolium scabrum+
Carré permanent n°7 en juin 2012

3.8. Carré permanent n° 8

Ce carré permanent a été installé en 2012, sur la dune de Grande Grève, dans un secteur à gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) où l’oyat (Ammophila arenaria) est dense. L’archipel de Chausey constitue la seule localité de Basse-Normandie où cette espèce est connue.

La végétation de ce carré et d’une bande périphérique (réduite à 50 cm en raison des risques d’érosion dans ce secteur) a été fauchée puis évacuée, fin octobre 2012.

Le relevé réalisé en juin 2012 constitue l’état initial avant intervention. Le suivi de ce carré au fil du temps nous renseignera notamment sur l’impact de la gestion pratiquée sur la dynamique de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus).

Date de réalisation du relevé06/06/2012
Surface : 2m x 4m 
Recouvrement total100%
Hauteur moyenne30 cm
Hauteur maximum70 cm
  
Ammophila arenaria3
Rosa pimpinellifolia4
Lotus corniculatus1
Lathyrus sphaericus (91 tiges)1
Hypochoeris radicata3
Silene nutans2
Jasione montana s.l.+
Plantago lanceolata+
Koeleria albescens1
Vicia sativa+
Festuca gr rubra1
Brachypodium pinnatum1
Anthoxanthum odoratum1
Galium cf verum (à l’état végétatif)1
Polypodium interjectum1
Petroselinum crispum1
Sanguisorba minor1
Geranium purpureum+
Crepis capillaris+
Iris foetidissima+
Carex arenaria+
Avenula pubescens1
Rubia peregrine+
Vicia hirsute+
Elytrigia sp+
Aira caryophylleai
Luzula campestris+
Carré permanent n°8 en juin 2012

3.9. Carré permanent n° 9

Le carré permanent n°9 a été installé en 2012, dans la partie sud de Grand Romont, au sein d’une petite population de gesse sphérique (Lathyrus sphaericus). Il comporte un affleurement rocheux avec quelques zones de sol dénudé, probablement par les oiseaux. La végétation est en train de se fermer et d’évoluer vers le fourré. La réouverture du milieu par fauchage et exportation devrait s’avérer favorable au développement de la gesse sphérique (Lathyrus sphaericus) qui est une espèce annuelle. Ces interventions sont programmées pour cet automne ou cet hiver.

Date de réalisation du relevé07/06/2012
Surface : 3m x 5m 
Recouvrement total60%
Hauteur moyenne30 cm
Hauteur maximum102 cm
  
Dactylis glomerata3
Rubus sp2
Hedera helix2
Elytrigia sp2
Plantago coronopus1
Umbilicus rupestris1
Trifolium arvense1
Lathyrus sphaericus (22 pieds)1
Galium mollugo1
Geranium rotundifolium1
Orobanche hederae+
Geranium purpureum+
Bromus gr hordeaceus+
Scilla autumnalis+
Agrostis cf stolonifera1
Vicia hirsuta+
Cerastium diffusum+
Sonchus oleraceusi
Hyacinthoides non-scripta+
Vicia sativa+
Stellaria media+
Allium vineale+
Beta maritimai
Carré permanent n°9 en juin 2012

3.10. Conclusion

Les interventions réalisées en septembre 2011 dans les carrés permanents 1, 2 et 3 ont eu un impact satisfaisant sur l’oyat, qui est nettement moins dense en raison, notamment, de l’élimination des vieux chaumes qui s’accumulaient au fil des années. Dans ces carrés, la végétation est moins haute et plus clairsemée.

Dans le carré permanent n°4 le débroussaillage a eu un impact positif mais les ronces ont déjà bien repoussé.

Dans le carré permanent n°1 une régression de l’œil let de France (Dianthus gallicus) a été constatée suite au fauchage, ce qui est normal dans un premier temps. On peut cependant, normalement, s’attendre à sa progression ultérieure du fait que la végétation est désormais moins haute et moins dense et donc potentiellement plus favorable à son développement.

Dans les carrés 2, 3 et 4 le géranium sanguin (Geranium sanguineum) est bien présent, il a très bien supporté le fauchage/débroussaillage. On peut s’attendre à sa progression dans les années qui viennent.

On note aussi une augmentation du nombre de frondes de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) dans les quatre carrés permanents. Cette évolution est peut-être liée à l’ouverture du milieu ou bien aux conditions météorologiques qui étaient nettement plus favorables à la croissance de cette espèce au printemps 2012 qu’au printemps précédent, à moins qu’il n’y ait un effet combiné de ces deux facteurs. Pour le moment, Aucune intervention ciblée sur la fougère aigle (Pteridium aquilinum) n’est envisagée, il est préférable d’attendre une nouvelle étude des carrés permanents, en 2013, pour voir si cette tendance se confirme.

Dans les quatre carrés permanents on constate une augmentation de la richesse floristique. De nouvelles espèces ont pu se développer grâce à l’ouverture du milieu due aux interventions réalisées en 2011.

4. Bibliographie

ABBAYES H. des et coll., 1971 – Flore et Végétation du Massif armoricain, Tome 1 : Flore vasculaire. Presses Universitaires Bretonnes.

COSTE H. – Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Librairie scientifique et technique Albert Blanchard.

FOURNIER P., 1936 – Les quatre Flores de la France. Editions Le Chevalier.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2009 – Espèces végétales patrimoniales de la Grande Ile de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2010 – Les espèces végétales patrimoniales de quelques îlots de l’archipel de Chausey.

FORTUNE C., avec la participation de PALLARD C., 2011 – Etude de la dynamique d’espèces végétales patrimoniales. Iles Chausey.

LAMBINON J. et coll., 1999 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. 4ème édition. Editions du patrimoine du Jardin Botanique National de Belgique.

MAGNANON S., 1993 – Liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif armoricain. Conservatoire botanique national de Brest. ERICA n°4.

PROVOST M., 1998 – Flore vasculaire de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen, Tome 1.

PROVOST M., 1993 – Atlas de répartition des plantes vasculaires de Basse-Normandie. Presses Universitaires de Caen.

STACE C., 1997 – New Flora of the British Isles. Second edition. Cambridge University press.

TUTIN T G et coll. – Flora Europaea, volumes 1 à 5. Cambridge University Press.

ZAMBETTAKIS C., GESLIN J., GUYADER D.- 2006, Version mise à jour en 2008 – Liste hiérarchisée des espèces rares et patrimoniales. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie.

ZAMBETTAKIS C., PROVOST M., 2009 – Flore rare et menacée de Basse-Normandie. Conservatoire botanique national de Brest – Région Basse-Normandie – DIREN Basse-Normandie.

5. Annexes

Liste des espèces végétales présentes dans les carrés permanents :

Nom scientifiqueNom françaisFamille
Aira caryophylleaCanche caryophylléePoacée
Agrostis stoloniferaAgrostide stolonifèrePoacée
Allium vinealeAil des vignesLiliacées
Ammophila arenariaOyatPoacée
Anagallis arvensisMouron des champsPrimulacée
Anthoxanthum odoratumFlouve odorantePoacée
Anthriscus sylvestrisAnthrisque des boisApiacée
Aphanes inexspectataAlchémille à petits fruitsRosacée
Arenaria serpyllifolia subsp. leptocladosSabline à rameaux finsCaryophyllacée
Avenula pubescensAvoine pubescentePoacée
Beta vulgaris subsp. maritimaBetterave maritimeChénopodiacée
Bromus diandrus subsp. diandrusBrome à deux étaminesPoacée
Bromus gr.hordeaceusBrome mouPoacée
Brachypodium pinnatumBrachypode pennéPoacée
Cardamine hirsutaCardamine hirsuteBrassicacée
Carex arenariaLaîche des sablesCyperacée
Cerastium diffusumCéraiste à quatre étaminesCaryophyllacée
Convolvulus arvensisLiseron des champsConvolvulacée
Crepis capillarisCrépis verdâtreAsteracée
Cuscuta epithymumCuscute du thymCuscutacée
Cytisus scopariusGenêt à balaiFabacée
Dactylis glomerataDactyle aggloméréPoacée
Dianthus gallicusŒillet de FranceCaryophyllacée
Erodium cicutariumErodium à feuilles de cigüeGéraniacée
Elytrigia cf athericaChiendent du littoralPoacée
Euphorbia portlandicaEuphorbe de PortlandEuphorbiacée
Festuca gr rubraFétuque rougePoacée
Fumaria capreolataFumeterre grimpanteFumariacée
Galium mollugoGaillet mouRubiacée
Galium verumGaillet vraiRubiacée
Geranium molleGéranium mouGéraniacée
Geranium purpureumGéranium pourpreGéraniacée
Geranium robertianumGéranium herbe à RobertGéraniacée
Geranium rotundifoliumGéranium à feuilles rondesGéraniacée
Geranium sanguineumGéranium sanguinGéraniacée
Hedera helixLierreAraliacée
Hieracium pilosellaEpervière piloselleAsteracée
Hyacinthoides non-scriptaJacinthe des boisLiliacée
Hypericum perforatumMillepertuis perforéHypericacée
Hypochoeris radicataPorcelle enracinéeAsteracée
Iris foetidissimaIris fétideIridacée
Jasione montana s. l.Jasione des montagnesCampanulacée
Koeleria albescensKoelérie blanchâtrePoacée
Lathyrus sphaericusGesse sphériqueFabacée
Ligustrum vulgareTroène communOléacée
Lolium perenneRay-grass anglaisPoacée
Lonicera periclymenumChèvrefeuille des boisFabacée
Lotus angustissimusLotier à fruits très étroitsFabacée
Lotus corniculatusLotier corniculéFabacée
Lotus subbiflorusLotier hispideFabacée
Luzula campestrisLuzule des champsJoncacée
Medicago minimaLuzerne naineFabacée
Ornithopus perpusillusPied d’oiseau délicatFabacée
Orobanche hederaeOrobanche du lierreOrobanchacée
Papaver dubiumPavot douteuxPapavéracée
Plantago coronopusPlantain corne de cerfPlantaginacée
Plantago lanceolataPlantain lancéoléPlantaginacée
Poa annuaPâturin annuelPoacée
Poa pratensisPâturin des présPoacée
Polycarpon tetraphyllum s. l.Polycarpon à quatre feuillesCaryophyllacée
Prunus spinosaPrunellierRosacée
Petroselinum crispumPersil cultivéApiacée
Polypodium interjectumPolypode intermédiairePolypodiacée
Pteridium aquilinumFougère aigleDennstaedtiacée
Ranunculus acrisRenoncule âcreRenonculacée
Ranunculus bulbosusRenoncule bulbeuseRenonculacée
Raphanus raphanistrum subsp. maritimusRavenelle maritimeBrassicacée
Rosa pimpinellifoliaRosier pimprenelleRosacée
Rubia peregrinaGarance voyageuseRubiacée
Rubus spRonceRosacée
Rumex acetosellaPetite oseillePolygonacée
Sanguisorba minorPetite pimprenelleRosacée
Scilla autumnalisScille d’automneLiliacée
Senecio jacobaeaSéneçon jacobéeAsteracée
Senecio sylvaticusSéneçon des boisAsteracée
Silene latifolia subsp. albaCompagnon blancCaryophyllacée
Silene nutansSilène penchéCaryophyllacée
Sonchus asperLaiteron rudeAsteracée
Sonchus oleraceusLaiteron maraîcherAsteracée
Stellaria mediaMouron des oiseauxCaryophyllacée
Trifolium arvenseTrèfle des champsFabacée
Trifolium bocconeiTrèfle de BocconeFabacée
Trifolium campestreTrèfle des présFabacée
Trifolium dubiumTrèfle douteuxFabacée
Trifolium glomeratumTrèfle aggloméréFabacée
Trifolium scabrumTrèfle scabreFabacée
Trifolium striatumTrèfle striéFabacée
Trifolium strictumTrèfle raideFabacée
Trifolium subterraneumTrèfle souterrainFabacée
Trisetum flavescensAvoine doréePoacée
Umbilicus rupestrisNombril de vénusCrassulacée
Urtica dioicaOrtie dioïqueUrticacée
Veronica arvensisVéronique des champsScrofulariacée
Veronica chamaedrysVéronique petit chêneScrofulariacée
Vicia hirsutaVesce hérisséeFabacée
Vicia lathyroidesVesce fausse gesseFabacée
Vicia sativaVesce cultivéeFabacée
Vicia tetraspermaVesce à quatre grainesFabacée
Vulpia bromoidesVulpie faux bromePoacée

Les espèces protégées sont figurées en gras dans le tableau.